Voici un article de Fanny Magdelaine, paru en ligne dans "les Essentiels" du journal "La Croix".
Merci à une paroissienne fidèle, Jennifer, qui m'a envoyé cette image qu'elle a trouvée sur le site de la BBC news (!), parmi les meilleures photos prises ce Noël autour du monde !!!
Merci à une paroissienne fidèle, Jennifer, qui m'a envoyé cette image qu'elle a trouvée sur le site de la BBC news (!), parmi les meilleures photos prises ce Noël autour du monde !!!
Le
prêtre de Denain, près de Douai, dans le Nord, connu ici pour être proche des gens, trouve les mots
pour accueillir ces fidèles d’un soir autour d’un maître mot, le « dialogue ».
Douce nuit, Il est né le divin enfant, Les anges dans nos campagnes… Le prêtre commence par faire répéter ces classiques à une assemblée hétéroclite, peu habituée aux églises. Un « peuple de France, avec des chrétiens, musulmans, athées » dit encore le père Joseph Nurchi qui, accompagné par le curé d’une ville voisine, prend soin de prévenir ses ouailles. « Nous allons célébrer la messe avec l’eucharistie et je souhaite qu’on ait l’attitude qui convienne ».
Audrey, 43 ans, mère au foyer de quatre enfants, connaît bien le père Nurchi : « Je ne vais pas à la messe, mais il a baptisé mes enfants et mes neveux. Il est toujours présent. Et vraiment aimé de tous. »
Les feuilles de chants sont distribuées, la messe peut commencer. C’est Aurélie, auxiliaire de vie, qui lit le mot d’accueil, en s’adressant à chacun : « Toi, le retraité, toi, le travailleur, toi, la maman qui cumule deux emplois… Nous sommes tous unis ce soir pour célébrer Dieu qui nous apporte la lumière… » Cette trentenaire a préparé la messe avec l’abbé et deux autres gilets jaunes catholiques, Johan et Maxence.
« Le ciel et la terre ont convergé dans la crèche et nous avons une convergence : lutter contre l’injustice sociale qu’on ne peut pas accepter », poursuit le père Nurchi pour introduire la prière pénitentielle… Avant d’insister, dans son homélie, sur le thème de la paix : « Aucune violence n’est légitime, qu’elle soit celle des casseurs qui touchent aux biens des autres ou la violence économique qui fait sortir les gens dans la rue… Mais sur ce rond-point des Quatre-Chemins, vous avez toujours privilégié le dialogue… »
Un peu à l’écart, Pascal, accompagné de membres de sa famille, s’interroge : « Ce prêtre est-il à part dans le diocèse ou le diocèse est-il d’accord avec lui ? » A 54 ans, cet ancien permanent syndical invalide n’est pas dans le besoin : « Je suis là car je suis solidaire à 100 %. Et je suis touché par cette initiative catholique, c’est une première pour moi qui ne vais jamais à l’église. » Non loin de lui, un homme se fait discret. C’est le propriétaire du terrain sur lequel la tente a été dressée. Car jeudi dernier, les forces de l’ordre ont évacué le rond-point ; mais le propriétaire a accepté d’accueillir pour un temps, quelques mètres plus loin, le campement des gilets jaunes.
Des enfants sans gilet jaune mais avec des bonnets de père Noël s’amusent à côté de l’assemblée qui chante et prie. Quant aux adultes non pratiquants ou non croyants, ils se tiennent un peu plus loin, pour ne pas gêner.
Mohamed, gilet jaune, est venu fêter Noël avec ses enfants ici : « Je suis d’origine musulmane, je suis là pour la paix et la non-violence. C’est une belle messe des peuples, c’est l’Église aux portes ouvertes… »
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