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...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



samedi 29 décembre 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2236 : "La famille est une usine d'espérance." (pape François)



Je vous communique mon homélie de ce dimanche de la Sainte Famille sur la paroisse.


Ah !  La Sainte Famille, quelle merveille !  Joseph à l’atelier, oeuvrant consciencieusement à fabriquer une porte ou façonner une charpente (Joseph le charpentier), Marie plongée dans la prière tout en préparant le repas, jetant un coup d’œil de temps en temps à Jésus enfant jouant avec trois morceaux de planche ramassés dans l’atelier de son père : plus sage que moi, tu meurs !

Mais, dans tout cela, quoi de commun avec nos familles d’aujourd’hui, traversées par des ruptures ou recomposées, mono-parentales ou pacsées ?  Et dans lesquelles, lors des repas de Noël ou du Nouvel an, il vaut mieux éviter de parler politique ou religion si l’on veut maintenir une certaine harmonie. En sortant de tels rendez-vous, parfois, l’on peut se dire : « Ah ! Dans la Sainte Famille, cela devait être plus simple ; et là au moins, l’on s’entendait bien, et le Christ était présent… »

Dieu merci, la scène décrite dans l’évangile de ce jour permet de remettre les choses à leur place ! En effet, ce que l’on définit comme une famille un peu idéale se trouvait pourtant dans une situation pas très « catholique », si je puis m’exprimer ainsi ! Voyez Marie et Joseph : dans leur couple, rien ne se passe comme prévu. Une vierge qui est enceinte avant le mariage, un époux qui n’est pas le père biologique, Jésus qui fait une fugue, des parents qui vivent ensemble sans être mariés : difficile à donner comme exemple à des jeunes couples aujourd’hui !

Mais c’est cela qui est instructif !  Car, à travers la vie de ce couple atypique, la Bible, la Parole de Dieu nous aide à comprendre que, comme l’a dit le pape François, je le cite : « la famille idéale n’existe pas » ; et l’histoire de la Sainte Famille nous permet de saisir que la vie de Dieu peut arriver à naître et à grandir même à travers des situations invraisemblables, sans rapport avec les exigences de la Loi juive d’alors, pas plus que du Droit Canon aujourd’hui.

Or, trop souvent, nous avons gommé cet aspect hors norme de la Sainte Famille, pour en faire la famille idéale, telle que nous la rêvons, en mettant de côté tout ce que cette Sainte Famille a dû traverser comme épreuves, ou incompréhensions, vu son incroyable histoire.

Mais le rêve nous poursuit de redevenir une famille unie et apaisée. D’où la blessure que l’on ressent à n’être pas la famille rêvée, avec la petite fille qui vient de divorcer, le frère avec lequel on est fâché suite à une maudite affaire d’héritage, ou ce fils qui vit désormais avec un copain, ce que l’on n’arrive pas à encaisser.

Justement, la Sainte Famille a-t-elle quelque chose à nous dire par rapport à tout cela ?  Quatre pistes de réflexion :
Premièrement, c’est Maxime Le Forestier qui chante : «On ne choisit pas ses parents, on ne choisit pas sa famille. » Croyez-vous que Joseph, ou Marie, avaient choisi la situation qu’ils ont eu à vivre ?  Cependant, ils l’ont assumée. De la même façon, pour nous, c’est sans doute lorsque l’on accepte que son couple, ou sa famille, ne soit pas idéal, que l’on se révèle enfin mûr et adulte, quand on décide, quand on choisit, malgré tout, telle qu’elle est, de l’aimer.

2° piste : Joseph a su accueillir Marie, malgré sa grossesse surprenante, tandis que Marie lui a fait confiance, sans trop comprendre ce qui se passait. Ils ont accepté de ne pas tout comprendre, de ne pas tout commander, comme face à Jésus qui, par sa fugue au Temple, leur avait échappé. Mais, avec le temps, ils ont construit et fait grandir leur amour. Et moi, dans ma famille, telle qu’elle est, dans mon couple, avec mes proches, qui ne sont pas vraiment tels que j’aurais pu l’espérer, comment est-ce que je contribue à entretenir l’écoute et la bienveillance, l’acceptation de chacun et sa valorisation ? Plutôt que d’user mon énergie à me lamenter.

3° piste : Est-ce que le fils qui est homosexuel, ou la belle-fille, même si elle nous a fait des crasses, ont toujours leur photo sur le frigo ? Car, vous le savez mieux que moi, c’est souvent sur le frigo, ou sur les murs de nos salles de séjour, que nos histoires de famille se racontent, et que l’on peut mesurer la place, ou l’absence de chacun…

Dernière réflexion : il nous arrive fréquemment d’être tristes parce que nos enfants ne pratiquent plus, ou lorsque nos petits-enfants ne sont pas baptisés. Là encore, rappelons-nous qu’ils ne sont pas pour cela abandonnés de Dieu. J’aime bien cette formule du pape François disant que les familles, qu’elles soient pratiquantes ou non, n’en restent pas moins, je le cite, « des usines d’espérance ». Ceci est une formule à retenir ! C’est-à-dire qu’en elles, malgré nos craintes, rien n’est jamais perdu. Bien sûr, tant mieux si vos enfants pratiquent régulièrement et font baptiser leurs propres enfants. Mais si tel n’est pas le cas, au lieu de vous faire le reproche d’avoir échoué dans votre travail d’éducation, soyez positifs, et confiez-les au Seigneur par votre prière et votre exemple de foi. Croyez-vous que Marie et Joseph n’étaient pas inquiets par rapport à Jésus, qui, entre autres, avait l’air de tout remettre en cause dans la religion juive de son époque ?

