Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



mercredi 29 juin 2016

Le Blog de l'Arche de Noé 86, n° 1.967 : En hommage à notre soeur la Turquie

Le monde  entier est horrifié par ce qui vient de se produire à l'aéroport d'Istanbul, presqu'aussi grand et plus moderne que celui de Roissy, comme nous avons pu nous en rendre compte lors de notre passage il y a moins de trois mois lors de nos escales, avec Turkish Airlines, à l'aller comme au retour de notre "Route biblique" en Israël-Palestine : un carrefour international impressionnant, avec des foules énormes se hâtant en tous sens, de toutes couleurs, avec un mélange harmonieux de voiles, de saris, de turbans, de babouches et de modernité bonne enfant.
Mais pourquoi encore la Turquie ? Quand je pense qu'on se plaint en France..., et qu'on se croit en guerre chez nous !  Sortons un peu le dimanche !  Contrairement à ce qui se passe chez nous en effet, en Turquie, c'est quasi quotidiennement qu'il y a des attentats ; mais qui s'en soucie ?  Ah, seulement quand un Français est touché bien sûr !  C'est-à-dire, rarement !
A côté des attentats touchant quelques personnes seulement, des policiers le plus souvent, c'est quand même le 10° attentat de grande ampleur en Turquie depuis un an. Dont un en janvier et un en mars orientés contre les touristes, si vous lisez les journaux ; mais comme cela ne se passe pas en France, ils ne font l'objet que de petites "brèves" dans la presse occidentale.  Et pourtant, ce sont nos frères et soeurs qui sont touchés, et le sang des Turcs et autres est de la même couleur que le nôtre !
Ah, évidemment, Erdogan n'est pas un dirigeant très fréquentable, et cela, pour des raisons que nous connaissons tous. Mais le peuple Turc, lui, n'est-il pas un peuple frère ?
J'ai rapporté d'Istanbul un exemplaire du "Daily Sabah", un quotidien turc de langue anglaise, daté du 2 avril. J'ai été heureusement surpris d'y lire des choses donnant une autre image de la Turquie. Par exemple, un article à propos des relations qui s'améliorent entre la Turquie et la Grèce, par l'intermédiaire de la culture particulièrement (danse, folklore, théâtre, etc...) ; un autre mettant en valeur le fait qu'au Kenya, lors d'une récente attaque terroriste, des Musulmans se sont dévoués pour sauver des Chrétiens d'une mort certaine ; et aussi cet article qui avait particulièrement retenu notre attention, à propos d'un marathon organisé en Palestine ce printemps, avec départ à partir de la Basilique de la Nativité à Bethléem, et parcours longeant le Mur de la honte, tout en traversant le camp de Réfugiés d'Aïda où nous sommes allés, etc...
Seigneur, accueille toutes ces victimes dans ta paix, et console les familles affligées !  Donne-nous de pouvoir pleurer avec ceux qui pleurent, et d'être toujours plus, là où nous vivons, chacun à notre mesure, des artisans de paix, d'ouverture et de fraternité !
Français, Turcs, Palestiniens, Arméniens, "il n'y a plus ni Juifs, ni Grecs" (Galates 3/28) !  Nous sommes tous des enfants de Dieu !

dimanche 26 juin 2016

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.966 : La parabole de l'Euro de foot

Je ne voudrais pas provoquer chez certains un sentiment d'overdose par rapport au foot, omniprésent en ces jours ; mais peut-être qu'une comparaison entre l'Euro et notre façon de vivre en Eglise pourrait nous aider à saisir, de façon ludique et imagée, la mission que le Christ, le manager suprême, attend de nous !
Tout d'abord, l'on peut dire que, en ce qui concerne les lieux où le Seigneur nous envoie, Dieu dispose du plus grand terrain du monde ; en effet, son terrain, c'est le monde entier !
Pour jouer dans ce stade immense, les joueurs sont-ils trop peu nombreux ? Non, bien sûr ! La preuve : nous sommes là, vous et moi, et bien d'autres encore, sur le terrain, ici et partout.
Ce qui est sûr en tout cas, c'est que, avec Dieu, pour le match de la mission, si l'on se présente, l'on est sûr d'être sélectionné ; justement, parce que Dieu ne fait pas de sélection.  Il sait, il croit que, chacun, chacune d'entre nous est capable de faire gagner l'équipe de son fils Jésus.
Une équipe qui ne s'oppose à personne d'ailleurs, et ne cherche à casser la figure à quiconque, après avoir bu un coup de trop ; si ce n'est à ces opposants malfaisants que sont la mollesse, l'indifférence, la désespérance, le mépris des autres, l'orgueil, ... disons, le mal sous toutes ses formes : voilà l'ennemi !  Car ce n'est pas contre des personnes que nous jouons, que nous nous battons !
Avec Dieu, dans son grand stade, pas seulement européen, mais aussi local, et mondial, pas de spectateurs impuissants, exclus, rejetés ou anonymes ; même ceux qui sont las, ceux qui ont des béquilles, ceux qui ne voient plus très clair, peuvent participer !  Pas de joueurs non plus à côté du terrain, sur le banc de touche : tout le monde est appelé, par son nom, sur le terrain.  On a besoin de tous !  Et chacun a son poste à tenir, selon ce qu'il peut faire, selon ce qu'il sait faire ; les uns plus à l'avant, d'autres protégeant les arrières, etc...
Pas possible non plus, dans un tel match, de rester assis sur son auguste postérieur, dans les gradins, à crier sur le dos de ceux qui essayent de jouer de leur mieux.
A chacun de jouer donc, et pas en solo, mais en faisant des passes, au lieu de jouer perso.
A nous aussi de respecter les autres membres de l'équipe, ceux qui ne jouent pas comme nous ; en évitant de les tacler, en paroles ou en actes.
Quant à Dieu, évitons de nous le représenter comme un arbitre suprême seulement ; comme un  personnage tout en noir, à la mine sévère, qui nous veut du mal ou qui punit ceux qui ne suivent ni les règles du jeu, ni ses commandements ; ou plutôt, ses enseignements.
Car Dieu, en la personne de Jésus, et par l'action en nous de l'Esprit-Saint, c'est avant tout un entraîneur ; celui qui conseille ses joueurs de façon avisée, afin qu'ils puissent gagner le match de la mission.
Alors, cessons de penser : "Oh, moi, je suis trop âgé pour tout ça !" ou "...trop loin de la vie de l'Eglise" : sur le terrain, le Christ est déjà là, avec nos frères, qui nous attend !

