Un certain nombre de personnes, un peu surprises, m'ont demandé sur quoi se basait une telle nomination. Chaque fois, je réponds que ce n'est pas à moi qu'il faut s'adresser pour avoir la réponse : pour ma part, je n'ai rien demandé, et je suis le premier surpris. Il faut donc poser la question à ceux qui ont fait ce choix. Je sais seulement que, en ce qui concerne la procédure, tel ou tel citoyen est repéré ; une enquête est menée, dans la discrétion ; un dossier alors est établi, précisant le parcours de la personne et comprenant un exposé précis et détaillé de ses engagements citoyens et des activités qu'il a pu mener. Ce dossier est alors adressé au Préfet, qui le contrôle et le fait suivre au conseil de l'Ordre National du Mérite, lequel délibère et se prononce sur la recevabilité de ce mémoire de proposition. Enfin, c'est le chef de l'Etat qui valide la liste définitive des décorés, un certain nombre de dossiers étant écartés.
En fait, j'ai cru comprendre que - à la lecture du discours ci-dessous, on peut le percevoir - ce qui a eu un impact, entre autres, c'est le rôle joué en faveur du vivre-ensemble à travers le dialogue inter-religieux, l'initiative prolongée des Cafés-Théo, la présence de la dimension internationale, le succès du blog, les 5 livres publiés...
Puis, il m'a été demandé de choisir un "parrain" qui me remettrait ces insignes. J'ai d'abord pensé à une cousine germaine, qui a reçu la Légion d'honneur dans le cadre de ses responsabilités au sein de l'Action Sociale des Armées ; mais je me suis dit que cela ferait trop "famille" ! J'ai pensé aussi au Grand Rabbin de France, Haïm Korsia, un ami personnel, qui a été le premier à me féliciter ; mais je n'ai pas osé m'adresser à lui. En fait j'avais le bonheur, à Fontenay-le-Comte, de connaître Jean-Paul Meinvielle, paroissien fidèle, sacristain à l'église St Jean, animateur de chants, lieutenant-colonel de réserve et en même temps, 2° vice-président de la section de Vendée de la société des membres de la Légion d'honneur. C'est donc lui qui a prononcé le discours ci-dessous, après l'intervention de M. le Maire et avant de me remettre les insignes.
mardi 10 mai 2016
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.935 : Sur quoi se base cette nomination dans l'Ordre National du Mérite ?
Monsieur le Maire de
Mortagne-sur-Sèvre,
Mesdames et Messieurs
les élus,
Mesdames, Messieurs,
cher père Olivier
Gaignet,
nous
sommes aujourd’hui réunis pour procéder à votre remise des insignes de
chevalier dans l’Ordre National du Mérite, le 2ème ordre national
français créé par le général de Gaulle le 3 décembre 1963.
C’est un grand honneur qui m’échoit
et c’est donc avec une très grande joie que je procéderai dans quelques
instants à cette cérémonie protocolaire. Mais avant cela, conformément à la
tradition républicaine et au cérémonial de l’Ordre, je me dois de résumer
devant vous tous ici présents, les services distingués qui vous ont valu d’être
honoré par notre République le 22 novembre dernier.
Natif de Fontenay-le-Comte, vous effectuez votre
scolarité au petit séminaire de Chavagnes-en-Paillers puis à celui des Herbiers
où vous obtenez, en 1962, le baccalauréat de philosophie. En septembre de la
même année, vous êtes admis au grand séminaire de Luçon. Réformé du service
national en juillet 1963, vous allez servir pendant un an et sur votre demande,
au centre hospitalier régional de Grenoble. C’est pour vous l’occasion de
découvrir le monde du travail, les différentes organisations syndicales et
politiques, ainsi que les autres religions : protestantisme, judaïsme,
islam ainsi que le monde des sectes… C’est aussi pour vous l’occasion d’être
confronté au monde de la maladie et de faire une première approche du monde du
deuil…
Le
29 juin 1967, vous êtes ordonné prêtre par monseigneur Paty, évêque de Luçon.
C’est le début de 49 années de vie sacerdotale qui vous conduiront comme
vicaire à Saint Jean-de-Monts, puis à Luçon et pendant 3 années comme
missionnaire diocésain où vous mettrez vos talents d’orateur et votre grande
culture littéraire à prêcher des missions dans différentes paroisses de
Vendée. Votre bonne connaissance du monde du travail et de la jeunesse ouvrière
feront de vous ensuite pendant 5 ans, l’aumônier diocésain de la J.O.C.
