Depuis un an environ, je mâche et remâche ce verset de St Jean (21/18) où il nous est dit ceci : "Jésus dit à Pierre : "Pais mes brebis. En vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais jeune, tu nouais ta ceinture et tu allais où tu voulais ; lorsque tu seras devenu vieux, tu étendras les mains et c'est un autre qui nouera ta ceinture et te conduira là où tu ne voudrais pas."
En ce qui me concerne, et ce n'est pas forcément facile à accepter, ce moment est arrivé pour moi ! Depuis ma crise cardiaque, avant Noël 2022, je ne vais plus où je veux, quand je veux. Me voici dépendant de l'âge et de la maladie. Evidemment, je suis loin de m'en plaindre, car il y a tellement plus malheureux. Et comme disait l'autre, "Si en te réveillant le matin, tu ressens des douleurs, c'est le signe que tu es encore en vie !"
Depuis un an en tout cas, fin des grandes virées en voiture, comme pour aller faire ma retraite dans les Alpes, au sanctuaire de la Salette, où je me rendais chaque année ces derniers temps. Finies les responsabilités que j'exerçais encore, comme par exemple, délégué diocésain pour les relations avec les Juifs et pour l'oecuménisme. Arrêt de tous les services pastoraux, messes dominicales à assurer, baptêmes, mariages, sépultures, sur la paroisse de Talmont. Mise en veilleuse de ma participation aux rencontres du MCR, du Secours catholique, etc...
En raison de la fatigue occasionnée, je viens aussi d'arrêter l'entretien de ma maison (balayage, serpillère, vitres...), mais aussi lessive, repassage. J'arrête également de préparer ma nourriture, et fais venir mes repas désormais. Tandis que des paroissiens se présentent toujours comme disponibles pour faire mes courses ou me conduire à l'hôpital ou ailleurs au besoin, ce que je trouve vraiment très solidaire ! Et j'ai surtout fait le choix d'une "Assistante de Vie", hyper efficace et compréhensive, Dieu merci !
Comme me l'a dit mon médecin traitant : "C'est bien que vous ayez fait tous ces pas. De tels choix montrent que vous avez accepté votre maladie ! A vous de trouver une nouvelle façon de vivre, plus cool et plus paisible désormais !"
En effet, et j'en ai pris mon parti, il ne s'agit plus seulement pour moi de bouger, de faire, d'être visible, d'organiser, de faire valoir mon point de vue, de jouer un rôle, tant dans la société que dans l'Eglise ; mais bien plutôt, d'être, d'exister tout simplement, de prendre enfin le temps de prier plus longuement, de me reposer, d'écouter, d'aimer.
Jésus en même temps, et même d'abord, avait pris le soin de dire à Pierre : "Pais mes brebis !" J'entends cet appel, par lequel je me sens aussi concerné. J'essaye d'y répondre par la prière, mais aussi par l'écoute des personnes qui passent, et souhaitent être entendues, comprises et accompagnées ; or, j'ai du temps pour cela. Et je dispose aussi de ce blog, dont les audiences augmentent, ce qui veut aussi dire quelque chose.
Finalement, s'il peut sembler humiliant à divers points de vue de ne plus pouvoir en faire autant que d'autres pourtant plus âgés que moi, si la maladie fait de moi un être fatigué en permanence, pourtant, tout n'est pas perdu ! En effet, la Mission continue, même si elle doit se vivre désormais autrement. Avec un immense merci à tous ceux et celles qui m'épaulent et me soutiennent sur ce nouveau chemin !
1 commentaires:
Cher Olivier – on ne se connaît pas, mais, à force de vous lire, j’ai l’impression de bien vous connaitre – j’espère continuer encore longtemps à apprécier vos articles. Votre blog, qui voit son nombre de lecteurs augmenter, a créé – selon moi – une communauté de lecteurs qui apprécient la vivacité et la jeunesse de votre esprit ouvert sur le monde. Ma mère, très impliquée dans la vie de l’église, disait : « Quelle que soit sa religion, qu’on soit croyant ou non, si on fait le bien, on mérite le Ciel ! » Quels que soient vos lecteurs, vous leur donnez envie de mériter le Ciel ! Et pour certains, d’y croire !
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