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.965 : "Avec un Lama bouddhiste, un avant-goût d'éternité"

Hier samedi après-midi, j'étais invité à un moment de partage avec un Lama bouddhiste, au Salon du "mieux-être" qui se tient aux Sables d'Olonne ce week-end.
Première surprise, du moins pour moi, jusqu'ici, jamais quelqu'un d'une autre religion, musulmane ou autre, n'avait invité un chrétien, au moins en Vendée, à prendre la parole publiquement lors d'une rencontre.  Généralement, ce sont plutôt des chrétiens qui prennent l'initiative d'inviter Juifs, Musulmans ou Bouddhistes à participer à des rencontres interreligieuses. J'y ai vu une preuve de plus que notre société n'est peut-être pas aussi fermée ni aussi allergique que nous pouvons le croire au message de l'Evangile !
Cette fois-ci, dans le cadre de ce Salon ouvert à de nombreuses thématiques orientales (bois tibétains, produits népalais, reiki, chromothérapeutes et autres), et avec plus de 50 exposants, c'est un moins bouddhiste, le Lama Thrinlé, qui m'a convié à venir échanger avec lui sur le thème qu'il avait retenu : "Nourriture intérieure, nourriture extérieure". En me donnant l'indication suivante : "Vous pourrez parler du support qu'est l'hostie, le pain, le vin ; mais ces sujets pourraient juste faire l'objet d'une question, donc d'un temps de présentation, sans s'appesantir dessus."  L'objectif n'était pas de faire un colloque sur la théologie de l'eucharistie en effet.
Ce moine tient une place importante dans ce Salon, et il doit donner une conférence ce dimanche, toujours dans ce même Centre des Congrès des Atlantes, aux Sables d'Olonne.
De son côté, l'animatrice de ce Salon, Corinne, très proche du Lama Thrinlé, m'avais donné comme consigne : "Donnez surtout votre témoignage personnel par rapport à la façon dont vous accompagnez les gens dans la recherche de leur "mieux-être" (la thématique du Salon).
Durant deux heures donc, devant une belle assistance de près de 150 personnes, en bon nombre proches du Lama plutôt que de l'Eglise-institution, Thrinlé et moi avons échangé, à bâtons rompus, en frères, sur ce qui nous anime profondément, sur ce dont nous sommes témoins (douleurs et espérance), et sur la façon dont, à travers nos différentes "Voies", nous essayons d'accompagner les personnes que nous rencontrons.
Impossible de résumer l'ensemble de ce partage ! Le Lama a su dire, de façon très belle, comment il avait à coeur d'éveiller en chacun toutes les possibilités et richesses dont bien peu de gens ont conscience par eux-mêmes.  De mon côté, j'ai rappelé que Jésus avait demandé à plusieurs reprises à ses disciples : "Avez-vous de quoi manger ?  Sinon, jetez le filet..." (Jean 21/5)  De même qu'il a dit au paralysé : "Lève-toi (bouge-toi), prends ton brancard (prends en main ta vie) et marche" (Jean 5/8).
Tout au long de cet échange, j'avais en tête ce que Jésus a dit à l'officier romain, qui n'était pas de religion juive : ""Beaucoup viendront, de l'orient et de l'occident, et seront au festin avec Abraham, Isaac et Jacob dans le Royaume des Cieux." (Matthieu 8/11)  N'est-ce pas déjà un peu ce qui s'est passé hier ?  Sans vouloir récupérer ces personnes, bien sûr, en-dehors de leur volonté...
En tout cas, comme le dit encore Jésus : "Il ne suffira pas de me dire "Seigneur", "Seigneur" (de dire "Jésus", "Jésus"), pour entrer dans le Royaume des Cieux" (Matthieu 7/21). L'essentiel ne sera-t-il pas d'avoir aimé ses frères ?  Alors, tous ceux qui auront agi ainsi seront sauvés, par le nom même de Jésus !
Et, ce jour-là, tous seront très surpris : "Alors, les justes lui demanderont : "Quand donc, Seigneur, t'avons-nous vu ?" Et le roi de leur répondre : "En vérité, je vous le dis : tout ce que vous avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait." (Matthieu 25/ 40).
Si ce Salon a pu aider des personnes à entrer dans un "mieux-être", ce sera là le bonheur de Dieu !

lundi 20 juin 2016

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.964 : "Je suis hindou, chrétien, bouddhiste, musulman et juif" (Gandhi)

Alors que j'étais interviewé par un journaliste de "Ouest-France", fin avril dernier, à propos de ce que j'avais pu vivre dans le cadre du dialogue inter-religieux, au Mali, en France et en Vendée, je lui avais dit, entre autres, que je me retrouvais bien dans cette déclaration de Gandhi disant : "Je suis hindou, je suis chrétien, je suis bouddhiste, je suis musulman et juif."  Et j'avais ajouté -  oh, scandale !  -  que cette pensée avait souvent été présente à mon esprit lors de mes rencontres avec des personnes "croyant autrement".
Cette phrase l'ayant marqué, il l'a publiée, ce qui m'a valu de nombreuses réactions critiques, particulièrement sur le site "Riposte catholique", où l'on m'a accusé, mais je suis en bonne compagnie, d'être un prêtre "apostat" !  Comme cet apostat de pape François, qui ramène des réfugiés musulmans, plutôt que des  catholiques, au Vatican !  Quelle horreur en effet !
Ces gens en ont conclu que je n'étais plus chrétien, puisque j'étais en même temps, croyaient-ils, devenu adepte d'autres religions !  Mais ils n'ont pas saisi le sens de ce que je voulais exprimer ; à la façon dont le président Kennedy avait déclaré, après la construction du mur de Berlin, en 1963 : "Je suis un Berlinois".   De même, reprendre le mot de Gandhi, c'est pour moi une façon imagée de dire aux croyants des autres religions, de façon imagée, combien je communie à ce qu'ils sont, même si je reste profondément attaché au Christ évidemment, au sein du peuple des baptisés.
Les mêmes ont levé les bras au ciel et condamné Jean-Paul II (encore un pape apostat !) lorsque, le 14 mai 2000, il a embrassé un Coran que lui offrait une délégation d'Irakiens musulmans accompagnant le patriarche de Bagdad des Chaldéens, Mgr Raphaël Bidawid, à Rome, au Vatican.
De la même façon, fallait-il en conclure que le pape était devenu musulman ?  On voit bien le ridicule d'une telle déduction !
A l'exemple des papes, je voulais simplement signifier que chaque homme ici-bas était mon frère, quelle que soit sa religion, au-delà de sa religion.  Et c'est cela qui est fondamental !  On ne peut pas rendre Dieu catholique seulement : il est beaucoup plus large que cela ! 
En fait, nous avons tous été créés par le même Dieu.  et nous descendons tous du même père : Adam.  Puisque tous les humains sont fils d'Adam, ils sont tous de mon "espèce", et nous sommes donc tous frères. Michel Serres fait d'ailleurs de la fraternité scientifique des hommes, dont témoigne l'évolution, la base de sa philosophie. En conséquence, nous devons nous aimer comme des frères, par-delà nos diversités, y compris religieuses.  En humanité, nous ne formons qu'un seul corps.
Christian de Chergé, le prieur responsable des moines de Tibhirine qui ont été assassinés, a analysé cela mieux que moi : "L'au-delà de la communion des saints, où chrétiens et musulmans, et tant d'autres avec eux, partagent la même joie filiale, il nous revient de le signifier visiblement."  Gandhi l'avait dit avec ses mots, il le réalisa dans ses actes, comme les papes Jean-Paul II et François.  Chacun de nous essaye également de vivre cette fraternité profonde avec tous.  Ce qui ne nous empêche nullement de croire qu'  "il n'y a pas d'autre nom que Jésus-Christ par lequel nous puissions être sauvés !" (Actes 4/12)
Enfin, j'espère ne pas vous scandaliser si je vous dis que je me retrouve bien dans cette remarque de Freud déclarant : "Je crois que tous les hommes de bien sont de la même paroisse."
A ce propos, je vous signale que j'aggrave mon cas, puisque j'ai accepté d'intervenir dans un dialogue-débat avec un moine bouddhiste au Centre de Congrès des Atlantes, aux Sables d'Olonne, le samedi 25 juin, à 16h40, dans le cadre d'un Salon du bien-être, sur le thème des nourritures intérieures et spirituelles.  Vous y êtes tous invités !  Pour plus d'info, tapez sur Google : "olivier gaignet, salon du bien-être", et vous tomberez sur une vidéo d'explication tournée à Mortagne.
Mettez un cierge pour que je ne devienne pas bouddhiste !!!
Et merci de ne pas en parler à "Riposte catholique" !§§

dimanche 19 juin 2016

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.963 : Poème en hommage à nos frères et soeurs du camp de Réfugiés d'Aïda

