Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



mardi 28 janvier 2025

En parallèle avec ce blog, Jean-François, qui assure la publication de ces billets, vient d'attirer mon attention sur une très belle intervention du pape FRANÇOIS par rapport à la maladie. Cela a été très éclairant pour moi.

Puisse chacun en tirer profit !

 

 

MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS

Vous n’avez qu’un seul maître et vous êtes tous frères (Mt 23, 8). La relation de confiance à la base du soin des malades


Jésus propose de s’arrêter, d’écouter, d’établir une relation directe et personnelle avec l’autre, de ressentir empathie et émotion pour lui ou pour elle

L’expérience de la maladie nous fait sentir notre vulnérabilité et, en même temps, le besoin inné de l’autre. Notre condition de créature devient encore plus claire et nous faisons l’expérience, d’une manière évidente, de notre dépendance de Dieu. Quand nous sommes malades, en effet, l’incertitude, la crainte, et parfois même le désarroi, envahissent notre esprit et notre cœur ; nous nous trouvons dans une situation d’impuissance car notre santé ne dépend pas de nos capacités ou de notre “ tourment ” (cf. Mt 6, 27).

La maladie impose une demande de sens qui, dans la foi, s’adresse à Dieu, une demande qui cherche une nouvelle signification et une nouvelle direction à notre existence et qui, parfois, peut ne pas trouver tout de suite une réponse. La famille et les amis eux-mêmes ne sont pas toujours en mesure de nous aider dans cette quête laborieuse.

À cet égard, la figure biblique de Job est emblématique. Sa femme et ses amis ne réussissent pas à l’accompagner dans son malheur ; pire encore, ils amplifient en lui la solitude et l’égarement en l’accusant. Job s’enfonce dans un état d’abandon et d’incompréhension. Mais, précisément à travers cette fragilité extrême, en repoussant toute hypocrisie et en choisissant la voie de la sincérité envers Dieu et envers les autres, il fait parvenir son cri insistant jusqu’à Dieu qui finit par lui répondre en lui ouvrant un horizon nouveau. Il lui confirme que sa souffrance n’est pas une punition ou un châtiment ; elle n’est même pas un éloignement de Dieu ou un signe de son indifférence. Ainsi, cette vibrante et émouvante déclaration au Seigneur jaillit du cœur blessé et guéri de Job : « C’est par ouï-dire que je te connaissais, mais maintenant mes yeux t’ont vu » (42, 5).

La maladie impose une demande de sens qui, dans la foi, s’adresse à Dieu

La maladie a toujours un visage, et pas qu’un seul : il a le visage de chaque malade, même de ceux qui se sentent ignorés, exclus, victimes d’injustices sociales qui nient leurs droits essentiels (cf. Lett. enc. Fratelli tutti, n.22, n. 22) …  

La proximité est un baume précieux qui apporte soutient et consolation à ceux qui souffrent dans la maladie

Pour qu’une thérapie soit bonne, l’aspect relationnel est décisif car il permet d’avoir une approche holistique de la  
personne malade. Valoriser cet aspect aide aussi les médecins, les infirmiers, les professionnels et les volontaires à prendre en charge ceux qui souffrent pour les accompagner dans un parcours de guérison, grâce à une relation interpersonnelle de confiance (cf. Nouvelle Charte des Opérateurs de Santé (2016), n. 4). Il s’agit donc d’établir un pacte entre ceux qui ont besoin de soin et ceux qui les soignent ; un pacte fondé sur la confiance et le respect réciproques, sur la sincérité, sur la disponibilité, afin de surmonter toute barrière défensive, de mettre au centre la dignité du malade, de protéger le professionnalisme des agents de santé et d’entretenir un bon rapport avec les familles des patients…

Une société est d’autant plus humaine qu’elle prend soin de ses membres fragiles et souffrants

Chers frères et sœurs, le commandement de l’amour que Jésus a laissé à ses disciples se réalise aussi concrètement dans la relation avec les malades. Une société est d’autant plus humaine qu’elle prend soin de ses membres fragiles et souffrants et qu’elle sait le faire avec une efficacité animée d’un amour fraternel. Tendons vers cet objectif et faisons en sorte que personne ne reste seul, que personne ne se sente exclu ni abandonné.
Cette relation avec la personne malade trouve précisément une source inépuisable de motivation et de force dans la charité du Christ … En effet, du mystère de la mort et de la résurrection du Christ jaillit cet amour qui est en mesure de donner un sens plénier tant à la condition du patient qu’à celle de ceux qui prennent soin de lui. L’Évangile l’atteste de nombreuses fois, en montrant que les guérisons accomplies par Jésus ne sont jamais des gestes magiques, mais toujours le fruit d’une rencontre, d’une relation interpersonnelle où, au don de Dieu offert par Jésus, correspond la foi de celui qui l’accueille, comme le résume bien la parole que Jésus répète souvent : « Ta foi t’a sauvé ».
Une société est d’autant plus humaine qu’elle prend soin de ses membres fragiles et souffrants et qu’elle sait le faire avec une efficacité animée d’un amour fraternel. Tendons vers cet objectif et faisons en sorte que personne ne reste seul, que personne ne se sente exclu ni abandonné.
Je confie toutes les personnes malades, les agents de santé et ceux qui se prodiguent aux côtés de ceux qui souffrent, à Marie, Mère de miséricorde et Santé des malades. De la Grotte de Lourdes et de ses innombrables sanctuaires érigés dans le monde entier, qu’elle soutienne notre foi et notre espérance et qu’elle nous aide à prendre soin les uns des autres avec un amour fraternel. Sur tous et chacun, je donne de tout cœur ma Bénédiction.

