Très déçue, cette jeune dame passant au presbytère, accompagnée d'un enfant, dans l'après-midi du mercredi 24 décembre, pour demander les heures et lieux des messes de la nuit de Noël sur la paroisse, quand je lui apprends que la messe, à Mortagne, ne sera pas célébrée à l'église, mais à la salle polyvalente de la commune de Mortagne !
"Une salle polyvalente ? Pour une messe de Noël ? Mais, pour une fête comme Noël, pourquoi pas à l'église ?"
J'essayai de lui expliquer que l'assistance serait si nombreuse que jamais la foule ne tiendrait dans notre église : celle-ci ne pouvant guère accueillir plus de 500 personnes ! 600, 700 peut-être, mais dont 200 debout dans les allées : inconcevable !
Le soir du 24, à l'accueil à l'entrée de cette salle, je revois encore la stupeur de certains, non habitués des fêtes de Noël dans cette grande salle, en découvrant le nombre de personnes présentes : impressionnant en effet, et en nombre de plus en plus grand chaque année ; 750 personnes en 2011, peut-être 900 cette année ! Comme l'an passé, on a encore dû sortir pas mal de chaises au dernier moment.
Accueil magique d'abord, dans la douceur des chants de Noël interprétés par la chorale, soutenue par notre organiste. En n'oubliant pas les dizaine de gros bras qui ont passé la matinée à préparer cette salle, à la décorer, à y installer une crèche en ombres chinoises, etc...
Puis, la veillée commence, tandis que la salle est plongée dans l'obscurité. C'est alors qu'avec une quarantaine d'interprètes, de tous âges, se déroule un jeu scénique, dans la salle comme sur la scène, dont je vous donne le texte ci-après.
Les faits cités proviennent des 60 réponses remontées de l'enquête lancée sur Mortagne, pendant l'Avent, sur la façon dont nous repérons chez nous la Lumière de Noël.
Tous, pendant cette veillée et la messe qui a suivi, nous avons senti que Jésus était bien là, en train de naître, d'arriver parmi nous, en nous ; et cela, comme jadis à Bethléem, non pas dans une synagogue ou un Temple, ni même dans une église, mais bien hors des murs "sacrés", dans un lieu public, un lieu symbolisant le coeur même de notre société et ses périphéries, si chères au pape François !
VEILLEE
QUI A PRECEDE LA MESSE
DE LA NUIT
DE NOEL 2014 A LA SALLE
POLYVALENTE DE MORTAGNE
(sur le thème de la
LUMIERE : Noël, fête de la Lumière !)
Banderole au-dessus de la scène : « Ce
qui fait l’homme, c’est la lumière »
(Victor Hugo)
On éteint l’éclairage
L’orgue joue un air
« sombre », un peu obscur, 30 sec.
1° temps : Une étoile
dans la nuit
Germaine : « Depuis longtemps
déjà, la nuit était tombée. Une
Une nuit lourde, pesante, douloureuse et sans fin.
L’obscurité recouvrait le monde.
Souffrance, douleur, égoïsme, deuil et misère étaient le pain quotidien
de l’humanité.
Et pourtant, cette nuit-là, malgré les obstacles et les embûches, des
enfants, des femmes, des hommes, en recherche de lumière, continuaient
d’avancer… »
Sœur Jeanne Marie :
« Tout au long de cette veillée, les faits qui vont être cités ont
été pris sur les tracts-enquête verts qui avaient été proposés à tous, et qui
ont été remplis par des enfants du caté, des confirmands et des
paroissiens ; merci à eux !
Ces faits ont été envoyés de façon anonyme : les lecteurs ne sont
pas les auteurs des textes.
Nous ne citerons pas tous les faits ce soir, faute de place ; mais
tous les faits reçus ont été rassemblés dans un livret qui sera distribué à la
fin de cette célébration. »
Illustration à l’orgue, tonalité
toujours sombre, 15 sec.
Alors, un groupe, diversifié en âge, se met en marche, à
partir du fond, sur le côté gauche (groupe composé de tous les intervenants et
des personnes qui les accompagnent.