Lors de la soirée "retour" de notre "Route biblique", ce jeudi 16 juin, salle du Piment familial, à Mortagne, quelqu'un nous a demandé ce que nous avions ressenti en rencontrant les Palestiniens reclus au camp de Réfugiés d'Aïda, près de Bethléem, depuis 70 ans.
Cela n'avait pas été prévu à l'avance, mais alors, Marie-Claude a levé le doigt, en demandant si elle pouvait répondre en nous partageant ce qu'elle avait mis par écrit, au retour, sous la forme d'un poème ; poème valorisant ces personnes en grande souffrance, mais aussi, pleines d'espoir malgré tout.
Beaucoup ont réclamé ce texte ; voilà pourquoi je vous le partage aujourd'hui.


AIDA …..                                                                     ……. le 16 Juin 2016

Pèlerins, voyageurs voici le camp d’Aïda,

Que venons-nous faire là ?

 

Femme d’Orient au voile couleur safran

Tu resplendis dans ce décor d’un autre temps

Elles ne sont pas gaies les rues de ton village

Mais ici c’est ta vie

 

Pour rien au monde ne quitterais ton pays

Pour nous, quelques larmes au coin des yeux,

Bravement toi tu réponds par un sourire radieux

Ça va, ça va…

 

Impacts de balles sur les murs et les portes

Echafaudages proscrits dans notre pays.

Ici pas de prescription, il faut construite

Pour la nouvelle génération

 

Des visages brutalement disparus sillonnent le parcours

D’autres, bien vivants, déambulent dans les rues alentours.

 

Un mur se dresse, il est froid, il nous glace.

Artistes anonymes qui lancent à notre face

Des fresques de désespoir,

Mais pouvons-nous leur en vouloir ?.

 

Petits enfants, pas de pelouse pour jouer

Ecole déplacée, pour votre sécurité.

 

Repas préparés par des mains anonymes

Repas partagés, savourés, repas de l’amitié.

 

Des regards bienveillants, le calme et pourtant…

L’espérance fait tenir, la paix viendra, la paix vaincra.

 

Palestine, le temps passe et ton territoire se restreint.

Un jour tu trouveras bien quelqu’un qui agira pour demain…

 

Marie-Claude D.

samedi 18 juin 2016

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.962 : Lignes de force de notre "Route biblique" en Israël-Palestine


Vu l'impact sur la société locale de notre "Route biblique", récemment, en Israël-Palestine, ainsi que les nombreuses questions qui nous ont été posées depuis notre retour, vu aussi le nombre important de personnes qui sont venues s'informer à ce sujet à travers les billets que j'ai placés sur ce blog à propos de notre périple, j'ai pensé que vous seriez intéressés par la magnifique introduction faite par celui qui a été la cheville ouvrière de ce voyage, Michel Leroux, lors de l'évocation qui en a été faite ce jeudi 16 juin, au Piment familial, à Mortagne

 Bonsoir et Bienvenue à TOUS.

 Nous sommes plutôt surpris, agréablement surpris, du retentissement occasionné par notre récent voyage en Israël – Palestine si l’on en juge par votre présence, nombreuse, ici, ce soir.  (la salle était archi-comble, avec pas mal de personnes assises par terre dans les allées !)

 Sans doute avons-nous, les uns et les autres, largement communiqué autour de nous avant notre départ et certainement que le blog réalisé jour après jour tout au long du voyage a, pour une très grande part, contribué à maintenir l’intérêt d’un grand nombre de personnes de la paroisse, de nos deux communes de Mortagne et Saint-Laurent et même des alentours.  En tout cas, merci de votre présence ici, ce soir.

 Nous allons essayer de vous restituer un peu de ce que nous avons vécu ensemble à 31 pendant douze jours.

 Cette histoire a commencé il y a deux ans, au cours d’une conversation autour d’une table entre 3 personnes, dont notre curé Olivier Gaignet. Pourquoi pas un voyage en Israël et Palestine à proposer aux paroissiens de Mortagne et Saint-Laurent. A partir d’octobre 2014, l’idée fait son chemin : en coulisses, certains se documentent et construisent un avant-projet. En février 2015 l’invitation à tous les paroissiens est lancée. En mai 2015, le groupe d’une trentaine de personnes est déjà constitué ; nous ne souhaitions pas aller au-delà de ce chiffre.

 Ainsi, collectivement, nous avons pu, pendant 1 an préparer le voyage.

D’emblée, nous avons exclu l’idée de faire appel à une agence de tourisme ou un organisme de pèlerinage. Nous tenions à construire ensemble notre projet qui réponde bien à nos attentes.

Assez vite, les orientations de notre voyage se sont structurées autour de 3 axes principaux :

1.    MARCHER dans les pas de nos ainés dans la foi :

-         L’expérience du désert, comme le peuple Hébreux après sa sortie d’Egypte

-         Lire, relire et mieux comprendre le livre de la première Alliance (ancien testament)

-         Retrouver, sur place, les grandes étapes de la vie de Jésus et méditer les textes de l’Evangile

-         Mieux comprendre les débuts de l’Eglise universelle

 
2.    CONTEMPLER les lieux, les paysages parfois grandioses, FAIRE SILENCE et MEDITER , et de temps en temps CELEBRER à certains moments-clés de notre route et au gré de nos souhaits et de nos émotions :

-         Dans le désert du Néguev

-         Sur les bords du Jourdain

-         Près du lac de Tibériade

-         Au sommet du Mont Thabor

-         Sur le mont des Oliviers et à Jérusalem….

 
3.    RENCONTRER les pierres vivantes de ce pays aujourd’hui : femmes et  hommes qui vivent, travaillent, prient, militent, combattent pour construire la paix sur cette terre

-         Carrefour de civilisations

-         Carrefour de religions

-         Terre convoitée et théâtre de multiples conflits…

 
C’est ainsi que nous avons parcouru Israël, traversé la Cisjordanie,

mitée par de nombreuses colonies, franchi à plusieurs reprises le hideux mur de séparation entre Israéliens et Palestiniens.

Et que nous avons rencontré des juifs, un rabbin, des chrétiens arabes israéliens ou palestiniens et des militants, religieux ou laïcs, engagés dans des œuvres de paix (au village de Battir, au camp de réfugiés d’Aïda ou au village de la paix de Neve Shalom).

 Nous sommes partis en emportant avec nous dans la tête et dans les cœurs tant de visages, tant de personnes de nos familles et de nos communautés humaines de Mortagne et de Saint-Laurent.

Nous sommes partis découvrir un pays, aux sources de notre foi, mais aussi rencontrer des personnes qui vivent parfois des situations très difficiles.