Rome, Saint-Jean-de-Latran, 20 décembre 2020, quatrième dimanche de l’Avent.
François

 

lundi 27 janvier 2025

Blog de l'arche de Noé 85 n° 3037

 " Comme l'espérance est violente ! " (Haïm Korsia, grand rabbin de France)

A plusieurs reprises, depuis un mois où je suis à l'hôpital, des visiteurs m'ont dit : 

" Tu vas voir, tu vas aller mieux ! Surtout ne perds pas espoir ! "

En accueillant avec beaucoup de joie ce conseil plein de sagesse, souvent, je repensais à cette boutade du grand chrétien que fut Georges Bernanos : " La foi, c'est 24 heures de doute moins une minute d'espérance ".

Le pape François lui-même a avoué ceci : " Moi aussi, j'ai traversé des moments d'obscurité dans ma foi ... ". C'est déjà le cas quand on est bien portant ; mais quand on est malade, l'espérance de guérir paraît si souvent éloignée, et même peut-être inaccessible.

Mais alors aussi, c'est à nous de faire un effort, de ne pas laisser le découragement prendre toute la place ... Ce n'est pas en laissant pénétrer en nous des pensées négatives que l'on va aller mieux et s'en sortir !

Trouver l'espérance dans nos difficultés, puis, la garder, la cultiver, la conserver, c'est un combat !

Bravo au quotidien " Ouest France " qui, dans son édition de ces 25-26 janvier, a consacré quasiment la totalité de sa 2ème page à une très intéressante interview de Haïm Korsia, illustrée de deux très belles photos.

Avec un titre tiré d'un très beau poème de  Guillaume Apollinaire ; " Sous le pont Mirabeau ", où il est écrit ceci : " Comme la vie est lente, et comme l'espérance est violente ".

Haïm explique alors au journaliste : " L'espérance, c'est ouvrir un champ de possibles, savoir être déstabilisé ... " 

Peuchère, je n'en demandais pas tant ! Être déstabilisé, très peu pour moi ! Et pourtant, c'est ce qui est en train de m'arriver !

" Cessons de craindre le pire à chaque nouveau défi " , poursuit encore Haïm. Le Talmud dit : " Aime ce qui est en devenir ". Un sacré conseil pour moi, qui me demande ce que je vais bien devenir, dans les quelques temps qu'il me reste à vivre.

Je cite encore Haïm d'après cet article ; " Il y a une violence de l'espérance, il faut se faire violence, au sens propre du terme pour oser espérer. L'espérance illumine. Elle permet de ne pas fonder notre vie sur le tragique.

A partir de ces explications du grand rabbin, je comprends mieux cette phrase un peu énigmatique de l'évangile : " Le royaume des cieux est pris de force, et ce sont les violents qui s'en emparent ". (Matthieu 11/12). Si on ne se remue pas en effet ... ?

Dernière citation de cet article, parmi tant d'autres, de la part de Haïm ; " Vous pouvez être l'ange de Dieu. L'ange c'est l'envoyé. Dieu nous charge de cette mission. Si vous ne faites rien, vous refusez la mission de Dieu. La société a besoin d'accueillir les pauvres, les faibles ... ".

Un ange de Dieu pour moi, tel a été Haïm, qui, dès le lendemain de mon admission à l'hôpital, est venu me rendre visite. C'est même la première personne qui est venue ! Et, symbole magnifique, c'était le jour même de Noël. Une amie juive, m'apportant quelques douceurs et vêtements, est également passée ce jour là, ainsi que trois juifs et plusieurs paroissiens et amis. Les premiers d'un long cortège de visiteurs qui n'ont cessé de peupler ma chambre ; mais qui surtout, en véritables " Anges de Dieu ", ont entretenu en moi, jour après jour, le feu violent de l'espérance. Qu'ils en soient tous profondément remerciés !

(texte du Père Olivier GAIGNET enregistré par son ami Jean-François)

Message du Père Olivier ... Bonne nouvelle !

Le Père Olivier vient d'être installé dans sa chambre n° 4032 au 4ème étage ... et quelle bonne surprise pour lui ... il est seul dans sa chambre !  

Il a reçu un excellent accueil du personnel soignant.

Les visites sont autorisées à partir de 15h00.  

Père Olivier vous remercie pour vos prières. Les Saints au ciel sont actifs, ils nous entendent et transmettent nos prières à Dieu ! 

samedi 25 janvier 2025

Blog de l'arche de Noé 85 n° 3036

La maladie est en train de commencer à m'ouvrir aux personnes malades et à Dieu

Cela fait à présent plus d'un mois que j'ai intégré un monde dont j'ai eu peur toute ma vie : le monde de la maladie, avec ses peurs et ses douleurs, ses échecs et ses impuissances.

