Merci à Gilles Bély de nous offrir cette nouvelle chronique.
Au risque d'être identifié sur le blog de "L'arche de Noé" comme le titulaire de la rubrique nécrologique - une fonction qui existe de façon informelle dans les rédactions - comment ne pas évoquer et saluer la figure du comédien Michael Lonsdale qui vient de nous quitter, à l'âge de 89 ans ?
Il a joué dans des dizaines de films, au cinéma et à la télévision, et de pièces de théâtre.
La plupart d'entre nous se souviennent au moins de deux de ses principaux rôles dans des personnages d'hommes d'Eglise. Celui de l'abbé d'une abbaye cistercienne au XIV éme siècle dans l'Italie du nord, dans Le nom de la Rose, de Jean-Jacques Annaud (1986), adapté du roman d'Umberto Eco. Mais c'est bien sûr son incarnation du frère Luc dans le film de Xavier Beauvois Des hommes et des dieux (2010) qui restera gravée dans les mémoires. Avec sa robe de bure, sa longue barbe blanche et son bonnet de laine, Michael Lonsdale avait donné toute sa dimension, à la fois spirituelle et humaine, à ce frère, massacré comme ses amis, à Tibhirine, après avoir donné toute sa vie, malgré le danger permanent, aux malades et aux pauvres.
Faut-il voir dans le personnage de ce frère qu'il a habité la foi profonde de Michael Lonsdale ? D'autres acteurs, peu connus pour leurs convictions religieuses, athées même, ont su incarner avec talent et réalisme des personnages religieux. Je crois pourtant que Lonsdale n'aurait pas pu s'investir dans ce rôle avec une telle intensité s'il n'avait pas été porté par sa Foi.
Michael Lonsdale a été baptisé à 22 ans. Pratiquant, on le savait proche de la Communauté de l'Emmanuel. Il affirmait que Dieu l'avait sauvé du néant et que la Foi était une part essentielle de sa vie. Il aimait à dire qu'il y avait trouvé "la voie, la vérité et la vie". Et aussi: "Aimez-vous les uns les uns les autres, ne jugez pas, ne condamnez pas."
Reposez en paix, Michael Lonsdale, vous nous avez montré quelque chose du visage de Dieu.
Je voudrais - encore et hélas - signaler un autre décès, celui d'Alain Woodrow, chroniqueur religieux au Monde entre 1974 et 1985. Catholique critique, œcuménique, il ancrait son analyse dans les réformes du Concile Vatican II. Il déplorait le "traditionnaliste doctrinal", ce qui lui valut les critiques du milieu conservateur. Son livre "Les Jésuites, histoire de pouvoirs" connut un retentissement important, lorsque Jean-Paul II voulut les faire rentrer dans le rang, en raison de leurs positions sociales et internationales. Un autre livre,"Les Nouvelles sectes", suscita les critiques de l'Eglise de scientologie.
Chacun
à leur manière, avec leurs talents, Michael Lonsdale et Alain Woodrow, auront
été témoins, acteurs, révélateurs et éclaireurs de la présence de Dieu dans le monde.
Gilles Bély
1 commentaires:
Dans ce monde où la laïcité doit être respectée, les chanteurs, les acteurs arrivent à transmettre la foi. Certains le font discrètement mais arrivent à dire des choses par les paroles. C'est bien souvent au moment de leur mort que sont interprétées le vrai sens de leurs chansons car effectivement, ils ne craignent plus les critiques pour leur position dans la société.
On découvre certaines personnalités dans d'autres émissions où la foi est grande ; ces émissions comme "Lumière intérieure" ont pour but de questionner l'invité et de lui faire dire en qui elle croit ou ne croit pas. Des surprises nous attendent au rendez-vous.
Marie
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