Vous ne savez pas vraiment pour qui voter : la plupart des candidats proposent des choses intéressantes, mais aussi, des points qui nous conviennent moins. Première constatation : il ne s'agit pas de choisir entre le blanc et le noir, entre le bien et le mal . Le programme parfait n'existe pas. Mais dénigrer cette élection, ou s'abstenir au prétexte qu'aucun programme ne nous donnerait satisfaction sur tous les points, ce serait une erreur : le Concile Vatican II a redit avec force que c'est un devoir d'user de son suffrage en vue du bien commun ; c'est-à-dire, d'un réel vouloir vivre ensemble (Gaudium et Spes 75).
En tout cas, si aucun programme n'est parfait, c'est à nous d'analyser les choses en profondeur, de peser le pour et le contre, de juger en conscience de ce qui semble le plus urgent ou le plus important. Avec les points de repères que nous donne la grande tradition biblique. Relisons de près et méditons, pour ne pas aller chercher plus loin, la première lecture que nous offre la liturgie de ce deuxième dimanche de Pâques, tirée du livre des Actes des Apôtres : "La multitude de ceux qui avaient adhéré à la foi avait un seul coeur et une seule âme ; et personne ne se disait propriétaire de ce qu'il possédait, mais on mettait tout en commun (...) Aucun n'était dans la misère, car tous ceux qui possédaient des champs ou des maisons les vendaient (...) On en redistribuait une part à chacun des frères au fur et à mesure de ses besoins." (Actes 4/32-35)
Vous allez me dire : "Mais cela, c'est utopique ! Les temps ont changé, et ce n'est plus possible aujourd'hui !" Qu'en savons-nous ? Cependant, quand la Parole de Dieu nous parle ainsi de fraternité et de partage, ne nous appelle-t-elle pas à une nouvelle création, dans la lumière de Pâques, ainsi qu'à des déplacements profonds dans nos façons de vivre ? Ne nous invite-t-elle pas à nous engager, de toutes nos forces, dans nos familles, dans nos milieux de travail, nos quartiers, nos communautés chrétiennes, dans notre façon de faire de la politique, à bâtir, peu à peu, ce monde nouveau ? Il n'est pas anodin, et je vais prêcher là-dessus ce matin à Charzais et à Longèves, que la liturgie nous invite à méditer, en cette période pré-électorale, autour de la façon fraternelle selon laquelle essayaient de vivre les premiers chrétiens.
Ne soyons pas scandalisés si, parmi les baptisés, les uns sont situés de tel côté, tandis que d'autres pensent autrement. L'Eglise respecte ce pluralisme, dans la mesure où le respect des personne est assuré. Mais c'est à chacun de rester vigilant, pour ne pas absolutiser ses positions et respecter ses adversaires.
"La paix soit avec vous !" (Jean 20/19) C'est en ces termes que Jésus ressuscité salue ses disciples lorsqu'il les retrouve au soir de Pâques. Puisse cette paix envahir nos coeurs, quels que soient les soubresauts et les questionnements de ces jours d'élections !
P-S : Avec un très grand merci pour vos nombreux témoignages et mails d'amitié, suite aux célébrations pascales !
dimanche 15 avril 2012
Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.417 : Voter à la lumière de l'Evangile
Publié par
Olivier Gaignet
à
07:52
Cliquer ici pour lire l'article et les commentaires
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire