Assez souvent, surtout maintenant où j'ai du temps, dans mon petit "ermitage", je reçois des personnes pour des échanges divers, ou tout simplement, pour le bonheur de passer un peu de bon temps ensemble. Assez souvent alors, certains me disent : "On vous a encore fait perdre du temps aujourd'hui !" Et je n'en finis pas de leur expliquer que, s'ils n'étaient pas venus, c'est là que j'aurais vraiment perdu mon temps !
Je voudrais profiter de ce billet pour exprimer un immense merci aux nombreuses personnes qui, chaque jour, passent me voir, pour de multiples raisons : faire un petit bonjour, m'apporter des tomates, vivre un temps de réconciliation, donner des nouvelles d'autres personnes, raconter leur vie, me soumettre un problème qui les afflige, me demander de prier à telle intention, me laisser de la bonne soupe, me demander ce qu'il en est de ma santé, parler de la famille, etc. Paroissiens, anciens paroissiens, ami(e)s de toute sorte, famille, tous sont les bienvenus !
Certains me disent craindre que je souffre de la solitude désormais, n'étant plus dans les circuits pastoraux. Je les tranquillise tout de suite. Quand je vois le nombre de personnes qui sont venues me voir cette semaine, où je n'ai passé aucun repas de midi tout seul... Les restos de Bourgenay commencent à me connaître, au point que, dans l'un d'entre eux, l'on m'a proposé, avec humour, de prendre une carte de fidélité !
Mais là où je veux en venir, c'est que ce sont les autres qui nous font exister. Ecouter telle personne me partager ses souffrances, cela m'interpelle, m'invite à être attentif, me renvoie vers le Dieu libérateur. Quand une personne vient m'apporter des tomates, c'est que j'existe à ses yeux. Quand une autre me montre des photos de son jardin, je lui permets d'exister, mais elle me donne une petite place dans son univers.
A Jean-Paul Sartre déclarant : "L'enfer, c'est les autres", Sr Emmanuelle rétorquait : "Le paradis, c'est les autres." Parce que sans les autres, nous ne sommes rien. S'ils ne nous regardent pas, s'ils ne nous parlent pas, s'ils nous évitent, ils limitent notre existence, en passant à côté de nous sans nous prendre en compte. Or, la relation avec les autres nous constitue comme êtres humains. Elle est le socle sur lequel chacun peut construire sa vie, à quelqu'âge ou dans quelque condition que ce soit.
Merci à l'Autre, quel qu'il soit !
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Christine, je vous ai répondu par un commentaire au billet n° 2860
1 commentaires:
Merci pour ce partage empli de sagesse, Olivier.
C'est important de mesurer ce que les relations humaines apportent aux uns et aux autres.
Un Cœur généreux, une oreille attentive, une main tendue, une attention délicate, une prière, une pensée, un temps partagé, c'est toujours une occasion de célébrer la Paix, l'Amour et la Fraternité.
C'est toujours une occasion de célébrer Dieu.
Dieu ne nous a pas fait seuls ; Il souhaite que nous vivions ensemble.
La simplicité, la sincérité et la petitesse de nos partages, quels qu'ils soient, illuminent toujours la grandeur et la richesse de ce qu'Il a placé en nous et qui nous fait Homme.
Proverbes 27:17
"Le fer se polit par le fer
et l'homme par le contact de son prochain."
Prière de saint François d'Assise :
"Seigneur, faites de moi un instrument de votre paix.
Là où il y a de la haine, que je mette l’amour.
Là où il y a l’offense, que je mette le pardon.
Là où il y a la discorde, que je mette l’union.
Là où il y a l’erreur, que je mette la vérité.
Là où il y a le doute, que je mette la foi.
Là où il y a le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où il y a les ténèbres, que je mette votre lumière.
Là où il y a la tristesse, que je mette la joie.
Ô Maître, que je ne cherche pas tant à être consolé qu’à consoler,
à être compris qu’à comprendre,
à être aimé qu’à aimer,
car c’est en donnant qu’on reçoit,
c’est en s’oubliant qu’on trouve,
c’est en pardonnant qu’on est pardonné,
c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie."
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