Cette expérience inoubliable, vécue entre nous dans un vrai climat de fraternité, nous a tous profondément marqués. C’est pourquoi nous n’avons pas hésité à vous proposer, ce soir, ce moment de partage

 -         A travers un reportage réalisé par M. Guillier et la collaboration d’éminents reporters photographiques, J. Gaboriau, JN. Martineau, J. Voyau.

 -         A travers un temps d’échanges avec vous, juste après la projection. Les participants au voyage ici présents n’hésiteront pas à répondre à vos questions.

 -         Pendant le temps de convivialité, autour du verre de l’amitié auquel vous êtes tous conviés, à la fin de cette rencontre.

 Avec le père Olivier Gaignet qui nous a tant apporté au cours de ce voyage, avec les 30 autres participants à ce voyage,

             Nous vous souhaitons une bonne soirée.

M. Leroux 16.06.2016

vendredi 17 juin 2016

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.961 : "Dans la "fan zone" de Jésus

Lu dans la presse :
-  la fan zone de Lille fermée au public ce vendredi.
-  à Paris, sur le Champ de Mars, au pied de la Tour Eiffel, une fan zone dont l'accès est gratuit.
-  un Belge et un Français légèrement blessés au couteau mercredi soir, dans la fan zone de Lyon, ce qui a entraîné une intervention des forces de l'ordre.
Pourquoi je parle de fan zone ?  Parce qu'une personne, dont j'ai assuré la sépulture d'un proche en ces jours, m'a fait savoir que les nombreux jeunes de sa famille avaient apprécié que j'avais dit au cours de la cérémonie ; à savoir, que leur mamie était entrée dans la fan zone de Dieu, et que tous, nous étions appelés aussi à accéder à cette fan zone.
Mais que c'était en fait possible dès à présent.
Sauf que, pour le moment, ce qui nous est demandé, c'est plutôt de ne pas rester sur les bancs de touche ; mais bien au contraire, de ne pas craindre d'aller sur le terrain, pour jouer le grand match contre l'obscurité et le désespoir, du côté de la lumière.
Notre rôle sur cette terre en effet, c'est de jouer de toutes nos forces pour faire gagner notre équipe, dont les joueurs sont tous ceux et celles avec lesquels nous vivons, rions, travaillons, pleurons et espérons.
Ce qui fait l'intérêt d'une telle équipe, par rapport à ce qui se passe à l'Euro, c'est que tout le monde est qualifié !  Même si tout le monde ne peut pas tout faire, évidemment : le goal ne pourra peut-être pas remplacer l'avant-centre par exemple ; mais chacun sait ce dont il est capable, et peut faire confiance à l'avant-centre justement, qui n'est autre que Jésus !
Dimanche dernier, à la Basilique de St Laurent, au début de la messe, j'ai fait savoir aux personnes présentes, dans la Basilique, qu'elles se trouvaient aux meilleures places, dans la fan zone de Dieu ; avant de repartir ensuite jouer, sur le terrain, le jeu de la vie, durant les six jours à venir.
Tous dans la fan zone de Dieu, et tous sur le terrain !

dimanche 12 juin 2016

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.960 : Des nouvelles de Jérusalem

L'une des meilleures façons de comprendre un pays, outre le fait d'aller au cinéma, c'est de parcourir la presse, en lisant par exemple "The Jerusalem Post" en Israël. C'est un journal que l'on peut qualifier de "centriste". Prenons le numéro du 13 avril dernier, que j'ai toujours sous la main.  Il est publié en anglais, et non en hébreu. Nous y avons trouvé des articles très éclairants, correspondant de façon étonnante à ce que nous étions en train de découvrir de ce pays. Voici quelques-uns des articles repérés :
-  une photo de fonctionnaires en train d'enlever les milliers de billets  -  dont les nôtres..., glissés dans les interstices du Mur occidental  -  comme ils le font deux fois par an. Soulagement : ils ne les mettent pas à la poubelle, mais les enterrent ensuite au cimetière du Mont des Oliviers.  Intéressant !
-  débat autour de la conversion des non-Juifs au Judaïsme, phénomène appréhendé avec beaucoup de réticence.
-  photo de membres du Hamas brûlant en effigie, à Gaza, Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne. Ceci, pour déconsidérer cette organisation.
-  protestation contre la campagne lancée par les Palestiniens pour que soit attribué le Prix Nobel de la paix au plus célèbre des détenus palestiniens, Marwan Barghouti, dont beaucoup pensent qu'ils pourrait être le "Mendela" de la Palestine, face au pouvoir israélien.
-  trois Palestiniens arrêtés pour avoir volé une statue de Mariamne, la seule de ses dix femmes que le roi Hérode a aimée.
-  photo d'un monument en Autriche où sont inscrits les noms de 5.000 Juifs assassinés par les nazis.
-  deux articles présentant le travail de physiciens Italiens et Israéliens, et de chercheurs dans la santé, Britanniques et Israéliens.
-  place importante des Sionistes dans le gouvernement (38%).
-  un article demandant aux touristes Israéliens d'être très vigilants, particulièrement aux USA et en Europe de l'Ouest.
-  une étude extrêmement intéressante, que nous avons lue ensemble, sur la datation du livre du Deutéronome, "compilation rédigée par au moins six auteurs", nous apprend-on ; d'où les répétitions ! Beaucoup, en Israël, se passionnent pour ce genre d'articles sur la Bible.
-  appel lancé aux Juifs par le parti Républicain, aux USA, pour la campagne des élections présidentielles ; mais aussi, sur la même page, par les Démocrates.
-  photo du mur construit par l'Autriche à sa frontière avec l'Italie pour empêcher le passage des réfugiés ; en faisant remarquer qu'il n'y a pas qu'en Israël que l'on érige des murs !
-  un article incroyable dénonçant la façon dangereuse dont conduisent les Palestiniens, avec un "attitude cavalière" inadmissible.
-  encore un autre article stupéfiant, attaquant violemment les "Talibans Juifs", sionistes, fauteurs de troubles.
-  une caricature montrant Moïse sur la Terre promise, occupée aussi par un terroriste tenant une bombe à la main.
Je m'arrête là pour ne pas être trop long, mais il reste encore d'autres articles, tous plus instructifs les uns que les autres sur ce qui se passe, se ressent, se vit, sur cette "Terre promise" à la paix, mais pour quand ?

P-S  :  on peut lire ce quotidien en français sur Internet.                                                                                      

mercredi 8 juin 2016

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.959 : Le rêve des Palestiniens

Je vais sans doute enfoncer des portes ouvertes, car on devine tous en quoi consiste le rêve de nos frères et soeurs de Palestine...
Mais, le fait d'avoir entendu un certain nombre d'entre eux nous partager leurs aspirations profondes, cela donne de la couleur et de la vie à ce rêve, qui est à la fois charnel, vital et spirituel.

Pour notre guide arabe chrétien :
Nous avons tout à gagner à vivre en paix avec Israël.
Des Juifs viennent visiter les prisonniers palestiniens ; on pourrait vivre en bonne entente avec les Juifs !
On aimerait que les Juifs arrêtent de couper la distribution de l'eau sans raison.
Ah !  Si on pouvait sortir librement de cette prison qu'est devenue la Palestine...
Depuis 1948, des réfugiés ont gardé la clef de leur maison ; ils aimeraient tellement pouvoir y retourner. La résolution 194 des Nations Unies donne le droit au retour ; mais quand cela sera-t-il appliqué ?
Personne ne sait où sont les frontières entre Israël et la Palestine ; quand et à quel prix notre pays va-t-il pouvoir exister ?

