J'entendais cette semaine une paroissienne me citer ce cri de son fils, atteint d'une très grave maladie : "Maman, où est Dieu ? Maman, où est Dieu ?" Ce fils très cher, si jeune encore, pour lequel la médecine ne pouvait plus rien... La nuit de la souffrance n'était-elle pas en train d'effacer la lumière, dans le coeur de cet enfant ?
Pas totalement cependant ! Sa maman était là, attentionnée, priante... Oh ! Elle ne lui a pas fait un sermon sur Dieu. La Vierge Marie non plus n'a pas fait de discours au pied de la croix. Mais, dans les deux cas, quelle qualité de présence ! Et quelle lumière intérieure pourtant !
Et c'est une autre paroissienne, qui participait à notre échange mardi dernier, qui a cité alors cette réflexion de Paul Claudel disant : "Dieu n'est pas venu supprimer la souffrance ; il n'est même pas venu pour l'expliquer ; il est venu pour la remplir de sa présence."
"La nuit sera lumière." Tel est le thème de la journée mondiale des malades que nous célébrons ce week-end. Mais ceci n'a rien d'une évidence pour nous, et encore moins pour les personnes malades ou en souffrance. Alors, tout est-il perdu ? L'obscurité aura-t-elle le dernier mot ?
La semaine passée, je suis allé visiter un jeune parent éloigné, 39 ans, 2 enfants, atteint d'une grave leucémie. Il vient de passer 2 mois en chambre stérile à Nantes, mais cela n'a permis aucune amélioration de son état. Et pourtant, je l'ai trouvé serein, "apaisé", si l'on peut dire. Au cours de notre échange, il m'a montré une image de Ste Thérèse de Lisieux que lui a donné sa grand-mère. Ce jeune homme n'était pas pratiquant, mais on dirait que cette image, qu'il considère quasiment comme une relique, lui a donné une force incroyable.
Je me suis demandé en moi-même : "Se doute-t-il de ce qui l'attend ?" Sans doute ! Il n'est pas naïf... Je lui ai dit alors : "Eh ben, t'as un sacré moral !" Et il m'a répondu : "J'ai dit à ma femme, à maman et à tous : "si vous avez le moral, j'aurai le moral !" Une autre façon de dire : "Ta nuit deviendra lumière."
Souvent, les malades nous impressionnent par leur courage. Et si toutefois ce n'est pas le cas, nous savons ce qu'il nous reste à faire : être encore plus proches d'eux, leur caresser la main, le visage, les aimer, les remettre avec foi dans la main du Père...
Où est Dieu ? Il souffre, il vit, il espère, il grandit en eux !
samedi 8 février 2020
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2292 : "Maman, où est Dieu ?"
Publié par
Olivier Gaignet
à
17:18
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