Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



dimanche 31 décembre 2017

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2109 : En cette fin d'année, prions avec Charles Aznavour

MERCI  MON  DIEU  !

Pour ces désirs qui nous inondent
Et se traduisent peu à peu

En des instants de fin du monde
Merci Mon Dieu
Pour ce destin que l'on se forge
Avec des larmes au fond des yeux
Et des joies qui prennent à la gorge
Merci Mon Dieu

Mon coeur s'en allait en déroute
De lendemains en lendemains
Quand tu m'as éclairé la route
Et montré le chemin
Celui de l'espoir qui délivre
Et remplace les songes creux
Par une folle envie de vivre
Merci Mon Dieu

L'amour que tu as conçu
Pour nos âmes solitaires
Fait que nos regards perdus
Sont ruisselants de lumière
Ils regardent le ciel ébloui
Simplement pour te dire merci

Pour ces désirs qui nous inondent
Et se traduisent peu à peu
En des instants de fin du monde
Merci Mon Dieu
Pour ce destin que l'on se forge
Avec des larmes au fond des yeux
Et des joies qui prennent à la gorge
Merci Mon Dieu

Ce que j'attendais de la terre
Et que j'espérais de la vie
En t'implorant dans mes prières
Au long des jours, des nuits
Mon Dieu, tu me l'as fait connaître
Puisque j'ai ma part de bonheur
Et que l'amour rit dans mon coeur
Je veux crier de tout mon être
Merci Mon Dieu

A l'occasion de ce dernier jour de l'année, j'aurais pu vous proposer, pour remercier le Seigneur, un psaume d'action de grâce ; en voici quelques-uns si besoin : les psaumes 29 (30), 33 (34), 102 (103), 117 (118), 137 (138), 144 (145)... 
Mais j'ai préféré nous inviter à prier avec un psaume d'aujourd'hui ; car je suis convaincu que Dieu ne cesse de nous parler, au coeur de notre culture contemporaine, à travers la bouche de grands humanistes qui font honneur à l'humanité telle que Dieu la conçoit.
Je rêve de ce que nos chorales puissent utiliser de tels chants lors de nos célébrations en Eglise.
Belle fin d'année à toutes et tous !
Merci, frère Aznavour !
Merci aussi à vous !
Mille mercis, mon Dieu ! 

samedi 30 décembre 2017

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2108 : En 2017, " on a bien travaillé ! "

Au terme de cette année 2017, me revient une expression qui était familière à notre père, quand nous terminions un ouvrage à la ferme : "On a bien travaillé !"
Je le revois, je l'entends encore nous dire, à maman et mes frères et soeurs, à la fin d'un travail parfois difficile : "Ah ! Ca y est ! On y est arrivé !"  Et nous étions heureux avec lui.
Par exemple, quand il terminait de clôturer un pré, avec notre aide, dans le marais, avec des piquets en bois de châtaignier et des rouleaux de fil de fer barbelé. Ou à la fin de la saison des foins. Je le revois aussi jeter un regard satisfait sur la vigne que nous venions de vendanger, etc...
Et nous-mêmes, en 2017, avons-nous bien travaillé ?  En nous retournant sur l'année qui vient de s'écouler, quel est le sentiment qui nous anime ? De la joie sans doute, en repensant aux belles rencontres, aux moments de fête, à la tâche accomplie, aux services partagés, et au fait d'être encore en vie, tout simplement, par la grâce de Dieu...
Une merveilleuse dame de 92 ans, toujours très pimpante et dynamique, me disait, pas plus tard que ce matin : "J'ai eu la chance d'avoir une vie très riche et bien remplie, mais je ne suis pas tellement tournée vers le passé." J'ai retrouvé en elle la même jeunesse d'esprit que ce dont témoigne Charles Aznavour dans son interview à "Ouest-France, ce samedi : "Pour moi, la jeunesse, ce n'est pas une question de rides ou pas. C'est ce qu'on transporte avec soi. Son regard, sa manière de voir les choses, de les comprendre."
De même qu'Aznavour, comme cette femme a bien raison : nous ne sommes pas faits pour avancer dans l'existence en regardant dans le rétroviseur !  Mais y jeter un coup d'oeil de temps en temps, comme en cette toute fin d'année, cela peut nous permettre de mesurer la richesse de ce que nous avons vécu, d'en discerner les limites aussi, et alors, de voir à qui nous avons à demander pardon, et comment remercier le Père de cette vie qu'il nous a donnée.  Pourquoi ne pas y consacrer quelques instants, sous le regard du Père, avant de virer de bord en vue de la nouvelle année ?
Deux citations pour éclairer notre navigation sur l'océan de l'avenir, afin de "bien travailler" en 2018  :
-  Goethe  :  "Veux-tu être heureux ?  Voyage avec deux sacs, l'un pour donner, l'autre pour recevoir."
-  Shakespeare  :  "La vie est courte. Aimez votre vie, soyez heureux, gardez le sourire, et souvenez-vous : avant de parler, écoutez.  Avant d'écrire, réfléchissez.  Avant de prier, pardonnez.  Avant de blesser, considérez l'autre. Avant de détester, aimez et, avant de mourir, vivez !"
Et vous aurez bien travaillé !