Deux exemples en terminant :
.  lorsque, à l’occasion de leur préparation au mariage, je rencontre des jeunes couples, dont la plupart ne pratiquent plus du tout, si je leur demande pourquoi ils veulent se marier à l’église alors qu’ils ne vont pas à la messe, ils me répondent souvent en faisant référence à la foi de leurs parents ou de leurs grands-parents, une foi qu’ils admirent, et dont ils ont gardé le meilleur : peut-être pas la pratique, mais le souci de mettre leur futur couple dans la main de Dieu, et de vivre en conformité aux valeurs de l’Evangile. D’ailleurs, on appelle ceux-ci, dans notre jargon ecclésiastique : « des pratiquants de l’Evangile ».
.  même chose pour les couples non mariés qui font cependant baptiser leurs enfants ; et cela, parce que pour eux, même s’ils ne viennent pas régulièrement à l’église, Jésus et l’Evangile restent quelque chose de parlant.

C’est à partir d’exemples tels que ceux-ci que je rappelais cette formule du pape François disant que la famille, c’est « une usine d’espérance ».

Une dernière bonne nouvelle : vendredi matin, une paroissienne était toute heureuse de m’annoncer que, dans sa famille, où l’on ne s’était jamais retrouvés au complet depuis des années, des pas avaient été faits, des réconciliations étaient advenues, si bien qu’au réveillon de Noël, tout le monde était présent.

La Sainte Famille a été une usine d’espérance ; à chacun de nous de faire en sorte qu’il en soit ainsi, également, dans chacune des familles où Dieu nous a plantés !  Amen !  Qu’il en soit ainsi !

vendredi 28 décembre 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2235 : Est-il minuit, Chrétiens ?

Je viens de parcourir, dans la revue "Valeurs actuelles" en date du 20 décembre, un article intéressant intitulé "Minuit chrétien sur l'Occident". Un sociologue y décrit comment, chez nous, "le catholicisme s'est brutalement effondré" : "églises partout présentes, souvent belles, mais en majorité très vides, pour ne pas dire désertées", "joyeux Noël remplacé par "joyeuses fêtes de décembre" (ou de fin d'année), "déchristianisation radicale de la culture", "partout, le monde chrétien semble se dissoudre", "présence de plus en plus visible de l'islam", etc... En un mot, l'avenir semble bien sombre, et cette analyse rejoint le ressenti d'un certain nombre de catholiques, en France et chez nous.
Cependant, au sein de cet article globalement négatif, j'ai repéré la remarque suivante : "Si l'esprit de Noël n'est pas qu'une légende, il se révèle justement dans ce désir qu'ont les hommes de recoller ce qui semblait définitivement brisé, comme si ce qui n'était pas réconciliable en ce monde pouvait l'être lors d'un repas béni ou d'une prière. Comment ne pas y voir une grâce qui réchauffe l'âme plus que tout ?"
Alors là, j'ai repensé à cette réflexion profonde du pasteur Martin-Luther King assurant ceci : "Il est minuit dans notre monde. Minuit est l'heure où tout se confond, où les valeurs disparaissent. La tâche de l'Eglise aujourd'hui est de dire au monde que l'heure de minuit est une heure qui passe..."
Autrement dit, notre boulot de chrétiens, ce n'est pas de pleurnicher sur les églises qui se vident ou sur "la religion qui se perd" ! Ah ! si l'auteur de l'article avait pu développer, non seulement ce qui s'écroule, mais valoriser ce qui naît, ce qui évolue, ce qui bouge et qui grandit ? Mais non, il en est trop resté figé sur l'heure de minuit... Tandis que le visionnaire pasteur M-L King nous rappelle qu'il n'est déjà plus minuit, mais qu'à présent, comme annoncé à Noël, l'aurore se lève, nous invitant à contempler le monde nouveau qui est déjà là ; un monde différent certes, mais si lumineux et si beau ! En voici quelques signes parmi tant d'autres :

-  Jeanne Pelat, myopathe, en fauteuil, star du Téléthon et porte-parole des malades chaque année depuis qu'elle en a été la marraine à 8 ans en 2004, copine de Sophie Davant, Garou, Nagui et autres, multi-diplômée en histoire de l'art, journalisme et théologie, en outre très jolie, entre dans les ordres comme religieuse à l'âge de 22 ans.
-  pour la 3° année consécutive, le Conseil français du culte musulman présente "ses meilleurs voeux de bonheur à l'ensemble des chrétiens de France à l'occasion de la nativité." De même, institutions, imams ou simples croyants, en France, les musulmans ont été nombreux à adresser leurs voeux aux chrétiens pour Noël ; choisissant ainsi de braver l'interdit salafiste de "s'associer" à cette fête considérée comme "impie".
-  plusieurs familles m'ont partagé qu'au cours du réveillon, ici ou là, l'on avait repris en choeur un refrain de Noël comme "il est né le divin enfant", pour la joie de tous. L'on a également expliqué la crèche à des petits enfants et allumé des bougies auprès de lenfant Jésus.
-  d'après une enquête sur le bénévolat en France, 43% des Français de plus de 18 ans ont déclaré avoir mené des actions bénévoles au service des autres, ce qui représente 4 Français sur 10. Et parmi eux, un tiers est très fortement engagé. Cela a forcément à voir quelque part avec l'esprit de Noël, qui peut parfois toucher le plus tenace des incroyants.
-  à la sortie de la messe de la nuit de Noël à Talmont, malgré l'heure avancée, je n'ai pas du tout eu l'impression qu'il était minuit dans les coeurs, ni que les participants étaient désespérés. Je n'ai vu que des sourires, je n'ai entendu que des paroles de bonheur. J'ai eu alors l'impression que toutes ces personnes, en grande majorité non pratiquantes régulières, avaient été touchées au coeur par le message de Noël.
A vous de repérer de tels signes également !

Non, chers amis chrétiens ; en Occident et chez nous, il n'est pas minuit ; car, comme le disait Jean Giraudoux : "comment cela s'appelle, quand la nuit s'avance, et qu'elle a été bien douloureuse et bien noire ? Et bien, cela s'appelle "l'aurore" !" Et pour nous chrétiens, cette aurore a un nom : c'est Jésus, le "soleil levant" !
Quant à ceux qui penseraient que je ne semble pas me soucier de voir les églises se vider, je répond que cela m'inquiète aussi ; mais je me réfère surtout à ce que déclarait l'ancien archevêque d'Alger, Mgr Henri Tessier, dans le journal "La Croix" du 7 décembre dernier : "le Royaume ne se construit pas là où l'on fait des baptisés, mais là où l'on travaille pour plus d'humanité."

mercredi 26 décembre 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2234 : Messe de minuit sur un rond-point !