Assez vite, ils butent dans des
obstacles, qui auront été placés à l’avance sur leur chemin (chaises, etc…), en
faisant du bruit ; ils butent aussi les uns dans les autres. ( 2 micros)
Elisabeth s’écrie : « On voit rien
là-dedans ! » « On ne sait même pas où on va ! Est-ce qu’il y a quelqu’un qui connaît la
route ? »
Aline poursuit : « Tu parles ! Est-ce qu’on ne ferait pas mieux
d’arrêter ? On est fatigués de marcher ! »
Alice pleurniche : « Maman, j’aime pas marcher dans l’noir ; j’ai tapé dans quéqu’ chose, je m’ suis fais mal au
genou… »
Marie de rétorquer :
« Mais aussi, t’as qu’à faire
attention ! Va moins
vite ! »
Le groupe s’arrête, à mi-chemin,
pour écouter Madeleine : « C’est comme moi ! Dans ma vie, je suis dans le noir ;
quand je vois autour de moi tout ce qui engendre des petits et des grands
conflits : colporter des ragots, salir les autres, alimenter la mésentente
en famille, en groupe, en Eglise… Je crois que nos manques d’amour sont
responsables de la nuit qui parfois nous entoure. »
Simon
ajoute : « moi, j’aime pas quand
je vois les parents qui se
disputent ! »
Corinne : « beaucoup de gens sont en difficulté,
en précarité, chez nous. Et pour les
chrétiens, les musulmans, les Yazédis qui sont chassés de chez eux, en Irak et
en Syrie, tout près de la Terre Sainte, c’est bien le noir complet ! »
Pendant la phrase précédente, une
étoile lumineuse, portée par Alexis sort de derrière le bar et rattrape le
groupe.
Près de cette personne qui porte l’étoile et
en son nom, Marie-Paule dit : « Voici ce qu’a dit une jeune femme, qui venait au Secours
catholique seulement, mais qui, depuis, est devenue bénévole : « Moi aussi, j’étais dans la nuit, mais
on m’a aidée à m’en sortir. Avec le Secours Catholique, j’ai aimé
participer à la réflexion et à la mise en place de l’Epicerie solidaire et du
changement de locaux, à Mortagne. Avec toute l’équipe, j’ai vécu un été très
riche, pendant le déménagement et l’aménagement des lieux. Pour moi, c’était
important qu’ils soient accueillants et respectueux de ceux qui allaient les
fréquenter. Et à présent, j’y vois plus clair. Si vous voulez, on va faire route
ensemble ; vous allez voir ; je crois que je connais le chemin ! »
Et le groupe se remet à avancer,
derrière l’étoile brandie bien haut.
Chant : « Peuples qui
marchez » avec le 3° couplet chanté par la chorale
2° temps : Un feu dans
la pénombre
Germaine :
« Une étoile dans la nuit…
Mais qu’est-ce qu’une petite étoile, dans un grand ciel tout
noir ?
Avez-vous vu une étoile éclairer suffisamment le chemin des humains
quand il fait nuit ?
Et pourtant ! Et si cette étoile, petite, vacillante, était un
indice, un présage, capable de faire signe, de conduire les humains vers une
plus grande lumière ? »
Ponctuation à l’orgue (10 à 15 sec.)
Guidé par l’étoile lumineuse, le
groupe arrive à la hauteur des 1ères rangées.
Sur la scène, des confirmands représentant les bergers, allument le feu installé par Gaby
(branchent la prise) et s’installent autour de ce « feu » :
(toute cette installation sur fond d’orgue doux, le temps qu’ils se
mettent en place)
Quand le « feu » est
allumé et les bergers assis, quelqu’un du groupe guidé par l’étoile, Elisabeth, restée en bas, s’écrie : « Tiens,
là-bas, il y a de la lumière ; on dirait un feu. »
Marie-Thé : « Ce sont des bergers, qui gardent leur
troupeau. »
Quelques membres du groupe montent et s’installent avec les bergers, autour du feu. Les autres restent en bas.
Sur la scène, petit
dialogue :
Un jeune : « Mon grand-père m’a raconté que chez
nous, autrefois, c’était comme ça : il y avait un feu dans la cheminée, et
autour du feu, on échangeait tranquillement. On chantait, on
mangeait des rôties de mogettes… »
Un jeune : « nous, on fait des feux de camps, avec
les scouts. »
Un jeune : « Aujourd’hui aussi, dans nos familles,
dans nos foyers, il y a le feu de l’amour qui réchauffe les familles, le feu
qui rassemble, le feu de la joie qui illumine nos familles, nos maisons. »
Un jeune : « On en a parlé entre confirmands : quand tout un chacun fait
des efforts pour accepter les différences de l’autre, en vue de vivre des vrais
temps de
fraternité ! »
Alors, Quelques accords de djembé pour ponctuer.
Un jeune
: « Entre jeunes, on s’est dit : ce qui est bien, c’est les
amis, les moments en famille, les rencontres d’aumônerie ou de
confirmation ; pouvoir faire plaisir aux autres. » (djembé bref)
Un jeune
: « Moi, je vois des signes de lumière dans le bonheur de mes amis
et de ma famille, avec de bonnes nouvelles. » (djembé bref)
Chant : « Nouvelle,
nouvelle, bergers levez-vous », avec les couplets 3 et 9 chantés par la
chorale.
3° temps : L’éclat des
Anges
Germaine :
« Malgré les douleurs et les duretés de l’existence, dans nos
familles, autour de nous, il y a de beaux moments de joie et de lumière.
