Eh oui, les invités, ceux sur lesquels Jésus comptait, avaient tous de bonnes excuses : l'un venait d'acheter un champ, l'autre des boeufs, tandis que le troisième venait de se marier... Pas possible donc pour eux, à ce moment-là, de dégager du temps pour servir le Royaume. Étonnante, cette scène d'évangile, à propos de laquelle la liturgie nous propose de réfléchir en ce jour (Luc 14/15-24) ! Nous avons médité sur cet appel lors de la messe, à l'instant, à Mortagne. Dans notre quotidien très accaparé en effet, quelle place donnons-nous à l'appel du Christ ? C'est à longueur de journée que nous sommes appelés en effet : soit à garder les petits-enfants, soit à faire une commission ou à souhaiter le bonjour à quelqu'un, soit à prendre notre tour pour ouvrir et fermer les portes de l'église, soit pour rendre visite à une cousine éloignée, soit à renforcer l'équipe des catéchistes, soit, le dimanche, à donner la communion, que sais-je encore...
Dans la scène évangélique, un grand repas est préparé, mais les invités se font excuser : je ne sais pas si je pourrai, je ne suis pas capable, je n'ai pas trop de temps, j'ai plein de choses à faire déjà... Or, l'invitation du maître est totale ; mais avons-nous au coeur le désir d'y répondre, à notre mesure, et sans détruire notre propre vie cependant ; pour l'élargir au contraire, pour lui donner une bouffée d'air, de l'espace, une motivation essentielle...
Il y a là un message à entendre ! Si nous faisions, ne serait-ce qu'une seule fois, un soir, au terme d'une journée, la liste des appels en tout genre, de toute sorte, qui nous ont été lancés, ce serait très instructif, et tout à fait édifiant ! Et si, à travers ces multiples sollicitations - je parle de celles qui ont un sens un peu profond - c'était le Seigneur qui nous tendait une perche ?
Dieu nous aime ; il nous prend au sérieux ; à travers tous ces gens qui comptent sur notre soutien, c'est peut-être Dieu qui a besoin de nous ! Il nous fait confiance, il ne doute pas de nous, et sans notre participation, son oeuvre ne pourra pleinement se réaliser !
Dieu attend de nous une réponse qui ne soit pas une simple option du moment, mais une profonde adhésion de tout notre être à son projet. Soyons rassurés : ce n'est pas pour nous gâcher la vie que Dieu nous lance des appels, mais pour nous permettre d'entrer, dès aujourd'hui, dans son amour, en participant joyeusement à son grand repas fraternel et infini, ici-bas, en lien avec tous les élus.
mardi 6 novembre 2012
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.555 : Le danger des bonnes excuses
Publié par
Olivier Gaignet
à
10:23
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