Combien de fois, tandis que je vivais en pleine santé, j'ai pourtant fait à Dieu cette prière de Jésus au moment de son agonie : " Père, si c'est possible que cette coupe s'éloigne de moi ! " (Mathieu 26/39)

Car Jésus lui aussi a eu peur de la souffrance ; il a tenté de l'écarter ... Alors, pas étonnant qu'il en soit de même pour nous.

Quelle grande peur pour celui ou celle qui apprend qu'il a un cancer, ou toute autre maladie gravement invalidante. Mon précédent voisin, Jean-Paul, atteint de Parkinson, semblait bien diminué ! Il marchait littéralement plié en deux ; quel avenir, avec sa femme atteinte d'Alzheimer ? Je le sentais très inquiet ...

Depuis 30 jours, ma seule activité, si ce n'est que d'attendre qu'on m'apporte l'urinal avant qu'il ne soit trop tard, cela a été de dire à Dieu : 

" Mon Père, dans ton amour immense, que la triste coupe de la maladie s'éloigne, non seulement de moi, mais aussi, d'abord et surtout, de tous ces malades au milieu desquels tu m'as envoyé en mission ! '"

Finalement, mon hémiplégie, et cet AVC qui m'a abîmé, je me demande si je n'en avais pas besoin, pour commencer, bien tard, à m'ouvrir de façon plus attentive à la souffrance des malades, à l'humilité et à la confiance en Dieu !

Évidemment, il serait absurde de dire qu'il faut avoir été malade pour découvrir tout cela. Nombreux sont celles et ceux, en effet, qui sans avoir connu la maladie ont su entourer de leur aide des personnes en difficulté.

En tout cas, en ce qui me concerne, cette disparition de ma bonne santé n'est pas un échec pour moi, même si cela reste une souffrance. Je dirais même que je suis arrivé à un " moment - source " de ma vie. Avec l'impression d'être invité à renaître désormais autrement.

Avec la certitude que, quand vous " attrapez " un AVC, un cancer ou autre, rien n'est totalement perdu pour vous ! Car si je suis malade, je ne suis ni maudit, ni abandonné. Seulement, dans mes fragilités, je suis remis sur de nouveaux rails, malgré moi en effet, mais c'est pour prendre un nouveau départ !

Cela est valable aussi pour cette femme, Thérèse, âgée de 70 ans environ, seule dans une chambre en face de la mienne, qui semble isolée et perdue. Mais non, elle n'est pas isolée. Je la confie au Seigneur chaque jour. Personne ne vient la voir, mais je suis heureux de constater que ceux qui viennent me visiter la saluent et lui disent quelques mots amicaux à l'occasion.

Avec la présence de Dieu, de Marie et de tous les Saints, personne n'est seul ni isolé ici-bas. Tous, nous avons la chance d'être dans la main aimante de Dieu !

(texte du Père Olivier GAIGNET enregistré par son ami Jean-François) 

 

vendredi 24 janvier 2025

Blog de l'arche de Noé 85 n° 3035

" Je commence seulement à être disciple "

Le titre de ce billet va peut-être vous surprendre : " Mais enfin, vous êtes prêtre depuis des dizaines d'années (depuis 57 ans, en 1967). Et donc, disciple du Christ déjà depuis très longtemps ..."

Mais est-ce si sûr ? Le bréviaire de dimanche dernier nous a proposé de méditer un superbe message de Saint Ignace d'Antioche aux Éphésiens.

Ignace fut nommé évêque d'Antioche par Saint Pierre lui-même. D'origine syrienne, il fut arrêté comme chrétien et conduit à Rome pour y être livré aux bêtes, tel le grain de blé moulu disait-il, pour devenir le pain de l'Eucharistie, vers l'an 100.

Voici un bref extrait de sa lettre aux chrétiens d’Éphèse : " Je ne vous donne pas des conseils, comme si j'étais quelqu'un. Car si je suis enchaîné pour le Nom sauveur, je ne suis pas encore parfait en Jésus-Christ. A présent, je commence seulement à être disciple, et je vous adresse la parole comme à mes condisciples. C'est moi qui aurais besoin d'être préparé par vous au combat en étant imprégné de foi, d'encouragement, de persévérance, de patience. "

Qu'en pensez-vous ? Ne vous sentez-vous pas concernés vous aussi par cet appel à être disciples du Christ ? Ignace n'était plus tout jeune quand il déclara : " Je commence seulement à être disciple ". Qu'est-ce que cela signifie ? Tout simplement, qu'il ne suffit pas d'être baptisé, ou prêtre, ou bon pratiquant régulier pour être disciple du Christ.

C'est Tertullien, un des premiers Pères de l’Église, qui a déclaré d'ailleurs : " On ne naît pas chrétien, on le devient ".

En ce moment où j'arrive moi-même à un grand âge, je prends conscience que j'ai encore, malgré ma soi-disant " expérience " de prêtre, tout à revoir, à faire, à découvrir, pour devenir un authentique disciple du Christ.

