Encore récemment, je souffrais intérieurement devant la détresse de ce couple qui, marié depuis longtemps, me confiait son désarroi de ne pouvoir avoir d'enfant : "On dirait que Dieu nous a oubliés ; et pourtant, on le prie régulièrement... Mais à présent, on n'y croit plus ; on n'a plus envie de prier."
Les raisons de ces difficultés sont multiples, sans doute, et je ne vais pas en rajouter à ce sujet. Je m'arrête seulement à cette douleur profonde, qui peut conduire des croyants à tourner le dos à Dieu. A une mammy qui s'en inquiétait, j'ai essayé de faire comprendre que, ce jeune couple, ce n'est pas forcément Dieu qu'ils rejettent ; mais leur douleur est telle, leurs espoirs ont été si souvent déçus qu'ils ne savent plus vers qui se tourner et en qui espérer. Cette réaction de colère, de rejet, est tout à fait compréhensible ; et il est sans doute important qu'ils puissent la "sortir" et l'exprimer.
En tout cas, cela nous renvoie au sens profond de la prière, et à la conception que nous nous faisons du rôle de Dieu.
Dieu agit, c'est sûr ! Mais où, et comment ? Peut-on mettre la main sur lui ? Le mettre de notre côté, l'obliger, en quelque sorte, par notre prière, à nous exaucer ? C 'est difficile à dire, mais Dieu n'est pas un distributeur automatique de faveurs : "Tu me pries, et je t'exauce". Et si la prière consistait à nous abandonner dans la main de Dieu ? J'aime bien cette remarque éclairante de Saint Augustin : "Nous ne prions pas Dieu pour l'instruire, mais pour nous construire."
Quelques réflexions du célèbre "Commissaire Navarro", Roger Hanin, pour nous accompagner dans notre réflexion. Un jour où on lui demandait : "Il ne vous arrive jamais de crier contre le ciel, de vous révolter contre Dieu ?" Voici quelle fut sa réponse : "Non, je ne peux pas, cela m'est impossible. Je le prie, je lui dis : "Aide-moi, aide-les", mais je ne crie pas contre lui. S'il existe, comment se révolter contre l'amour infini ? D'ailleurs, ajoute-t-il, je prie souvent pour Dieu..., pour qu'il ne lui arrive rien. Vous savez, Dieu, on le dit Tout-puissant, mais il est fragile, terriblement fragile, comme l'amour. Mais il m'arrive aussi de m'adresser à lui lorsque je suis dans le désarroi ou face à une injustice. Et je fais souvent le constat que, après la prière, je vais mieux, je suis davantage en paix..."
samedi 3 novembre 2012
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.553 : "Dieu ne répond pas à mes prières !"
Publié par
Olivier Gaignet
à
08:46
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