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L'Arche de Noé

Olivier Gaignet, prêtre du diocèse de Luçon, en "semi-retraite", est en service pastoral à Talmont-Saint Hilaire, à Bourgenay, au service des paroisses et du doyenné de Talmont, sur la côte vendéenne, depuis septembre 2017 (à 75 ans). A cette date, il a quitté la paroisse de Mortagne-sur-Sèvre, à laquelle il reste toujours attaché, comme à ses précédentes affectations.

Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



samedi 28 août 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2659 : Le très beau témoignage de l'abbé Michel Bocquier

 Cet après-midi, sépulture en l'église St Hilaire de Talmont de l'abbé Michel Bocquier.  Je vous ai déjà parlé de lui dans mon billet précédent, daté d'avant-hier jeudi. Voici le texte de l'homélie que j'ai faite à cette occasion.

 

Frères et sœurs, quelle chance nous avons de nous retrouver, vous toutes et tous, parents et famille, femmes de l’ACF (de l’Action Catholique des Femmes), prêtres, religieuses, diacres, anciens paroissiens, proches et amis, autour de Michel, pour l’honorer, pour le fêter, pour l’accompagner dans cette rencontre fantastique avec son Dieu !  Tout en partageant collectivement notre douleur de le voir nous quitter. C’est en tout cela à la fois que, pour les croyants, doit consister le deuil, si l’on en croit les Ecritures. D’ailleurs, Freud, le fameux psy, ne disait-il pas, avec une intuition étonnante : « Faire le deuil, c’est tuer la mort » ?

 Plusieurs m’ont dit avoir aimé la citation biblique, tirée du psaume 26, insérée dans l’avis d’obsèques paru jeudi sur « Ouest-France », je la rappelle : « J’en suis sûr, je verrai les bontés de Dieu. »  Telle était en effet la conviction profonde de Michel ; c’est vers là qu’il allait !

 Le geste tout à l’heure, de dépôt de l’étole sur sa personne, effectué par  Emile et Jacques, ses grands amis prêtres, a symbolisé l’engagement profond de Michel comme prêtre, au service du Peuple de Dieu, femmes et hommes, pour l’éternité. Et on peut l’imaginer, accueilli par  Marcel Neau son oncle, Olivier Maire, Louis Morandeau décédés récemment, et tant d’autres prêtres, chantant à présent, avec Claude Raffin comme maître de chœur dans la chorale des Vendéens du ciel : « Je m’avancerai jusqu’à l’autel de Dieu, la joie de ma jeunesse. »

 Car, et c’est notre aspiration la plus profonde, si Michel vient de vivre un dur chemin de croix pour sa fin de vie, s’il vient de traverser la nuit, celle-ci n’a pu le retenir en son pouvoir.  En effet, nous le croyons, il vient de tourner le dos à la nuit. Et ni la souffrance, ni la mort n’ont le pouvoir d’effacer, ni de réduire à néant la richesse, la fécondité d’une existence.  Ainsi que le disait le poète Victor Hugo avec confiance : « Chaque homme dans sa nuit s’en va vers la lumière ! »

 Regardons ce qui s’est passé, à propos de ces dix jeunes femmes invitées aux noces. Epuisées, incertaines, rendus soucieuses par une longue attente, ayant même l’impression d’avoir été oubliées, elles aussi ont traversé une longue nuit !  Cependant, face aux ténèbres de cette terre, les unes ont gardé de quoi maintenir leur lampe allumée, tandis que d’autres n’ont pas eu ce même souci.

 Cette scène d’Evangile était proposée à notre méditation dans la liturgie de la messe d’hier vendredi. Elle a été reprise pour cette cérémonie en guise de clin d’œil aux femmes de l’ACF ; ce mouvement dont Michel a été l’aumônier fidèle et apprécié durant de nombreuses années, de 1995 à 2005 sur notre diocèse, et comme aumônier national de 2005 à 2012. 

Tout à l’heure, avant le dernier Au-Revoir, des femmes de l’ACF nous partageront comment elles et Michel ont su œuvrer ensemble, en complémentarité, pour permettre à d’innombrables femmes, en Vendée et sur toute la France, de garder leur lampe allumée, et d’aider à cheminer celles qui, moins dans la course, avaient plus de peine à avancer.

 J’en arrive au choix de la 1° lecture, qui nous a été faite par Henri, celui qui a succédé à Michel comme aumônier national de l'ACF.  Dans cette lettre adressée aux chrétiens de la ville de Thessalonique, 1° lecture également de la messe d’avant-hier jeudi, nous avons entendu Paul exprimer deux choses : d’une part, ses remerciements aux chrétiens qui l’ont soutenu, tandis que d’autre part, Paul leur fait l’assurance qu’il les porte dans sa prière. Telles sont deux des missions essentielles du prêtre en effet.

La première, savoir dire merci.  Vous me permettrez cet exemple émouvant. La tante de Michel, Paulette, est parmi nous. C’est la sœur de Marcel Neau, bien connu de tous. Elle avait 8 ans seulement de plus que Michel. Michel aimait répéter que c’était elle qui lui avait appris à prier ; ainsi, dès l’âge de 4 ans, il connaissait déjà le Notre Père et le Je vous salue Marie, puis assez vite, le Je crois en Dieu. Tout cela appris en tournant l’écrémeuse, avec sa tante, qui n’avait que 11-12 ans.  Michel apprenait très vite, se souvient-elle ; il la remerciait et lui disait que, « quand il récitait le Je crois en Dieu, il pensait à moi. »

 Autre merci, à l’ACF. Ayant eu le privilège de vivre plusieurs années avec Michel, dans la même équipe de prêtres, sur la paroisse de Fontenay-le-Comte, je l’ai entendu maintes fois répéter combien était enrichissant pour lui le travail pastoral mené en lien avec l’ACF.  Il disait, dans un éclat de rire émerveillé, que ces femmes avaient fait son éducation, et qu’il ne voyait plus de la même façon la vie de l’Eglise et du monde.  L’Eglise, par exemple, lui semblait affreusement masculine, comme si on avait oublié que Jésus était pourtant né et offert au monde par une femme. 

 Pour paraphraser Martin-Luther King, on pourrait dire que Michel avait fait un rêve, le rêve d’une belle complémentarité, d’une plus grande égalité de responsabilité et de respect entre femmes et hommes, au sein de l’Eglise.  Si je parle de cela, c’est parce que nous sommes le 28 août, et que c’est un 28 août que le pasteur Martin-Luther King a fait part au monde de son rêve d’égalité, le 28 août 1963, on en parlait aux infos ce matin, à Washington.

 Et Michel tempêtait en se demandant pourquoi on n’offrait pas aux femmes la possibilité de prendre leur place spécifique, comme Jésus avait su le faire !  Pour toutes ces raisons, il savait les remercier de leur engagement.

 Vous toutes et tous qui êtes ici, vous avez apprécié Michel ; vous l’avez soutenu, vous l’avez aimé. A votre tour, soyez remerciés car, comme le disait St Augustin, « Ce sont les bonnes brebis qui font les bons pasteurs ! »  En tout cas, Michel entre au paradis par la porte que vous lui avez ouverte, grâce à votre façon de l’accompagner.

 En tout cas, merci à tous les paroissiens de Michel ; partout où il est passé, me disait-on, il a laissé de bons souvenirs. Je me souviens de la qualité de ses homélies à Fontenay-le-Comte. Merci à ses amis prêtres, qui ont su le visiter, à Daniel, notre curé de Talmont, navré de ne pouvoir être des nôtres, avec lequel Michel a fait du ski de fond à diverses reprises.

 Avec un merci tout spécial à ses frères, et à sa petite sœur Nicole, avec laquelle il a vécu tant de riches moments, et qui l’a tant écouté et fort soutenu ; qui lui a fait tant de bons petits plats, qui a beaucoup échangé avec lui, lui a donné la possibilité de se détendre, de vivre de belles vacances en famille aussi.

 Car un prêtre, c’est d’abord un homme, ce que nombre de nos contemporains risquent parfois d’oublier, le réduisant à quelqu’un qui doit être parfait, un genre de personnage hors sol et hors sexe, quasi sacré. Alors que Michel était profondément humain. Il avait tant de cordes à son arc en effet : arbitre de pétanque, grand collectionneur de timbres - il en avait une quarantaine de classeurs - passionné par les fleurs, amateur de la pêche à pied, à Noirmoutier, à la palourde ou à la crevette, aimant la gaieté, très cultivé, etc.

 A travers tout cela, Michel, et on en parlait ensemble, avait le souci de faire passer ce monde en Dieu, et Dieu en ce monde.  Etait-il parfait ? Sûrement pas ! D’ailleurs, il n’aurait pas aimé ce qualificatif… Mais, ainsi que le disait Eric-Emmanuel Schmitt : « S’il n’y a pas de faille en nous, par où la lumière pourrait-elle passer ? »… Pour tout ce que tu nous as apporté, merci Michel !

Publié par Olivier Gaignet à 19:22
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jeudi 26 août 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2658 : Merci à vous, pour le soutien que vous apportez à vos prêtres.

 Hier matin, Michel, prêtre vendéen originaire d'Angles, est décédé au terme d'une douloureuse maladie. Nous étions rentrés le même jour au petit séminaire de Chavagnes-en-Paillers en 1953.  C'était un prêtre d'une grande pointure.  Entre autres, il avait été, de 2005 à 2016, aumônier national de l'ACGF, devenue ensuite l'ACF (Action Catholique des Femmes). Celles-ci l'ont énormément apprécié, comme le montre le témoignage ci-dessous, envoyé par une ancienne responsable nationale de l'ACF à la soeur de Michel, Nicole, qui habite Talmont.

