C'est incroyable, le nombre de gens qui ont déclaré la mort de Dieu ! Depuis Pilate et Néron, jusqu'à Hitler et Staline, en passant par Hegel ou autres philosophes "éclairés" ! Ainsi l'insensé de Nietzsche qui annonce, dans "Le Gai Savoir" : "Dieu est mort ! Dieu est mort ! Et c'est nous qui l'avons tué !" Le problème, c'est que tous ces gens sont eux-mêmes morts depuis longtemps, tandis que Dieu, lui, est toujours là.
Il est vrai, cependant, que l'on peut repérer dans l'histoire, ainsi que l'explique le philosophe André Glucksmann, trois façons de tuer Dieu, que je résume à ma manière :
- la première, c'est de le clouer sur une croix, comme on l'a fait avec Jésus. Et l'on continue d'ailleurs de le tuer quand on cloue des personnes au pilori, ainsi que lorsque l'on cloue des familles ou des populations dans la misère.
- une seconde façon de tuer Dieu, c'est de l'éliminer de notre façon de penser, pour vouloir orgueilleusement tout expliquer sans lui ; que ce soit la création du monde, l'origine de l'amour ou l'infini de l'esprit humain.
- quant à la troisième mort de Dieu, ce sont toutes les tragédies qui ensanglantent la terre. Et, pour nous en tenir seulement aux cent dernières années, rappelons-nous l'horreur de Verdun, la Shoah, le Cambodge, le Rwanda, et, plus près de nous, les assassinats de Toulouse et Montauban.
Chaque fois, l'objectif a consisté à tuer Dieu, du moins dans sa descendance, à commencer par son Fils, en tuant ses enfants.
Malgré tout, jamais la mort, si tragique soit-elle, n'aura le dernier mot ! Au contraire, pour les centaines de millions de baptisés convaincus, minoritaires peut-être, mais bien présents sur toute la surface de la terre, l'objectif consiste, plus que jamais, à faire exister Dieu, à le faire rayonner au sein de notre humanité. Lors de la Veillée pascale hier soir, dans l'église Notre-Dame de Fontenay-le-Comte comme dans une multitude d'églises à travers la planète, d'innombrables chrétiens, en levant très haut leur petit cierge dans l'obscurité de la nuit, ont affirmé leur foi dans le Dieu vivant.
Oh ! Tranquilisez-vous : ils n'ont pas eu de révélations particulières ! Le Ressuscité ne leur est pas apparu ! Par contre, eux l'ont rencontré ! Au plus profond de leur être, ils ont fait l'expérience intime de sa présence, de la même façon que l'on peut vivre l'expérience d'un amour infini.
Mais là, cela ne s'explique pas, cela ne se prouve pas : peut-on expliquer mathématiquement, rationnellement, un immense amour ? C'est peut-être alors seulement la poésie, ou la musique, qui peuvent le mieux exprimer ce que l'on ressent ! Demandez à Haendel ! Ou à Paul Claudel, qui décrivait ainsi la Résurrection du Christ, comme "le monde soudain rempli par un grand coup de foudre doré" !
Puisse cette immense lumière atteindre chacun de nous au plus profond de son être, et illuminer peu à peu les consciences et les coeurs des hommes et des femmes du monde entier !
Joyeuses Pâques à toutes et tous, et encore merci à tous ceux et celles qui ont contribué, d'une façon ou d'une autre, humblement, à la beauté des cérémonies de la Semaine sainte sur toutes nos paroisses !
P-S : prochain billet, dimanche ou lundi en huit. Et merci mille fois de votre confiance et de votre fidélité !
dimanche 8 avril 2012
Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.416 : Dieu est-il mort ?
Publié par
Olivier Gaignet
à
07:28
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