Voici un article de Fanny Magdelaine, paru en ligne dans "les Essentiels" du journal "La Croix".
Merci à une paroissienne fidèle, Jennifer, qui m'a envoyé cette image qu'elle a trouvée sur le site de la BBC news (!), parmi les meilleures photos prises ce Noël autour du monde !!!





Le prêtre de Denain, connu ici pour être proche des gens, trouve les mots pour accueillir ces fidèles d’un soir autour d’un maître mot, le « dialogue ».
Le prêtre de Denain, près de Douai, dans le Nord, connu ici pour être proche des gens, trouve les mots pour accueillir ces fidèles d’un soir autour d’un maître mot, le « dialogue »
Il porte un gilet jaune depuis le début du mouvement. Pour Noël, c’est bien naturellement que le père Joseph Nurchi est venu célébrer la messe de minuit sur le rond-point des Quatre-Chemins à Somain (Nord), avec 250 "gilets jaunes". Et ce soir, la chasuble du prêtre, ancien ouvrier, est jaune aussi : « C’est un couple de réfugiés nord-coréens qui me l’avait offert à l’occasion de mon ordination… »
Douce nuit, Il est né le divin enfant, Les anges dans nos campagnes… Le prêtre commence par faire répéter ces classiques à une assemblée hétéroclite, peu habituée aux églises. Un « peuple de France, avec des chrétiens, musulmans, athées » dit encore le père Joseph Nurchi qui, accompagné par le curé d’une ville voisine, prend soin de prévenir ses ouailles. « Nous allons célébrer la messe avec l’eucharistie et je souhaite qu’on ait l’attitude qui convienne ».




  Audrey, 43 ans, mère au foyer de quatre enfants, connaît bien le père Nurchi : « Je ne vais pas à la messe, mais il a baptisé mes enfants et mes neveux. Il est toujours présent. Et vraiment aimé de tous. »
Les feuilles de chants sont distribuées, la messe peut commencer. C’est Aurélie, auxiliaire de vie, qui lit le mot d’accueil, en s’adressant à chacun : « Toi, le retraité, toi, le travailleur, toi, la maman qui cumule deux emplois… Nous sommes tous unis ce soir pour célébrer Dieu qui nous apporte la lumière… » Cette trentenaire a préparé la messe avec l’abbé et deux autres gilets jaunes catholiques, Johan et Maxence.



« Le ciel et la terre ont convergé dans la crèche et nous avons une convergence : lutter contre l’injustice sociale qu’on ne peut pas accepter », poursuit le père Nurchi pour introduire la prière pénitentielle… Avant d’insister, dans son homélie, sur le thème de la paix : « Aucune violence n’est légitime, qu’elle soit celle des casseurs qui touchent aux biens des autres ou la violence économique qui fait sortir les gens dans la rue… Mais sur ce rond-point des Quatre-Chemins, vous avez toujours privilégié le dialogue… »
 
Un peu à l’écart, Pascal, accompagné de membres de sa famille, s’interroge : « Ce prêtre est-il à part dans le diocèse ou le diocèse est-il d’accord avec lui ? » A 54 ans, cet ancien permanent syndical invalide n’est pas dans le besoin : « Je suis là car je suis solidaire à 100 %. Et je suis touché par cette initiative catholique, c’est une première pour moi qui ne vais jamais à l’église. » Non loin de lui, un homme se fait discret. C’est le propriétaire du terrain sur lequel la tente a été dressée. Car jeudi dernier, les forces de l’ordre ont évacué le rond-point ; mais le propriétaire a accepté d’accueillir pour un temps, quelques mètres plus loin, le campement des gilets jaunes.
Des enfants sans gilet jaune mais avec des bonnets de père Noël s’amusent à côté de l’assemblée qui chante et prie. Quant aux adultes non pratiquants ou non croyants, ils se tiennent un peu plus loin, pour ne pas gêner.
Mohamed, gilet jaune, est venu fêter Noël avec ses enfants ici : « Je suis d’origine musulmane, je suis là pour la paix et la non-violence. C’est une belle messe des peuples, c’est l’Église aux portes ouvertes… »




mardi 25 décembre 2018

Le Blog de l'Arche de Noé, de Noël 85, n° 2233 : Le coeur du mystère de Noël



Dix jours sans billets : le temps m'a vraiment manqué ! Je m'en excuse. Et en ce jour de Noël, pas de billet proprement dit non plus, mais mon homélie de cette nuit, en l'église St Hilaire de Talmont, plusieurs me l'ayant demandée. Belle fête à vous !

Chers amis, enfants, jeunes, adultes, aînés, comment ne pas vous rendre hommage ?  Vous qui avez fait le choix de donner du temps, en cette nuit de Noël, pas seulement à un repas de fête, même si celui-ci sera important, mais d’abord, afin d’être là pour accueillir Jésus, le Sauveur !

D’ailleurs, par l’intermédiaire de ces enfants qui ont traversé vos rangs pour donner à Jésus toute sa place devant nous, c’est chacun de vous qui venez de lui dire, au plus profond de votre cœur : « Oui Jésus, entre chez nous ! Eclaire désormais toute notre existence ; illumine la vie de notre société ! » Je propose, sans obliger personne bien sûr, que nous reprenions ensemble cette prière ; vous pourrez répéter après moi :"Oui Jésus...", "Eclaire...", "Illumine..."

Vous avez remarqué ? J’ai bien dit : « toute notre existence » ! En effet, à Noël, là où Jésus vient habiter, c’est dans les crèches des églises bien sûr, mais aussi sur nos quartiers, dans nos écoles, nos lieux de travail, en nos maisons, et partout. Un exemple : ce que vient de vivre l’évêque de Montauban, dans le Tarn-et-Garonne. Il y a quelques jours, cet évêque est allé à la rencontre des gilets jaunes, sur un rond-point. Et là, ceux-ci lui ont montré leur sapin de Noël, ainsi que la petite crèche qu’ils avaient installée, une simple crèche en carton à 2 € ; mais quel symbole ! Avec un petit clin d’oeil à l’inconfort de Bethléem.