Le directeur du grand séminaire de Bethléem  :
Il y a 5 Eglises catholiques en Terre sainte, 3 Patriarches à Jérusalem, 13 chefs d'Eglises chez nous...  Ce serait formidable si toutes ces Eglises chrétiennes se rapprochaient vraiment.
Quant est-ce que le monde comprendra que la Terre promise n'a pas été donnée aux Juifs pour qu'ils en profitent, et eux seuls, de façon égoïste ?  Si Dieu la leur a confiée, c'est pour qu'ils en fassent une terre fraternelle, ouverte à tous, où chacun puisse trouver la paix et le salut.
Notre objectif n'est pas d'abord d'être nombreux comme chrétiens, en Terre sainte :  non pas, combien on est, mais quelle est la qualité de ce que nous sommes et de ce que nous faisons ?

Les réfugiés du Camp d'Aïda  (musulmans en quasi totalité)
Quand est-ce que l'ONU, le Vatican, l'Europe et l'Amérique, les évêques de France vont prendre le temps de comprendre ce que nous subissons, et tout faire que cesse l'immense injustice qui accable les Palestiniens ?  Quand vont-ils s'impliquer pour faire appliquer les résolutions de l'ONU ?  Et s'attaquer aux causes profondes de la division entre Juifs et Palestiniens ?
Nous voulons, en attendant, donner une éducation solide aux jeunes, qui les empêche de sombrer dans la violence, et leur permette de continuer à espérer, à travers la musique, la danse, le théâtre, la vidéo...
Nous voulons que notre pays vive, et que chacun se sente acteur de changement.

Dans le village palestinien de Battir
Nous avons oeuvré durement, et longtemps, en allant jusqu'à la Cour supême à Jérusalem, pour que notre village soit reconnu par l'Unesco comme faisant partie du Patrimoine de l'Humanité, grâce aux canalisations réalisées jadis par les Romains, et pour que le mur ne coupe pas Battir en deux.
Nous croyons aux valeurs de liberté, égalité et fraternité, et nous les défendons.
Il faut que dans toute la surface d'Israël-Palestine, des gens s'organisent pour se défendre et préserver ce qu'ils peuvent de leur liberté.

Mais si l'on ne doit jamais cesser de rêver, la réalité reste implacable !  Et cette situation dure depuis près de 70 ans ! Au Camp d'Aïda, l'on nous a dit : "autrefois, on regardait Martin Luther King, Gandhi, Che Guevara ; mais aujourd'hui, qui est-ce qu'on regarde ?"  Un responsable du Camp d'Aïda nous a dit aussi : "Souvent, je demande aux enfants : "C'est quoi vos rêves ?"  On fait tout pour aider nos enfants à comprendre la situation, et pour les aider à s'en sortir. Car ce n'est ni Obama, ni Hollande, ni Dieu qui vont résoudre nos problèmes et faire quelque chose à notre place !  Un jour, nous sortirons de ce drame !  Même si on ne sait pas quand, il faut continuer à espérer !"

Dans le journal "La Croix" de ce mercredi 8 juin, la page 25 est consacrée aux Palestiniens ; en voici un trop bref extrait :
"La violence est loin de représenter la seule forme de lutte. De nombreux Palestiniens s'efforcent de recouvrer les richesses archéologiques situées en zone C, ou de garder et cultiver la terre, sans recours aux semences et pesticides israéliens.  Toutes ces initiatives sont fragmentées, comme le territoire, mais elles visent toutes à retrouver des parts de souveraineté, y compris alimentaire."

Pour info, la Cisjordanie est divisée en 3 zones  :
-  la zone A (17% du territoire) est entièrement sous contrôle civil et militaire palestinien. Nous avons vu, aux entrées, en allant à Bethléem par exemple, des panneaux déconseillant très fortement aux Israéliens d'y pénétrer.
-  la zone B (24%), plutôt rurale, est sous contrôle civil palestinien, mais sous contrôle militaire israélien.
-  la zone C, citée dans "La Croix" (59% de la Cisjordanie), est entièrement sous contrôle israélien.

Le 24 mars dernier, suite à une attaque, à Hébron, deux Palestiniens sont abattus. L'un est seulement blessé. Un soldat israélien lui tire une balle dans la tête à bout portant.  Ce 8 juin, des Palestiniens tuent quatre Juifs à Tel-Aviv ; ils sont originaires d'Hébron. Une vengeance sans fin ! Pour qui sait ce qui se passe à Hébron...  Plus que jamais, il nous faut soutenir le combat des Juifs et des Palestiniens qui croient encore à une paix possible !

P-S  :  Naufrages en Méditerranée (suite)
"Ouest-France" de ce mercredi, toujours en bas de la 2° page, fait "allusion" (en 9 lignes) aux 320 réfugiés, chassés par la guerre de leurs pays, victimes d'un naufrage, la semaine dernière, au large de la Crète.
Juste à côté, trois fois plus de place, avec une photo en couleurs, pour ce petit Japonais disparu en forêt, chassé par ses parents, mais heureusement retrouvé vivant 6 jours plus tard.
Staline avait raison !

mardi 7 juin 2016

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.958 : "Un million de morts, c'est une statistique !"

Sans doute les journalistes de "Ouest-France" n'ont-ils  pas été conscients de leur maladresse, mais quand même, ça en dit long...  Reportez-vous au bas de la page 2 dans le numéro de ce lundi 6 juin, et cherchez l'erreur !  Après seulement, vous pourrez poursuivre la lecture de ce billet, que j'aurais préféré ne jamais écrire.
En bas à droite : "Un requin fait une victime en Australie".  La 2° il est vrai en une semaine, et ce n'est pas mineur, j'en conviens.  On nous dit que c'est la seconde attaque mortelle de squale en moins d'une semaine, et c'est une plongeuse de 60 ans qui a été tuée par "les dents de la mer".  Et ce n'est pas drôle en effet.
Regardez à présent l'avant-dernier article en bas à gauche : "Libye : les corps de 133 migrants sur le rivage".  Dont au moins cinq enfants et une vingtaine de femmes, la plupart originaires d'Afrique subsaharienne.  Point !  C'est tout...
On ne va pas faire des calculs mesquins, mais je remarque que l'on a accordé 8 lignes à la plongeuse victime d'un requin, et 6 lignes seulement aux 130 migrants...
C'est tout à fait révélateur de l'intérêt que notre société occidentale porte aux migrants.  Il en meurt il est vrai "un certain nombre" (on ne sait d'ailleurs pas combien au juste), par noyade, en Méditerranée, à notre porte, chaque semaine ; mais on s'y habitue si facilement : 133, c'est une statistique, c'est tout.
Par contre, une plongeuse, blanche, mordue à mort et, on l'imagine, déchiquetée, par un terrible requin, brr..., cela nous fait froid dans le dos. On est sidéré !  Eh bien, si ces pauvres Australiens, désormais, ne peuvent plus prendre un bon bain sans risquer de se faire boulotter par ces terribles monstres que sont les requins, qui rôdent désormais au plus près de nos côtes, que va-t-on devenir ?  On est vraiment tristes pour eux...
Etonnant quand même que, y compris dans notre presse bien pensante, l'on mette quasiment sur le même plan le décès d'une seule plongeuse et la mort, moins sanglante il est vrai, mais bien plus injuste pourtant, de 133 migrants !
Ce genre de calcul, bien habituel dans nos médias occidentaux, je crois que je ne m'y habituerai jamais.
Cela me sidère autant que la fameuse réflexion de Staline déclarant, on ne sait pas trop quand d'ailleurs, à l'occasion des violents combats contre les Allemands, ou lors du décès de l'une de ses filles, qui le plongea dans une profonde tristesse : "La mort d'une personne, c'est une tragédie, mais un million de mort, c'est une statistique."
Prions pour que les trop nombreux migrants qui se noient en Méditerranée ne représentent plus, pour notre société, une statistique, une réalité à laquelle on ne peut rien, à laquelle même on s'habitue ; mais que la mort violente de chacun d'eux représente pour nous une véritable tragédie...
Comme si les dents de la Mort se plantaient dans notre propre chair, et nous entraînaient dans une souffrance infinie.  Avec un appel à agir, personnellement, dans les associations, auprès de nos élus, de nos dirigeants, dans nos Eglises, pour que tout cela cesse, mais quand et comment ?

