Parmi les combats que j'ai menés en tant que curé, que ce soit sur Saint Hilaire de Fontenay et Notre-Dame des Sources à présent comme auparavant aux Sables d'Olonne, à Montaigu ou ailleurs, y compris en pays musulman, en Afrique, j'ai toujours veillé à ce que, du moins quand la météo le permet, les portes principales des églises demeurent grandes ouvertes.
Il est vrai qu'il y a encore quelques années, le premier réflexe de trop de curés ou de paroissiens frileux était de vouloir protéger "leur" église en la fermant. Que de fois j'ai bondi devant une telle attitude, car fermer une église, c'est la condamner à mourir ! En effet, il me semble que l'église n'est pas seulement un endroit où l'on célèbre des offices, épisodiquement. C'est d'abord et aussi un lieu d'accueil (anciennement même, lieu d'asile) où l'on doit pouvoir prier ; et donc, il doit être possible d'y accéder librement.
On nous objecte les risques de vols ou de dégradations, comme cela a été le cas il y a quelque temps à Montreuil, près de Fontaines ; mais il faut dire que, les statistiques en font foi, ces risques sont surévalués. D'ailleurs, un minimum de mesures peut prévenir contre ces dégradations, ne dépassant pas, la plupart du temps, comme à Montreuil justement, les plaisanteries de mauvais goût de quelques garnements qui ne sont pas plus terribles aujourd'hui que leurs aînés d'hier.
En tout cas, si c'est à cause du vandalisme que nous refusons d'ouvrir nos églises, sommes-nous devenus des chrétiens à ce point peureux que nous n'ayons pas le courage de nous sentir plus forts que les vandales ? Fermer toutes les églises ne leur donne-t-il pas raison ? La question que je pose est la suivante : quel sens a une église fermée et quel témoignage chrétien peut-elle bien offrir au passant ?
Je remarque cependant qu'un mouvement se dessine pour faire en sorte que les portes de nos églises restent largement ouvertes ; il doit s'amplifier ! Certains font même des merveilles pour offrir un espace accueillant, fleuri, bien entretenu, avec un léger fond sonore, un éclairage équilibré qui en fait un lieu habité. Tandis que quelques dispositions, à étudier au cas par cas, peuvent être prises de façon à protéger au mieux ce qui doit l'être.
Ainsi, de nombreuses communautés chrétiennes ont compris que des églises ouvertes, à tout le moins quelques heures par jour ou par semaine, sont le signe manifeste qu'en tel endroit précis, l'Eglise vit. Une église fermée est de plus en plus perçue, par contre, comme le signe tristounet d'une communauté chrétienne en train de mourir ! Et s'il n'y a pas d'humanité et d'accueil dans la Maison de Dieu, n'espérons pas faire passer un message !
Il est important que ceux qui cherchent un espace de recueillement puissent le trouver ; l'Eglise est appelée par Dieu à ouvrir les portes de son immense patrimoine culturel et religieux pour répondre au besoin de sens de l'homme d'aujourd'hui. A nous de savoir accueillir chacun avec ce que nous avons de beau dans nos églises.
Avec un immense merci aux bénévoles qui, dans l'ombre, ouvrent, ferment et entretiennent nos églises : chers ami(e)s, vous jouez un rôle éminent dans la proposition de la foi au monde d'aujourd'hui !
samedi 2 juin 2012
Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.465 : Laissons nos églises ouvertes !
Publié par
Olivier Gaignet
à
07:37
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