Si j'ai pensé important de vous communiquer ce témoignage, qui m'a été transmis par une paroissienne responsable de l'ACF, Bernadette, c'est en lien avec la première lecture tirée de la liturgie de ce jour (1° lettre de saint Paul aux Thessaloniciens, 3/7-13.  Je pense que Michel aurait pu utiliser les mêmes termes pour remercier tous ceux et celles qui, comme Françoise ci-dessous, ont su le soutenir et l'accompagner, tout au long des années de son ministère sacerdotal

Extrait : "Frères, nous sommes réconfortés grâce à vous au milieu de toutes nos difficultés et de notre détresse, à cause de votre foi. Et maintenant nous revivons, puisque, vous autres, vous tenez bon dans le Seigneur.  Comment pourrions-nous assez rendre grâce à Dieu à votre sujet, pour toute la joie que nous avons à cause de vous devant notre Dieu ?  Etc."

 

 "Chère Madame, j'ai appris aujourd'hui avec beaucoup de tristesse le décès de Michel. Étant du Morbihan, je l'ai connu comme aumônier régional de l'ACGF, puis comme aumônier national. J'ai été à l'équipe nationale pendant plusieurs années avec lui, et je l'ai particulièrement connu et apprécié jusqu'à son départ de Paris, lorsque je suis devenue coprésidente. Il nous a reçues chez lui pendant trois jours, les présidentes/ trésorière nationales, pour un temps de travail et de détente. Et je suis allée à Rome avec lui. Je l'ai donc très bien connu.


J'ai beaucoup apprécié Michel pour son engagement sans réserve auprès du mouvement et des femmes. Ses interventions étaient toujours profondes et pertinentes, pleines de sagesse, et ses homélies pleines d'enseignement. Michel était animé par de fortes convictions en faveur des femmes dans la société et dans l'Église en particulier, et un grand amour de l'Église. Il a dû être très malheureux de ces nombreux abus dont on a beaucoup parlé ces derniers temps.


Pour tout ce qu'il m'a apporté à moi personnellement, ainsi qu'au mouvement, je veux le remercier et je voudrais que sa famille sache que nous sommes nombreuses à lui être reconnaissantes.
Merci à vous aussi de l'avoir soutenu dans sa belle mission de prêtre qui le faisait vivre.
Bien sûr, je l'ai un peu perdu de vue, compte tenu de la distance, mais je n'ai pas oublié tout ce que je lui dois. Un grand merci à lui !


Samedi, je serai de tout cœur avec vous, je ne peux pas venir à ses obsèques, car nous avons des enfants et petits-enfants chez nous. Mais sachez que je m'associe à votre peine, et à celle de toute votre famille. J'espère qu'il n'a pas trop souffert...
Au nom de mon amitié et de ma collaboration avec Michel, je me permets de vous embrasser."

Françoise le Galliot  
 
Encore un très grand merci, au nom des prêtres, à vous toutes et tous qui nous soutenez si profondément !   Et merci à Michel pour son beau témoignage de prêtre !

Publié par Olivier Gaignet à 22:45
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mardi 24 août 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2657 : Lettre ouverte aux talibans

 

Bernard, de la Roche sur Yon, président de l'AJCV (Amitié Judéo-Chrétienne de Vendée), m'a fait parvenir cette lettre ouverte aux talibans.

Lettre publiée dans "Le Courrier des Balkans" du jeudi 19 août dernier.

L'ancien reisu-I-ulema de Bosnie-Herzégovine, Mustafa ef. Ceric, a adressé une lettre ouverte aux talibans et à leur chef, le mollah Abdul Ghani Baradar.  Un vibrant appel en faveur d'un islam de liberté et de respect des droits de tous, hommes et femmes.

« Je vous écris une lettre parce que je n’aurai pas l’occasion de vous dire directement ce que je ressens en suivant, depuis la Bosnie-Herzégovine, les nouvelles de votre victoire militaire en Afghanistan.  Alors que je regarde votre entrée à Kaboul par les portes ouvertes du palais présidentiel, mes sentiments sont mêlés. Je ne sais si je dois me réjouir ou pleurer. Le motif de joie est que vous reveniez en libérateurs après vingt ans de persécution, mais la tristesse est plus grande quand je vois que  les Afghans vous fuient.
Ils fuient vos menaces de shari’ah. J’aurais voulu que votre retour à Kaboul soit à l’image de celui de Muhammad, la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui, à La Mecque. Je voudrais que vous vous souveniez dans la shari’ah, à laquelle vous vous référez, du message du Prophète aux Quraysh après la libération de la Mecque : ’Allez, vous êtes libres’. Au lieu de ce message universel, vous avez enseigné aux Afghans, en particulier aux femmes, qu’ils seront libres dans le cadre de la shari’ah. Ce n’est pas un message universel mais un message des talibans, qui n’est pas dans l’esprit de la shari’ah», écrit l’ancien reis de Bosnie-Herzégovine.
 Il poursuit en expliquant que la shari’ah authentique n’est possible que dans le cadre de la liberté, et non pas l’inverse - une liberté limitée dans le cadre de la shari’ah défini par les talibans.

« "Le message coranique universel n’est-il pas clair pour tous les temps et pour tous les lieux : ‘nulle contrainte dans la foi’ (sourate 2, v. 256) ? Et s’il n’y a aucune contrainte dans la foi, alors il n’y a aucune contrainte dans quoi que ce soit d’autre. Ce message universel demeure le secret du succès de la culture et de la civilisation islamiques, qui ont survécu à toutes les dynasties et tyrannies de l’histoire. L’islam n’a-t-il pas aboli l’infanticide, le meurtre des fillettes et libéré la femme de l’esclavage ? Le paradis ne trouve-t-il pas sous les pieds des mères ? La femme n’est-elle pas le  pilier de la famille ? La femme est « haram », c’est-à-dire sacrée dans l’islam - pas pour être enfermée dans une cage, mais pour que ses droits humains et féminins à la liberté soient respectés.
Pourquoi Allah le Tout-Puissant a-t-il donc voulu qu’une femme soit la première à porter la mission de l’islam ?
La piété ne dépend pas de ce qui couvre la tête, la vraie piété est dans la tête, non seulement des femmes mais aussi des hommes. N’est-ce pas une femme, Khadija, la mère des croyants, qui a été la première à suivre le Prophète, avant n’importe quel homme ? Pourquoi Allah le Tout-Puissant a-t-il donc voulu qu’une femme soit la première à porter la mission de l’islam ? Pour que les hommes, les talibans, comprennent qu’ils n’ont pas le monopole de l’islam ni de la morale publique, car la morale publique ne dépend pas seulement du comportement des femmes, mais bien plus du comportement des hommes. L’islam n’a-t-il pas aboli les discriminations raciales et tribales, de telle sorte que le Messager d’Allah, le prophète Muhammad, la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui, a pu dire dans son discours d’adieu à la ville de La Mecque et au monde : ’Vous êtes tous des fils d’Adam et Eve. Un Arabe n’est pas supérieur à un non-Arabe et un non-Arabe n’est pas supérieur à un Arabe. Un blanc n’est pas supérieur à un noir et un noir n’est pas supérieur à un blanc – seulement par la piété et ses bonnes actions’. »
Mustafa ef. Cerić explique à Abdul Ghani Baradar qu’il comprend sa méfiance envers l’Occident, mais le met en garde. « N’oubliez pas que ce même Occident vous a aidés à vous libérer du joug de l’Union soviétique. Pendant longtemps, vous avez été les favoris de l’Occident - les moudjahidines, les combattants de la liberté. Il est inutile de revenir sur la façon dont vous êtes passés du statut de combattants de la liberté à celui de ’terroristes’. Tout n’a pas commencé le 11 septembre 2001, qui n’a été qu’un prétexte à la guerre entre l’Occident et Al-Qaïda, qui a semé bien plus de larmes et de peines dans le monde musulman qu’en Occident. Nous, les musulmans, nous ne savons même pas comment nous avons survécu à tout cela. Mais nous avons survécu et c’est pourquoi nous avons peur de votre retour à Kaboul. Je ne sais pas si vous le comprenez, mollah Baradar, mais votre retour sur la scène afghane et mondiale ne concerne pas que vous mais aussi tous les musulmans du monde, car vous invoquez l’islam et la shari’ah. Notre plus grande crainte serait qu’avec vous, l’Afghanistan devienne un refuge pour tous ceux qui se rebellent non seulement contre l’Occident mais aussi contre les régimes du monde musulman.
Je suppose que vous n’avez pas l’intention de rassembler des rebelles autour de vous, mais gardez à l’esprit que les rebelles ne vous laisseront pas seuls. »
Mustafa ef. Cerić poursuit en affirmant que les talibans ont la possibilité de faire de l’Afghanistan une oasis de sagesse, à condition d'avoir un esprit ouvert et de tendre la main à toutes les personnes de bonne volonté.

 

Publié par Olivier Gaignet à 19:52
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samedi 21 août 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2656 : "Seigneur, sans toi, à qui irions-nous ?"

Homélie du 21° dimanche, à St Hilaire de Talmont

Hormis le 15 août, lors des dimanches précédents, nous sommes revenus à diverses reprises sur des textes tirés de l’évangile de Jean, dans lesquels l’on voit Jésus essayer d’expliquer qu’il est « le Pain vivant », descendu du ciel. Vous imaginez la tête de ses auditeurs, dont un certain nombre le connaissaient comme sortant de Nazareth et fils d’un charpentier de ce village.