Par exemple, en ces temps où je ne peux même pas tenir debout tout seul, je dois tout simplement réapprendre le B.a.-ba de la marche, et de tout mouvement. Quel beau symbole ! Réapprendre en même temps, à l'aide de merveilleux kinés, comment tenir debout sans dégringoler, et réapprendre, redécouvrir sans cesse, ce que c'est qu'un authentique disciple du Christ.

Ignace d'Antioche a été mangé par les bêtes dans un cirque, et moi, je suis mangé par la maladie. Mais cela nous renvoie tous les deux à cet appel du Christ : " Si quelqu'un veut marcher à ma suite, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive ". (Mathieu 16/24).

Puisse le Christ nous donner force et courage pour réapprendre et redécouvrir sans cesse ce que cela signifie : " être disciple ", au sein de l’Église, sur les pas et à l'exemple de Jésus !

 _____

Pour information, je vais mieux, de l'avis des médecins. Ils pensent qu'une rééducation est possible. Elle a déjà commencé au 4ème étage de l'hôpital, où il y a une belle salle de rééducation et de nombreux kinés très sympas et compétents.

Mais rien ne change pour ma chambre n° 30 au 3ème étage, en médecine interne.

Visites toujours possibles , et bienvenues, après 15h00. Merci !

(texte du Père Olivier GAIGNET enregistré par son ami Jean-François)

 

Message du Père OLIVIER

Annonce officielle ce vendredi matin, bonne nouvelle : je monte au service de rééducation de l'hôpital lundi à 14h30.

Désormais, visites au 4ème évidemment, après 15h00.

Merci de le faire savoir largement !

Vos visites, loin de me fatiguer, même si elles sont nombreuses, me font beaucoup de bien !

Navré, vu le nombre de passages, de ne pouvoir accorder assez d'attention à chacun !

Merci aussi pour vos prières !

Olivier 

lundi 20 janvier 2025

Blog de l'arche de Noé 85 n° 3034

L'hôpital, lieu de fraternité

Quand il est question d'hôpital, à quoi pense-t-on ?

A la maladie évidemment ; mais aussi à la souffrance, à l'échec, au bouleversement dans les vies, et aussi à la mort.

Effectivement, tous ces sentiments, toutes ces peurs imprègnent notre existence à tous, et plus encore sans doute lorsque l'on est soi-même hospitalisé.

Et pourtant... J'ai failli intituler ce billet : " Voici une belle histoire ". Car - surprise - il peut aussi se vivre de très beaux moments, même dans un lieu un peu " maudit " et triste comme un hôpital.  

Voici par exemple ce que j'ai vécu, dans ma triste chambre, le vendredi 17 janvier.

D'abord, j'ai eu le bonheur d'accueillir pas moins de 10 visiteurs dans l'après-midi. N'y a t-il pas là un magnifique signe de fraternité ? Ces amis qui ont su prendre un petit moment pour venir me soulager, dans le pétrin dans lequel je suis plongé.

Mais la belle histoire dont je veux vous parler est la suivante. Depuis le 23 décembre, j'ai eu 4 voisins, dans ma chambre double. Vous devinez que la cohabitation n'a pas été toujours facile (bruit, télé, impossibilité de téléphoner, etc.)

Cependant, depuis quelques jours, avec le 4ème voisin, tout à changé. Jean-Paul est très agréable. Il est d'Avrillé, milite à la CIMADE (pour le soutien des étrangers). Son épouse est aux Restos du Cœur. Il a été organiste à l'église d'Avrillé (paroisse de Talmont).

Lors de nos échanges, j'ai découvert que c'était un écrivain, un poète. Il m'a dit avoir rédigé des dizaines de poèmes, sur les migrants, la vie sociale, sa maladie, etc... Je lui dit que cela m'intéresserait d'en lire quelques-uns. Aussitôt, il a demandé à son épouse d'apporter ses deux classeurs de poèmes.

Je me suis donc alors plongé dans leur lecture, et j'ai été émerveillé. Comme vous sans doute, si vous avez savouré, dans le blog précédent, son poème sur " les blouses blanches ".

Un geste de fraternité, quelques soignantes présentes lui ont demandé si elles pouvaient photocopier ce poème pour l'afficher dans leur local. Quel bel hommage pour cet homme, atteint de la maladie de Parkinson et cassé en deux.

Voyant cela, Jean-Paul, nous sentant intéressés, nous a proposé de nous lire quelques-uns de ses poèmes.

Il nous en a alors lu une bonne douzaine. Chaque fois, nous l'avons applaudi. Il était rayonnant. Je l'ai ensuite entendu raconter cela à son épouse et à ses proches, avec une grande joie.

Durant ce temps de grâce, notre chambre n'était plus un lieu pénible et maudit, encore moins une triste prison. Elle était devenue, bien plus qu'un salon de lecture, une joyeuse cellule de fraternité. 

Vivre de tels moments, c'était pour nous une façon de dire à la maladie qu'elle n'aurait sur nous jamais le dernier mot.

Et si la fraternité, en Christ surtout, c'était le meilleur médicament contre toutes les infâmes maladies de l'âme, du cœur et du corps ?

