Dimanche dernier, en l'église de Mortagne-sur-Sèvre, tout à fait par hasard et sans que cela ait été le moins du monde prémédité, la place d'honneur était donnée à la fois au Secours Catholique et aux Sapeurs-Pompiers : Journée nationale annuelle du Secours Catholique d'une part, et fête de la Sainte Barbe avec les Sapeurs-Pompiers des Centres d'Incendie et de Secours de La Verrie, Les Landes-Genusson, Saint-Laurent-sur-Sèvre, Tiffauges et Mortagne d'autre part. Mot de présentation du Secours Catholique, et solennelle garde au drapeau dans le choeur de l'église. Le tout pour fêter au fond un seul et unique engagement fraternel, au service des personnes en détresse, ou accablées par une catastrophe ou un accident.
Au cours de l'homélie, j'ai raconté l'histoire suivante, qui pouvait rejoindre l'expérience de l'ensemble des personnes ainsi engagées. L'histoire de cet homme qui priait Dieu chaque jour avec beaucoup de piété, mais qui, pour ne pas avoir de problème, ne s'occupait jamais de son prochain et ne voulait pas avoir besoin de lui. Il vivait dans une région sujette à de très fortes inondations. Un jour, les autorités avertissent le village qu'il allait falloir l'évacuer, car l'eau du fleuve risquait de tout submerger. Tout le monde accepte de partir, sauf lui. Une dernière voiture s'arrête à la hauteur de sa maison, dont l'eau recouvrait déjà le rez-de-chaussée : "Viens, on t'emmène !" "Non, merci, répond-il poliment ; j'ai beaucoup confiance en Dieu, il va me sauver."
Mais l'eau continue de monter. Notre monsieur doit se réfugier au 1° étage... Passe alors une barque de pompiers, à la recherche de personnes ayant pu être oubliées. "Non, merci, je reste ; je suis très croyant, j'ai confiance en Dieu !"
L'eau dévale de plus en plus, dangereuse et bouillonnante, emportant tout avec elle. Notre homme se résout à monter sur le toit de sa maison. Apparaît alors dans le ciel un gros hélico, un super-puma ; les sauveteurs l'aperçoivent, et lui lancent une corde, heureux de pouvoir le sauver. Mais lui refuse de saisir la corde. A l'aide d'un porte-voix, on lui intime d'attraper la corde, mais lui de refuser.
Arrive ce qui devait arriver : l'homme se noie. Mais l'histoire ne se termine pas comme ça. Notre homme arrive à mi-chemin entre le ciel et l'enfer. Furax, de loin, il engueule Saint Pierre qui, ne sachant plus quoi dire, l'envoie vers Dieu. Et notre bon croyant de faire alors les pires reproches à Dieu : "J'ai bien eu tort de croire en toi. Finalement, les misères des hommes, tu t'en moques pas mal ; tu ne fais rien ! Quand je t'ai appelé, tu n'es pas venu à mon secours, tu n'as pas exaucé mes prières. Je comprends, à présent, pourquoi tant de gens perdent la foi !"
Et Dieu alors de lui répondre, avec beaucoup de douceur : "Mais enfin, mon enfant, qu'est-ce que tu racontes ? Rappelle-toi ce qui s'est passé : à trois reprises, je suis allé te tendre la perche ; je suis passé en auto, puis en barque, et enfin, en hélico, et tu m'as tourné le dos ; tu n'as pas voulu avoir besoin de moi... Quant à moi, j'ai respecté ta liberté !
Et si Dieu, dans tous les gestes de solidarité, initiés par le Secours Catholique, les Sapeurs-Pompiers ou tant d'autres, et si Dieu, alors, était déjà là ?
Sainte Barbe, Sainte Fraternité, convertissez-nous, priez pour nous !
mardi 20 novembre 2012
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.567 : Sainte Barbe et Sainte Fraternité
Publié par
Olivier Gaignet
à
08:42
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