P-S  :  "Ouest-France" persiste et signe !  Dans son édition de ce mardi, voici qu'est reproduite, toujours page 2, à la même place sur la page et dans les mêmes termes, l'annonce de la mort d'une plongeuse sur les côtes australiennes, victime d'un squale.
Par contre, plus question des 133 réfugiés victime d'u naufrage en Méditerranée !
Pas drôle du tout !

lundi 6 juin 2016

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.957 : Belle paroisse !

Votre modestie dût-elle en souffrir, chers paroissiens de St Laurent-sur-Sèvre et Mortagne, je dois vous dire que, après avoir vécu près de quatre ans au milieu de vous, la paroisse Montfort-sur-Sèvre est vraiment, grâce à vous, ce que l'on peut appeler "une belle paroisse" !
Samedi matin, de passage au funérarium de Mortagne, j'y ai trouvé deux familles entourant les deux personnes qui venaient de les quitter.  Familles solidaires, on le sentait, et pleines d'espérance malgré tout. Dans l'une des salles, j'ai salué les personnes préparant l'une des célébrations : des fils de l'une des familles, accompagnés de trois femmes membres de l'équipe paroissiale d'accompagnement des familles en deuil. Sans que je n'ai eu rien besoin de dire, l'un des fils m'a déclaré : "Ces femmes sont formidables ; elles nous ont vraiment très bien aidés." Et les accompagnatrices de répondre : "Mais vous, avec les documents que nous vous avions passés, vous avez aussi, entre vous, vraiment bien préparé."
Samedi après-midi, fête des 70 ans du Secours Catholique, très vivant sur le secteur. Les réfugiés Syriens ont été invités. Magnifique travail réalisé par cette association, avec la participation de très nombreux bénévoles. Image d'une Eglise au plus près des personnes démunies, avec le souci de les rendre acteurs !
Hier matin, à Mortagne, messe présidée par le Père Paulin, recteur de la Basilique de St Laurent, originaire de Madagascar : avec les Soeurs de la Sagesse, de nationalités diverses, de même que les Frères de St Gabriel ou le Père Arnold, de l'Indonésie, quelle ouverture fantastique quant à la perception d'une Eglise réellement universelle !
Hier matin aussi, 27 enfants ont fait leur Profession de foi en la Basilique de St Laurent. Surprise dans l'assemblée : au moment de l'homélie, débat entre 3 enfants et moi-même, dans le style de "C dans l'air", sauf que c'était : "C dans le Ciel" !  Autour de deux questions auxquelles les enfants avaient préparé de très intéressantes réponses ; grâce, il faut le dire, au bel accompagnement de leurs catéchistes, ainsi qu'au soutien des parents. Vous trouverez le contenu de cet échange sur le site de la paroisse (tapez sur Google : "paroisse Montfort-sur-Sèvre"). Mais il manquera les commentaires !
Vendredi soir, préparation d'un baptême avec une famille. A la fin, j'aborde la question de l'offrande possible à la paroisse ; mais, comme toujours, en marchant un peu sur des oeufs... Quelle ne fut pas ma stupeur lorsque ces parents me déclarèrent : "C'est le 3° enfant que l'on fait baptiser, l'un il y a 10 ans et le 2° il y a 6 ans ; aux deux fois précédentes, on ne nous a pas parlé clairement de cette question financière ; il faut qu'on se rattrape ! Et de me faire sur le champ un chèque de 150 euros !!!
Ce même vendredi, on sonne à la porte du presbytère ; une personne m'apporte une bouteille d'un vin excellent, ainsi qu'une poche de bons chocolats !  Et repart aussitôt. Et je n'ai pas bien compris la raison exacte de ce geste...
Voilà ce qu'un curé de paroisse peut vivre, en moins de trois jours "ordinaires". Et encore, je n'ai pas tout  raconté, faute de place. Mais c'est toujours "du même tabac" ! 
Aussi, je ne peux qu'exprimer une grande reconnaissance, et un immense merci, à toutes ces personnes qui font vivre et rayonner notre paroisse ; pour le bonheur des uns et des autres, y compris du curé, et pour la plus grande gloire de Dieu !

dimanche 5 juin 2016

Le Blog de l'Arche de Noé 86, n° 1.956 : Le rêve du Rabbin Grunewald

Je présenterai aussi le rêve des Palestiniens ! Mais voici aujourd'hui le rêve d'un rabbin Juif fidèle à ce qu'il considère comme sa grande tradition. Il s'agit du rabbin que nous avons rencontré à Jérusalem, et ce rêve, qu'il nous a évoqué trop brièvement, faute de temps, je vous le communique à partir de ce qu'il écrit au terme de son ouvrage dont je vous ai déjà parlé (voir la fin du billet n° 1.950). Le rabbin s'adresse au rabbi Jésus :

"Je veux rêver, rabbi... Je rêve d'une Eglise qui, ayant corrigé les "erreurs d'interprétation" [dans la façon dont, durant près de 2.000 ans, les chrétiens ont "mal-traité" les Juifs, en raison d'une mauvaise interpétation de certains passages du nouveau testament, et c'est ce que veut indiquer cette expression du pape Jean-Paul II], se mettrait à les réparer.
Je rêve d'hommes et de femmes qui accepteraient d'oeuvrer pour que ce minuscule lopin de terre élue et disputée qui a nom Israël serve de terre pilote, devienne un laboratoire pour la paix universelle, une terre exemplaire, conformément au plan que Dieu a proposé.
Je rêve de dirigeants politiques et spirituels qui, sur la planète, écouteraient..., appliqueraient les promesses du prophète Michée (4/1-8) : "De nombreux peuples iront, disant : Allons, gravissons la montagne de l'Eternel pour gagner la maison du Dieu de Jacob, afin qu'il nous enseigne ses voies [...] car c'est de Sion que sort la doctrine et de Jérusalem la parole du Seigneur [...]  Ils briseront leurs épées en socs de charrue et leurs lances en serpes [...]  On n'apprendra plus à faire la guerre."
"Oui, renchérit Isaïe (56/7), ma maison sera appelée Maison de prière pour tous les peuples."
Je rêve qu'au lieu d'internationalisation des Lieux saints, le Vatican propose la fraternisation ; qu'à l'heure des câbles par satellite, de la communication immédiate et du Web, l'Etat juif invite les nations du monde à établir à Jérusalem un point de rencontres et de débats permanents ; qu'au pied de la roche où Mohamed a imprimé sa trace, ceux d'Islam proclament l'exclusivité du djihad de l'esprit et que, sur la montagne du Temple, entre "le parvis et l'autel", entre les églises et les mosquées, juste là, au carrefour où Jacob fit une halte (Genèse 28/11), les hommes élèvent la grande échelle qui monte aux étoiles.
Afin qu'à Jéru-shalaïm [shalom] dont le nom, promesse biblique, évoque [...] la paix, afin qu'à Jérusalem où, pour enseigner Dieu au monde et l'amour aux hommes, rabbi, tu forças le destin, brille le phare de la fraternité, dissipant, sur la terre des hommes, les cendres tourbillonnantes - le crachat des guerres qui cache le Ciel."

samedi 4 juin 2016

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.955 : "Il y a plus malheureux que nous !"