Ainsi que nous y invite l’apôtre Paul : " Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la volonté du Christ ". (Galates 6/2)

(texte du Père Olivier GAIGNET enregistré par son ami Jean-François)

samedi 18 janvier 2025

Blog de l'arche de Noé 85 n° 3033

Hommage aux soignants

Cela fait à présent 26 jours (et nuits) que je suis cloué dans une petite chambre de l'hôpital des Sables. Avec quand même, dans le lointain, vue sur le clocher de l'église d'Olonne-sur-Mer.

26 jours d'examens et de soins divers ; mais à ce jour, je suis toujours dans l'incapacité de me lever, de bouger, et bien sûr, d'être autonome en quoique ce soit et de marcher.

Et je ne parle pas des 3 jours et nuits pendant lesquels, Noël compris, j'ai été attaché jours et nuits, pour ne pas tomber (ni m'échapper de l'hôpital pour rejoindre Bourgenay !)

Mais, surprise, de l'avis de tous les soignants (docteurs, kiné, soignantes ...), je vais mieux. Centimètre par centimètre, je recommence un peu à bouger, ce qui est de bon augure, et me redonne espoir et courage, si on y met le temps !

Les soignants font beaucoup pour moi. Je vais les remercier en ce jour, à travers un très beau poème que vient de me partager celui qui l'a écrit, mon merveilleux actuel voisin de chambre Jean-Paul, qui a été un temps organiste à l'église d'Avrillé. Ce qu'il écrit, je le ressens profondément.

 (Texte du Père Olivier GAIGNET enregistré par son ami Jean-François) 


Les blouses blanches

Elles s'appellent Juliette, Marine ou Fatima
Elles laissent leur famille, leurs soucis et leurs joies
Pour venir te soigner, t'aider à surmonter
Cette putain de maladie, qui cherche à te manger.
 
Respecte leur travail et pense un peu à elles
Au lieu de pleurnicher sur ton sort personnel
Elle ne te demandent rein d'autre que de rester caché
En attendant la fin de ces hostilités.
 
Elles offrent chaque jour leur vie pour te sauver
Ne pensant même pas à ce qu'elles vont gagner
Ne fais pas le malin, et laisse-toi soigner
Et sache leur sourire pour les encourager.
 
Pour votre gentillesse et votre dévouement,
Pour votre sourire et vos encouragements
Pour ces matins où vous laissez votre maison endormie
Pour m'apporter le petit déjeuner au lit, merci ! 

Alors, pour tout cela, permettez-nous de vous considérer
Comme des fées au grand cœur, visages ensoleillés
Merci d'être là sans cesse pour nous encourager
Grâce à vous, l'espoir est possible, et notre cœur apaisé.
 
(Jean-Paul ROSÉ)
 
 

 

mercredi 15 janvier 2025

 Blog de l'arche de Noé 85 n° 3032

" J'ai fait la nique à la mort "(je respecte ici l'expression de son auteure) 

On me rapportait récemment la réflexion de Marie-Christine, femme de 63 ans, très marquée par un carcinome de l'ovaire à l'âge de 15 ans. On ne lui donnait que quelques mois à vivre. Grâce à son oncologue, qui a fait des démarches en Amérique, et a obtenu un médicament expérimental, qui lui a permis de guérir.

Et à l'heure actuelle, ayant un cancer du sein, faisant le bilan de son existence, a déclaré, avec un certain sentiment de fierté, après avoir frôlé la mort de très près ; " J'ai fait la nique à la mort " (expression de la personne qui a vaincu la maladie).

Grâce à la joie d'avoir pu adopter deux enfants, et d'avoir deux petits-enfants, qui sont pour elle son rayon de soleil, cette femme s'est battue sans relâche pour éviter de mettre le pied dans la sinistre faucheuse.

Marie-Christine étant très croyante, je vois un rapport entre sa joie d'avoir été victorieuse sur la mort, et cette étonnante interpellation de Saint Paul : " Ô mort, où est ta victoire ? " (1 Corinthiens 15/54-58). Grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ. Frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, sachant que votre travail ne sera pas vain dans le Seigneur ".

Non en effet, le combat de Marie-Christine n'a pas été vain ! Et il en est de même en ce qui nous concerne. Chacune de nos pensées, chacun de nos gestes, à chaque instant de notre existence, s'il est bien vécu, peut être déjà un genre de refus de la mort. Deutéronome 30/19 : " Choisis la vie ! " L'un des plus beaux commandements de la bible n'est-il pas le suivant : "Soyez vivants ! " C'est la promesse de Jésus en Jean 10/10 : " Je suis venu pour qu'ils aient la vie, et qu'ils l'aient en abondance".

Car " Dieu n'a pas créé la mort " (sagesse 2/23). Déjà, avant nous, par sa résurrection, Jésus a fait la nique à la mort !

Merci à cette amie de 63 ans qui, toute sa vie, a refusé de s'agenouiller devant la mort !

A chacun de nous d'en faire autant, en luttant de toutes ses forces contre toutes les formes de mort : le manque de fraternité, le découragement, la peur de l'avenir, etc.