Vous n’allez pas me croire !  Jésus vient même pour les gilets jaunes ; mais, je vous rassure, il vient également pour nos gouvernants. Il vient pour les gens du Talmondais, mais aussi pour les autres, pour nos frères et sœurs de la terre entière. Il vient même pour Poutine, pour Trump, pour Bachar et consorts, comme jadis pour César et pour Pilate. A eux, à nous, d’écouter sérieusement le message que veut nous communiquer le Sauveur !

L’on a parfois cru que Jésus était venu seulement  pour ceux qui croiraient en lui ; par ex., les catholiques, vus comme représentant « la vraie religion ». Quelle erreur ! D’ailleurs, l’esprit de Noël, qui envahit la terre entière à l’occasion de cette fête, montre clairement que le salut proposé par Jésus dépasse largement les murs de nos églises, pour rejoindre tout humain : les mauvais comme les bons, chrétiens ou non !

Et qu’est-ce qui se passe alors ? Je vais vous donner un exemple. Lorsque j’étais missionnaire au Mali, pays musulman à 95%, lors des messes de la nuit de Noël, pour 150 catholiques sur la paroisse, il y avait 2000 participants… ; donc la plupart musulmans ! Je leur demandais : « Pourquoi vous êtes là ? »  Et ils me répondaient : « pour nous, Jésus, c’est un grand prophète ; il nous invite à devenir meilleurs, et nous voulons l’honorer avec vous. »

Jésus en effet interpelle chacun, et pas seulement les chrétiens, pas seulement les pratiquants, au plus profond de sa conscience, en lui demandant : « Et toi, où en es-tu de ta vie ? Dans ta  façon de te comporter en famille, dans ta manière de vivre en tant que citoyen, es-tu un artisan de justice, un bâtisseur de paix, un créateur de fraternité ? » A l’image de ce que Jésus a été…

Certains avancent que, dans notre société, dans notre pays dit « des lumières », pour évoluer, l’on n’a pas besoin d’un Sauveur. Comme si l’on avait besoin d’un Dieu pour réussir notre vie…  Ce refus d’un Sauveur, cela me rappelle cette histoire du légendaire baron de Münchausen qui, au cours d’une bataille, tombé malencontreusement dans un  étang, voulut remonter à la surface en se soulevant lui-même par les cheveux. Vous imaginez la scène ? Le type, au fond de l’étang, croyant pouvoir s’en sortir par ses seules forces. Que croyez-vous qu’il arriva ?  Il a pu s’en sortir ?  Ben non… Le prétentieux baron se noya !
La leçon de cette histoire : impossible d’y échapper ! Il nous faut admettre humblement, nous humains si pleins d’orgueil, que notre humanité, pour arriver à se sortir de l’eau de ses problèmes, et pour survivre à ses naufrages, notre humanité a besoin de l’aide d’un Père et du secours d’un Sauveur. Regardons ce qui se passe dans nos familles par ex., où la situation est parfois si lourde, qu’il n’y a peut-être que Dieu qui puisse la débloquer… De même que l’on a besoin des pompiers quand il y a le feu à la maison…

Et ça fonctionne !  Le secours de Dieu est visible en effet ! Par ex., Noël n’est-il pas le moment de l’année où même le plus tenace des incroyants se laisse émerveiller par les beaux chants de Noël, répercutés en chœur par de nombreuses chorales au cours de ce mois de décembre ? C’est le moment aussi où, lors des repas de famille, les plus forts en gueule s’apaisent un peu, cela permettant à chacun de trouver sa place et d’être respecté dans sa diversité.

Dans notre société blessée, fracturée, dispersée, Noël en effet, c’est le moment où remonte à la surface ce qu’il y a de meilleur au plus profond de chacun : le temps d’un repas, ou lors d’un choix intelligent des cadeaux ; ou pour la visite auprès de la mamie isolée et bien fatiguée, comme dans l’attention plus grande apportée à des personnes défavorisées.

Notre société, soit-disant loin de Dieu, fourmille ainsi d’exemples d’entraide et de fraternité, dont nos journaux d’ailleurs se font largement l’écho. Et sans que tout cela soit l’œuvre seulement des chrétiens pratiquants. Ne soyons donc pas des cathos grognons et pessimistes, car les valeurs de l’Evangile et de Noël sont bien présentes au cœur de notre société ; et il existe un gisement énorme de générosité au plus profond de chacun.

Je voudrais terminer avec l’exemple que nous donnent des enfants de chez nous. Dans le cadre du Secours catholique, des CM2 de diverses écoles, sur Talmont, le Poiroux, Longeville entre autres, inscrits au passeport du civisme, ont fait don de présents personnels, à travers des friandises et des gâteaux, au profit d’enfants et de familles de chez nous en difficulté. Bravo les enfants pour votre générosité !  D’autre part, les adultes ne sont pas en reste, si j’en juge par ce que nous annonce « Ouest-France » dans son édition de ce 24 décembre avec ce don de plus de 16.000 € de la part de l’association des Forces T’almondaises » dans le cadre du Téléthon.