D’où leur réaction, qui nous est rapportée aujourd’hui : « Cette parole est rude !  Qui peut l’écouter ? » Et, nous précise St Jean : « A partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent, et cessèrent de l’accompagner. »  Au début de cette histoire, au moment de la multiplication des pains, l’on nous disait qu’ils étaient 5000 hommes à le suivre ; et maintenant, il n’y en a plus que douze.  Si l’on ne regarde que les chiffres, c’est un échec notoire pour Jésus. Sa popularité est devenue insignifiante, réduite à presque rien : une audience qui tombe de 5000 à 12… Oui, presque tous sont partis.

 Et si cela rejoignait l’histoire de notre Eglise aujourd’hui ?  En effet, n’est-ce pas tous les jours que, vous comme moi, nous entendons des personnes, jeunes, adultes ou même enfants, se détourner de l’Eglise et nous dire, dans notre famille ou dans la société, autour de nous : « A quoi ça sert de croire en Dieu ? »  Ou encore : « Les discours de la religion sont bien trop compliqués ; et ce que nous demandent l’évangile et la religion, c’est impossible à tenir. »

 Je prends un exemple : il y a quelque temps, en préparant un couple au mariage, la jeune femme m’avoue qu’elle se mariait à l’église pour faire plaisir à sa famille, mais qu’elle avait perdu la foi. Je me suis permis de la questionner, et elle me répondit : « J’étais très croyante. Mais un jour, ma grand-mère, que j’aimais beaucoup, est tombée gravement malade. J’ai fait des prières pour elle, j’ai allumé des cierges à l’église, mais elle est décédée. Ca m’a tellement fait mal… Depuis, je ne crois plus en Dieu. »  L’appel à croire en Dieu malgré tout, dont on lui avait parlé au caté, cela lui a semblé alors beaucoup trop rude. Face à la mort, croire qu’un Dieu-Père va nous accueillir auprès de lui pour toujours, ça n’a rien d’évident en effet ! 

 Question : comment se fait-il que certains croient, et d’autres pas ?  La réponse de Jésus, telle qu’elle nous est donnée dans cet évangile, peut sembler étrange, je vous la rappelle : devenir mon « Personne n’est capable de devenir mon disciple, à moins que le Père ne lui donne cette force. »  Mais une telle réponse peut sembler injuste !  En effet, est-ce à dire que certains recevraient cette force de Dieu dont parle Jésus, et d’autres non ?  Pourquoi Simon Pierre, par exemple, croit-il tout de suite en ce qui semble incroyable à d’autres qui s’éloignent de Jésus ?  Réponse possible : peut-être que ce sont des choses que l’on ne comprend que de l’intérieur, seulement en faisant totalement confiance au Christ…

 A ce propos, je trouve très éclairante cette réflexion de l’écrivain russe Tolstoï avouant à son épouse : « Tout ce que je comprends de toi, je ne le comprends que parce que je t’aime. »  Autrement dit, si Pierre comprend Jésus et fait le choix de le suivre, malgré la rudesse ou l’incompréhensibilité de son discours sur le pain du ciel, c’est parce que ce Jésus, il l’aime. 

 Voici un autre exemple qui m’a frappé : Paulette, une dame, pas trop âgée, gravement malade, se sachant en phase terminale, reçoit son beau-frère venu la visiter, un homme notoirement non croyant. Eh bien, cet homme est sorti transfiguré de la chambre de sa belle-sœur, en répétant cette réflexion merveilleuse qu’elle venait de lui faire : « Tu te rends compte, René, je vais voir mon Dieu ! » Sa réaction ne vous fait pas penser à quelque chose ?  Mais oui, à la profession de foi de Pierre s'écriant : "Seigneur, sans toi, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle !"

 Paulette disait cela alors qu’elle aurait eu plus de raisons que la jeune fiancée dont je parlais de douter de la bonté de Dieu !  Quant à lui, le beau-frère aurait pu se contenter de l’écouter avec gentillesse, en pensant en lui-même : « Oh, tout ça, ce sont des lubies ». Mais non, il s’est senti touché, interpellé même ; et il lui a répondu, en croyant de tout son cœur à ce qu’il disait, ainsi qu’il l’a expliqué ensuite : « Oui, c’est ça, Paulette, vas voir ton Dieu. »  C’est clair : c’est seulement quand on aime quelqu’un, que l’on peut le comprendre et croire à ce qu’il nous dit.

 Est-ce que cela voudrait dire que la jeune fiancée dont je parlais n’aimait pas le Christ, puisqu’elle a cessé de croire en lui ?  Ou que le Père du ciel ne lui aurait pas fait don de sa grâce ?  Nul ne peut le dire !  Mais peut-être n’avait-elle pas pris la peine d’entretenir cette foi que ses parents et ses catéchistes avaient essayé de faire grandir en elle ?  Aimer le Christ en effet, c’est un amour que l’on doit entretenir, sinon, il ne peut que s’étioler et disparaître. Cela demande que l’on prenne un peu de temps, régulièrement, pour parler au Christ, pour l’écouter surtout ; pour le prier aussi, avec d’autres si possible ; comme nous le faisons en ce moment.

 Un dernier point, et pas le moindre, à propos de ce que nous n’arrivons pas à comprendre par rapport à la façon de faire de Dieu, et à la rudesse de ce qu’il nous fait vivre : cela pourrait nous décourager de croire en Dieu, de voir ces Afghans s’accrochant aux avions en train de décoller, au risque de leur vie, pour fuir les talibans, ou ces Haïtiens martyrisés par les tremblements de terre, et qui ont l’impression de vivre dans la marmite du diable, plutôt que dans la main de Dieu. Ce que tu nous fais vivre, Seigneur, est trop difficile ; nous allons devoir te quitter !  Par rapport à cela, voici ce qui s’est passé dimanche dernier, dans une église de St Gilles : une femme, originaire d’Haïti, a demandé au prêtre si elle pourrait dire un mot à la fin de la messe. Celui-ci pensait qu’elle allait peut-être en profiter pour demander de l’argent. Or, après une intervention très sobre, très touchante, cette dame a simplement adressé cet appel aux paroissiens présents : « Frères et sœurs, nous vous avons besoin de vous ; nous vous en supplions, priez pour nous. » Point final. Les personnes présentes ont été profondément touchées ; face à cet événement très rude, elle était là, la présence de Dieu, la main de Dieu ; ainsi que la main et le cœur des paroissiens, ouverts à tant de souffrances.

 Je termine ! Vous connaissez Eric-Emmanuel Schmitt, l’un des grands écrivains français contemporains ;  récemment converti, voici ce qu’il a déclaré il y a quelques semaines, sur Arte, dans l’émission « 28 minutes », aux journalistes qui lui demandaient comment il expliquait sa foi, et cette possibilité d’être croyant, quand il n’y a rien d’évident ;  je cite ce que j’ai retenu de sa réponse : « Il y a deux zones dans notre cerveau : la zone qui sait ; le problème, c’est qu’elle croit savoir, alors qu’en réalité, elle ne sait pas grand chose ; son savoir est limité, et elle a tendance à douter. Et il y a une autre zone, souvent sous utilisée : c’est la zone qui croit.  C’est la zone qui nous aide à voir au-delà des apparences, à rechercher Dieu par exemple, à essayer de trouver la lumière, au sein de notre monde obscur. Cette partie de notre cerveau nous dit aussi que la vie a une profonde valeur, à un tel point qu’elle peut se poursuivre après la mort, et qu’il y a toujours une possibilité d’espérance.

 Cette zone de notre cerveau nous apprend également que, comme le disait le grand scientifique croyant Einstein : « La plus belle expérience que nous puissions faire, c’est celle du mystère ! »  L’apôtre Pierre a vécu cette belle expérience lorsque, sans avoir compris grand-chose aux rudes affirmations de Jésus, par amour pour lui, il a dit oui ; il a fait confiance au Christ.  Forts de cet exemple, à nous de redire au Christ, comme Pierre, même si nous sommes pécheurs, même si nous sommes loin d’avoir tout compris de ce mystère qu’est le Christ : « Seigneur, sans toi, à qui irions-nous ?  Tu as les paroles de la vie éternelle. »

Répétons-nous cette profession de foi pendant cette messe, et réfléchissons-y, tout au long de la semaine qui vient !  Amen !  

Publié par Olivier Gaignet à 15:58
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jeudi 19 août 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2655 : Les Protestants et Marie, mère de Jésus. (Christian)

Notre Conseil d'administration de "Dialogue pour la paix" m'a demandé de décrire la position protestante sur Marie pour ce 15 août, journée où est célébrée l’Assomption de la vierge.

 Bien que des similitudes existent entre la foi catholique et la foi protestante, quelques divergences subsistent. Et celle relative à Marie, la mère de Jésus, en est une.

 La question sur Marie suscite donc des malentendus entre les deux religions, où chaque Église a tendance à caricaturer la position de l’autre ! Combien de fois ne m’a t-on pas dit : « Vous les protestants, vous ne croyez pas en Marie ! » . Eh bien si, voyez-vous !

 Pourtant, quand on lit les Écritures, sa place est modeste dans le Nouveau Testament, puisqu’elle n’y est citée que sept fois et Paul, dans ses différentes lettres, n’en parle jamais. Dans Galates chapitre 4, au verset 4, il mentionne seulement que Jésus est né d’une « femme ». 

 Mais là n’est pas le fond de notre sujet ; ce qui pose problème aux protestants, ce sont trois vérités de foi reconnues par l’Église catholique : la virginité perpétuelle de Marie, l’immaculée conception et l’assomption. 

- La virginité perpétuelle de Marie a été considérée comme une vérité de foi lors du deuxième concile de Constantinople en 553 ;

 - L’immaculée conception a été proclamée comme un dogme en 1854 par le pape Pie IX ; 

 - Et le dogme de l’assomption de Marie en 1950 par le pape Pie XII, en plein milieu du XXème siècle ! 

Les protestants récusent ces croyances car elles n’ont aucun fondement biblique sérieux. 

