Hier samedi, je participais, en son église natale de Ste Hermine, avec une quarantaine de prêtres, deux diacres et une belle assistance de chrétiens, à la cérémonie d'au-revoir en souvenir de Claude Arrignon, décédé d'une maladie foudroyante à l'âge de 76 ans. Avec la retraite des prêtres à 75 ans, Claude n'a même pas eu un an pour savourer la joie de l'oeuvre accomplie, et rendre grâce au Seigneur pour toutes ces belles années au service du Peuple de Dieu !
Réactions entendues à la sortie de la cérémonie : "Encore un prêtre de moins !" "Pour la paroisse de Ste Hermine, qui est très vaste, il y avait 3 prêtres, dont 2 retraités, mais qui donnaient de bons coups de mains ; ils sont décédés à présent. Que va devenir la paroisse ?"
Et l'on appréhende déjà des réactions telles que celles-ci : "Il y avait déjà trop peu de messes, le dimanche. Que va-t-il en rester à l'avenir ?" "Le seul prêtre qui reste ne va-t-il pas crouler sous les baptêmes et les mariages ?" "Comment continuer à donner le sacrement des malades faute de prêtres?" "Et qui va sortir et rentrer le St Sacrement si l'on fait des temps d'adoration ?"
Les questions et les craintes ne manquent pas ! Mais une chose est frappante, dans notre Eglise de France : il semble à nombre d'évêques, déstabilisés, et aussi à trop de paroissiens, que sans prêtres, l'Eglise ne peut plus vivre ni même exister.
Certes, il faut avouer que la situation est difficile ! Et cela, d'autant plus que l'Eglise n'a pas su se préparer à ce genre d'évolution. Si ce n'est en courant chercher des prêtres en urgence dans les autres continents, en Afrique particulièrement. Il y aurait aux alentours de 2.000 prêtres étrangers en France, et sans doute plus, dont les 3/4 arrivent d'Afrique. On parle d'une centaine de prêtres du Bénin, qui manquent d'ailleurs énormément à leur pays. La semaine dernière, une émission télévisée faisait le point sur la vie religieuse au Bénin ; et l'on y expliquait que le nombre des catholiques était en grande régression, au profit d'un essor très fort des protestants de type évangélique. Mais, à la manière de nombreux patrons en mal de main d'oeuvre, l'Eglise de France a trouvé le truc, ce qui reste pourtant une solution bâtarde : faire travailler des Africains sur ses chantiers pastoraux...
Je vous renvoie au billet que j'ai écrit sur ce même sujet le 23 juillet. Je réitère cette proposition : que l'Eglise de France soit assez audacieuse pour chercher et trouver en elle-même, au sein du peuple chrétien, des hommes et des femmes susceptibles de prendre en main, sous des aspects nouveaux, l'avenir de l'Evangile en France. Et pourquoi pas ? Mais fait-on encore suffisamment confiance à l'Esprit-Saint ?
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