Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



lundi 1 novembre 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n°2669 : Le ciel, le purgatoire, l'enfer...

 

TOUSSAINT   2021   (Jard-sur-Mer)

C’est bien beau de promettre aux gens que leur récompense sera grande dans les cieux, et de chanter qu’autour du trône de Dieu se tient la foule des sauvés ; mais qu’est-ce qu’on en sait ?  Qui est revenu nous dire qu’il y avait vraiment, après la mort, une autre vie, dans un au-delà incertain ?  Est-ce que cde n’est pas une fake-news ?  Rassurez-vous : je n’ai pas perdu la foi ! Mais reconnaissons que beaucoup, y compris dans nos familles, doutent de tout cela ! Et l’on connaît cette réflexion de Staline disant : « A la fin, c’est toujours la mort qui gagne ! »

La seule chose dont l’on soit sûr, c’est que, toute notre vie, on passe de boîte en boîte.  D’abord, on passe notre jeunesse dans une boîte (un collège, puis un lycée) ; ensuite, pour se détendre, on va en boîte, et on y va dans notre caisse (notre voiture) ; puis, quand on travaille, on est dans une grosse boîte, ou une petite boîte ; et enfin, au dernier jour, on finit dans une boîte, et vous savez laquelle !

En fait, pour nombre de nos contemporains, non croyants ou mal croyants, notre existence est réduite à cela.  Et même de grands philosophes, comme Freud, Marx, Sartre et autres, sont restés silencieux devant la mort, et bien en peine de nous éclairer  par rapport à une aussi importante interrogation. Mais ça nous tracasse, nous !  Et on aimerait bien savoir ce qu’il peut y avoir après la mort…

Malheureusement, si j’en juge à un article paru dans le « Ouest-France » de ce jour, je suis un peu inquiet !  Avez-vous repéré ce titre, p. 5 : « La mort à l’école, un sujet tabou » ?  Selon une enquête de l’Ifop, 7 enseignants sur 10 se sentent mal à l’aise pour aborder ce sujet avec leurs élèves, et évitent de le faire…

 Cependant, au sein de l’humanité, depuis la nuit des temps, il y a toujours eu des hommes et des femmes pour croire que la mort n’était pas la fin de tout.  Bien avant les promesses de la Bible, il y a plus de 100.000 ans, les humains déposaient déjà, auprès de leurs défunts, comme, plus près de nous, les Egyptiens dans les pyramides, ou dans les sépultures en Chine, des vivres, des vêtements, et parfois des armes, pour les accompagner dans leur dernier voyage. Etaient-ils, ces humains primitifs, plus clairvoyants que Staline ou Sartre ?  Peut-être bien que oui…

Mais, pour faire court, c’est avec Jésus que la conception que l’on se fait de l’au-delà a connu une vraie révolution. Car le Christ est venu offrir, à la face du monde, la joyeuse figure d’un Dieu d’amour, capable de vaincre la mort.  Et c’est sur cet enseignement que nous basons notre foi dans l’au-delà. A propos de cet au-delà, on entend parfois dire que personne n’en est revenu ?  Mais si pourtant !  Et qui donc ?  Après sa mort, Jésus !  Oui, il est revenu !

Le philosophe Pascal résume ainsi, face à Sartre et autres maîtres du doute, l’attitude chrétienne : « Si tu crois que l’homme peut disparaître à jamais, c’est que tu ne crois pas en sa dignité infinie. »  C’est d’ailleurs là l’un des apports essentiels du christianisme à la civilisation universelle ; pensez donc : alors qu’il pourrait disparaître comme un tas de feuilles mortes au fond d’un tombeau, notre religion donne à l’homme, au-delà de sa mort, un destin nouveau et infini.  Et ce qui nous attend dans l’au-delà, ce n’est que du bonheur, si l’on en croit notre foi.