 Pour les protestants, la « sola scriptura », c’est à dire « l’Écriture seule » compte. Ils affirment donc la priorité de l’Écriture qui est le critère ultime de la parole de Dieu.

 Par exemple, en ce qui concerne la virginité perpétuelle de Marie, la Bible nous dit en Matthieu 1 verset 25 : « Joseph n’eut pas de relation avec elle jusqu’à ce qu’elle eût mis au monde un fils, qu’il appela du nom de Jésus ». Ce verset laisse entendre que Joseph et Marie ont eu des relations intimes après la naissance de Jésus, comme dans tous les couples.

 Pour les protestants, Marie n’est pas présentée comme toujours vierge, mais vierge jusqu’à la naissance de son premier-né.

 Par ailleurs, l’absence de culte marial par les protestants et de prière à la Vierge ne doivent pas être compris comme le signe d’un rejet de Marie. Les protestants veulent signifier par cela que seul le Christ peut être considéré comme médiateur entre le croyant et Dieu.

 De ce fait, Marie, comme d’ailleurs les saints, ne peuvent tenir ce rôle d’intermédiaires. Les Écritures mentionnent dans I Timothée 2 versets 5 et 6 : « Car il n’y a qu’un seul Dieu, un seul médiateur aussi entre Dieu et les hommes, un homme Christ Jésus, qui s’est donné en rançon pour tous ».

 En définitive, les protestants ont un profond respect pour Marie, la mère de notre Seigneur, du fait de son rôle unique dans l’histoire biblique. Ils l'affectionnent, mais ne l'exaltent pas comme le font les catholiques.

 Cela ne signifie pas que les protestants veulent l’ignorer, elle qui est une figure si riche d’enseignements et qui par son exemple nous guide et constitue une promesse de grâce.

 Christian MOREAU

Publié par Olivier Gaignet à 22:30
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mercredi 18 août 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2654 : La place de Marie chez les Musulmans (avec Yasmine)

A l'occasion de la fête de l'Assomption, nous allons partager deux réflexions à propos de la place de Marie dans l'histoire du Salut.

Elles nous sont présentées par deux membres du Conseil d'Administration de notre groupe interreligieux "Dialogue pour la Paix sur le Pays des Olonnes".

Aujourd'hui,Yasmine nous fait découvrir la place de Marie dans le Coran.

Dans quelques jours, Christian, qui représente l'Eglise Protestante Unie au sein de notre Conseil, nous expliquera comment Marie est perçue dans le monde protestant.

Vous ne serez peut-être pas d'accord avec ce qui est exprimé, mais c'est justement cela qui est intéressant : pouvoir écouter l'autre, et comprendre sa position.

Mais surtout, apprendre à nous enrichir mutuellement de la pensée et de la foi des autres.

N'est-ce pas cela, le dialogue ?  Chacun gardant bien sûr sa propre foi.

En tout cas, l'intérêt que nous porterons à ces deux contribution sera le signe de notre attachement sérieux au dialogue entre les religions.

Merci de votre compréhension !

 

 

  • Chères Amies, Chers Amis,

    Un petit texte sur Maryam (la paix et le salut sur elle).
     
    Marie pour les chrétiens et Maryam pour les musulmans.

    Maryam en araméen, et Myriam en hébreu, Marie pour les chrétiens.

    Maryam, vierge pure et purifiée par la grâce divine, née à Nazareth et décédée à Jérusalem, est la fille d'Imran en Islam et Joachim pour les chrétiens, et sa mère est Hannah ou Anne.

    Elle est citée dans le Coran, dans la 19ème sourate, qui porte son nom  : "Maryam".

    Maryam est reconnue dans l' Islam, ainsi que son fils Issâ (Jésus) (paix et salut sur lui).

    C'est l'unique femme à être saluée avec vénération par les anges.

    Elle est citée 34 fois dans le Coran (sourates 3 et 19).

    Le Coran dit que Maryam grandit en prière dans le temple. Elle était confiée au prophète Zechariah (Zacharie dans la Bible). 

    Chaque fois que Zechariah entrait dans la chambre de Maryam, il trouvait auprès d'elle de la nourriture. Il lui demandait d'où cela provenait, et elle répondait qu'Allah donne de la nourriture à qui Il veut sans compter.

    Le Coran reprend le récit chrétien de l'Annonciation et de la fécondation miraculeuse de Marie par le Saint-Esprit. Selon la littérature islamique, Gabriel apparut à Maryam, qui était encore jeune, sous la forme d'un bel homme au visage lumineux, et lui annonça la naissance de Issâ (Jésus) (paix et salut sur lui).

    Donc, les musulmans reconnaissent Maryam ou Marie, mais ne vont pas la prier ou s'adresser à elle ou à Issâ (Jésus).

    Les musulmans ne doivent pas avoir d'idole et idolâtrer, leurs prières s'adressent directement à Allah, ou Dieu, peu importent les circonstances. Pas de statues, ni tableaux représentant les prophètes ou Maryam dans les maisons et les mosquées.

    Car l'être humain peut très vite dévier, avec l'aide de satan, hors du droit chemin !

    Enfin, pour conclure, voici le verset 35 de la sourate 19 du Saint Coran :

    "Il ne convient pas à Allah de S'attribuer un fils - Gloire et Pureté à lui !
    Quand Il décide une chose, Il dit seulement : "Sois !" et elle est."

    Ce verset vous permettra de méditer sur le Pouvoir absolu d'Allah, ou Dieu, sur le monde, sa création, et de ne pas interpréter n'importe comment le miracle de la 
    naissance de Issâ ou Jésus.

    Car Issâ ou Jésus reste un prophète et non un Dieu.

    C'est un Blasphème pour les musulmans de dire ou croire que Issâ ou Jésus est son fils.

    Merci pour votre compréhension.

    Qu' Allah nous guide et nous préserve des pièges de satan (qu'Allah maudisse satan).

    Votre soeur Yasmine.

Publié par Olivier Gaignet à 11:47
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dimanche 15 août 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2653 : Le "Magnificat", un projet de vie pour chacun !

 Voici l'homélie que j'ai partagée en l'église de Longeville-sur-Mer ce 15 août.

 

Je ne sais pas si vous avez suivi, sur France-Inter, samedi il y a huit jours, vers 12h-12h30, l’émission intitulée : « Faire entrer les femmes dans l’histoire ». L’invitée était l’historienne Michelle Perrot, interviewée par Léa Salamé. L’historienne a fait défiler un certain nombre de femmes qui, au cours des siècles, ont fait bouger le monde. Comme, a-t-elle cité, plus près de nous, Simone de Beauvoir, Simone Veil, Elisabeth Badinter, Christiane Taubira, et d’autres encore.

Et, au cours de l’histoire, qu’est-ce qu’il en a été avec le christianisme ?  Oh, a répondu Michelle Perrot, d’un air un tant soit peu méprisant, dans le christianisme, à part la Vierge Marie, et Jeanne d’Arc… ??? D’ailleurs, a-t-elle poursuivi, la Vierge Marie n’était même pas une vraie femme, puisque, soit-disant, elle aurait eu un enfant sans avoir de relation avec un homme ; tandis que le cas de Jeanne d’Arc n’était pas clair non plus, étant donné qu’elle prétendait entendre des voix venant du ciel…

Et hop, c’était enlevé !  Et on appelle cela une historienne !  Et pourtant, la Vierge Marie a fait bouger le monde, à travers nombre de femmes qui se sont inspirées de sa lumière. Entre autres, une femme de la carrure de Geneviève Anthonioz-de Gaulle, déportée avec Simone Veil, présidente d’Atd-Quart Monde pendant 34 ans, que le président Hollande a fait entrer au Panthéon en 2015, et pour laquelle a été engagée une procédure de béatification auprès du Vatican.  C’est la même histoire que dans le cantique de Marie ; et de telles femmes elles aussi peuvent chanter, sans complexe, comme Marie : « Le Puissant fit pour moi des merveilles, saint est son nom. »

Notre soit-disant historienne n’aurait-elle jamais entendu parler non plus de Rigoberta Menchu, de l’ethnie maya, au Guatemala ? Dans son pays, cette femme a joué un rôle majeur, au début de ce siècle, à la tête du Comité d’unité paysanne catholique, pour la promotion de la femme et la défense des droits indigènes.  Comme le rappelait l’évangile : « Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. »  Pas étonnant que Charles Maurras, le théoricien de l’Action Française,  se plaignait de ce qu’il appelait «le venin du Magnificat », se réjouissant alors, en son temps, de le voir chanté en latin, de peur que les croyants n’en comprennent le côté subversif… Vous savez que des dictateurs sud-américains, à l’image du général Videla en Argentine dans les années 70-80, soit-disant bons catholiques, mais adeptes de la torture, ont même essayé de censurer certains versets du Magnificat ! C’est dire !  Quant à Rigoberta, cette catholique convaincue, outre la Légion d’honneur de la part de Jacques Chirac, elle a aussi reçu le prix Nobel de la paix en 2006 !