vendredi 29 décembre 2017

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2107 : "Le pessimisme des Français m'énerve !"

En découvrant le titre de ce billet, certains d'entre vous vont peut-être se dire, en levant les yeux au ciel : "Tiens, Gaignet fait encore sa crise !" Raté ! Ce titre n'est pas de moi, mais de cet aventurier extraordinaire qu'est Philippe Croizon. Vous savez, cet ancien ouvrier métallurgiste qui s'est électrocuté, le 5 mars 1994, en démontant l'antenne de télévision sur le toit de sa maison ; ce qui lui a valu d'être amputé des quatre membres.
Mais vous connaissez sa vie ; ou plutôt, les mille vies que mène cet homme "increvable", qui accumule défi sur défi depuis 23 ans.  Merci à l'hebdomadaire "Pélerin", qui lui a donné la parole dans son numéro du 7 décembre, et auquel j'ai emprunté le titre de ce billet. A la question de la journaliste, Estelle, qui lui demande ce qui le met en colère, il répond ceci : "Le pessimisme des Français, qui se lamentent en disant : "Notre pays est foutu, il n'y a plus d'avenir."
Quelle est votre devise ?"  Tout va bien, on recommence.
Votre remède contre la déprime ?  Le rire.  C'est un des moteurs de ma résilience. Chaque matin, je souris devant mon miroir.
Chers amis lecteurs, si j'ai retenu ce thème aujourd'hui, c'est parce que ce matin, tandis qu'avant la messe à l'Ehpad Ste Marie, sur Talmont, je saluais chacune des personnes présentes, en écoutant les réponses des résidents, j'ai pensé à ces réflexions de Philippe Croizon.
Quasiment toutes les personnes auxquelles j'ai demandé des nouvelles de leur santé m'ont répondu "ça va !"  Et pourtant, elles auraient eu largement de quoi se plaindre, se lamenter et "faire la gueule" : cette dame aux jambes bandées, qui ne peut plus marcher, cet homme, qui m'a raconté il y a quelque temps avoir fait le tour du monde, et qui ne peut quitter son lit, ces deux demoiselles de plus de 90 ans, qui ont mené une vie très actives, et sont cloîtrées désormais, dont l'une en fauteuil roulant, cette autre, que sa famille ne vient pas voir, etc...
Or, toutes et tous, ce matin, avaient comme de la lumière dans les yeux. Cela m'a aidé à faire comprendre le mystère de Noël. C'était leur messe de Noël ce matin, avec les chants ad hoc : "Il est né, le divin enfant", "Les Anges dans nos campagnes", etc...
J'en ai retenu les deux leçons suivantes :
-  oui, c'est certain, le Sauveur est réellement venu dans le vie de ces personnes ; et elle est réelle, cette parole d'Isaïe au début de la premièe lecture dans la nuit de Noël : "Le peuple qui marchait dans les ténèbres (et donc aussi à l'Ehpad) a vu se lever une grande lumière ; et, sur les habitants du pays de l'ombre, une lumière a resplendi." (Isaïe 9/1)
-  ces personnes âgées, dépendantes, envoient, comme Philippe Croizon, une saprée (1) leçon aux soit-disant bien-portants que nous sommes : mais enfin, arrêtons de nous plaindre, et, comme Philippe, chaque matin, essayons de sourire devant notre miroir ; puis, devant tous ceux que nous rencontrons.
Cela vaut sûrement mieux que de nous conduire comme de vieux croûtons grincheux et fâchés avec le monde entier !

