Je vais interrompre pour trois jours mon "feuilleton" reprenant certains aspects de notre récent périple paroissial en Israël-Palestine, mais, soyez sans crainte, j'y reviendrai.
Pourquoi cet arrêt momentané ? Parce que, hier encore, plusieurs m'ont posé la question : "Alors, et cette médaille ?"
Pour ceux qui ne seraient pas au courant, j'avais reçu un courrier de Manuel Valls, daté du 24 novembre, me disant ceci : "Vous venez d'être nommé, sur ma proposition, au grade de chevalier dans l'ordre national du Mérite."
Depuis lors, je n'ai nullement fait état de cette distinction ; mais "Ouest-France" ayant publié la nouvelle, il me faut maintenant apporter quelques explications, et faire savoir, en réponse à vos questions, comment cela s'explique.
J'ai reçu cette décoration en mairie de Mortagne le samedi 30 avril, en comité restreint cependant : c'est la coutume pour ce genre de décoration, somme toute modeste. Seuls étaient invités les élus du conseil municipal et les personnalités locales, ainsi que les diacres, les membres du conseil de paroisse et du conseil économique paroissial représentant les paroissiens, ainsi que les proches de ma famille et quelques amis.
Je remercie particulièrement Monsieur le Maire de Mortagne qui, avec l'accord de son conseil, a accepté que cette "cérémonie" se tienne en mairie de Mortagne.
Je vous joins aujourd'hui son mot d'accueil, particulièrement émouvant.
Demain, je vous proposerai le discours de celui qui m'a remis cette distinction.
Et mercredi, je vous partagerai la réponse que j'ai donnée.
Je laisse donc à présent la place à Monsieur Alain Brochoire, Maire de Mortagne !
Bienvenue à
tous, à Mortagne ! Je suis très heureux de vous accueillir, au nom de tous les
Mortagnais, pour ce moment un peu
particulier, unique dans un mandat de Maire, d’assister à la remise du Mérite
National à un administré. Je ne crois pas que cela se soit déjà produit à
Mortagne, et qui plus est, pour un homme d’Eglise, dans la maison du peuple…
Colonel (1),
quand vous m’avez sollicité, j’ai tout de suite accepté cette idée , après avoir
bien évidemment consulté mes adjoints, qui ont d’ailleurs été unanimes .Parce
que ce matin, nous mettons à l’honneur d’abord l’homme, le citoyen (vous l’avez
d’ailleurs fort justement précisé lors de la cérémonie des vœux) qui, depuis de
nombreuses années, œuvre dans un esprit d’ouverture, de dialogue. Quels que
soient vos lieux d’intervention, quels que soient les sujets abordés, vous ne
vous adressez pas seulement à ceux qui
sont acquis à votre cause (les "cathos", comme vous dites), mais à tous
les hommes de bonne volonté, quelles que soient leurs convictions, leurs
croyances. Vous excellez pour provoquer la réflexion, dans le bon sens du
terme, et pour susciter de sages réponses.
Nous mesurons
la chance qui est la nôtre, élus, je mesure la chance qui est la mienne,
autorité civile, de pouvoir coopérer en bonne intelligence avec vous, Monsieur
le Curé, autorité religieuse locale. A de multiples occasions et sur des sujets
aussi divers que l’immobilier, l’accueil des réfugiés, ou la découverte d’autres religions, nous
avons toujours pu échanger avec vous et les membres de la paroisse, pour nous
nourrir de nos différences. Dans la vie publique comme dans le privé, tout
n’est que consensus. Encore faut-il savoir le présenter, l’expliquer, le
partager pour pouvoir le faire accepter.
Je sens votre modestie
titillée, alors pour résumer, je félicite vivement et je remercie bien
sincèrement l’humaniste qui est en vous. Vous faites vraiment honneur à votre sacerdoce.
1 - Il s'agit du Colonel Meinvielle, qui m'a remis la décoration.
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