Et Angela Merkel, vous connaissez !  Cette femme, fille de pasteur, très croyante, est animée, comme en général les Luthériens, d’un profond respect vis-à-vis de la Vierge Marie. Dirigeante incontestée d’un pays-phare en Europe, l’Allemagne, et cela depuis 16 ans, Angela Merkel n’a jamais caché que, si elle avait fait le choix, au risque de perdre son étonnante popularité, d’accueillir autant de demandeurs d’asile, chassés de leurs pays par la guerre et la faim, c’était, elle l’a dit clairement, au nom de l’Evangile.  Avec ces mots d’espérance, en 2015, vous vous souvenez : « On y arrivera ! » Pour ces réfugiés qui avaient faim de pain et de dignité, accueillis nombreux dans ce pays voisin du nôtre, a commencé à se réaliser, à travers l’action fraternelle de cette fille de l’Evangile, ce qui était promis par Marie : « Il comble de biens les affamés… »

Je crois que si les historiens oublieront sans doute le nom de Michelle Perrot, ceux de ces femmes inspirées de l’exemple de Marie, la 1° en chemin, brilleront longtemps au fronton de notre humanité. J’aurais pu aussi en citer bien d’autres ! Vous-mêmes en connaissez sûrement. Et même si l’institution Eglise n’a sans doute pas suffisamment su donner leur place aux femmes, oubliant trop que Jésus nous a été donné par une femme, Marie,, cela n’a pas empêché celles-ci de jouer un rôle éminent, à la suite de Marie, au cœur des familles, des peuples et des nations.

 Et l’on imagine la joie de la Vierge Marie, à la vue de ces femmes, de ces millions de femmes qui, sur toute la surface de la terre, marchent sur ses pas ; et cela, avec ce même projet qu’elle leur a enseigné : faire des merveilles, disperser les superbes, renverser les puissants de leurs trônes, élever les humbles, combler de biens les affamés.  Oui vraiment, Marie, et toutes ces femmes, ont fait bouger le monde et, au nom de l’Evangile, elles ont fait entrer les femmes dans l’histoire, autant et sinon plus que toutes ces femmes que l’on nous présente comme des icônes du féminisme, même si celles-ci sont tout à fait respectables au demeurant.

Ceci dit, Marie est un exemple éminent pour les hommes également. N’est-ce pas elle en effet qui a empli de bonté le cœur du Père Olivier Maire, ce prêtre, si accueillant, horriblement assassiné lundi dernier, à St Laurent s/Sèvre, dans le nord-Vendée ?  Peut-être avez-vous repéré, à travers les infos, que le P. Olivier Maire était le responsable pour la France des prêtres d’une congrégation dont le nom est justement « la Compagnie de Marie », ce qui en dit long ! De même que les Jésuites se retrouvent au sein de ce que l’on appelle « la Compagnie de Jésus ». Le fondateur de cette société religieuse, il y a 300 ans, le P. Louis-Marie Grignon de Montfort, a dédié cette société religieuse mariale, dite des Montfortains, à l’établissement du royaume de Dieu, sous le patronage de Marie, Mère de Jésus.

Déjà, aumônier de prison 5 ou 6 ans en Ouganda, au sein de sa congrégation qui se veut attentive aux plus démunis, le P. Olivier Maire, comme Marie l’y invitait dans son Magnificat, a essayé  d’être l’instrument de la miséricorde de Dieu, qui s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent, en déployant la force de son bras, comme l’intelligence de son cœur.. J’en ai été d’ailleurs  le témoin émerveillé, ayant vécu assez près de lui pendant 5 ans, comme curé de la basilique de St Laurent s/Sèvre.  Quand je pense qu’il s’est dit que le P. Olivier Maire avait sans doute été naïf, d’accueillir chez lui quelqu’un d’aussi dangereux ; alors que lui-même avait signalé, à plusieurs reprises, que cet homme n’était pas à sa place à St Laurent s/Sèvre, et qu’il fallait qu’il puisse être soigné dans un endroit plus approprié à son état… Mais Olivier Maire n’a pas été écouté ! Fallait-il alors que, faute de solution, il jette dehors ce malheureux ?  Je vous laisse juge d’un tel choix !

Par contre, vendredi, lors de la cérémonie de sépulture, ont été évoqués les innombrables messages de soutien, parvenus auprès de ses confrères et de sa famille, de tous les coins de France et du monde. Ce qui est rare lors de la sépulture d’un prêtre, plusieurs évêques étaient présents, dont le président des évêques de France et le représentant du nonce apostolique à Paris ; mais aussi un ministre, le Préfet de Région et le Préfet de la Vendée, ainsi qu’un certain nombre de parlementaires et d’élus. Tous ceux-ci d’ailleurs semblaient bien petits, au-dessous de l’immense portrait, à l’entrée de la nef principale, de ce géant anonyme de la fraternité, devenu un exemple pour l’humanité entière, inspiré qu’il était par le cantique de Marie. La preuve, ce sont les messages de soutien envoyés par divers membres du groupe interreligieux de la région des Sables d’Olonne, groupe auquel je participe : musulmans, bouddhistes, juifs et protestants, tous se sentant proches et frères de ce prêtre catholique hors norme.  Merci au journal « Ouest-France » d’y avoir fait écho dans son édition de vendredi.

A ce propos, chers amis, je voudrais clarifier quelque chose. Si vous accueillez des personnes démunies ou en détresse, dans des conditions bien sûr permettant d’éviter des dérives, quand cela est possible, si dans votre entourage, l’on vous traite de « naïfs », ne  vous laissez pas impressionner, ne vous découragez pas. 1°, adressez-leur votre plus beau sourire ; 2°, priez pour eux, confiez-les à Marie ; 3°, continuez de répondre à l’appel de l’Evangile, à l’exemple du P. Olivier Maire, qui s’est lui-même inspiré de l’appel du Magnificat, du cantique de Marie. 

Car ce qui plaît à la Vierge Marie, ce n’est pas qu’on lui chante ou qu’on lui dise qu’elle est la plus belle ou qu’elle est parfaite ; que c’est notre reine, qu’elle est couronnée d’étoiles et drapée dans le soleil, même si tout cela est très gentil, et que cela fait du bien de se le redire; ne faisons pas d'elle non plus une sorte d'égale de Jésus, toute puissante, comme peuvent en avoir parfois l'impression les Protestants. N'oublions pas que Marie s'est présentée comme "une humble servante" !

  Mais Marie, ce n’est pas une femme mièvre, une sorte de star, qui attendrait de nous des félicitations.  Elle ne souhaite pas qu’en ce 15 août, on pense trop seulement à elle. Plus modeste qu’elle, tu meurs ! Par contre, ce qu’elle désire, ce pourquoi elle prie, c’est pour que nous mettions en pratique, chacun dans nos vies, ce que nous inspire son cantique d’action de grâce.  Ah, si tous les chrétiens avaient le souci d’élever les humbles et de combler de biens les affamés, c’est un monde nouveau, moins crispé, et bien plus fraternel, qui ferait enfin son assomption à la suite de Marie.  C’est à cette condition seulement que pourront être vaincus les dragons de la haine et de la mort, dont l’on évoquait la violence à travers la 1° lecture, tirée du Livre de l’Apocalypse.

Je termine. Savez-vous d’où vient le mot « Assomption » ?  Il procède du mot latin « assumere », qui signifie assumer. Autrement dit, en cette fête, ce que nous célébrons, c’est que Dieu assume Marie pleinement ; pas seulement dans son âme ou son esprit, mais également dans son corps physique.  Cette fête signifie que Marie passe tout entière en Dieu. Et la plénitude de la vie de Dieu envahit et transforme son corps humain. Car Dieu ne méprise pas nos corps humains ; mais dès aujourd’hui, il commence à nous transfigurer nous aussi, à nous diviniser, tant chacune de nos vies compte tellement à ses yeux. Avec Marie, au cours de cette messe, nous mettons déjà un pied dans le ciel ; et pourquoi pas les deux ?  et notre tête, et notre cœur aussi !  Rappelons-nous du mot de Tolstoï, que je vous citais en introduction de cette messe, en l’élargissant à Marie :  quand je regarde la Vierge Marie, je vois l’Eternité !     Amen !   Pour chacun de nous, qu’il en soit ainsi !

____________________

Pour info, cette dernière remarque fait référence au fait qu'en début de cérémonie, j'avais dit ceci :

Nous allons vivre ensemble, à présent, quelque chose de tout à fait paradoxal. En effet, nous fêtons, en ce 15 août, la femme juive la plus célèbre de l'histoire.  Une femme issue de ce peuple juif tellement martyrisé au cours des siècles et encore méprisé aujourd'hui. Pour mémoire, cette semaine, l'on vient encore de vandaliser la stèle de Simone Veil à Perros-Guirec, avec des croix gammées...  Et je ne parle pas des étoiles jaunes exhibées lors de certains défilés !

Il est vrai que, pour nous catholiques, faire référence ainsi au Judaïsme pour parler de la mère de Jésus, ce n'est pas tout à fait habituel.

L'écrivain russe Tolstoï disait pourtant  : "Quand je vois un Juif, je vois l'Eternité."

Tel est notre cas en ce jour : en regardant Marie, la première en chemin, nous contemplons notre propre éternité, et nous y entrons avec elle dès à présent.  

Puissent nos frères soeurs Juifs pouvoir compter toujours sur notre soutien !

 

Publié par Olivier Gaignet à 18:11
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samedi 14 août 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2652 : "L'assomption" du Père Olivier Maire

 En cette veille de la fête du 15 août, il est peut-être un peu audacieux de parler d'assomption, à propos du destin désormais du P. Olivier Maire.

Et pourtant, le talentueux Chaunu, dans son dessin de ce jour pour le journal "Ouest-France", a osé !  Avec le talent qu'on lui connaît, il dépeint le Père Olivier grimpant à une échelle, sur fond de clochers de St Laurent s/Sèvre, pour rejoindre Jésus et pour, l'air tout surpris, l'entendre lui dire : "A ton tour d'être accueilli !"

Une fois encore, une telle illustration vaut tous les billets de blog, et toutes les homélies ! 

A propos de discours concernant ce prêtre, on en a entendu de toutes sortes, ces derniers jours. Mais il y a aussi eu des réactions merveilleuses en quantité innombrable. L'une des plus émouvantes étant sans doute celle de membres de sa famille, au cours de la cérémonie de sépulture. L'on a entendu, très émus, ses frères Stéphane et Jérôme dire : "Olivier va terriblement nous manquer ; mais, fidèles à son esprit, nous ne jugerons pas..."  Tandis que nous nous sentions tous en communion profonde avec ses chers parents.