Puisse rien ne nous arrêter sur le chemin de la vie en Christ ! " Pour moi, vivre, c'est le Christ ! " (Philippiens 1/21).  

Je vous partage quelques mots de ma prière de ce jour, tirés de l'office des laudes du Bréviaire, en ce mercredi, du psaume 17, verset 17 à 20 : 

" Des hauteurs, il tend la main pour me saisir,

Il me retire du gouffre des eaux,

Il me délivre d'un puissant ennemi, d'adversaires plus forts que moi.

Au jour de ma défaite, ils m'attendaient,

Mais j'avais le Seigneur pour appui.

Et lui m'a dégagé, mis au large,

Il m'a libéré, car il m'aime ".

Merci Seigneur !

(texte du Père Olivier GAIGNET enregistré par son ami Jean-François)

lundi 13 janvier 2025

Blog de l'arche de Noé 85 n°3031

Être malade rend-il plus humain ?

Non, ce n'est pas parce que, tout à coup, je suis malade, que je vais prétendre que les souffrants sont plus pleinement humains que les personnes en bonne santé !

Mais pourquoi ne pas nous poser la question ?

Ayant été plusieurs fois atteint par des problèmes de santé depuis 2 ou 3 ans, je ne crois pas être devenu meilleur ! Mais le fait de vivre durement la réalité de la souffrance fait quand même que l'on devient un peu " autre ". Quand tout allait bien pour moi, à présent où ce n'est plus le cas, je m'aperçois qu'il me manquait plein de choses. Quant tout se passe bien, quand tout semble vous réussir, quand vous pouvez faire avancer vos projets, gérer paisiblement votre vie, en fait, vous n'êtes pas dans la vraie vie, là où vous guette l'échec, là où les pauvres sont délaissés, là où vous ne pouvez plus rien maîtriser.

Le risque est alors de se contenter de danser sur les problèmes, sans les vivre vraiment. Quand tout va bien pour vous, pas besoin des autres pour lacer vos souliers ou pour aller à la toilette. Quand on ne peut plus se mettre debout ni marcher, comme tel est mon cas à présent, l'on fait la découverte d'une nouvelle façon d'être homme ; et ceci, à travers l'expérience de la faiblesse, de l'impuissance, de l'humilité, de l'abandon, du total besoin des autres pour être homme quand même, malgré le pétrin dans lequel on est plongé.

Sans me comparer en rien à Jésus souffrant, ce qui serait quand même un peu gonflé, n'est-ce pas au moment où il était arrêté, en arrêt de ses activités pastorales, torturé, humilié, ridiculisé, qu'il fut le plus totalement homme ? " Voici l'homme ", a dit Pilate.

Cela en dit long, quant au fait de définir à partir de quand, et dans quelles conditions peut se révéler notre humanité.

Personnellement, j'ai vraiment la sentiment que tant de choses m'ont manqué, jusqu'ici, avant d'être écrasé par ce choc de ma santé, pour être un homme pleinement : le sentiment de notre fragilité, l'humilité, l'expérience vraie de la souffrance, de ma petitesse, le lâcher-prise total face à ce que Dieu attend de moi pour devenir homme " à la façon de Jésus ".

Et si, pour devenir homme ainsi, en vérité, il fallait, un jour ou l'autre, passer par le chemin de la faiblesse et du don total ?

Une paroissienne de Bourgenay m'a dit récemment : " C'est peut-être quand tout devient plus difficile pour vous, quand vous n'êtes plus " opérationnel ", inactif et moins brillant, que vous réalisez le mieux votre vocation de prêtre !

Malade ou non, il n'est jamais trop tard, pour les uns ou les autres, pour devenir vraiment et pleinement humain, à l'image du Christ-homme, au cœur du peuple de Dieu, et dans le cœur de Dieu.

PS : mille mercis à Jean-François, paroissien de Bourgenay, qui s'est porté disponible pour taper les billets sur ce blog.

Résultats de mes examens et consultations peut-être dans 8 ou 15 jours...

Merci de ne m'apporter ni chocolats, ni gâteaux, qui me sont déconseillés. Et les soignantes en reçoivent tellement.

Par contre, bien appréciés : quelques mandarines, un fond de thermos de chocolat chaud, cela est autorisé. Pas de café. Je précise tout cela, car on m'a demandé ce qui me ferait plaisir ; mais ne vous sentez pas obligés ! Merci !

Dernière information :

Constatant l'amélioration de ma santé, l'équipe médicale a décidé de me transférer dans une maison de convalescence dès qu'une place sera disponible afin de continuer ma rééducation.



samedi 11 janvier 2025

Blog l'arche de Noé 85 n° 3030

Et si les oubliés, les " sans dents ", les exclus, les souffrants, les non écoutés sauvaient le monde ?

Dans l'histoire de notre humanité, la tentation a le plus souvent été, y compris chez les chrétiens, de croire que c'était seulement les personnes soi-disant " intelligentes ", les plus beaux, les plus présents, les plus audacieux, qui étaient seuls capables de régler les problèmes, en un mot, d'arranger les situations et de sauver le monde.

Les autres, les malades, exclus, sans belle apparence, toujours à se plaindre, étant considérés comme des poids lourds, peu capables de s'en sortir par eux-mêmes, ayant sans cesse besoin des gens " biens " pour pouvoir sortir la tête de l'eau.