Les enfants, écoutez cette histoire : récemment, de terribles inondations ont dévasté le sud de l’Inde, au Kérala. Anupriya, une petite fille de 8 ans, a vu les images de ce désastre à la télé. Cette enfant économisait depuis l’âge de 4 ans pour pouvoir s’offrir un vélo quand elle serait plus grande. Régulièrement, elle mettait 5 roupies dans sa tirelire, quelques centimes d’euros. Bouleversée par la détresse des sinistrés, pour leur venir en aide, Anupriya a fait don de tout l’argent qu’elle avait mis de côté durant 4 ans, renonçant à son rêve d’avoir un vélo. Mais son geste n’est pas passé inaperçu ; les médias s’en sont emparé, et tout un tas d’autres enfants  ont fait des dons, à son exemple. Cette petite fille, de religion hindoue, très croyante, fait mentir Jean-Paul Sartre, qui affirmait que « l’enfer, c’est les autres » ; elle nous rappelle ainsi, en effet, que donner du bonheur aux autres, c’est cela, le cœur du mystère de Noël !                                                                                                                        

samedi 15 décembre 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2232 : Gilets jaunes et esprit de Noël

"Gilets jaunes et esprit de Noël" ! Mais enfin, mon pauvre Olivier, tu rêves ?  Dans quel monde vis-tu ? Tu vois bien qu'il n'y a pas de rapport entre ces deux réalités !  Si  ce n'est qu'il y a des gilets jaunes qui font de la casse, et que la mission de Jésus, à Noël, c'est de venir réconcilier tout le monde, et "tout réparer" (= en termes cathos : "nous sauver").
Mais ce pauvre Jésus, sait-il vraiment dans quel monde il va débarquer ?  Avec nos complication sociales, nos ressentiments et nos bêtises, est-ce qu'on ne va pas le décourager dans son désir de venir nous guérir et nous relever ?
C'est vrai qu'il y a vraiment à boire et à manger dans ce mouvement inattendu des gilets jaunes, aux multiples attentes et revendications. Et pourtant !!!  Au-delà de l'action des casseurs, impossible de faire comme si tous ces appels ne valaient rien, comme s'ils n'auraient aucune signification !  D'ailleurs, nous connaissons tous des gilets jaunes qui sont respectueux de l'ordre public, honnêtes, prêts au dialogue et ne mettant pas en avant que des souhaits impossibles !
Je retiens quelques termes qui ont fait mouche depuis un mois : proximité, écoute, attention aux plus défavorisés, souci d'égalité, désir d'exister, refus d'être oublié ou méprisé d'en haut, sens du social, possibilité d'avoir droit à la parole, souhait de participation, désir d'une vie meilleure en particulier pour les plus démunis, prise en compte véritable des "naufragés du système", pour reprendre l'expression si évocatrice de Victor Hugo dans "Les Misérables"...
Ah !  L'esprit de Noël !  Sur quoi les prêtres vont-ils prêcher lors des messes de minuit ? Il y aurait une belle étude à faire à ce sujet !  Bon courage, les gars !
Et pourtant, c'est peut-être lors de ces messes de la nuit de Noël, qui rassemblent des foules en général, qu'il sera possible de communiquer un beau message de vérité et d'espérance. L'occasion pour tous ceux qui voudraient voir apparaître ce monde meilleur dont ils rêvent, d'entendre des paroles de vie, de reconnaissance et de consolation.
La semaine passée, à l'issue d'une messe, un paroissien, ancien policier, a dit qu'il n'y avait que dans les églises que l'on entendait de vraies bonnes nouvelles, ou plutôt peut-être, la seule et vraie Bonne Nouvelle.
Cela d'ailleurs répond bien à cette question que viennent de poser les évêques de France, dans la déclaration qu'ils ont publiée ce mardi  11 décembre : "Où nos concitoyens trouveront-ils des lieux appropriés" pour trouver des solutions ensemble ?
Il pourrait être utile de faire connaître les pistes de réflexion et d'action qu'ils proposent :
-  quelles sont, selon vous, en essayant des les hiérarchiser, les causes principales du malaise actuel et des formes de violence qu'il a prises ?
-  qu'est-ce qui pourrait permettre aux citoyens dans notre démocratie de se sentir davantage partie prenante des décisions politiques ?
-  quels sont les lieux ou les corps intermédiaires qui favoriseraient cette participation ?
-  quel est le bien commun qu'il nous faut rechercher ensemble ?
-  quelles raisons d'espérer souhaitons-nous transmettre aux enfants et petits-enfants ?
J'ai cité l'autre jour en homélie ce que disait déjà Albert Camus en 1957, lors de la remise de son prix Nobel de littérature : "Chaque génération sans doute se croit vouée à refaire le monde. La mienne pourtant sait qu'elle ne le refera pas. Mais la tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse."
Est-ce que ce type d'attitude n'aurait pas quelque chose à voir avec l'action de Jésus-Sauveur, impliquant également la nôtre ?  On serait bien alors, gilets jaunes ou non, unis dans l'Esprit de Noël.
A chacun de s'y préparer, en famille, avec d'autres, et de son mieux !

jeudi 13 décembre 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2231 : Des délinquants, pas des musulmans !



Dans mon précédent billet, je vous disais que nos frères juifs se sentent souvent mal jugés, ostracisés dans notre pays ; trop souvent, il en est malheureusement de même en ce qui concerne nos amis musulmans, dont l'immense majorité, comme nous, ne souhaite que vivre dans la paix. A ce sujet, je vous joins l'intéressant article de la journaliste de "La Croix" Elise Descamps. 


 « "C’est encore un musulman", ont directement réagi mes copines, hier soir », raconte Kanita, 17 ans, les larmes aux yeux. Retrouvant un proche à la gare, elle a bien besoin de l’étreindre. Elle ne comprend pas. « Moi aussi j’étais au marché de Noël avec mes frères et sœurs la semaine dernière. C’est un symbole chrétien, et alors ? Tout le monde va au marché de Noël. » Originaire de Nice, venue à Strasbourg pour ses études, le sort s’acharne. « Ça commence à s’accumuler », accuse la jolie jeune femme, se sentant brusquement à nouveau fragilisée : « On va encore être mal vus », souffre-t-elle.

Dans la rue, Halima, 45 ans, musique dans les oreilles, et fin voile encadrant son visage, est, elle aussi, choquée. « Ces gens n’ont rien fait de mal ! Ils sont morts pour rien ! ». Mais si elle s’attend à ce qu’on la regarde "bizarrement", elle le comprend. « Ce serait normal. Je ne le prends pas pour moi. C’est une réaction logique », juge-t-elle, fataliste.