(1) "saprée", en patois vendéen, terme synonyme de "sacrée"

jeudi 28 décembre 2017

Le Blog de l''Arche de Noé 85, n° 2106 : Faut-il avoir peur de l'Etoile de Noël ?

Il paraît que deux enseignantes, qui avaient emmené leurs 83 élèves visionner le dessin animé intitulé "L'Etoile de Noël" dans un cinéma, en Gironde, le 13 décembre dernier, ont tout à coup, en pleine séance, pétrifiées d'horreur, décidé de leur faire quitter la séance au plus vite, afin de les sauver d'un grand malheur.
D'ailleurs, plutôt que "L'Etoile de Noël", je crois bien que c'est le film de Tintin, "L'étoile mystérieuse", que les enfants étaient en train de regarder. Et là, il y avait réellement un grand danger en effet à laisser les enfants voir une telle histoire.  Pensez-donc : l'on présente, dans ce scénario, l'apparition d'une nouvelle étoile ; mais  l'on découvre peu à peu la nature terrifiante de cet astre mystérieux, dont l'on comprend tout à coup qu'il s'agit d'une gigantesque météorite, qui se dirige droit sur la planète terre, risquant d'entraîner la fin du monde !!!  Alors là, je crois que les enseignantes ont vraiment eu raison d'évacuer les enfants : en cas de grave danger, selon la consigne, les femmes et les enfants d'abord ! C'est une priorité...
Mais, oups, l'on me fait remarquer qu'il ne s'agissait pas de "L'étoile mystérieuse" et dangereuse évoquée par Tintin qui assurait le spectacle en Gironde, mais bien un petit film d'animation tout simple ; un film qui narre l'histoire d'un gentil petit âne qui va se joindre à ses copains les animaux et aux rois mages pour aller saluer le petit Jésus dans son étable.
Ah ! Quelle horreur en effet ! Vous n'êtes pas allés voir ce film ? Ouf ! Heureusement, vous l'avez échappé belle : cette gigantesque météorite risquait en effet d'entraîner la fin du monde...
Gloup ! Espèce d'idiot, tu mélanges les deux films. Ce n'est pas "L'Etoile de Noël" qui risquait d'entraîner la destruction de la planète Terre...
Mais alors, qu'est-ce qui, dans ce scénario, a bien pu pétrifier d'horreur et faire trembler dans leur culotte ces deux vertueuses enseignantes ? Pourquoi ont-elles eu si peur de cette "Etoile de Noël" ? qui n'allait pourtant pas, celle-ci, leur tomber dessus et les réduire en cendre ?
Paraît-il que c'était parce qu'on y parlait du petit Jésus. Le petit Jésus, vous connaissez ? C'est ce gamin dangereux dont il faut vraiment se méfier ; en effet, dès qu'il voit un autre enfant, il n'a qu'une envie, vous le savez, c'est de lui sauter dessus pour lui sucer le sang et rentrer dans son cerveau ; ou pire, se glisser dans son coeur.
Heureusement, Dieu merci, ces enseignantes téméraires, qui avaient eu l'audace d'emmener 83 enfants voir un film aussi dangereux, ont pris conscience à temps de leur erreur.
C'est la fête des saints Innocents aujourd'hui, dans la calendrier religieux catholique. Bien entendu, c'est sans aucun rapport avec ces deux soit-disant "enseignantes", plutôt apeurées que pédagogues en effet.
Mgr Pontier disait récemment : "En France, nous avons tellement peur du religieux que nous préférons l'ignorer que l'enseigner."
Ces enseignantes ont-elles également peur des étoiles lorsqu'elles contemplent le ciel la nuit ?
Elles n'ont sûrement pas lu Platon, l'une des intelligences les plus extraordinaires de tous les temps, qui osa dire : "C'était un homme sage, celui qui inventa Dieu !"