Une chose que l'on a toujours de la peine à comprendre, c'est qu'une telle façon d'envisager l'avancée du monde n'a absolument rien à voir avec la façon de faire de Dieu pour faire produire de beaux fruits sur cette terre.

Tout au long de l'histoire sainte, l'on voit Dieu s'appuyer au contraire sur des personnes parfois démunies pour mettre en œuvre le salut du monde : Moïse était handicapé, il bégayait ... Pas drôle pour prendre la parole face au pharaon ; David était un petit berger que l'on avait oublié sur son pâturage. Le prophète Jérémie avait une personnalité très fragile. Jonas était un peureux, peu courageux. Je ne parle pas du roi David trahissant son épouse, lançant vers une mort inévitable un de ses meilleurs généraux, etc ...

Vous connaissez cette parabole célèbre de l'écrivain Georges Bernanos : " Je dis que les pauvres sauveront le monde : ils feront cette colossale affaire; ils n'auront pas idée du service accompli. Le monde sera sauvé par les pauvres, ceux que la société moderne élimine parce qu'ils ne sont plus capables de s'y adapter, et parce qu'elle n'est pas en mesure de les assimiler, jusqu'à ce que leur ingénieuse patience ait, tôt ou tard, raison de sa férocité. Un pauvre est quelqu'un qui, au jour le jour, mange dans la main de Dieu, selon la vieille expression populaire. Il vit non seulement de l'ouvrage de ses mains, mais aussi, de la fraternité des autres pauvres, des mille petites ressources de la pauvreté, du prévu et de l'imprévu. Les pauvres ont le secret de l'espérance.

C'est incroyable comme je me retrouve dans cette magnifique description ! Et j'y retrouve aussi une dame d'une chambre voisine que j'entends crier avec douleur tout au long de chaque nuit : " Docteur, docteur, ...Pourquoi il n'y a personne qui me répond ? ...

Moi qui ne me considérais pas comme un pauvre, malgré moi, j'en suis devenu un, totalement incapable de bouger, de me tenir debout, et encore moins de marcher ...

Merci cher ami Bernanos pour ces paroles de feu, dignes de figurer dans les évangiles. Merci de nous permettre de donner un sens, une valeur, à cette misère qui nous écrase.

Merci de nous permettre de croire que nous contribuons à sauver le monde, en lien étroit avec Jésus humilié, battu, condamné, éliminé !

P.S. : pour information, mes examens sont terminés. Résultats dans quelques jours (?) 

(texte du Père Olivier GAIGNET enregistré par son ami Jean-François)

jeudi 9 janvier 2025

Blog l'arche de Noé 85 n° 3029

Peut-on prier quand on est malade ? 

Quelle drôle de question ! Ne serait-il pas incompréhensible qu'il soit impossible aux malades de prier !

Toutes ces personnes en difficulté de santé, à domicile ou dans les hôpitaux et lieux de soins, si la prière leur était impossible, que leur resterait-il comme force, comme espoir et comme appui ?

Quand on est bien portant on peut rêver que les malades aient des grâces particulières pour les aider dans leurs misères. Mais tel est bien le cas pourtant; sinon quelle injustice ... 

Comprenons bien une chose : aucun malade ici-bas n'est laissé seul à lui-même; aucun n'est délaissé ni abandonné !

Je prends un exemple : la nuit du 31 décembre au 1er janvier, tandis qu'avançait la nuit, et que j'imaginais la joie des bien portants dans leurs familles, ma prière était bien pauvre et fragile. Je me répétais dans mon cœur : " Seigneur, merci pour toutes les choses magnifiques, vues, vécues, expérimentées cette année écoulée ".

Mais en même temps, j'avais mal au crâne ; je cherchais une position reposante dans mon lit médicalisé si inconfortable, j'avais des forts élancements dans ma jambe gauche morte, je transpirais comme si je venais de courir un marathon, tout en attendant que les aides soignantes de garde entendent ma sonnette et arrivent au plus vite pour vider mon urinal ... Sans parler de la toux fatigante et de ronflements sonores de mon brave voisin de chambre ...

Le souvenir d'une parole d'un paroissien m'a bien aidé alors avec cette question magnifique ; " Ne peut-on pas déléguer sa prière quand on est malade ? "

Mais bien sûr, c'est évident. Je me suis alors remis, en pensée, entre les mains de tous ceux qui en cette nuit de la Saint Sylvestre remerciaient Dieu eux-mêmes plus facilement, car en bonne santé, pour les beautés de l'année écoulée.

Et là, au lieu de continuer à lutter seul, par moi-même, pour rejoindre Dieu et le remercier, je me suis laissé porter par la prière de mes frères et sœurs que j'avais choisi de rejoindre et d’épouser.

Et tout à coup, je me suis senti mieux, épaulé, déchargé. La tentation de vouloir arriver à "réussir" une belle prière avait failli m'emporter. Alors  que tant de frères et sœurs, au pays des Olonnes comme un peu partout à travers le monde, me tendaient les bras pour prendre le relais de mon intercession...

