Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



dimanche 29 octobre 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2874 : "Béni sois-tu, Seigneur, pour notre soeur la Mort !"

 Un peu déroutant, le titre de ce billet, qui n'annonce rien de très rigolo ! Mais, à l'approche de la Toussaint...

Cette semaine, un couple d'amis, qui va bientôt se rendre à l'étranger pour environ 6 mois, est passé me saluer avant son départ. J'étais heureux de leur visite, jusqu'au moment où tous les deux, avec beaucoup de gentillesse il est vrai, m'ont dit et répété : "On espère bien te retrouver au retour !"

Il y avait une certaine inquiétude dans leur propos... Cela m'a rappelé que ma vie ne tient toujours qu'à un fil, avec, entre autres problèmes, ce maudit cailllot de 3 cms et demi, bien installé dans mon coeur, et que l'on n'arrive pas à résorber.  Et je n'ai pas oublié qu'en décembre et janvier, j'ai failli de peu mettre un pied dans la faucheuse.  Je repense à ces deux médecins qui, un jour, sont venus s'asseoir sur mon lit pour me dire, en gros, que ma situation étajt quasi désespérée ; sous entendu, qu'il fallait que je me prépare à toute éventualité.

Qu'est-ce que j'ai fait alors ?  D'abord, je me suis dit qu'il fallait que je me batte pour continuer à vivre ; "Je mets devant toi la vie et la mort, tu choisiras la vie."  (Deutéronome 30/15) ; mais de cela, je n'avais guère la force. Heureusement, un excellent suivi, et et un traitement médicamenteux de grande qualité m'ont permis peu à peu de m'en sortir, mieux qu'on aurait pu le croire.  Que de fois alors, j'ai remercié le Dieu sauveur, ceux et celles qui m'ont soigné, et les nombreuses personnes, connues ou inconnues, qui m'ont porté dans leur prière.

Et dès le départ, je me suis remis dans les mains de Dieu.  Pendant plusieurs semaines, je n'arrivais pas à dormir avant souvent 4h du matin, malgré les comprimés. Je me répétais alors tel ou tel psaume, le psaume 23 (22) par exemple : "Si je traverse le ravin de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi.  Ton bâton, ta houlette me rassurent."

Les jours difficiles, j'avais l'impression de me trouver à Gethsémani, avec Jésus qui lui-même a eu peur de la mort ; il a même sué du sang ; il a supplié ses disciples de l'accompagner dans son combat.

Je pensais souvent aussi à ce superbe "Cantique des créatures" dans lequel St François d'Assise ose intégrer la Mort dans la litanie de sa louange : "Loué sois-tu, mon Seigneur, pour notre soeur la Mort (...) Heureux ceux qu'elle surprendra faisant ta volonté, car la seconde mort ne pourra leur nuire."   A vrai dire, je n'arrivais pas trop à considérer la mort comme une de mes soeurs ; mais pourtant, cela m'aidait à intégrer peu à peu la perspective de la mort dans le fil de ma vie.  Et en moi-même, je me disais : ce n'est quand même pas la mort qui va avoir le dernier mot sur mon destin !

Je me disais également : mais au fond, si je dois mourir, si je ne vais pas m'en sortir, c'est peut-être un gain ?  C'est ce que m'évoquait cette réflexion si éclairante de Ste Thérèse de Lisieux nous disant : Je ne meurs pas, j'entre dans la Vie !"

Je remâchais aussi cette réflexion de Sr Emmanuelle, que j'ai si souvent citée en homélie :  "Mourir, ce n'est pas triste !  Mourir, pour un chrétien, devrait être le plus beau jour de la vie.  Lorsque l'on meurt, on tombe, comme un enfant, dans les bras de son Père !"

Mais alors, quel sens donner à la mort de ces Juifs civils innocents le 7 octobre dernier aux portes de Gaza ?  Et toutes ces victimes civiles palestiniennes à présent ?  Quand la mort s'impose ainsi, ce n'est plus notre soeur évidemment ?  "On s'en signe, disait Montaigne, comme du nom du diable !"

Voilà pourquoi je termine ce billet avec une réflexion de Marcelline Loridan-Ivens, juive, compagne de déportation de Simone Veil, décédée en 2018 ; un mot que j'aurais aimé placer comme titre de ce billet, ce que je n'ai pas osé faire, mot qu'elle se répétait sans cesse lors de sa déportation : "MERDE à la mort !"

3 commentaires:


Marie-France Dauce a dit…

Olivier, tu dis en introduction que ce sujet n'est pas très rigolo !!! Je suis bien d'accord, et pourtant tu m'as bien fait rire !!!

Comme toi, comme les gens de notre âge, ces idées sur la mort, sur ma mort, me viennent à l'esprit bien sûr...je crois que nous ne devons pas craindre d'en parler, je le fais si possible avec un peu d'humour ! Mais de temps en temps, quand ça ne va pas très bien, c'est un peu la panique !!!

Merci de nous livrer tes pensées dans ces moments de peur, cela peut aider chacun de nous.

En attendant, je rejoins la réflexion très pertinente de Marcelline Loridan-Ivens !

Denise a dit…

Le sujet de la mort s'identifie, chaque année, avec la fête de tous les saints. Un thème toujours difficile à aborder qui paraît pourtant essentiel puisque que personne ne peut passer au travers de la mort.

La lecture de ce billet montre bien que la foi ne nous préserve pas de l'angoisse ou du combat face à la mort. Cependant ceux qui croient ont la chance de pouvoir se référer au Christ, de s'imprégner de tels passages bibliques ou de réflexions de saints.

Je pense que Dieu, qui de notre vivant, nous entoure, nous accueillera dans la mort.

lecteur a dit…

La mort, j'y pense souvent.
Je mesure la chance d'être chrétien.
Merci de l'aide apportée par vos échanges.