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Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



dimanche 20 septembre 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2457 : A propos du diaconat

Voici une contribution très éclairante que vient de me faire parvenir Jean-Pierre, diacre dans le diocèse de Nantes, qui est déjà ainsi intervenu plusieurs fois sur ce blog.  Il nous transmet un éclairage intéressant par rapport au diaconat, en écho à un propos de Christophe Donnet, intitulé "Cléricalisme dans l'Eglise...et les diacres ?" qui a été publié dans le journal "La Croix" du 14 septembre dernier.

 

Un chaleureux merci à mon frère diacre Christophe Donnet. Son propos nous resitue le diaconat permanent dans sa réalité historique. Il nous montre ainsi que ce ministère, bien que balisé théologiquement, n’est pas gravé dans le marbre. L’ancien évêque de Nantes, le père Soubrier, aimait parler d’un « ministère en voie d’apparition ». Le nombre de diacres permanents continue d’augmenter. Dans mon diocèse, nous sommes 70 et une dizaine de « cheminants » sont en formation. Tous les ans, 2 à 4 nouveaux intègrent le groupe.


Ce ministère reste tiraillé entre la nécessité qui fait loi : la diminution du nombre de prêtres et sa définition dans le code de droit canonique de 2009 (référence donnée par C. Donnet). Elle oblige certains d’entre nous à consacrer beaucoup de temps à préparer, célébrer les sacrements de baptême, mariages et à présider des sépultures. Situation qui les éloigne du « service de tous ». Ce service du frère n’est pas une exclusivité du diacre, mais bien dans la mission de tout baptisé, prêtre, prophète et roi. Le diacre, par son ordination et la grâce du sacrement est, me semble-t-il, là pour être un veilleur, un éveilleur et un acteur. Un veilleur pour rester en état de vigilance à l’égard des plus pauvres, des nouvelles formes de pauvreté qui pointent ou qui sont consciemment ou inconsciemment ignorées. Un éveilleur pour être « poil à gratter » auprès des autres ministres ordonnés : évêques, prêtres et  membres de la communauté chrétienne. Un acteur, car il doit lui-même participer à des actions sociales. La mission confiée par son évêque ou les sollicitations liturgiques doivent lui laisser du temps pour être présent hors de l’Eglise dans les actions sociales, caritatives, culturelles, sportives…

Mais ce ministère peut aussi être menacé par le cléricalisme. Celui qui confère aux ministres ordonnés certains « privilèges ». Ainsi, y a-t-il un fondement théologique à considérer que par exemple le service de la distribution de la communion doit être assuré par les ministres ordonnés présents lors d’une célébration eucharistique. Les laïcs ne l’assurant alors que par défaut ? Cette pratique existe dans certaines paroisses.

Le risque de voir des diacres « se cléricaliser » existe, tout comme il existe des laïcs en responsabilité qui ont parfois de attitudes plus cléricales que les ministres ordonnés. Pour éviter ce risque, l’Eglise n’aurait-elle pas à creuser dans plusieurs directions : la synodalité, la gouvernance partagée, l’évaluation et la correction fraternelle. Et enfin, pour éviter que certains ou certaines deviennent « propriétaires » d’un service d’Eglise, de mettre en vigueur des mandats : 3, 6, 9 ans y compris pour les missions des diacres.

L’Eglise ne se gère pas comme une entreprise ou une association, mais elle gagnerait à associer des laïcs qui ont une expérience dans tous ces domaines.

Les diacres, par leur enracinement sur un territoire paroissial, là où ils demeurent en général vivent une autre dimension du terme « permanent ». Ils peuvent rester de leur ordination jusqu’à leur mort sur le même territoire. Et ils voient les prêtres qui passent alors qu’eux restent et ils peuvent, consciemment ou inconsciemment, prendre une place et parfois un pouvoir qui ne sont pas sans poser question.

Il est heureux que le ministère de diacre permanent ne soit pas figé, c’est sans doute sa chance pour répondre aux nombreux défis que l’Eglise doit relever et pour répondre aux appels du Pape François.

J.P. Biraud  Loire Atlantique

2 commentaires:


Elodie a dit…

Quelle joie de découvrir ce soir ce nouveau billet offert en partage, Olivier. Cette réflexion sur le diaconat est très intéressante. Je pense qu'il est toujours bon de s'interroger sur la place et le rôle des uns et des autres au sein de l'Eglise catholique mais aussi dans tous les autres domaines de nos vies. Merci pour ce partage !

Unknown a dit…

Le diacre est le bienvenu dans une paroisse pour les services rendus; on peut lui recommander de visiter des personnes dont il n'a pas la connaissance qu'elles sont isolées et malades. Il est vrai que les services demandés sont multiples et il est difficile de comprendre le refus par manque de dialogue.
Le cléricalisme existe et il ne faut s'approprier de rien. Nous sommes là les uns et les autres pour avancer avec nos talents et nos faiblesses au service du Christ.
Merci Père Olivier de nous faire partager ce témoignage de diacre.
Marie