Magnifique évocation de ce que fut sa vie, pendant la célébration, par le Frère Daniel Busnel ; il a su rappeler le  riche parcours d'Olivier avec une simplicité surprenante : "Partout où tu es passé, tu as marqué les personnes..."  Puis, homélie très concise du Père Robert Chapotte, son vice-provincial (son plus proche adjoint, Olivier étant le provincial de France des Pères Montfortains, de la Compagnie de Marie) : à partir de la scène de la tempête apaisée, il a montré comment Olivier a traversé des tempêtes, jusqu'à son dernier jour, mais qu'il en est sorti vainqueur aux yeux de tous et de Dieu. Avant de lui adresser un chaleureux merci, Robert lui a dit qu'il aurait beaucoup de travail là-haut, et qu'il ne devait pas les lâcher : "Au travail !  Tu as de quoi faire !"  Enfin, c'est le Supérieur Général, le P. Stefani, qui a assuré la célébration du dernier adieu.

Soit dit en passant, il était sans doute préférable que les Montfortains gardent la parole, malgré tous les évêques présents. Ce qu'ils ont apporté à la célébration était sans doute plus ressemblant à ce que fut Olivier, plus simple, plus authentique et plus vrai !

Réaction repérée sur le journal "Le Monde" de jeudi : "Un engagement religieux qui force l'admiration."

Très belle réaction de Bruno Retailleau, sénateur vendéen, voisin de St Laurent s/Sèvre, qui le connaissait très bien, citée dans "Le Figaro" de ce samedi : "Olivier Maire était un apôtre de la charité, mort des mains de celui à qui il avait ouvert les bras."

Bel éloge également, cité aussi par "Le Figaro", de Bertrand Lemaire, co-fondateur de la librairie religieuse de St Laurent s/Sèvre : "Olivier Maire était un homme au service de la piété populaire, à la fois proche du chrétien de base et des plus hauts intellectuels et théologiens."

C'est exactement ce que j'ai perçu, ayant côtoyé Olivier Maire en permanence, durant les cinq années que j'ai passées comme curé de Mortagne et St Laurent s/Sèvre : un homme et un prêtre exceptionnel, d'une intelligence et d'une capacité de relation remarquables. Un grand spirituel également.

J'aurais eu envie d'intituler ce billet : "Olivier Maire, un exemple d'ouverture fraternelle."  Pas seulement pour les prêtres, mais aussi pour tous les chrétiens et tous les humains.

Par contre, un petit bémol : beaucoup moins de monde et de prêtres que prévu. Côté clergé, hormis l'évêque et quelques prêtres, on n'a pas senti une grande mobilisation  Sans doute nous serions-nous sentis davantage concernés si c'est un prêtre diocésain qui avait été touché...  Bien sûr, cela peut se comprendre, mais...

Les prêtres sont très nombreux lors des messes chrismales, ou au moment des ordinations.  Alors, pourquoi pas lors du décès, pourtant terrible, d'un prêtre "Bon Samaritain" ?  Alors que les laïcs, quant à eux, ont été relativement nombreux... Et tandis que des membres d'autres religions ou traditions de sagesse, Protestants, Juifs, Musulmans, Bouddhistes, particulièrement issus du groupe interreligieux "Dialogue pour la Paix", sur le Pays des Olonnes, ont pris la peine d'envoyer des messages de compassion...  Mais ce "mystère" est grand !

"Saint" Olivier Maire, il te reste pas mal de travail à faire, en nous et au milieu de nous !

Encore et toujours, un immense MERCI !

 

Publié par Olivier Gaignet à 19:33
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lundi 9 août 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2651 : "C'est l'image du bien que l'on veut éliminer !" (Grand Rabbin Haïm Korsia)

 Il est significatif que le premier message que j'ai reçu ce midi, suite l'assassinat du Père Olivier Maire, m'ait été envoyé par le Grand Rabbin de France : nos frères et soeurs Juifs en effet, les attentats, ils en savent quelque chose !  Tandis qu'il me faisait part de son émotion au téléphone, j'ai essayé de noter ce qu'il me disait : 

"Olivier, je t'embrasse ; je suis de coeur avec toi et avec vous tous.C'est vraiment injuste ce qui vient de se produire !  Chaque fois, c'est l'image du bien que l'on veut éliminer.  Tu te rappelles, j'étais passé te voir à Mortagne, près de St Laurent.  On paye vraiment un prix démesuré, avec tous ces attentats. Mais tu sais, on est tous ensemble.  J'ai téléphoné au ministre de l'Intérieur, pour lui faire part de mes questions ; j'ai aussi appelé la Conférence des évêques de France à Paris.  Tu transmets mon soutien à toutes et tous en Vendée."

Puis, dans l'après-midi, pas mal de messages, de mails et de coups de fil. Je ne vous cite que le mail reçu du président de la communauté juive des Sables d'Olonne :

"Chers Amis ,

La communauté juive des Sables-d'Olonne se joint à votre tristesse pour l'assassinat horrible du Père Olivier Maire, ce matin à Saint-Laurent-sur-Sèvre .Ce drame atroce nous a affecté et nous tenions à vous présenter nos condoléances . Nous sommes auprès de chacun de vous et nos prières se joignent aux vôtres.
Recevez notre amitié fraternelle et prions pour des jours meilleurs où la paix et la sérénité régneront sur nos esprits et nos cœurs.

Hélène, Roland et la communauté juive des Sables-d'Olonne"

Voici également une réaction de Denise, des Sables d'Olonne, qui représente le bouddhisme au sein du groupe interreligieux du pays des Olonnes : "Dialogue pour la Paix" :

Cher Olivier
C'est avec une grande tristesse que je viens d'apprendre l'assassinat du Père Olivier Maire. 

Je tiens à vous présenter ainsi qu'à toute votre communauté mes condoléances et ma compassion.

Nous voyons, dans de telles circonstances, l'utilité du "Dialogue pour la Paix"pour éclairer et apaiser les esprits comme vous savez si bien le faire.

Je suis de tout coeur avec vous et vous assure de ma profonde amitié.

 Denise

En tant que curé de la paroisse de Mortagne-St Laurent s/Sèvre pendant 5 ans, j'ai beaucoup oeuvré avec Olivier Maire. En écoutant les médias, je me suis félicité de la façon dont ils parlaient de lui : un homme véritablement exceptionnel. D'une intelligence remarquable !  Il pouvait prêcher 1/2 heure, on en redemandait encore. Un artiste, excellent organiste, qui avait encore donné un concert hier en la basilique de St Laurent s/Sèvre. 

Mais surtout, un grand humaniste, d'une bonté rayonnante, plein d'attention, avec un vrai charisme de l'accueil. Un vrai missionnaire aussi ; il avait été maître des novices de sa congrégation des Pères Montfortains en Ouganda pendant près d'une dizaine d'années.

Demain, à Bourgenay, sera célébrée la messe à son intention. Et les textes s'y prêtent bien, autant l'antienne d'ouverture que les oraisons :

-  St Paul : "l'Ecriture dit de l'homme juste : "il distribue, il donne aux pauvres ; sa justice demeure à jamais."

-  le psaume : "L'homme de bien a pitié, il partage".

-  Evangile : "si le grain de blé meurt, il porte beaucoup de fruit."

Merci, cher Olivier, pour ton magnifique et exemplaire témoignage d'homme et de missionnaire ! Tu es un digne disciple de Saint Louis-Marie Grignon de Montfort.

Merci à tous les membres des trois Congrégations religieuses de la Famille Montfortaine : les Pères Montfortains, les Filles de la Sagesse et le Frères de Saint Gabriel, pour tout ce qu'ils apportent à l'humanité et à l'Eglise, dans le sillage du Père de Montfort, chez nous et dans le monde entier !

Et pourquoi le diocèse ne mettrait-il pas une plaque sur les murs de la cathédrale de Luçon en hommage au Père Olivier Maire ?

__________

Voici la réaction de Christian, qui représente l'Eglise Protestante Unie au sein du groupe interreligieux "Dialogue pour la Paix au Pays des Olonnes" :

Je m'associe, avec mon Église, à la douleur
et à la tristesse de la famille et de tous ceux, dont notre président
Olivier Gaignet, qui ont particulièrement bien connus le père Olivier
Maire. Nous sommes avec vous dans le prière pour que ces actes de
barbarie ne se reproduisent plus.


 


Publié par Olivier Gaignet à 21:57
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samedi 7 août 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2650 : A propos des demandes de messes "dos au peuple"

Sur le doyenné de Talmont, cet été, et ce n'est pas nouveau, plusieurs prêtres, provenant d'autres diocèses, en lien avec des familles de même orientation, ont souhaité célébrer des messes dos au peuple, à l'occasion de mariages ou autres, dans les églises de nos paroisses. Suite à des questions diverses à ce sujet, voici l'annonce que je donne ce week-end, à St Hilaire de Talmont ce soir et demain à Bourgenay.

 

Voici une info à propos d'une décision du pape François dont nous avons eu connaissance le 16 juillet dernier, au sujet de la façon de célébrer la messe.

Sur nos paroisses, nous avons de temps en temps des demandes, avec des prêtres venant d'ailleurs, de célébrer dans nos églises des messes, à l'occasion de mariages par exemple, selon la précédente façon de célébrer, le prêtre tournant le dos au peuple.  Cela entraînant à mettre de côté, de façon irrespectueuse, l'autel utilisé actuellement, pour utiliser l'ancien autel et réaménager différemment le choeur de l'église.

