S'il est une question qui nous aura taraudés durant tout notre séjour en Terre biblique, c'est bien la suivante : comment lire la Bible ? Pendant près de vingt siècles, sauf quelques érudits, les chrétiens dans leur ensemble ont pensé que la Genèse racontait la Création du monde telles que les choses s'étaient réellement passées, qu'un serpent avait parlé à Eve par exemple, ou que tout s'était mis en place en six jours seulement. A présent, l'on peut dire qu'il y a deux façons de lire la Bible : une façon dite littérale, ou encore, "fondamentaliste", selon laquelle tous les récits bibliques sont à prendre absolument et entièrement à la lettre (y compris le serpent-parleur), dans tout ce qui est dit, décrit et écrit, et une façon plus réfléchie, tenant compte des genres littéraires, ainsi que des relectures des événements faites par les auteurs des récits bibliques, sous l'inspiration de l'Esprit.
Faute de place, je ne donnerai que deux exemples. En ce qui concerne la création par exemple, que pouvons-nous en savoir ? Pas grand chose, car aucun témoin n'était présent. Quand il est écrit : "Dieu dit : "Faisons l'homme à notre image", comment le narrateur a-t-il pu savoir ce que Dieu pensait ? En fait, le narrateur n'avait pas pour but de nous dire comment s'était créé l'univers, mais, au coeur d'une société qui adorait toutes sortes de divinités (le soleil étant considéré comme un dieu, et la lune comme une déesse), d'expliquer que tout cela avait été créé par un Dieu unique, supérieur à toutes ces divinités, et se trouvant à la racine même de tout ce qui existe. Et quand il est écrit : "Et Dieu vit que cela était bon...", c'est une façon de dire que le mal ne fait pas partie du plan divin de la création.
Passons maintenant au baptême de Jésus. Voici un aspect de la réflexion que nous avons eue au bord même du Jourdain. Nous avons lu en St Luc (3/21-22) : "Comme Jésus priait, le ciel s'ouvrit et l'Esprit-Saint descendit sur lui sous une forme visible, comme une colombe." Dilemne : la voûte céleste s'est-elle réellement ouverte ? Et qu'est-ce qui est réellement descendu sur Jésus de façon visible ? Mais ce ne sont pas là les vraies questions ! En Israël, depuis des siècles, il n'y avait plus eu de prophètes, Dieu semblait muet, et les Juifs disaient que "le ciel était fermé". Mais voici maintenant que, de nouveau, Dieu parle : "Celui-ci est mon fils bien aimé." Jésus prend la relève des prophètes ; le ciel s'ouvre ! C'est une façon imagée de parler, une figure de style pour signifier que Jésus reçoit une révélation d'en-haut, de la part de Dieu.
Durant notre "route biblique", derrière chaque texte lu, chaque scène biblique évoquée, nous avons eu ainsi le souci de rechercher, au-delà de ce qui était narré, quel pouvait en être le sens profond ! Les auteurs bibliques ont usé de paraboles, d'allégories, de métaphores, pour faire chaque fois comprendre un message, de façon vivante, illustrée et évocatrice. Mais pour saisisir tout cela, un travail de recherche, d'interprétation, de compréhension est incontournable.
En tout cas, nous avons pris énormément d'intérêt à relire ainsi la Bible et à nous laisser éblouir et transformer par la richesse de son message divin !
jeudi 2 juin 2016
Le Blog de l'Arche de Noé 86, n° 1.953 : Comment lire la Bible ?
Publié par
Olivier Gaignet
à
18:20
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