Extrait d'un courrier reçu ce jour-même : "Les inondations, la politique, le chômage, la jalousie, les rancoeurs, les contre-vérités, les boulettes de nos gouvernants, ça fait beaucoup !" Cette lettre témoigne d'un état d'esprit un peu décourageant, tant les difficultés de notre monde semblent immenses et sans fin.
Et pourtant, j'ai entendu, à diverses reprises, ces derniers temps, des personnes ainsi réagir : "Il y a plus malheureux que nous !"
Cette petite phrase a fait tilt dans mon esprit. Surtout que ceux que j'ai remarqué s'exprimer ainsi n'étaient pas forcément mieux lotis que la moyenne. Simplement, je me suis aperçu qu'ils avaient pris conscience de ce qu'ils étaient, de ce qu'ils avaient ; et ils étaient capables de comprendre ce que d'autres, dans des situations difficiles, étaient obligés d'endurer.
Je les entendais énumérer toutes les misères du monde : "Ces gens qui souffrent des inondations, qui sont obligés de quitter leurs maisons, de voir leurs affaires noyées dans la boue ; ces commerçants et artisans ruinés et démunis ; ces agriculteurs qui voient leurs récoltes détruites et leurs terrains abîmés par la pluie ; ces personnes âgées ou handicapées se sentant perdues devant l'adversité...  Et sans parler de ce qui se passe hors de nos frontières, avec ces villes ou villages bombardés en Syrie, cette Terre sainte coupée en deux, ces centaines de migrants qui se noient chaque semaine dans la Méditerranée..."
Oh, c'est sûr, chacun de nous a bien des problèmes, de santé, de famille, de boulot, d'argent ; mais quand même, par rapport à tant d'autres, si l'on réfléchit bien, notre sort est peut-être préférable !
Cependant, rien n'empêchera les uns et les autres de continuer à se considérer comme les plus malheureux de la planète. Et cela peut se comprendre, si l'on se trouve dans une grande situation de solitude et de désolation.
Je reste quand même marqué par ce dont j'ai eu la chance d'être témoin en Afrique, au Mali, durant des années : dans ce pays, pourtant l'un des plus pauvres et des plus démunis de la planète, sur tous les plans, jamais je n'ai trouvé ce profond sentiment de découragement si présent dans un pays comme la France. Pour moi, ce fut une belle leçon de vie que de voir ces Maliens capables de rebondir et, par exemple, de chanter et danser au clair de lune, même quand ils n'avaient presque rien mangé de la journée !  Et je ne parle pas du ressenti des malades atteints de la lèpre, capables de nous donner des leçons !  De même que les Palestiniens rencontrés récemment nous auraient presque consolés alors que nous étions en train de pleurer sur leurs malheurs...
Reprendre conscience de ce que nous avons, même si c'est petit et insuffisant, donner de son temps aux autres, ne pas nous laisse dominer par nos tristesses, n'est-ce pas le secret d'une vie qui vaut la peine d'être vécue, malgré ses impuissances ?
Tandis que je rédige ce billet, me revient à l'esprit cette citation du Livre biblique de l'Ecclésiaste (11/7 à 10) : "Que la lumière est douce, et que c'est bon de voir de nos yeux le soleil !  Même après de nombreuses années, que l'homme sache les savourer toutes (...) Choisis toi-même ton chemin, comme il te semble meilleur, sans oublier que Dieu te demandera compte de tout. Ne laisse pas l'amertume s'installer chez toi, ni la maladie dans ton corps..."
Oui, réellement, il y a bien plus malheureux que nous !!!

vendredi 3 juin 2016

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.954 : Attention au recul du "politique"

Depuis quelque temps, notre pays semble tanguer péniblement dans la tempête, sans pouvoir s'arracher aux vagues qui risquent de le faire chavirer.
Pour prendre une autre image, me reviennent à l'esprit quelques mauvais souvenirs de traversées de zones de turbulences, alors que j'avais fréquemment l'occasion de voyager en avion lors de précédentes responsabilités, en particulier auprès des prêtres français en mission sur d'autres continents.
Lorsque tout à coup, dans un ciel noir et sombre, zébré d'éclairs impressionnants, des rafales de grêle pilonnaient les vitres, courageux ou non, l'on n'en menait pas large !  Avec la crainte secrète que les vitres des hublots ne soient transpercées par les énormes grêlons. En de tels instants, le calme apparent des hôtesses ne pouvait camoufler leur pâleur ni leur angoisse ! Parfois, l'appareil semblait balloté comme un avion de papier. J'ai le souvenir en particulier d'un passage mémorable au-dessus du lac Victoria, immense étendue d'eau presqu'aussi vaste que l'Autriche ou le Portugal. Au coeur de l'Afrique, le climat chaud et humide en cet endroit est propice à des tempêtes extrêmes et redoutées de tous.
Bien entendu, nous n'en sommes pas là en France ; mais, à écouter les commerçants dont les vitrines sont brisées, à constater le désarroi des citoyens qui subissent les conséquences d'une certaine violence, je remarque qu'un signal d'alarme est lancé par rapport à notre façon de concevoir le vivre-ensemble, mais aussi, de gérer les problèmes, réèls, de notre société.
L'une des causes de cet immense malaise, c'est sans doute l'absence d'une action "politique" digne de ce nom. Comme l'a fait remarquer récemment Jean-Pierre Raffarin, "la politique, c'est la meilleure façon que nous ayons de lutter contre la violence ; c'est l'organisation de la société, des rapports humains, pour éviter la jungle, la loi du plus fort et, finalement, le chaos permanent?" Et, poursuit-il, "La violence est telle dans la société qu'elle peut se retourner contre la politique dans sa globalité. La destruction de la cité comme lieu organisé serait un recul civilisationnel.  Nous sommes devant cette menace."
Dans un avion, l'on met sa confiance dans l'habileté des pilotes ; du moins, on essaye !  Mais on ne peut guère faire plus, sinon remettre son âme à Dieu...
Par contre, si, en avion, les manettes nous échappent, il n'en est pas de même dans la vie de la cité. Depuis le début de cette crise, je me demande sans cesse ce que je pourrais faire, à mon humble niveau, pour que "le politique" reprenne enfin, toute sa place.
Faut-il encore que nos dirigeants se comportent comme des pilotes avisés qui, dès avant le décollage, sachent où et comment ils veulent aller.
Re-crédibiliser "le politique", , c'est sûrement l'affaire de tous, pourtant !
A chacun de voir comment, même petitement, il peut y participer !

jeudi 2 juin 2016

Le Blog de l'Arche de Noé 86, n° 1.953 : Comment lire la Bible ?