Sortant de la prière de 14 h 30, à la Grande Mosquée de Strasbourg, un quadragénaire n’a pas non plus peur d’être critiqué. « Quel rapport avec nous ? Ce n’est pas un musulman mais un délinquant, un meurtrier ». Pourtant, il l’avoue, amer : il est « dégoûté » et n’a pas dormi de la nuit. « J’entendais les hélicoptères, et je me demandais : Est-on en Irak ? En Syrie ? S’il y a vraiment des mauvaises mosquées comme on le dit, pourquoi l’État ne fait-il rien ? Notre imam vient du Maroc, on n’a rien à lui reprocher. Le tueur, lui, il est né à Strasbourg. Cela m’énerve encore plus ! Mais tout le monde ici condamne ça ! », tempête-t-il.

De fait, mercredi 12 décembre à la mi-journée, la Grande Mosquée de Strasbourg publiait un communiqué condamnant « l’acte infâme, lâche et barbare » perpétré la veille et présentant ses condoléances aux familles, ainsi que le rétablissement aux blessés. Il soutenait également les forces de l’ordre « qui veillent à notre sécurité » et appelait l’ensemble des mosquées de Strasbourg à y consacrer un moment de prière lors du prêche de ce vendredi et à l’issue, une minute de silence.

Originaire d’Algérie, un autre homme se sent « profondément triste ». « J’ai vécu ça en 1991. Ce sont de mauvais souvenirs. Ce n’est pas normal de faire ça dans notre religion. Je suis en colère, car ce sont tous les musulmans qui vont subir une mauvaise image. »

Habituellement, Fatima laisse sa fille de 13 ans aller seule, en bus, au cours de Coran à la Grande Mosquée. Mais ce mercredi elle a tenu à l’emmener en voiture. « J’ai peur, je suis inquiète ». Mustapha, 52 ans, impliqué dans les activités de la mosquée, pointe le profil des auteurs d’attentats. « Regardez leur parcours. Ce ne sont que des personnes malhonnêtes, des délinquants. L’islam n’est qu’un prétexte. Mais cela intéresse les journalistes ». D’ailleurs, au cours coranique du matin, où était son fils, l’enseignant a repris avec les enfants et adolescents les passages du Coran interdisant de tels actes.

Alors que faire, pour éviter de telles dérives ? « On prône déjà le vivre ensemble sans cesse dans notre mosquée. Mes enfants sont dans un groupe scout avec des chrétiens. On fait ce que l’on peut, confie Mustapha. Peut-être qu’il faudrait approfondir encore les liens entre les religions, entre les mosquées et l’État, imaginer des structures spécifiques, repérer les sortants de prison… »                                          
Élise Descamps
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Permettrez-moi de vous citer l'une des nombreuses et peu connues sourates du Coran appelant les musulmans à la sainteté :
"Ceux qui recherchent la face du Seigneur, ceux qui partagent leurs richesses, ceux qui repoussent le mal par le bien, voilà ceux qui posséderont la demeure finale."  (sourate 132, verset 19)

mardi 11 décembre 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2230 : Cris de douleur, paroles et gestes de consolation

Auprès de nous, mais aussi à travers la planète, trop nombreux sont les cris de douleur d'homme, de femmes et d'enfants ; mais heureusement, la fraternité n'est jamais absente totalement !  Voici quelques exemples parmi bien d'autres...

-  le prochain Conseil national de l'AJCF (Amitié Judéo-Chrétienne de France) se tiendra le 20 janvier à Paris sur le thème de "la persistance de l'antijudaïsme chrétien."  Nos amis Juifs sont effarés, et à raison, face à des réactions étonnantes de la part de chrétiens disant par exemple : "les Juifs, c'est quand même eux qui ont rejeté le Christ", "oh, les Juifs, il ne faut pas s'inquiéter pour eux : ils ont les moyens de s'en sortir", etc... Puisse ce Conseil national leur permettre d'apaiser leurs craintes, avec l'appui fraternel des chrétiens qui y participeront !

-  dimanche dernier, au marché de Noël, un enfant, se trouvant face au Père Noël, lui a dit : "moi, je suis triste, parce que l'infirmière m'a dit que Jésus avait besoin de ma maman, qui va mourir. Mais toi, Père Noël, si tu vas au ciel, est-ce que tu pourras dire à ma maman que je l'aime beaucoup ?"

-  rencontre avec une dame, très handicapée, qui vient de recevoir une lettre assez sèche de son médecin-traitant lui annonçant qu'il ne pourra plus s'occuper d'elle. Désespérée, elle se confie à sa pharmacienne, qui s'est mise en quatre pour l'accompagner dans sa recherche, avec succès, d'un autre médecin.

-  dans le Kivu, au Congo, le viol est devenu une arme de guerre ; de nombreuses femmes et fillettes sont gravement abîmées, et pas seulement violées. Mais, depuis 1989, au péril de sa vie, et malgré l'assassinat sauvage d'une partie de ses assistants, et auquel il a échappé, le gynécologue congolais Denis Mukwege consacre sa vie à "réparer" les corps de ces femmes. Leur cri de douleur a été entendu, et Denis vient de recevoir hier le prix Nobel de la paix ; ainsi que Nadia Murad, Yézidi, dont le combat contre le viol a lui aussi été récompensé.

-  un peu partout, à présent, des abusés sexuels s'expriment par rapport aux souffrances terribles qu'ils ont vécues ; ils parlent souvent de façon très violente, à la fois par rapport à ceux qui les ont abusés, mais aussi vis-à-vis de membres de l'Eglise qui n'ont pas entendu leurs cris. Cela surprend certains ; mais peut-on leur reprocher de ne pas parler de façon plus irénique des crimes qu'ils ont subis, et dont ils ont enfoui le souvenir au plus profond d'eux-mêmes durant tant d'années. Soulagement de plusieurs d'entre eux en sortant d'une rencontre organisée par un groupe de chrétiens, au cours de laquelle enfin, il s'étaient sentis écoutés !