Mais, me direz-vous, le paradis, l’au-delà, qu’est-ce qu’on en sait ?  En fait, Jésus nous a donné des indices, à travers des images comme celle du repas de fête quand, souvenez-vous, le Seigneur dit qu’à l’arrivée de ses amis dans le royaume du ciel, il prendra un tablier, les fera s’asseoir à sa table et les servira chacun à leur tour.  En Vendée, où l’on aime bien les repas de fête, eh bien, cette image de convivialité rend assez sympathique l’idée que l’on peut se faire du paradis !

Autre image, celle de la 1° lecture, tirée du Livre de l’Apocalypse, dans laquelle St Jean nous présentait, lui, le ciel sous la forme d’une liturgie grandiose, vécue autour de Dieu et du Christ glorieux.  Attention, ceci n’est pas une description du ciel, mais cette évocation a pour but d’ouvrir nos esprits à une réalité, certes inconnue, mais dont on peut être certains qu’elle émerveillera notre cœur pour l’éternité.

 En tout cas, cette lecture nous apprend qu’au ciel, nous ne serons pas assis comme à un grand  spectacle au Puy du Fou, dans des fauteuils bien rembourrés ; au contraire, nous serons acteurs, nous serons actifs, et nous mènerons une vie qui dépassera en beauté et en lumière tout ce que l’on peut imaginer.

Autre question : ce paradis, où se trouvera-t-il ?  Attention, il ne faut pas penser le paradis en termes d’espace : plutôt en haut ?  Ici ?  Ou là ?  Mais on n’en sait rien ! D’ailleurs, il faut sans doute envisager le paradis plutôt en termes de relations. Je m’explique : à Jean-Paul Sartre décrétant que « l’enfer, c’est les autres », Sr Emmanuelle objectait : « les autres, c’est le paradis. »  Mais ce n’est pas ce que nous enseignent les réseaux sociaux généralement.

C’est pourtant cette conception du paradis qui nous a été présentée à travers l’évangile de la Toussaint. Le paradis sera ouvert à ceux qui, ici-bas, auront essayé d’être doux, miséricordieux, passionnés de justice ; en un mot à tous ceux et celles qui auront travaillé, ici-bas, à faire exister un monde autre, un monde plus humain ; ce monde dont, face au chaos actuel de notre société, tous déjà, nous rêvons.  Mais j’ai bien peur que, face à tous ces enjeux, la COP 26 n’aille pas très loin. Une bonne réunion des chefs d’Etat autour de l’Evangile des Béatitudes…On peut toujours rêver !

Et le contraire de ce monde nouveau, le contraire du paradis, c’est l’enfer, dont on a prétendu parfois qu’il n’existait pas. Et pourtant, c’est une tragique possibilité, même pour quelqu’un qui a été croyant et pratiquant ; par exemple, si, bien que bon pratiquant régulier, l’on a tourné le dos à des personnes en souffrance, si l’on s’est brouillé à mort avec certains de nos proches, en refusant de nous réconcilier, si nous avons fermé notre porte ou celle de notre pays à des malheureux, si nous avons été profondément injustes et méprisants, sans chercher à nous convertir…  Comme l’a dit St Jean en effet, dans sa 1° lettre, 2/9 : « Celui qui prétend aimer Dieu et qui n’aime pas son frère, celui-là marche dans les ténèbres, et c’est un menteur ! »  D’ailleurs, dans ses exigences et dans sa netteté, cet évangile de la Toussaint tire le signal d’alarme pour chacun d’entre nous, moi prêtre y compris bien sûr !  Que voulons-nous faire de notre vie ?  Là est la seule question qui vaille !

Je termine avec le purgatoire, dont cependant, Jésus n’a jamais parlé. C’est une notion qui n’est apparue qu’au 12° siècle. Quand on arrive chez quelqu’un, à la porte, on commence par s’essuyer les pieds, surtout si on a marché dans la boue.  On peut concevoir qu’avant d’entrer au paradis, nous ayons besoin de nous laisser purifier, et purger ; d’où le mot « purgatoire ». En effet, le mal ne peut entrer au ciel ; il faut d’abord s’en laisser purger. Et cela dès aujourd’hui, y compris pendant cette messe : nous sommes là pour ça !

