Alors là, Jésus, tu y vas un peu fort ! Moi, avec tout le mal qu'un tel m'a fait (et c'était ma femme, mon fils, mon frère, tel voisin...), jamais je ne pourrai lui pardonner ! En tout cas, je ne peux plus l'aimer.
Et pourtant, et si c'était possible ? Je vais vous partager trois exemples, très différents.
Vous vous souvenez de ce qu'a fait jadis le général Bonchamps ? C'était le 17 octobre 1793, lors de la bataille de Cholet, où furent vaincus les Vendéens. Leur général, Bonchamps, fut blessé très grièvement. Il fut alors transporté à St Florent le Vieil où, dans l'église, 5000 soldats républicains étaient retenus prisonniers. La tentation était grande de se venger de la défaite sur ces ennemis sans défense. Mais Bonchamps, bien qu'il se sache mortellement atteint (il mourut le lendemain), demanda à ses officiers de libérer les prisonniers. On devine leur stupeur... Mais Bonchamps fut entendu ; et ce témoignage d'amour des ennemis s'avéra contagieux puisque les soldats vendéens, oubliant leur haine, s'écrièrent en masse : "Grâce, grâce, Bonchamps l'ordonne." Et les prisonniers furent sauvés.
On entend parfois dire que c'est au commandement de l'amour des ennemis que l'on pouvait distinguer le christianisme des autres religions. Quelle erreur ! Comme si la force d'aimer du Seigneur n'avait été accordée qu'aux chrétiens ! Vous avez entendu parler de cette jeune femme juive, Etty Hillesum, assassinée à Auchwitz à l'âge de 29 ans. Nourrie de la Bible, sans avoir découvert ni connu Jésus ou son évangile, voici ce qu'elle a écrit alors qu'elle était victime de la barbarie nazie : "La haine farouche que nous avons des Allemands verse un poison dans nos coeurs ; mais la haine, c'est une maladie de l'âme. N'y aurait-il plus qu'un seul Allemand respectable, cela nous enlèverait le droit de déverser de la haine sur le peuple allemand tout entier." Voici un beau fruit de la foi au sein de la religion juive !
Samedi il y a 8 jours, Mgr Rault, ancien évêque du Sahara, lors de la journée diocésaine sur l'Islam à la Roche s/Yon, nous a partagé le fait suivant : lorsqu'il est arrivé comme prêtre, vers les années 68, dans un village, en Algérie, une maman algérienne lui fit savoir que son époux avait été tué par des soldats français 8 ans auparavant. Elle l'invita cependant à venir partager un couscous. Le jeune Père blanc était un peu inquiet, se demandant s'il n'y avait pas derrière cela des arrières-pensées ; surtout lorsque, arrivant chez cette dame, il la vit entourée de 5 ou 6 grands gaillards à la mine sombre. Cette femme lui dit alors : "Voici mes fils. Je crois que tu arrives chez nous avec des idées de paix. Mes enfants et moi, nous n'oublions pas que le papa a été tué par des gens de chez toi, mais nous ne pouvons pas passer toute notre vie dans la haine. Voilà pourquoi nous t'avons invité à partager ce repas. Dieu, dans notre religion, nous demande de pardonner."
L'on pourrait d'ailleurs citer de nombreux versets du Coran, trop peu connus, allant dans ce sens ; par exemple : "Quand une tentation du démon t'incite à la haine ou au mal, cherche la protection de Dieu, ordonne le bien et pratique le pardon." (sourate 7, verset 200)
"Aimez vos ennemis, afin d'être vraiment [que vous soyez chrétiens, musulmans ou athées, etc.] les fils de votre Père qui est aux cieux." (Matthieu 5/44)
samedi 22 février 2020
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2296 : "Aimez vos ennemis !" (Jésus, en Matthieu 5/44)
Publié par
Olivier Gaignet
à
11:15
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