Mais pourquoi la joie, finalement, est-elle plus forte que la
tristesse, et la lumière plus forte que l’obscurité ?
Peut-être y a-t-il une autre lumière qui permet tout cela ?
Une lumière plus grande ?
Qui vient de plus loin ? »
Ponctuation à l’orgue (10 à 15 sec., chaque fois un peu plus
joyeux !)
Pendant cette ponctuation, Alexis
dépose l'étoile lumineuse près de la crèche
Puis, tout à coup, la lumière se fait plus éclatante ;
tandis que plusieurs « anges », bien éclairés, habillés de blanc,
apparaissent sur la scène.
Chant : « Les Anges
dans nos campagnes », refrain seulement
L’un des Anges dit aux
bergers et au groupe assis : « Bonsoir,
chers amis ! Nous venons vous annoncer une bonne nouvelle : un enfant
vient de naître, et c’est un enfant de lumière. Votre feu, il vous éclaire un
peu, et cette étoile aussi ; mais lui, cet enfant, c’est lui, la vraie
lumière, qui pourra éclairer vos vies ; c’est la lumière de Dieu qui nous aime ! »
Dialogue entre ceux qui sont assis :
Un jeune
« Qui c’est,
ceux-là ? Et qu’est-ce qu’ils
viennent nous raconter ? » Corinne
: « Ah ! Mais ce sont des Anges…Vous y croyez, vous,
aux Anges ? »
Un jeune
« Mais
ceux-là, d’où sortent-ils ? »
Un berger jeune rétorque
alors : « Tu n’as rien
compris ! Ces Anges, c’est comme des messagers du ciel. Et puisqu’ils
viennent du ciel, cela veut dire que la joie du ciel rejoint la joie de la
terre. »
Un jeune ajoute : « Moi, les Anges, j’y crois ! J’en vois plein autour de moi ! Et je
suis sûr que je ne suis pas le seul ! »
Plusieurs faits sont alors
exprimés, du cœur de l’assemblée, de différents endroits :
M-Andrée : « C’est
la nuit noire pour cette maman, dont le fils souffre d’une maladie mentale sans
espoir de guérison. Cependant, cette maman, malgré son désespoir, dans la
discrétion, reste pourtant très attentive aussi aux souffrances dans d’autres
familles. »
Annie : « Régulièrement, nous allons rendre visite à
notre cousine qui est dans une maison médicalisée. Elle ne peut ni parler, ni bouger avec son
corps. Simplement, elle entend et voit. Quand nous rentrons dans sa chambre,
nous voyons une lueur de joie dans ses yeux. Pour nous, cela est un signe de
lumière. Et nous la portons par notre prière. »
Anaïs : "Je fus baptisée il y a maintenant onze ans, avec l'abbé Pascal Fouchet. Après cela, la foi était en retrait dans ma vie jusqu'à aujourd'hui. En septembre dernier, j'ai fait ma rentrée à l'université de N., où je fus logée dans un foyer catholique de l'Assomption, géré par un couple et une soeur. Ce foyer appartient à l'association du Chemin Neuf. Nous étions 18 étudiants partageant des moments conviviaux, avec une entraide autant dans les études que dans la vie quotidienne. Des veillées étaient organisées sur un thème précis accompagné de temps de prière. Ces temps ont permis d'approfondir notre foi. Croyants ou pas croyants, nous avons tous marché à notre rythme sur le chemin de Dieu. Et pour moi, une lumière est venue éclairer ma foi qui, aujourd'hui, n'est plus inconnue."
J-Marie : "Nous allons écouter maintenant le témoignage
de Sœur Christine, une jeune sœur de la Sagesse qui a prononcé ses vœux cette
année et qui vient de partir pour Haïti. Les confirmands l’ont rencontrée et
elle nous a donné son témoignage lors de la Soirée Missionnaire."
Yann : « Qu’elle me semble loin la Vendée que j’ai quitté il y a un peu
plus d’un mois… N’étant jamais allée à Haïti, c’est le cœur grand ouvert que
j’accueille chaque jour ce qui m’est donné à vivre. Dès mon arrivée, j’ai été
frappé par la ferveur des Haïtiens qui affichent clairement leur foi… Tout es
nouveau pour moi. Mais j’ai vite compris que je ne pourrai avancer sans deux
mots essentiels :patience et adaptation !...
Ici pas d’arbres de Noël ou de lumières qui scintillent dans la devanture
des magasins, pas non plus de supermarchés où regorgent des milliers de jouets.
En revanche, Noël gardera son sens premier : la venue de l’Emmanuel, le
plus beau des cadeaux que nous puissions recevoir !"
Anaïs
Reprise du refrain de
« Les Anges dans nos campagnes »
4° temps : Des cadeaux
de Lumière
Germaine :
« Bon, maintenant, c’est pas tout ça !