Je termine ! Le ciel, le purgatoire, l’enfer, il y n a de quoi s’y perdre, pouvons-nous penser ! Pas du tout car, dans le ciel, de nombreuses étoiles éclairent notre route, au milieu des obscurités de notre vie.  Ces étoiles, ce sont les saints de tous les temps qui, par leur exemple d’amour de Dieu et de respect des autres, éclairent notre chemin.  Plus que cela, les saints et les saintes du ciel nous portent dans leurs bras et nous soutiennent de leur prière, afin que nous puissions nous aussi parvenir un jour dans la gloire du ciel.  Confions leur notre vie !  Amen !

 

 

2 commentaires:


Elodie a dit…

Un grand merci à toi Olivier pour le partage de cette homélie ! Quel plaisir de te lire à nouveau !
Forcément le début de ton partage fait penser à la chanson de Greame Allwright "petites boîtes".
Je trouve cette homélie très apaisante. Rassurante ? Peut-être un peu aussi. Parler de la mort peut être vraiment quelque chose de doux et salvateur. C'est souvent l'inconnu ou le malconnu qui fait peur. Si, comme tu le soulignes Olivier, à part Jésus, personne n'est revenu "d'entre les morts" pour témoigner et rassurer les uns ou les autres sur ce que sont la mort et le paradis, nous avons déjà effectivement dans l'Histoire de l'Humanité en lien avec les différents peuples et rites funéraires des indications de croyances diverses mais qui bien souvent se rejoignent un peu dans un après certes incertain, mais tout au moins bien là et existant puisqu'on en tient compte.
N'oublions pas que parler de la mort, c'est parler de la Vie. Parler de Tous les Saints, c'est parler de toutes ces Femmes et de tous ces
Hommes qui ont marché sur les pas du Seigneur et se sont laissés guider et conduire par Lui pour cheminer au plus près de Lui, avec Lui, en Lui, et Lui en eux. Qu'avons-nous à perdre à croire en un "au-delà de nos corps" ?
Ne voyons-nous pas déjà comme toute forme de Vivant se meurt dans une saison, se transforme pour renaître autrement dans la saison qui suit ? L'automne est un bon support de méditation et de contemplation de ce qui se meut et se meurt pour renaître sous une autre forme. Ne serait-ce que par les tapis de feuilles mortes au pied des arbres qui nourrissent la terre, l'enrichissent et permettent ainsi de faire croître et d'élever et de dresser les champignons que l'on aime cueillir, ramasser et manger. Je pense aussi aux animaux qui utilisent ces feuilles mortes pour se faire des nids, pour se faire des abris et des maisons pour passer l'hiver en sécurité et pour assurer leur hibernation. Cela a du sens, non ? Lorsqu'on dit que le Paradis est sur terre, bien sûr on le pense plus près des cieux, mais il y a tant à apprendre et à comprendre en observant le temps qui passe en nous et autour de nous, en observant la Nature qui vit, la Vie qui vit, qui meurt, qui nourrit et qui se transforme. La Nature toujours aussi belle, toujours aussi luxuriante, toujours comme en chemin et en devenir, pour qui veut la voir Vraiment. La Vie comme la Mort ne sont pas vaines. Elles ont un véritable sens ! À chacun de décider du sens qu'il veut leur donner. L'important étant peut-être de bien vivre et de ne rien regretter.

Une très belle et joyeuse fête de Toussaint à chacune et chacun d'entre vous, pour celles et ceux qui le souhaitent et le veulent...évidemment !

Marie-France Dauce a dit…

Olivier tu réalises le tour de force de faire rire avec une homélie du Jour des morts (les boîtes !!!)

Quand nous avançons en âge, cette question de la vie après la mort se pose bien sûr… et beaucoup d'autres, le doute en fait partie. Bernanos disait que la Foi, c'est 24 heures de doute, mais une minute d'Espérance. La vie est un long questionnement, nous aurons la réponse avec Dieu, c'est ce que j'espère !