Magnifiques textes bibliques proposés par la liturgie de ce jour :
-  Isaïe 40/1-11  :  "Consolez, consolez mon peuple, parlez (lui) au coeur."
-  Matthieu 18/12-14  :  "Votre Père qui est aux cieux ne veut pas qu'un seul de ces petits soit perdu."

dimanche 9 décembre 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2229 : Jésus et les marchés de Noël

Chaque année, courant décembre, tandis que l'on se rapproche de Noël, je me réjouis de sentir que quelque chose est en train de se passer au coeur de notre humanité. Cette année cependant, l'on pourrait se poser cette question, que j'ai d'ailleurs partagée avec les paroissiens de Longeville lors de mon homélie de ce jour : et si, en 2018, Jésus ne venait pas ? Et s'il en avait marre de nous, et de nos complications sociales à n'en plus finir ? Jésus alors de bouder, et de rester dans son coin de ciel à Noël cette année... C'est le petit satan, le vilain diviseur, ce virus destructeur qui serait content !
Oui mais Jésus, diable, il en a vu d'autres, et des pires ! D'ailleurs, ai-je dit à l'assemblée, même si nous n'avons pas de preuves de sa venue, même si on ne voit pas Jésus arriver au milieu de nous en grande gloire, avec inscrit sur son front : "c'est moi le Sauveur", cela n'empêche pas que l'on peut repérer autour de nous, de façon tout à fait visible, de multiples signes annonçant, présageant, préparant sa venue. Je vous en cite quelques-uns, à partir d'un marché de Noël.
Il y a en ce moment en effet à Longeville une telle manifestation, comme dans nombre d'autres lieux d'ailleurs. J'en ai arpenté les allées, vendredi et ce matin ; j'ai regardé ce qui se vivait, j'ai écouté les enfants s'exprimer ; et qu'est-ce que j'ai vu et entendu, même s'il est impossible de tout rapporter ?  J'ai croisé des enfants aux yeux éblouis, devant des guirlandes et des lumières qui ont quelque chose à voir avec la grande lumière de la nuit de Noël à Bethléem. J'ai échangé avec des commerçants, des exposants, de toute la France, y compris de la Corse (!), des personnes à l'amabilité sans pareille. J'ai été invité au bar, sous les halles, où j'ai partagé un vin chaud avec l'animateur du marché, qui m'a donné la parole au micro en tant que prêtre, me permettant d'annoncer le "message"... Un animateur fier de me dire qu'il avait coupé sa sono pendant la messe pour ne pas gêner ! J'ai aussi vu des parents invitant leurs enfants à entrer dans l'église, placée au milieu du marché, pour y allumer une petite veilleuse et "faire un voeu", comme j'ai entendu une maman le dire, devant la jolie crèche déjà installée. J'ai remarqué un stand tenu par des responsables de l'Ehpad local, présentant de très jolis objets fabriqués par les résidents. Et pendant ce temps, les équipes du Secours catholique étaient présentes, proposant à la vente bougies et gâteaux ; cela dans le cadre d'une opération au titre fort évocateur : l'opération "10 millions d'étoiles" ; cette action ayant pour but de financer l'arbre de Noël autour duquel seront réunis familles et enfants le 22 décembre à Talmont.
Pour la petite histoire, chose qui ne m'était jamais arrivée : l'on m'a demandé ce matin le texte de mon homélie donnée l'an passé à Longeville, à l'occasion du précédent marché de Noël en ce même lieu ; un an après ! Une vraie histoire de Père Noël !
A ce propos, j'ai bien aimé la façon dont le Père Noël local m'a expliqué son rôle, auprès des adultes et enfants : être attentif à chacun, donner du rêve et de la lumière, servir la joie de tous, faire passer l'esprit de Noël ! Je l'ai conforté en lui disant que, pour moi, le Père Noël, c'était le petit frère de l'Enfant Jésus, sa façon intelligente de se situer s'inspirant directement de l'amour de Jésus pour tous ses enfants de la terre.
Ayant demandé à l'animateur comment il entrevoyait son rôle, j'ai également apprécié la réponse de celui-ci : "je suis là pour mettre du lien, pour valoriser ce que présentent les divers exposants et pour mettre de la joie et de la fête au coeur des visiteurs."
A travers tout cela, j'ai bien cru deviner Jésus cheminant auprès de chacun et en chacun, en ce marché de Noël si fraternel !

mardi 4 décembre 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2228 : "Il se prononcera en faveur des humbles."

"Il se prononcera en faveur des humbles." Mais de qui parle-t-on ?  Qui enfin aurait l'audace de se prononcer en faveur des plus défavorisés ? Ce n'est pas une façon de faire habituelle, dans notre société, surtout de la part de nos gouvernants ; en général, ce sont ceux d'en haut qui parlent ; d'ailleurs, ils savent tout d'avance, et ils se prononcent plutôt en fonction de leurs propres intérêts...
Souvent, en relisant la Parole de Dieu, je me demande qui la lit ?  Et si moi-même je la lis bien : est-ce que moi aussi, je me laisse entamer par la force du verbe biblique, de ses interpellations ?
Nos gouvernants ont bien de la peine en ce moment à se faire entendre. Or, si vous lisez les textes de la liturgie de ce mardi, que remarquons-nous ? Vous allez me trouver un peu naïf ; mais il me semble que toutes les solutions pour une fin de crise s'y trouvent présentées.
Voici quelques expressions utilisées par le prophète Isaïe (11/1-10) : "esprit de sagesse et de discernement, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance (...)  Il ne jugera pas sur l'apparence, il ne se prononcera pas sur des rumeurs. Il jugera les petits avec justice ; avec droiture, il se prononcera en faveur des humbles du pays ; la justice est la ceinture de ses hanches..."  J'arrête là ce petit florilège, qui est d'ailleurs un tableau de ce que sera la façon de "gouverner" du Sauveur, d'après la prophétie d'Isaïe.  Mais on imagine ce que cela produirait si nos dirigeants s'inspiraient d'un tel message ! Il n'y a pas que le Messie en effet qui doit se prononcer en faveur des humbles, et descendre de son ciel, de son "statut divin", pour ne pas dire "jupitérien", pour enfin être attentif aux plus petits !
Ensuite, si l'on en arrive à l'évangile (Luc 10/21-24), on  nous en remet une couche, si je puis m'exprimer ainsi : "Père, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l'as révélé aux tout-petits." Si ce qu'exprime ainsi Jésus n'est pas clair !!!  N'est-ce pas en effet ce dont nous sommes témoins depuis trois semaines ? Des sages, des puissants, des hommes et des femmes de pouvoir, des conseillers de haut niveau, des énarques..., viennent de se révéler comme n'ayant rien compris à la vie et aux souffrances de tant de personnes qu'ils étaient chargés de "diriger" !
Or, cette parole de Jésus a été prononcée alors qu'ils venait de parcourir toute une région pour voir, entendre, écouter avec attention la vie de ses concitoyens, de tous ceux et celles qui vivaient loin de Jérusalem et des lieux de pouvoir. Mais aussi pour les aider à guérir, à retrouver leur dignité, à reprendre courage et à retrouver l'espérance.
Bien entendu, par "petits" au sens de l'Evangile, je n'entends pas les casseurs, ni sans doute les personnes qui profitent de la situation pour bloquer notre société. Je pense que nous sommes tous capables de saisir la différence. Et il serait dommage que notre ressentiment éventuel face à la situation nous empêche de repérer les "petits" chers au coeur du Bon Pasteur, au milieu de nous.
Ah ! Si les grands de ce monde méditaient l'exemple du Bon Berger, le responsable qui prend soin de ses brebis, et en premier lieu, des plus égarées... Mais rappelons-nous que cette mission revient aussi à chacun d'entre nous, car nous sommes toujours les grands de quelqu'un !