Mais,
comme chez beaucoup de prêtres vendéens, l’appel des missions étrangères se fait
ressentir et en 1977, vous rejoigniez Bamako, au Mali. Vous y resterez 9 ans,
cumulant les fonctions de curé d’une paroisse d’un grand quartier de la
capitale, d’aumônier national de la J.O.C., puis d’aumônier panafricain de la
J.O.C. Cette période très intense de votre sacerdoce vous permet de découvrir
conjointement le monde de l’Islam et les
problèmes inhérents de l’Afrique. Créateur dans la capitale de centres d’alphabétisation pour les jeunes ouvriers et de centres
d’apprentissage ménager pour les jeunes
filles, vous étendez ce dispositif à tout le pays qui en comptera 21 lorsque vous rentrerez en métropole en 1986.
Après
deux années passées en paroisse à La Roche sur Yon, vous êtes nommé à Paris au
secrétariat de la conférence des évêques de France où pendant 6 ans, en tant que
secrétaire de la commission épiscopale pour les missions, vous êtes chargé du
suivi des missionnaires français à travers le monde et du contact avec les
Eglises du monde, en Afrique francophone plus particulièrement.
Retournant
en Vendée, vous serez successivement, de 1994 à 1997, curé-doyen de Montaigu, puis de 1997 à 2007 curé-doyen des
Sables d’Olonne et ensuite curé-doyen de Fontenay-le-Comte jusqu’en 2012, avant
de rejoindre comme curé depuis cette
date, la paroisse Montfort sur Sèvre. Vous avez aussi assuré en outre, d'avril 2009 à
septembre 2011, la lourde charge de vicaire épiscopal pour le Sud Vendée.
Mettant
alors à profit toute votre expérience et tous les liens accumulés lors de vos
séjours africain et parisien, vous avez su donner une impulsion nouvelle à
votre mission sacerdotale. Ouvert au monde combattant qui est très actif en
Vendée, vous prononcez des homélies de très haut niveau lors des commémorations
des 8 mai et 11 novembre.
Adepte
du dialogue avec les autres religions, vous êtes le créateur des
"Cafés Théo" en 1999 aux Sables d’Olonne, puis en 2008 à
Fontenay-le-Comte, concept que vous partagez avec les différentes paroisses protestantes
que vous côtoyez dans votre ministère.
Homme
d’ouverture, aux
Sables d’Olonne, c’est tout naturellement que vous prêterez en 2003 une salle de votre presbytère à la
communauté israélite sablaise qui était dépourvue de synagogue. Douze années
plus tard Haïm Korsia, le Grand Rabbin de France, sera la première personnalité
à vous féliciter en ces termes, lors de votre nomination dans l’Ordre National
du Mérite : "…Mon cher Olivier, je n’oublie pas la porte que tu as
ouverte si fraternellement à ma communauté. Sois en encore remercié…" Mais
votre sens de l’ouverture aux autres ne s’arrête pas là ! Votre excellente
connaissance de l’Islam et du monde musulman vous permet de créer en 2008 à
Fontenay-le-Comte un groupe d’amitié entre chrétiens et musulmans.
Cela vous conduira, 2 ans après, à prêter l’église Notre Dame de Fontenay pour
assurer la sépulture de 2 membres d’une famille musulmane de Fontenay, décédés
lors de la tempête "Xynthia".
Homme
aussi de communication ouvert à la jeunesse et au monde entier, vous
n’hésiterez pas à créer, le 27 octobre 2007, le "Blog du curé", sur
lequel vous écrirez quasi quotidiennement un billet d’humeur, d’humour et d’amour. 9 ans plus tard,
1928 billets ont été écrits, lus par 539774 visiteurs et publiés dans les
5 tomes de "Ma paroisse.com" !
Puisque
nous nous trouvons sur le territoire de la commune de Mortagne-sur-Sèvre, je me
permets d’ajouter que, sur cette paroisse qui est la vôtre actuellement, vous
avez poursuivi sur cette même lancée tant en ce qui concerne le blog de l’Arche
de Noé que sur le plan des "Cafés
Théo", sans négliger pour autant l’accompagnement fort des cérémonies patriotiques
et l’accueil des migrants. Et tout cela avec l’appui de la population
mortagnaise, que je me permets de féliciter chaleureusement !
Homme de dialogue et de grande
culture, ouvert au monde et aux moyens de communication modernes vous méritez
pleinement d’être récompensé par la République, pour tous les services
distingués que vous avez rendus tout au long de vos 50 ans de services civils
et sacerdotaux. C’est pourquoi, père Olivier Gaignet, au nom du président de la
République et en vertus des pouvoirs qui m’ont été conférés, je vous fais
chevalier de l’Ordre National du Mérite.
A Mortagne-sur-Sèvre
le 30 avril 2016,
le lieutenant-colonel (H) Jean-Paul Meinvielle
2ème vice-président départemental de
la société des membres de la Légion d’honneur.
Publié par
Olivier Gaignet
à
09:37
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