Je ne sais pas si le billet de ce jour va vous intéresser. En effet, je n'aborde pas aujourd'hui un évènement ou un problème qui pose question ; mais j'engage plutôt une réflexion sur le sens de l'écriture, la signification de ces billets sur le blog par exemple, ainsi que celle des commentaires qui sont parfois proposés.
Pourquoi écrire en effet ? Et pourquoi prendre un peu de temps pour aller lire quelques billets sur ce blog ? Cela nous permet sans doute, à vous comme à moi, de mettre des mots sur des situations, d'approfondir un peu ce qui se passe. Tant de choses sont sources d'inspiration... Il serait certes regrettable de ne pas prendre le temps de les regarder, de les analyser, de se laisser interpeller.
J'aime bien cette réflexion de l'écrivain André Comte-Sponville : "Ecrire, c'est vivre davantage". Souvent, quand je laisse de côté un problème sans y revenir ni le traiter sur ce blog, j'ai l'impression de ne pas avoir fait mon travail ! Quand je vois l'impact de certains billets, que j'aurais pu tout aussi bien ne pas rédiger, comme ceux sur "les prêtres africains en France" (n° 138), ou sur le rapport entre chrétiens et musulmans (n° 130), parmi les billets les plus consultés d'après le compteur interne de mon blog, je me dis que cela valait vraiment la peine de me décarcasser pour offrir quelques réflexions aux internautes intéressés !
Finalement, que serait le monde sans l'écriture ? Ecrire, n'est-ce pas ouvrir des portes en effet ? Certaines mauvaises langues prétendent que ceux qui écrivent, en réalité, cherchent à se montrer, à se faire valoir, à faire parler d'eux. Méchanceté ? Jalousie...? Même si ce peut être un peu vrai parfois, c'est quand même plutôt mesquin de présenter les choses ainsi. Alors qu'en fait, écrire, c'est oser livrer un peu de soi-même, et risquer la critique ou la contradiction. Ecrire, ce n'est pas une sinécure ; on serait plus tranquille à rester muet en effet ! Or, il faut se confier aux lecteurs sans tomber dans la crainte de la critique ou du jugement.
Jean d'Ormesson, un bel exemple d'écrivain ouvert et humaniste, disait : "Ecrire, c'est difficile, car on est toujours dépassé par son livre." Comme ceci est vrai ! Mais l'écriture permet de dépasser ses propres limites, et de goûter une jolie forme de libération. Cela me libère, par exemple, de vous partager tout cela aujourd'hui. Surtout en cette période de ma vie où la maladie m'a obligé à laisser de côté toutes mes activités. Il ne me reste plus que l'écriture,... et la prière.
Souvent, vous l'avez peut-être deviné, il m'arrive de prier tout en rédigeant les billets de ce blog. Je confie toujours mes réflexions à l'Esprit-Saint ; même si ce que j'écris n'est pas toujours très "catholique" au sens étroit du mot. Mon idéal reste en effet de bâtir, avec mes mots, les fondations d'un monde nouveau, et d'une Eglise toujours plus fidèle à l'Evangile.
En résumé, écrire, pour moi, particulièrement dans le cadre de ce blog, c'est aussi une façon de marcher à la lumière de Dieu, et déjà, de commencer à monter au Ciel. Avec l'ambition pour moi d'y entraîner tous mes amis internautes. Mais Dieu nous attend tous déjà là ici-bas ! Jésus en effet ne s'est-il pas fait "Verbe", et n'a-t-il pas habité parmi nous pour toujours, nous ouvrant ainsi des portes infinies ?
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Je ne sais pourquoi, je ne suis pas parvenu à publier le commentaire d'une paroissienne, Marie ; je vous le livre ci après :
Merci Père Olivier pour tous les sujets divers traités sur ce blog.
Ces écrits permettent d'être lus et relus pour éclaircir un doute, une incompréhension.
Lorsque vous mettiez en ligne vos homélies, la relecture aidait à la compréhension de certains points.
Si je reprends le mot écrit en novembre 2007, vous disiez : "Pour avancer, nous avons besoin de l'avis de tous."
C'est vrai, nous sommes restés timides dans l'utilisation, de peur, comme vous dites, de tomber dans la critique ou le jugement.