dimanche 2 décembre 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2227 : Prier avec le journal

Je m'excuse, mais j'ai été hyper pris ces derniers temps, ce qui est drôle pour un retraité ! D'où l'absence de billets... Merci de votre compréhension !

Ce matin, en la chapelle de Bourgenay, à l'occasion du 1° dimanche de l'Avent, j'ai proposé, au cours d'une partie de l'homélie, de faire un exercice de prière à partir du journal. En effet, alors que l'on se prépare à accueillir "Celui qui vient", je crois que cela consiste aussi à repérer des signes de sa venue parmi nous, et déjà, de son action de Sauveur.
J'ai tout simplement ouvert au pupitre le "Ouest-France" d'hier samedi. Dès l'édito en 1° page, est évoqué le fait marquant concernant cette jeune femme pakistanaise, Asia Bibi, accusée de blasphème et d'avoir souillé l'eau d'un puits parce que, chrétienne, elle y avait bu ; en raison de quoi, elle a été condamnée à mort. Cependant, courageux, les juges de la Cour suprême, musulmans, l'ont acquittée. Mais à leur tour, ils sont menacés de mort. L'on dispose ici de tous les éléments pour entamer une belle prière : pour Asia, qui vit cachée ; pour les juges, prêts à donner leur vie pour la sauver, et qui, quoique musulmans, ou plutôt, parce que vrais musulmans, ont agi dans la droite ligne de ce qu'il y a de plus vrai dans leur foi musulmane et dans le Coran ; n'est-ce pas là ici l'Evangile en actes ? Prière aussi pour nos frères et soeurs musulmans, qui sont loin d'être tous des fanatiques, comme on les en accuse trop souvent.
Page 2, la COP 24 : près de 200 pays qui se réunissent en Pologne pour essayer d'étudier comment sauver notre planète : cela n'a-t-il pas quelque chose à voir, et avec l'unité de toutes les nations tant souhaitée par Dieu, et avec l'avenir de nos enfants ?
Tant dans la COP 24 que dans le G 20, page 3, l'on peut saisir un signe de la venue de Jésus, à l'action concrètement à travers tous ceux qui oeuvrent à construire un monde nouveau. Et nous comment soutenons-nous leurs efforts, par notre prière et nos propres engagements ? Et l'on nous dit que Trump devait dîner hier soir avec le président chinois Xi Jinping : cela aussi n'est-il pas à repérer comme un petit signe d'espoir sur le chemin du salut ?
Page 4, le journal donne l'explication du sens de l'Avent ; Seigneur, merci pour les journalistes qui ont eu cette bonne idée !
Page 5 : les gilets jaunes ! Là, j'ai senti que l'assemblée m'attendait au virage : qu'est-ce que j'allais bien trouver là comme rapport avec la venue du Messie ? J'ai posé cette question : Jésus a-t-il quelque chose à nous dire à partir de cet événement ?  Il est sûr en tout cas que le Sauveur n'est pas présent dans certains faits, et absent d'autres moments de notre vie. En fait, ces gilets jaunes, et je ne parle pas ici précisément des casseurs, sont eux aussi en état d' "avent", si je peux dire ; c'est-à-dire, dans une attente profonde, d'être écoutés, d'être accompagnés, d'être compris, d'être soulagés dans leurs difficultés. Ils attendent réellement un salut ! Lequel ? C'est à nous aussi, et pas seulement au président, d'être très attentifs à toutes ces personnes en souffrance autour de nous : tel commerçant en difficulté, tel agriculteur en détresse, telle personne isolée, mise de côté, telle maman-célibataire qui n'arrive pas à boucler ses fins de mois avec ses enfants...
Page 6 : "Pédophilie, l'Eglise de Vendée invite à la prière." Là encore, l'invitation à la prière passe par les médias ! N'est-ce pas un signe d'espoir ? Nous essayerons d'y répondre à travers le temps de partage prévu sur notre doyenné, au Centre Henri Dorie de Talmont, ce vendredi à 18h, suivi d'un moment de prière à 19h, puis d'un concert au profit des activités du Secours Catholique à Longeville à 20h30.
J'arrête là cette lecture du journal. Mais nous sommes tous invités à poursuivre cette recherche des signes de la venue et de l'action du Sauveur, dans la presse, à la télé, à travers nos rencontres et notre vie de tous les jours, d'ici Noël.
Belle recherche, belle prière, bel engagement d'Avent à toutes et tous !