Ainsi que le chante le psaume 133 : " Oh qu'il est doux pour des frères, de demeurer ensemble ", et donc de prier ensemble ...

Avec cette conclusion du psaume : " ... car c'est là que l’Éternel envoie la bénédiction, la vie pour l'éternité ".

Et d'abord, pour cette année, ce qui sera déjà si important.

Belle nouvelle année à vous !

ET n'oubliez pas de remercier Dieu chaque jour, mais aussi les autres, pour les magnifiques cadeaux qu'ils nous envoient ! Quant à moi, pour l'instant, je remercie les acteurs de la santé qui prennent soin de moi.

(texte du Père Olivier GAIGNET enregistré par son ami Jean-François)

lundi 6 janvier 2025

Blog l'arche de Noé 85 n° 3028

Où Jésus est-il né ?

En ce Noël 2024, où est né Jésus ? Dans la crèche de Notre Dame de Paris rénovée ? A l'église Saint Hilaire de Talmont ? A la basilique de Saint Pierre de Rome ?

Je repensais à tout cela, la nuit du 24 au 25, tandis que je cherchais un sommeil qui me fuyait, dans mon inconfortable petit lit d'hôpital, aux Sables.

A côté de moi, mon voisin de chambre lui-même atteint d'un AVC, se battait également contre le mal et la nuit.

Un rideau simple nous séparait. Impossible d'échanger car il a des troubles de la parole.

Je me disais : " C'est peut-être ici, dans ce service de médecine, dans notre chambre même que Jésus était en train de naître, en cette nuit de Noël.

Mais c'était sans doute aussi, et peut-être plus encore, à Gaza, à Mayotte, à Kiev ou autres ...que Jésus était en train d'arriver, de se manifester, de s'incarner. 

Lors de son arrivée sur cette terre, Jésus n'est pas venu où tout allait bien. Mais bien plutôt, là où il y avait de la souffrance, de la peur, de la mort, de la désespérance et de la nuit. 

Et je l'imaginais alors, dès sa naissance, les bras ouverts, les yeux pleins d'amour, en train de regarder, de soutenir, de consoler, une famille désolée dans les ruines de Gaza.

Peut-être aussi qu'il était là, invisible, mais présent, au fond de notre chambre d'hôpital, anonyme, pour nous redonner, à mon voisin handicapé et à moi-même, le courage d'affronter la nuit de la maladie, de la solitude et de l'échec apparent ?

Pas le courage de chanter ; "Jouez hautbois, résonnez musettes ..."

Viens, Seigneur Jésus ! Nous sommes si nombreux à attendre ici-bas ta venue de libérateur !

Viens, viens nous sauver !

(message transmis par un ami Jean-François)

mercredi 1 janvier 2025

 

 Blog l'arche de Noé 85 n° 3027

 ... Une vie bouleversée

Bonjour à vous ! J'espère que vous allez bien, et que l'année pour vous est bien commencée.

Je suis heureux de pouvoir reprendre contact avec vous par le biais de ce blog.

Heureusement les plumes amies sont en capacité de vous transmettre ce message.

Je suis depuis lundi 23 décembre à l'hôpital des Sables, suite sans doute à un AVC. Le côté gauche est atteint. Je ne tiens plus debout.On analyse pour savoir d'où cela vient, et s'il sera possible d'y remédier (???).

Pour cela, scanners, IRM, etc...Je suis dans une chambre double, ce qui ne permet guère les appels téléphoniques. Excusez-moi si je ne réponds pas. Merci pourtant pour vos messages !

J'entends mon voisin de chambre répéter sans cesse...) : " Qu'est-ce que je vais devenir ? " (88 ans).

Quant à moi, je ne suis pas plus malin. J'essaie d'actualiser au mieux cette belle phrase d'abandon de la prière du P. de Foucauld : " Mon Dieu fait de moi ce qu'il te plaira. Quoique tu fasses de moi, je te remercie..." Je suis prêt à tout, j'accepte tout...", prière que je récite chaque soir depuis plus de 30 ans.

J'ignore absolument ce que je vais devenir, et je ne m'en tracasse pas vraiment, naïf que je suis... On verra bien le résultat des examens, si un travail de rééducation en maison spécialisée est envisageable ou non, résultats dans quelques jours sans doute.

Je pense beaucoup au titre de ce beau livre concernant cette jeune juive hollandaise de 27 ans : Etty HILLESUM victime du nazisme : " Une vie bouleversée ".

Ma vie est bouleversée, sans doute, mais comme Etty, ma place est actuellement dans cet hôpital; c'est là que Dieu souhaite que je sois en ce moment.

Et même si le courage me manque, je pense parfois à Dieu, je lui parle de temps à autre, même si la fatigue ne me permet pas d'être très performant dans ma prière.

En tout cas, je lui présente chacun(e) de vous, en lui demandant de faire descendre sur vous ses bénédictions, selon la belle formule de la première lecture de ce jour. Je fais passer cette prière par Marie, que nous honorons en ce jour.

Encore tous mes meilleurs vœux à vous, dans le sillage de cette belle lumière de Noël !

(message transmis par un ami Jean-François)