S'il est une question qui nous aura taraudés durant tout notre séjour en Terre biblique, c'est bien la suivante : comment lire la Bible ?  Pendant près de vingt siècles, sauf quelques érudits, les chrétiens dans leur ensemble ont pensé que la Genèse racontait la Création du monde telles que les choses s'étaient réellement passées, qu'un serpent avait parlé à Eve par exemple, ou que tout s'était mis en place en six jours seulement. A présent, l'on peut dire qu'il y a deux façons de lire la Bible : une façon dite littérale, ou encore, "fondamentaliste", selon laquelle tous les récits bibliques sont à prendre absolument et entièrement à la lettre (y compris le serpent-parleur), dans tout ce qui est dit, décrit et écrit, et une façon plus réfléchie, tenant compte des genres littéraires, ainsi que des relectures des événements faites par les auteurs des récits bibliques, sous l'inspiration de l'Esprit.
Faute de place, je ne donnerai que deux exemples. En ce qui concerne la création par exemple, que pouvons-nous en savoir ?  Pas grand chose, car aucun témoin n'était présent. Quand il est écrit : "Dieu dit : "Faisons l'homme à notre image", comment le narrateur a-t-il pu savoir ce que Dieu pensait ?  En fait, le narrateur n'avait pas pour but de nous dire comment s'était créé l'univers, mais, au coeur d'une société qui adorait toutes sortes de divinités (le soleil étant considéré comme un dieu, et la lune comme une déesse), d'expliquer que tout cela avait été créé par un Dieu unique, supérieur à toutes ces divinités, et se trouvant à la racine même de tout ce qui existe. Et quand il est écrit : "Et Dieu vit que cela était bon...", c'est une façon de dire que le mal ne fait pas partie du plan divin de la création.
Passons maintenant au baptême de Jésus. Voici un aspect de la réflexion que nous avons eue au bord même du Jourdain. Nous avons lu en St Luc (3/21-22) : "Comme Jésus priait, le ciel s'ouvrit et l'Esprit-Saint descendit sur lui sous une forme visible, comme une colombe." Dilemne : la voûte céleste s'est-elle réellement ouverte ?  Et qu'est-ce qui est réellement descendu sur Jésus de façon visible ?  Mais ce ne sont pas là les vraies questions ! En Israël, depuis des siècles, il n'y avait plus eu de prophètes, Dieu semblait muet, et les Juifs disaient que "le ciel était fermé". Mais voici maintenant que, de nouveau, Dieu parle : "Celui-ci est mon fils bien aimé." Jésus prend la relève des prophètes ; le ciel s'ouvre ! C'est une façon imagée de parler, une figure de style pour signifier que Jésus reçoit une révélation d'en-haut, de la part de Dieu.
Durant notre "route biblique", derrière chaque texte lu, chaque scène biblique évoquée, nous avons eu ainsi  le souci de rechercher, au-delà de ce qui était narré, quel pouvait en être le sens profond ! Les auteurs bibliques ont usé de paraboles, d'allégories, de métaphores, pour faire chaque fois comprendre un message, de façon vivante, illustrée et évocatrice. Mais pour saisisir tout cela, un travail de recherche, d'interprétation, de compréhension est incontournable.
En tout cas, nous avons pris énormément d'intérêt à relire ainsi la Bible et à nous laisser éblouir et transformer par la richesse de son message divin !

mercredi 1 juin 2016

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.952 : Visages Palestiniens

Parmi les plus grands moments de notre "visitation" en Terre sainte : nos rencontres avec les Palestiniens, à diverses reprises.  Là encore, malheureusement, je ne pourrai être que très bref !
Tout d'abord, notre guide, Hussam, un Arabe chrétien, qui nous a brossé un tableau fort intéressant de la situation en Israël et dans les Territoires occupés ; avec quatre problèmes principaux : les colonies juives à l'intérieur des territoires, où se sont installés pas moins de 700.000 Juifs, la question de deux Etats, toujours en attente, la douleur des réfugiés, qui ont quitté leurs maisons depuis 1948, et la situation de Jérusalem, écartelée. Le conflit, ici, n'est pas religieux, mais politique.  Il nous a rappelé fort opportunément que déjà, dans la 1° communauté chrétienne, il y avait des Arabes (Actes 2/11). Les problèmes sont immenses : celui de l'eau, sans cesse coupée, celui des déplacements, de la difficulté à entrer en Israël, etc... Et malgré tout, Hussam garde un esprit de paix et une foi immense, tant dans l'avenir qu'en Dieu.
Autre visage marquant, celui du Père Jamal Kader, directeur du Grand Séminaire, qui nous a dépeint longuement la situation des chrétiens et du pays : un véritable microcosme de l'Eglise universelle, avec toutes ses richesses et toutes ses divisions. Dans l'ensemble du Patriarcat latin, dans chaque paroisse comme au Séminaire, le 1° projet, c'est l'éducation des enfants et des jeunes, ce qui fait que le peuple Palestinien est le plus éduqué de tout le monde arabe. Il nous a fait réfléchir sur les notions de "peuple élu" et de "Terre promise", et il invite l'ensemble des Eglises chrétiennes occidentales à revoir leur théologie de l' "Ancien Testament".  En effet, les fondamentalistes Juifs disent : "Dieu nous a donné cette terre"; mais comment Dieu peut-il donner la terre des Palestiniens au peuple Juif ? Il interpelle fortement le Vatican, l'Occident, la France, car on ne s'intéresse pas suffisamment à la détresse des Palestiniens.
Autres rencontres très riches avec les responsables du camp de réfugiés d'Aïda, avec lesquels nous avons dialogué longuement sur ce qui s'est passé sur cette terre, avant 1948, date de la "Nakba" (la catastrophe), et depuis lors. En 1948, 534 villages se sont vidés de leurs occupants, 70% des Palestiniens sont devenus des réfugiés.  L'ONU a laissé faire cette tragédie !  Les réfugiés ont toujours les clefs, rouillées, de leurs anciennes maisons. Expulsés par les Juifs, eux-même chassés d'Europe, les Palestiniens ont l'impression de payer pour un crime qu'ils n'ont pas commis ; ils regrettent de devoir payer pour les souffrances subies par les Juifs de la part des Européens. La terre était promise par Dieu aux Juifs ?  Dieu est-il donc un agent immobilier, qui distribue des terres à qui lui plaît ?  Cependant, disent-ils avec courage : "Ce n'est ni Obama, ni Hollande, ni Dieu, qui vont résoudre nos problèmes et faire quelque chose à notre place !  On est extrêmement patients ; chacun de nous essaye d'être un acteur de changement. Nous misons beaucoup sur la culture, le théâtre, la musique, la vidéo, la danse, avec les jeunes, dans ce que nous appelons une "belle résistance", face à cette oppression."
D'autres Palestiniens nous ont émerveillés par leur attitude, leur souci d'une résistance non violente, leur fraternité entre chrétiens de divers rites et musulmans, une capacité de s'organiser qui nous a impressionnés.
Tous nous ont demandé d'être leurs portes-parole, auprès de l'Etat français et de la Conférence des évêques ; mais comment vivre cela ?  A réfléchir, à ne pas oublier !