Lundi, à la Roche-sur-Yon, nous devons nous retrouver pour une journée de réco, au monastère de la Visitation, une équipe de 5 prêtres faisant partie des Fraternités du Père de Foucauld. L'un d'entre nous, Paul, chargé de préparer la rencontre, nous a invités à rechercher les personnes et les évènements profanes et religieux qui ont marqué notre vie, "au point d'avoir influencé durablement notre façon de vivre". Il m'a semblé que ce type de questionnement pouvait s'adresser à chacun d'entre nous. Aussi, j'essaye d'y répondre très (trop) brièvement à travers ce billet, afin d'ouvrir la route à cette recherche au besoin.
- de tous les professeurs que j'ai pu connaître, c'est le Père Girard qui, en classe de 1ère au séminaire des Herbiers, m'a le plus aidé à entrer paisiblement dans le chemin de l'adolescence, en m'ouvrant à la culture, en me donnant le sens du travail bien fait, en me permettant d'avoir confiance en moi, en valorisant ce que je pouvais faire de bien. Cela m'a aidé à me construire jusqu'à aujourd'hui.
- 5 ans aumônier diocésain de la JOC (Jeunesse Ouvrière Catholique), j'ai oeuvré en équipe avec une dizaine de responsables d'un dynamisme et d'une foi extraordinaires. Ensemble, nous avons fait des merveilles, organisé des rassemblements assez réussis, permis à de nombreux jeunes des milieux populaires, souvent oubliés dans l'Eglise d'aujourd'hui, de rester fidèles à l'Evangile.
- la personne qui m'a le plus marqué durant mes 9 années d'apostolat au Mali, c'est un jeune musulman, Zacharya. Electricien de métier, leader incomparable, je l'ai vu inviter de nombreux jeunes à se regrouper et fonder je ne sais combien d'équipes de JOC (Jeunesse Ouvrière Croyante). Zacharya, l'électricien, fut pour moi une lumière dans ce pays !
- en tant que curé des Sables d'Olonne, j'ai vu un jour surgir dans ma vie Odette Roux, militante communiste qui fut, au sortir de la 2° guerre, la 1ère femme maire des Sables d'Olonne. Nous avons vécu des choses très fortes ensemble, comme le fait d'avoir été nommés, par les associations sablaises oeuvrant pour accompagner les migrants, parrain et marraine d'une famille d'Angolais que nous avons sauvée de l'expulsion.
- j'ai été très marqué par le fait d'avoir travaillé comme agent des services hospitaliers (homme à tout faire) dans l'hôpital de Grenoble avant d'être prêtre. C'est là que j'ai découvert les réalités humaines, économiques, syndicales, interreligieuses, etc... J'en reste marqué encore à présent !
- 9 années au Mali : impossible, au retour en France, de ne pas se poser de multiples questions, sur la triste histoire coloniale, le rejet des Africains, l'égoïsme des pays riches, la tristesse des liturgies en France, la vitalité de l'Eglise dans les autres continents, la richesse ignorée des autres religions,...
- 68 Cafés-Théo aux Sables d'Olonne, dans plus de 40 cafés différents, 17 à Fontenay-le-Comte, 6 à Mortagne-sur-Sèvre, rassemblant chaque fois des dizaines de personnes, dont de nombreux non habitués des églises. Est-ce que dans nos paroisses, on se donne suffisamment les moyens d'aller aux périphéries, comme nous y invite le pape François ? Mais est-il écouté ?
Puissions-nous prendre le temps de remercier ces personnes qui ont illuminé notre vie ! Et rendre grâce à Dieu pour les riches moments que nous avons vécu !
3 commentaires:
Bonjour Olivier,
Je me reconnais parmi les responsables de la JOC. que tu cites aujourd'hui. Les temps de rassemblements (y compris leur préparation) que tu évoques restent également gravés dans ma mémoire. Je pense aussi à des actions avec des apprentis. Et vous les aumôniers (comme on vous appelait) qui vous démeniez pour éclairer tout cela à la lumière de l'Evangile.
Cette période a été déterminante dans ma "construction" personnelle soucieuse de sens au travail collectif.
Ton message me donne l'occasion de te remercier pour ces moments forts.
Un fidèle de ton blog depuis déjà bien des années. Prends soin de toi.
Encore MERCI. Bernard CHENU " T'chu qu'o lé bé vrai "
Merci Bernard,
C'est grâce à des jeunes comme toi si j'ai cru dans la jeunesse du monde populaire, qui représentait pour moi l'Eglise dans ce qu'elle a de plus beau, de plus dynamique, de plus enthousiasmant. Surtout pour le jeune prêtre que j'étais.
C'est grâce à cette richesse humaine que j'ai trouvé la force d'aller au-delà des frontières, au Mali, fort de l'expérience que j'avais acquise auprès de vous !
Merci de ton témoignage, qui me touche profondément ,!
Amitiés à Colette !
Olivier
Merci beaucoup Olivier de ces mots sur maman.
Que dirait-elle si elle était là aujourd'hui ?
Cette paix dans le monde pour laquelle elle a tant donné, et qui s'éloigne chaque jour davantage.
Que pouvons nous faire sinon nous indigner et continuer de croire en l'humain.
Avec toute mon amitié.
Line Roux
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