P-S  : extrait d'un mail reçu d'un de mes frères qui habite dans la région parisienne et est allé voir "L'Etoile de Noël" avec un petit-fils, Louis :
"L'autre jour, nous sommes allés avec Louis voir "L'Etoile de Noël", un gentil dessin animé relatant la Nativité, pas mal fait du tout.
Evidemment, il y a un côté assez fantaisiste, mais la vérité historique est assez respectée.
Ce film a été tourné par des Américains, qui ont rapport bien plus simple que nous à la religion.
En France, par méfiance ou crainte des éventuels spectateurs d'y trouver une leçon de catéchisme , ce film n'a pas dû connaître un grand succès.  D'ailleurs, dans la salle, nous étions tous les 3 seulement...
Ce côté laïcard a poussé les enseignants, qui avaient emmené les jeunes enfants le voir dans le cadre d'un projet pédagogique, à les faire sortir après quelques minutes de projection... On s'interroge aussi sur le sérieux de la préparation de ces instits !"
Paraît-il qu'elles croyaient qu'il s'agissait d'un film sur des animaux !
Ah ! C'est Bête !

mercredi 27 décembre 2017

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2105 : Hommage du journal "Le Monde" aux chrétiens

Vous me direz que je cite souvent des journaux en ce moment ; mais c'est plus facile pour moi, car je n'ai toujours pas la télé depuis 4 mois. Au fait, cela ne me manque pas du tout ! Et cela m'a sans doute permis de prendre plus de temps pour la lecture, le repos, sans parler de la prière. Avec "du temps de cerveau disponible", selon l'expression désagréable prononcée en 2004, si vous vous souvenez, par Patrick Lay, alors PDG du groupe TF1 : il voulait vendre notre cerveau à Coca-Cola et autres annonceurs !!!
Mais je reviens au sujet de ce jour : quel bonheur, en ouvrant le n° de Noël du journal "Le Monde", de découvrir une page entière en hommage aux chrétiens. Dans une société qui met son point d'honneur à prendre de grosses distances vis-à-vis du religieux, cela confirme, comme je le signalais déjà dans le billet n° 3000,  que "la lumière luit dans les ténèbres, mais que les ténèbres n'ont pas pu s'en rendre maîtresses." (Jean 1/5)
Deux articles en cette page, avec deux titres évocateurs :
-  "Ces chrétiens qui mettent leur foi au service des migrants", avec en sous-titre : "Des croyants racontent comment leur spiritualité les a poussés à s'engager."
-  Et le 2° : "Les églises apparaissent comme des refuges", avec, en sous-titre : "La sociologue Mathilde Pette décrit les familles de bénévoles (chrétiens) qui viennent en aide aux migrants."
En voici de trop brefs échos :
-  "Autour des migrants, des bénévoles ont tissé une chaîne humaine précieuse qui assure à ces nouveaux arrivants un accueil quand les pouvoirs publics sont parfois tentés de leur fermer la porte au nez et qu'une partie de la population les voit, au mieux comme des gêneurs, au pire, comme des envahisseurs."
-  M-Claire : "Dans cette aventure de l'accueil, plus d'une fois je me suis dit : quelle chance d'être croyante. (en très gros caractères au milieu de l'article)  Parfois, quand on ne peut trouver de solution d'hébergement, continue-telle, on court le danger d'être écrasée par un sentiment d'impuissance. Hier, je me suis dit : ce sentiment d'impuissance, je peux le remettre au Seigneur et je pourrai avancer. C'est une aventure à la fois humaine et spirituelle."
-  "Tous les chrétiens n'ont pas la même attitude envers les réfugiés. On trouve chez une partie d'entre eux de la réticence, voire de l'hostilité à leur accueil : ne faut-il pas mieux accueillir que les chrétiens ?  Ne crée-t-on pas un appel d'air ?"
-  Et la journaliste, Cécile Chambraud, de citer l'épitre aux Hébreux, dont un protestant lui a parlé : "N'oubliez pas l'hospitalité ; quelques-uns, en la pratiquant, ont, à leur insu, logé des anges."
-  "Le soutien aux migrants n'est pas le fait de toute l'Eglise ; mais il n'en reste pas moins qu'elle est l'un des soutiens les plus systématiques à cette population."
-  Les bénévoles sont très majoritairement des "cathos de gauche, les tenants du christianisme social. Mais il y a aussi des militants qui ne se présentent pas comme croyants, mais qui gardent des références d'inspiration chrétienne inattendues, provenant de leur trajectoire personnelle, d'un passage par le catéchisme, l'école catholique, les scouts, la jeunesse ouvrière chrétienne, etc..."