A présent, il faut aller voir cet enfant qui vient de naître !
Mais au fait, on ne doit peut-être pas se présenter les mains vides.
Et si on pouvait lui faire cadeau de quelque chose de beau, de
lumineux ?
Ca lui ferait sûrement plaisir ! »
Ponctuation à l’orgue (joyeux, 10 à 15 sec.)
De l’autre côté qu’au début, du
côté droit, des personnes avancent, lentement.
Le groupe est formé de jeunes, adultes et enfants, dont Eve,
Zoé et Juliette, Coralie, Alice et Simon, Lounys,etc... …
L’orgue joue pendant leur brève
avancée.
Ils sont éclairés dans leur
marche
Ils s’arrêtent en arrivant aux 1°
rangs, pour dialoguer entre eux :
des enfants prennent la parole
Un adulte du groupe, Madeleine, demande à un enfant : « Qu’est-ce que tu apportes,
toi ? »
Lounys : « Oh, moi, j’apporte l’or de la joie et
de la paix dans les familles. Par
exemple, quand mon petit frère me
pardonne, cela me fait très plaisir ! »
Madeleine à un autre enfant : « Et toi, qu’est-ce que tu as ? »
Eve :
« Moi, j’apporte ce qu’on vit au
caté ; On voit des signes de lumière dans notre groupe de caté. »
Simon : « Moi,
j’apporte l’or de la fraternité. Par exemple, aujourd’hui, quand mon copain m’a
proposé d’aller voir Nantes-Bordeaux, ou quand ma petite sœur est née, c’est
que du bonheur ! »
Ce groupe repart vers le fond,
pour participer à la procession accompagnant ensuite l’arrivée de
l’Enfant-Jésus…
Tandis que les bergers et les
Anges descendent alors de la scène, et se dirigent vers le fond de la salle,
afin de participer à la procession qui accompagnera l’arrivée de l’Enfant-Jésus
au 5° temps. Il ne reste plus personne sur la scène.
Après les interventions qui
précèdent, et pendant ce double déplacement, orgue doux, le temps que les
bergers et les Anges se rendent dans le fond.
Alors, Germaine :
« Oh ! Que cette nuit
est belle !
Nuit qui voit les humains offrir le meilleur d’eux-mêmes et de leur vie !
Ils apportent ce qu’ils ont de plus précieux, comme l’or donné par les
rois mages à Jésus. »
Chant : « Douce Nuit » (couplets 1 et 2)
Ponctuation joyeuse à
l’orgue (15 sec.)
5° temps : La LUMIERE de
Jésus
Germaine :
« Mais, cet enfant de lumière, si on l’appelait, tous ensemble,
peut-être qu’il nous entendrait ?
Peut-être qu’il nous répondrait ?
Mais pourquoi dire « peut-être » ?
Parce que c’est une certitude qu’il viendra !
Appelons-le, par notre chant. »
La chorale lance le chant
« Venez Divin Messie »
Pendant ce chant, arrivée de
Jésus, la vraie Lumière, du fond, par l’allée centrale, toujours dans la
pénombre.
En tête : l’Enfant-Jésus,
porté par une maman, Marie, accompagnée de son mari et de ses deux enfants ; ils
représentent Marie et Joseph.
Juste derrière, la Lumière de
Bethléem, apportée par 4 scouts.
Puis, le prêtre et le diacre.
Suivis d’une trentaine de
personnes (le même groupe qu’au 1° temps, plus ceux du 4° temps, ainsi que les
bergers et les Anges), adultes, jeunes et enfants, portant à bout de bras de
petites lumières électriques qui brillent dans l’obscurité.
Aussitôt arrivés devant, Marie et
Joseph montent sur la scène, ainsi que le prêtre, le diacre et les
scouts apportant le Lumière de Bethléem.
Le groupe portant les lumignons
se place devant, près de la scène.
On arrête alors le chant.
Le prêtre accueille
l’Enfant-Jésus.
Le couple se place sur la droite
de la scène en regardant l’assemblée.
Le prêtre présente l’Enfant-Jésus
à l’assemblée.
Acclamations, lancées par le
groupe et la chorale, qui démarrent les applaudissements (orgue, djembé éclatants)
Tandis que le groupe lève bien
haut les lumignons au même moment.
Le prêtre dépose l’Enfant-Jésus
dans la crèche, qui s’illumine
Puis, il invite les scouts à
déposer leur Lumière de Bethléem, démarche expliquée par l'un d'eux, Yann
On éclaire totalement alors la
salle.
A l’initiative du Diacre, Michel,
annonce d’un temps bref de fête et de convivialité, sur place : on se
congratule, on se dit notre bonheur d’être ensemble...
Et l'on entre alors dans la messe de Noël, avec le chant : "Il est né, le Divin Enfant".
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire