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Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



samedi 29 décembre 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2236 : "La famille est une usine d'espérance." (pape François)



Je vous communique mon homélie de ce dimanche de la Sainte Famille sur la paroisse.


Ah !  La Sainte Famille, quelle merveille !  Joseph à l’atelier, oeuvrant consciencieusement à fabriquer une porte ou façonner une charpente (Joseph le charpentier), Marie plongée dans la prière tout en préparant le repas, jetant un coup d’œil de temps en temps à Jésus enfant jouant avec trois morceaux de planche ramassés dans l’atelier de son père : plus sage que moi, tu meurs !

Mais, dans tout cela, quoi de commun avec nos familles d’aujourd’hui, traversées par des ruptures ou recomposées, mono-parentales ou pacsées ?  Et dans lesquelles, lors des repas de Noël ou du Nouvel an, il vaut mieux éviter de parler politique ou religion si l’on veut maintenir une certaine harmonie. En sortant de tels rendez-vous, parfois, l’on peut se dire : « Ah ! Dans la Sainte Famille, cela devait être plus simple ; et là au moins, l’on s’entendait bien, et le Christ était présent… »

Dieu merci, la scène décrite dans l’évangile de ce jour permet de remettre les choses à leur place ! En effet, ce que l’on définit comme une famille un peu idéale se trouvait pourtant dans une situation pas très « catholique », si je puis m’exprimer ainsi ! Voyez Marie et Joseph : dans leur couple, rien ne se passe comme prévu. Une vierge qui est enceinte avant le mariage, un époux qui n’est pas le père biologique, Jésus qui fait une fugue, des parents qui vivent ensemble sans être mariés : difficile à donner comme exemple à des jeunes couples aujourd’hui !

Mais c’est cela qui est instructif !  Car, à travers la vie de ce couple atypique, la Bible, la Parole de Dieu nous aide à comprendre que, comme l’a dit le pape François, je le cite : « la famille idéale n’existe pas » ; et l’histoire de la Sainte Famille nous permet de saisir que la vie de Dieu peut arriver à naître et à grandir même à travers des situations invraisemblables, sans rapport avec les exigences de la Loi juive d’alors, pas plus que du Droit Canon aujourd’hui.

Or, trop souvent, nous avons gommé cet aspect hors norme de la Sainte Famille, pour en faire la famille idéale, telle que nous la rêvons, en mettant de côté tout ce que cette Sainte Famille a dû traverser comme épreuves, ou incompréhensions, vu son incroyable histoire.

Mais le rêve nous poursuit de redevenir une famille unie et apaisée. D’où la blessure que l’on ressent à n’être pas la famille rêvée, avec la petite fille qui vient de divorcer, le frère avec lequel on est fâché suite à une maudite affaire d’héritage, ou ce fils qui vit désormais avec un copain, ce que l’on n’arrive pas à encaisser.

Justement, la Sainte Famille a-t-elle quelque chose à nous dire par rapport à tout cela ?  Quatre pistes de réflexion :
Premièrement, c’est Maxime Le Forestier qui chante : «On ne choisit pas ses parents, on ne choisit pas sa famille. » Croyez-vous que Joseph, ou Marie, avaient choisi la situation qu’ils ont eu à vivre ?  Cependant, ils l’ont assumée. De la même façon, pour nous, c’est sans doute lorsque l’on accepte que son couple, ou sa famille, ne soit pas idéal, que l’on se révèle enfin mûr et adulte, quand on décide, quand on choisit, malgré tout, telle qu’elle est, de l’aimer.

2° piste : Joseph a su accueillir Marie, malgré sa grossesse surprenante, tandis que Marie lui a fait confiance, sans trop comprendre ce qui se passait. Ils ont accepté de ne pas tout comprendre, de ne pas tout commander, comme face à Jésus qui, par sa fugue au Temple, leur avait échappé. Mais, avec le temps, ils ont construit et fait grandir leur amour. Et moi, dans ma famille, telle qu’elle est, dans mon couple, avec mes proches, qui ne sont pas vraiment tels que j’aurais pu l’espérer, comment est-ce que je contribue à entretenir l’écoute et la bienveillance, l’acceptation de chacun et sa valorisation ? Plutôt que d’user mon énergie à me lamenter.

3° piste : Est-ce que le fils qui est homosexuel, ou la belle-fille, même si elle nous a fait des crasses, ont toujours leur photo sur le frigo ? Car, vous le savez mieux que moi, c’est souvent sur le frigo, ou sur les murs de nos salles de séjour, que nos histoires de famille se racontent, et que l’on peut mesurer la place, ou l’absence de chacun…

Dernière réflexion : il nous arrive fréquemment d’être tristes parce que nos enfants ne pratiquent plus, ou lorsque nos petits-enfants ne sont pas baptisés. Là encore, rappelons-nous qu’ils ne sont pas pour cela abandonnés de Dieu. J’aime bien cette formule du pape François disant que les familles, qu’elles soient pratiquantes ou non, n’en restent pas moins, je le cite, « des usines d’espérance ». Ceci est une formule à retenir ! C’est-à-dire qu’en elles, malgré nos craintes, rien n’est jamais perdu. Bien sûr, tant mieux si vos enfants pratiquent régulièrement et font baptiser leurs propres enfants. Mais si tel n’est pas le cas, au lieu de vous faire le reproche d’avoir échoué dans votre travail d’éducation, soyez positifs, et confiez-les au Seigneur par votre prière et votre exemple de foi. Croyez-vous que Marie et Joseph n’étaient pas inquiets par rapport à Jésus, qui, entre autres, avait l’air de tout remettre en cause dans la religion juive de son époque ?

Deux exemples en terminant :
.  lorsque, à l’occasion de leur préparation au mariage, je rencontre des jeunes couples, dont la plupart ne pratiquent plus du tout, si je leur demande pourquoi ils veulent se marier à l’église alors qu’ils ne vont pas à la messe, ils me répondent souvent en faisant référence à la foi de leurs parents ou de leurs grands-parents, une foi qu’ils admirent, et dont ils ont gardé le meilleur : peut-être pas la pratique, mais le souci de mettre leur futur couple dans la main de Dieu, et de vivre en conformité aux valeurs de l’Evangile. D’ailleurs, on appelle ceux-ci, dans notre jargon ecclésiastique : « des pratiquants de l’Evangile ».
.  même chose pour les couples non mariés qui font cependant baptiser leurs enfants ; et cela, parce que pour eux, même s’ils ne viennent pas régulièrement à l’église, Jésus et l’Evangile restent quelque chose de parlant.

C’est à partir d’exemples tels que ceux-ci que je rappelais cette formule du pape François disant que la famille, c’est « une usine d’espérance ».

Une dernière bonne nouvelle : vendredi matin, une paroissienne était toute heureuse de m’annoncer que, dans sa famille, où l’on ne s’était jamais retrouvés au complet depuis des années, des pas avaient été faits, des réconciliations étaient advenues, si bien qu’au réveillon de Noël, tout le monde était présent.

La Sainte Famille a été une usine d’espérance ; à chacun de nous de faire en sorte qu’il en soit ainsi, également, dans chacune des familles où Dieu nous a plantés !  Amen !  Qu’il en soit ainsi !

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