Le pape François rappelle, dans son intervention intitulée"Traditionis Custodes"  -  "Gardiens de la tradition", en latin  -  que, depuis le Concile Vatican II, et cela avait été voté par l'immense majorité des évêques du monde entier réunis à Rome, la messe doit être célébrée selon un nouveau rite, et face au peuple ; de même qu'au soir du Jeudi-Saint, Jésus n'a pas tourné le dos à ses disciples lors de la Sainte Cène.

En conséquences, voici deux des orientations données par le pape François :

-  les familles, et les prêtres, désirant célébrer selon l'ancien rite, dos au peuple, devront demander l'autorisation à l'évêque de notre diocèse de Luçon.  Une autorisation donnée par l'évêque d'un autre diocèse ne sera pas acceptée.

- si l'évêque de Luçon donne la permission, ces messes cependant ne pourront pas être célébrées dans les églises paroissiales du diocèse, ni à la chapelle de Bourgenay.  Il faudra alors étudier la recherche d'un lieu, d'une chapelle (?), en lien avec le diocèse de Luçon.

Ceci dit, les personnes qui sont attachées à la façon de célébrer la messe comme avant le Concile Vatican II restent nos frères et soeurs.  Mais le pape François souhaite que l'on revienne à une façon de célébrer la messe qui soit commune à tous les catholiques, dans un souci d'unité.

Notons que c'est après une consultation des évêques du monde entier que le pape François vient de prendre cette décision.

Nous, les prêtres, restons ouverts à toute éclairage éventuel.  Nous tenons également à votre disposition le texte intégral de la déclaration du pape François.

Au nom du pape François, merci de votre compréhension !

________________________________

Pour que, peut-être, les choses soient plus claires, je vous joins le texte intégral du "Motu proprio" (déclaration) du pape François, même s'il est un peu long.  Il vous en dira plus que mon communiqué !

 

Chers frères dans l’épiscopat,

Comme mon prédécesseur Benoît XVI l’a fait avec Summorum Pontificum, j’ai moi aussi l’intention d’accompagner le Motu proprio Traditionis custodes d’une lettre, pour illustrer les raisons qui m’ont conduit à cette décision. Je m’adresse à vous avec confiance et avec franchise (parrhesia, en grec, ndltr), au nom de ce partage du « souci de toute l’Église, qui contribue par excellence au bien de l’Église universelle », comme le rappelle le Concile Vatican II [1].

Les motifs qui ont poussé saint Jean-Paul II et Benoît XVI à accorder la possibilité d’utiliser le Missel Romain promulgué par saint Pie V, publié par saint Jean XXIII en 1962, pour la célébration du Sacrifice eucharistique sont évidentes pour tous. La faculté, accordée par indult de la Congrégation pour le culte divin en 1984 [2] et confirmée par saint Jean-Paul II dans le Motu proprio Ecclesia Dei de 1988 [3], était avant tout motivée par la volonté de favoriser la recomposition du schisme avec le mouvement guidé de Mgr Lefebvre. La demande, adressée aux Évêques, d’accueillir avec générosité les « justes aspirations » des fidèles qui demandaient l’usage de ce Missel, avait donc une raison ecclésiale de recomposition de l’unité de l’Église.

Cette faculté a été interprétée par beaucoup au sein de l’Église comme la possibilité d’utiliser librement le Missel Romain promulgué par saint Pie V, déterminant une utilisation parallèle au Missel Romain promulgué par saint Paul VI. Pour régler cette situation, Benoît XVI est intervenu sur la question des années plus tard, règlementant un fait interne à l’Église, à savoir que de nombreux prêtres et de nombreuses communautés avaient « utilisé avec gratitude la possibilité offerte par le Motu proprio » de saint Jean-Paul II. Soulignant combien cette évolution n’était pas prévisible en 1988, le Motu proprio Summorum Pontificum de 2007 entendait introduire « une réglementation juridique plus claire » [4]. Pour favoriser l’accès de ceux – même jeunes -, « qui découvrent cette forme liturgique, se sentent attirés par elle et y trouvent une forme particulièrement appropriée pour eux, de rencontre avec le Mystère de la Très Sainte Eucharistie » [5], Benoît XVI a déclaré « le Missel promulgué par saint Pie V et de nouveau publié par le bienheureux Jean XXIII comme une expression extraordinaire de la même lex orandi« , accordant une « possibilité plus large d’utiliser le Missel de 1962 » [6].

A l’appui de son choix il y avait la conviction que cette disposition ne remettrait pas en doute l’une des décisions essentielles du Concile Vatican II, en en minant ainsi l’autorité : le Motu proprio reconnaissait pleinement que « le Missel promulgué par Paul VI est l’expression ordinaire de la lex orandi de l’Église catholique de rite latin » [7]. La reconnaissance du Missel promulguée par saint Pie V « comme une expression extraordinaire de la lex orandi elle-même » ne voulait en aucune manière méconnaître la réforme liturgique, mais était dictée par le désir de répondre aux « prières insistantes de ces fidèles », leur permettant de « célébrer le Sacrifice de la Messe selon l’édition typique du Missel Romain promulgué par le bienheureux Jean XXIII en 1962 et jamais abrogé, comme forme extraordinaire de la Liturgie de l’Église »[8]. Il était conforté dans son discernement par le fait que ceux qui désiraient « retrouver la forme, qui leur est chère, de la sainte Liturgie », « acceptaient clairement le caractère contraignant du Concile Vatican II et étaient fidèles au Pape et aux évêques » [9]. Il déclarait également infondée la crainte de scissions dans les communautés paroissiales, parce que « les deux formes de l’usage du Rite Romain auraient pu s’enrichir mutuellement » [10]. C’est pourquoi il invitait les évêques à surmonter les doutes et les peurs et à recevoir ces normes, « en veillant à ce que tout se passe dans la paix et dans la sérénité », avec la promesse que « l’on pouvait chercher des voies pour trouver un remède »,  au cas où « des difficultés sérieuses auraient vu le jour » dans l’application de la normative après « l’entrée en vigueur du Motu proprio » [11].

Treize ans plus tard, j’ai chargé la Congrégation pour la doctrine de la foi de vous adresser un questionnaire sur l’application du Motu proprio Summorum Pontificum. Les réponses parvenues ont révélé une situation douloureuse qui m’inquiète, ce qui me confirme la nécessité d’intervenir. Malheureusement, l’intention pastorale de mes prédécesseurs, qui avaient voulu « faire tous leurs efforts afin que tous ceux qui ont vraiment un désir d’unité aient la possibilité rester dans cette unité ou de la retrouver » [12], a été souvent gravement négligée. La possibilité offerte par saint Jean-Paul II et avec une  magnanimité encore plus grande par Benoît XVI afin de recomposer l’unité du corps ecclésial dans le respect des différentes sensibilités liturgiques a été utilisée pour augmenter les distances, durcir les différences, construire des oppositions qui blessent l’Église et en entravent la progression, en l’exposant au risque de divisions.

Je suis également attristé par les abus de part et d’autre dans la célébration de la liturgie. Comme Benoît XVI, je stigmatise moi aussi le fait que « dans de nombreux endroits on ne célèbre pas de façon fidèle aux prescriptions du nouveau Missel, mais qu’il soit même compris comme une autorisation ou même une obligation à la créativité, qui conduit souvent à des déformations à la limite de ce qui est supportable » [13]. Mais je ne suis pas moins attristé par une utilisation instrumentale du Missale Romanum de 1962, toujours plus caractérisée par un refus croissant non seulement de la réforme liturgique, mais du Concile Vatican II, avec l’affirmation infondée et insoutenable qu’il aurait trahi la Tradition et la « vraie Église ». S’il est vrai que le chemin de l’Église doit être compris dans le dynamisme de la Tradition, « qui tire son origine des Apôtres et qui progresse dans l’Église sous l’assistance de l’Esprit Saint » (DV 8), le Concile Vatican II, au cours duquel l’épiscopat catholique s’est mis à l’écoute pour discerner le chemin que l’Esprit indiquait à l’Église, constitue l’étape la plus récente de ce dynamisme. Douter du Concile, signifie douter des intentions mêmes des Pères, qui ont exercé leur pouvoir collégial de façon solennelle cum Petro et sub Petro au concile œcuménique [14], et, en dernière analyse, c’est douter de l’Esprit-Saint lui-même qui guide l’Église.

Le Concile Vatican II justement éclaire le sens du choix de revoir la concession permise par mes prédécesseurs. Parmi les voeux que les Évêques ont indiqué avec le plus d’insistance, émerge celui de la participation plénière, consciente et active de tout le Peuple de Dieu à la liturgie [15], dans la ligne de ce qu’a déjà affirmé Pie XII dans l’encyclique Mediator Dei sur le renouveau de la liturgie [16]. La constitution Sacrosanctum Concilium a confirmé cette requête, en délibérant sur « la réforme et la croissance de la liturgie » [17], en indiquant les principes qui devraient guider la réforme [18]. En particulier, il a établi que ces principes concernaient le Rite Romain, tandis que pour les autres rites légitimement reconnus, il demandaient qu’ils soient « prudemment révisés de manière intégrale dans l’esprit de la saine tradition et qu’on leur donne une vigueur nouvelle selon les circonstances et les besoins du temps » [19]. C’est sur la base de ces principes, qu’a été conduite la réforme liturgique, qui a sa plus haute expression dans le Missel Romain, publié in editio typica par saint Paul VI [20] et révisé par saint Jean-Paul II [21]. On doit donc considérer que le Rite Romain, adapté plusieurs fois au cours des siècles aux nécessités des époques, a non seulement été conservé, mais renouvelé « dans le respect fidèle de la Tradition » [22]. Quiconque désirerait célébrer avec dévotion selon la forme liturgique précédente n’aura aucune difficulté à trouver dans le Missel Romain réformé selon l’esprit du Concile Vatican II, tous les éléments du Rite Romain, en particulier le canon romain, qui constitue un des éléments les plus caractéristiques.

