"Mon mari n'est pas pratiquant" ; "ma femme ne va pas à l'église". Vous avez tous entendu de telles réflexions, quand ce n'est pas vous-même qui vivez une telle situation. Lorsque des personnes s'expriment ainsi, parfois, on ressent un certain regret au fond de leur coeur ; de l'amertume même, quelquefois : "Ah, moi, je n'ai pas la chance du couple un tel ! Eux, ils vont à la messe ensemble ; ils peuvent mieux se comprendre... Moi, j'aimerais bien, en rentrant de la messe, pouvoir discuter avec mon mari, ou ma femme, sur ce qu'on vient de vivre, échanger à propos de l'homélie ; mais ça ne l'intéresse pas. Pourtant, je sais qu'il est croyant, mais il en reste là, et je ne sais pas quoi dire ou faire de plus !"
Parfois, il me semble que ces personnes ont le sentiment de vivre un certain échec, de représenter un peu un couple au rabais, par rapport à l'idéal proposé par l'Eglise ; comme s'il manquait quelque chose, avec l'impression d'avoir raté un défi. Situation douloureuse en effet, qui peut entraîner un sentiment de malaise. J'entends des questions similaires lorsque l'on rencontre des couples mixtes, lors d'un mariage avec un protestant par exemple, ou, à plus forte raison, avec un musulman. J'aurais deux réactions à ce sujet !
Tout d'abord, ce qui est premier entre un homme et une femme, plus encore que la religion, c'est la qualité de leur amour, au plan tout simplement humain. La première question à se poser me semble la suivante : où en sommes-nous de notre amour ? Sur quoi est-il fondé ? Comment nous le manifestons-nous ? De quelle façon nous respectons-nous mutuellement, au-delà, ou plutôt, avec nos différences ? Dans quelle mesure chacun est-il attentif à ce que vit l'autre, à ce qui l'anime en profondeur, même si chacun peut avoir des opinions, des options ou des croyances différentes ? Si l'on se donne la peine de s'engager en permanence dans une telle démarche, les différences seront vécues et partagées bien autrement et beaucoup plus positivement.
Ma deuxième réaction, c'est que le conjoint pratiquant vit, dans son couple, une insertion évangélique au coeur même du monde. Il est, dans cette maison, le signe de Dieu. Il est la porte d'entrée de l'Evangile dans cette famille. Non pas forcément par ses discours, mais par la qualité de son témoignage et de sa vie. Cela va-t-il suffire pour "convertir" l'autre conjoint ? Là, le résultat ne nous appartient pas ; mais c'est à chacun de préparer les chemins du Seigneur, là où il vit, et de faire confiance au Dieu qui vient.
jeudi 29 novembre 2012
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.575 : "Mon mari n'est pas pratiquant"
Publié par
Olivier Gaignet
à
08:31
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