En "arrêt-maladie" depuis près de trois mois, en pleins débats à propos de la réforme des retraites, je me sens davantage concerné par ce combat de nombre de nos concitoyens, non seulement contre des contraintes matérielles trop fortes, mais surtout, en faveur d'une certaine redécouverte du sens profond de la Vie.
Que signifie en effet le fait que notre pays tout entier, de façon très majoritaire, particulièrement dans les régions, s'engage avec ardeur et conviction dans ce droit à pouvoir se reposer et profiter de l'existence avant qu'il ne soit trop tard ?
Personnellement, j'ai sans doute fait une erreur, en acceptant à fond toutes sortes d'engagements, après 75 ans, au-delà de mes possibilités, plutôt que d'avancer paisiblement en âge et en sagesse.
Que le président américain soit encore capable de faire son job du haut de ses 80 printemps, cela ne devrait pas être un exemple, du moins pour moi.
Si une majorité de Français se battent pour préserver le temps de leur retraite, ce n'est pas seulement parce qu'ils seraient paresseux ou inconscients du financement de leurs retraites. Car derrière leurs revendications, l'on doit pouvoir repérer des questions tout autres, de celles qui empêchent les gens de dormir, car elles concernent le sens de la vie.
Est-ce que ce sera mieux si les gens travaillent plus, plus longtemps, en étant encore productifs ? Ou bien les prive-t-on de leurs meilleures années d'un repos bien mérité ? Surtout le grand nombre de ceux qui mènent une vie de travail difficile, quand elle n'est pas épuisante lorsque arrive un certain âge.
La course à l'efficacité doit-elle être la seule motivation de notre pays ? Ou ne faut-il pas inventer un mode d'existence plis libérateur pour les travailleurs ?
Le pays tout entier est en haleine. Il y a un temps pour le travail et un temps pour le repos. Je m'en suis moi-même aperçu trop tard. Et mon coeur, fatigué, épuisé, a failli me lâcher. Je ne souhaite pas qu'il en soit ainsi pour trop de travailleurs-euses de notre pays !
Quand nos responsables, politiques, patronaux, ecclésiaux, prendront-ils conscience que l'essentiel, pour la population, c'est qu'elle puisse vivre et profiter à fond, fraternellement, de l'avenir et des beautés de la Vie ?
"Tu es mon berger, ô Seigneur, rien ne saurait manquer, où tu me conduis." Psaume 23 (22)
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