Il y a au fondement de mon choix une dernière raison que je veux ajouter : la relation étroite entre le choix des célébrations selon les livres liturgiques précédant le Concile Vatican II et le rejet de l’Église et de ses institutions au nom de ce qu’ils considèrent comme la « vraie Église » est toujours plus évidente dans les paroles et dans les attitudes de beaucoup . Il s’agit d’un comportement qui contredit la communion, en nourrissant cette incitation à la division – « Je suis à Paul ; Moi, au contraire, à Apollos ; Je suis de Céphas ; Je suis du Christ » – contre laquelle l’apôtre Paul a réagi fermement [23]. C’est pour défendre l’unité du Corps du Christ que je me vois contraint de révoquer la faculté accordée par mes prédécesseurs. L’usage déformé qui en a été fait est contraire aux motifs qui les ont conduits à leur accorder la liberté de célébrer la messe avec le Missale Romanum de 1962. Puisque « les célébrations liturgiques ne sont pas des actions privées, mais des célébrations de l’Église, qui est « sacrement de l’unité » » [24], elles doivent se faire en communion avec l’Église. Le Concile Vatican II, tout en réaffirmant les liens extérieurs d’incorporation à l’Église – la profession de la foi, des sacrements, de la communion – affirmait avec saint Augustin que c’est une condition pour le salut que de demeurer dans l’Église non seulement « par le corps », mais aussi « par le cœur » [25].

Chers frères dans l’épiscopat, Sacrosanctum Concilium expliquait que l’Église « sacrement de l’unité » est telle parce qu’elle est le « Peuple saint rassemblé et ordonné sous l’autorité des évêques » [26]. Lumen gentium, tout en rappelant à l’Évêque de Rome d’être « le principe perpétuel et visible et le fondement de l’unité à la fois des évêques et de la multitude des fidèles », dit que vous êtes le « principe visible et le fondement de l’unité dans vos Églises locales, à partir desquelles il existe la seule et unique Église catholique » [27].

Répondant à vos demandes, je prends la ferme décision d’abroger toutes les normes, les instructions, les concessions et habitudes antérieures au Motu Proprio actuel, et de considérer les livres liturgiques promulgués par les Saints Pontifes Paul VI et Jean-Paul II, conformément aux décrets du Concile Vatican II, comme la seule expression de la lex orandi du Rite Romain. Je suis conforté dans cette décision par le fait qu’après le Concile de Trente, saint Pie V a également abrogé tous les rites qui ne pouvaient se réclamer d’une antiquité prouvée, en établissant un seul Missale Romanum pour toute l’Église latine. Pendant quatre siècles, ce Missale Romanum promulgué par saint Pie V fut ainsi l’expression principale de la lex orandi du Rite Romain, remplissant une fonction d’unification dans l’Église. Pour ne pas contredire la dignité et la grandeur de ce Rite, les Evêques réunis en concile œcuménique ont demandé qu’il soit réformé ; leur intention était que « les fidèles n’assistent pas au mystère de la foi comme des étrangers ou des spectateurs muets mais, qu’avec une pleine compréhension des rites et des prières, ils participent à l’action sacrée consciemment, pieusement et activement » [28]. Saint Paul VI, rappelant que le travail d’adaptation du Missel Romain avait déjà été commencé par Pie XII, a déclaré que la révision du Missel Romain, conduite à la lumière des sources liturgiques les plus anciennes, avait pour but de permettre à l’Église d’élever, dans la variété des langues, « une seule et même prière » qui exprime son unité [29]. C’est cette unité que j’ai l’intention de rétablir dans toute l’Église de Rite Romain.

En décrivant la catholicité du Peuple de Dieu, le Concile Vatican II rappelle que « dans la communion ecclésiale il existe les Églises particulières, qui jouissent de leurs propres traditions, restant sauve la primauté de la chaire de Pierre qui préside à la communion universelle de la charité, garantit les diversités légitimes et en même temps veille à ce que le particulier non seulement ne nuise pas à l’unité, mais plutôt qu’il la serve » [30]. Alors qu’en exerçant mon ministère au service de l’unité, je prends la décision de suspendre la faculté accordée par mes prédécesseurs, je vous demande de partager ce poids avec moi comme une forme de participation à ma sollicitude pour toute l’Église. Dans ce Motu proprio, j’ai voulu affirmer comment il appartient à l’Evêque, en tant que modérateur, promoteur et gardien de la vie liturgique dans l’Eglise dont il est le principe d’unité, de régler les célébrations liturgiques. C’est donc à vous qu’il appartient d’autoriser dans vos Eglises, en tant qu’Ordinaires du lieu, l’usage du Missel Romain de 1962, en appliquant les normes de ce Motu proprio. C’est surtout à vous qu’il appartient de travailler pour qu’on revienne à une forme de célébration unitaire, en vérifiant au cas par cas la réalité des groupes qui célèbrent avec ce Missale Romanum.

Les indications sur comment procéder dans les diocèses sont principalement dictées par deux principes : d’une part, pourvoir au bien de ceux qui sont enracinés dans la forme de célébration précédente et ont besoin de temps pour revenir au Rite Romain promulgué par les saints Paul VI et Jean-Paul II ; d’autre part, interrompre l’érection de nouvelles paroisses personnelles, plus liées au désir et à la volonté de certains prêtres qu’au besoin réel du « saint peuple de Dieu fidèle ». En même temps, je vous demande de veiller à ce que chaque liturgie soit célébrée avec dignité et avec fidélité aux livres liturgiques promulgués après le Concile Vatican II, sans excentricités qui dégénèrent facilement en abus. Les séminaristes et les nouveaux prêtres doivent être éduqués à cette fidélité aux prescriptions du Missel et aux livres liturgiques, qui reflètent la réforme liturgique souhaitée par le Concile Vatican II.

Pour vous, j’invoque l’Esprit du Seigneur ressuscité, afin qu’il vous rende forts et fermes dans le service du Peuple que le Seigneur vous a confié, afin que, par vos soins et par votre vigilance, il exprime la communion même dans l’unité d’un seul Rite, dans lequel est gardée la grande richesse de la tradition liturgique romaine. Je prie pour vous. Vous, priez pour moi.

FRANÇOIS

juillet 16, 2021 18:38Pape François

Publié par Olivier Gaignet à 22:48
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mercredi 4 août 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2649 : La prière selon le Curé d'Ars : "Je l'avise, et il m'avise !"

 Comme chaque matin lorsqu'est célébrée la messe en semaine dans la chapelle de Bourgenay, une quarantaine de personnes sont présentes, venant, outre de Bourgenay, de diverses régions de France : la Normandie, Nice, la Mayenne, la région parisienne, l'est de la France... Et parmi elles, outre un diacre du diocèse de Sées, Claude, qui nous arrive d'une petite agglomération tout près d'Ars.  C'est une habituée de la chapelle - et aussi, d'ailleurs, une fidèle de ce blog. En cette fête du Saint Curé d'Ars, avant la messe, je lui offre le micro, pour qu'elle introduise notre prière.

Très belle intervention, très touchante. Elle nous parle, avec beaucoup de coeur, de Saint Jean-Marie Vianney, "icône de la Miséricorde". "Son principal souci, nous explique-t-elle : gagner des âmes au Bon Dieu, en montrant à tous le chemin du Ciel."

Elle nous partage alors deux Paroles du Curé d'Ars :

-  "Nos fautes sont des grains de sable, à côté de la grande montagne des miséricordes de Dieu."

-  "Venez à la communion, venez à Jésus, venez vivre de Lui, afin de vivre pour Lui."

Claude avait apporté des images représentant le visage du Curé d'Ars, avec au dos, une prière pour les prêtres, que nous avons lue ensemble en fin de célébration.  Pie XI a fait de lui en effet le saint patron de tous les curés de paroisse de l'univers.

En guise d'homélie, j'ai essayé d'évoquer ce que fut la vie sacerdotale de ce prêtre hors normes. Je ne citerai ici que trois faits parmi tant d'autres :

-  peu à peu, sa profonde vie de prière, ainsi que la qualité de son accueil lors du sacrement de réconciliation en ont fait une célébrité, à l'époque, et l'on venait de partout pour le rencontrer. Le Curé d'Ars en était gêné. Pour détourner de sa personne la vénération des pèlerins, il créa dans son église une chapelle dédiée à Sainte Philomène ; et il disait que c'était à cette Sainte qu'il fallait attribuer les grâces accordées à ceux qui venaient le visiter.

-  impressionné par la grande qualité de ce prêtre, l'Empereur Napoléon III lui proposa de recevoir la Légion d'Honneur. Réaction du Curé d'Ars, qui n'est pas celle de certains dignitaires ecclésiastiques d'aujourd'hui auxquels est faite une telle offre : "Dites à l'Empereur qu'il garde sa croix ; les pauvres n'auront rien à y gagner !"

-  étonné de l'immense succès des prédications de ce prêtre, le Père dominicain Henri-Dominique Lacordaire, prédicateur talentueux en la cathédrale Notre-Dame de Paris, vint l'écouter incognito. Très touché par la profondeur et la qualité de ce qu'il avait entendu, Lacordaire vint s'agenouiller devant le Curé d'Ars, humblement, et lui demanda sa bénédiction. 

Une dernière citation, tirée de son "Acte d'Amour" :  "Ô mon Dieu, si ma langue ne peut dire à tout moment que je vous aime, du moins je veux que mon coeur vous le répète autant de fois que je respire."

Publié par Olivier Gaignet à 18:56
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