Je tire de tout cela la conclusion suivante : c'est quand il s'engagent au service des plus défavorisés que les  chrétiens sont reconnus, pris au sérieux et respectés !
C'est cela, le réel esprit de Noël ! 

P-S  :   Comment ne pas rendre hommage aussi aux membres des autres religions, ou aux agnostiques et humanistes de tout bord, eux-même engagés autant sinon plus que les chrétiens dans le service des plus défavorisés ?
Avec en point d'orgue cet hommage de Jean d'Ormesson à leur égard, dans son admiration par rapport à "la charité et l'amour pour les hommes de ceux qui ne croient pas en Dieu."

mardi 26 décembre 2017

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2104 : "Notre Christ est à la page"

Je vous disais, dans le billet du 24 décembre, que j'avais remarqué, dans une maison de la presse, sur un présentoir, le magnifique visage de Jésus, "Sauveur du monde", d'après le titre du tableau, en pleine page de couverture du numéro de "L'Express" de cette semaine. J'en ai parlé aux paroissiens de Poiroux, puis lors de la messe de la nuit à Longeville, en montrant la revue à l'assemblée.
A la fin de cette messe, une paroissienne, Jennifer, s'est avancée pour me dire que la revue "National Geographic", dans son numéro de décembre, avait elle aussi placé en page de couverture la reproduction d'une superbe toile représentant un très beau visage de Jésus. Vous pouvez d'ailleurs la découvrir en cliquant sur google : National Geographic, édition française de décembre 2017.
Jennifer m'a envoyé cette image, avec le commentaire suivant : "Notre Christ est à la page". J'en ai été très ému ! Oui en effet, c'est à nous tous désormais, dans la foulée de Noël, je devrais dire : dans la lumière de Noël, de repérer autour de nous, dans notre monde, en regardant la télé, en parcourant les journaux, mais surtout, en ouvrant nos yeux sur les personnes et sur le monde qui nous entoure, de découvrir, toujours présent, notre Christ en première page de l'histoire de chacun.
Mais comment est-il en première page ?  Où Jésus naît-il encore aujourd'hui ? Comment est-il fait ?  Ressemble-t-il à un cardinal, ou à la rigueur à un évêque ?  Ou n'est-ce pas plutôt dans le visage de nos petits-enfants que nous le découvrirons ?  Si ce n'est dans celui de notre conjoint, ou de telle personne difficile de notre entourage ? A travers le au moins 5% de bon qu'il peut y avoir en lui ou elle, pour reprendre la célèbre formule de Baden-Powell, le fondateur du scoutisme.
En tout cas, là où nous sommes sûrs de ne pas nous tromper pour le reconnaître, c'est à travers tel migrant qu'il nous est donné de rencontrer, d'accepter chez nous...
Autre question à nous poser, en ce lendemain de Noël : et nous, sommes-nous à la page ? A travers notre vie de tous les jours, nos réactions, nos jugements, quelle image donnons-nous du Sauveur du monde ? Noël nous appelle en effet à continuer à laisser naître le Christ en nous et autour de nous.
Comme le disait dom Helder Camara, que l'Eglise n'a malheureusement pas eu l'intelligence de nommer cardinal : "Le seul Evangile que pourront lire beaucoup de tes frères, ce sera ta vie."

lundi 25 décembre 2017

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2103 : Le message de Noël et "Le Canard enchaîné"

En cette nuit de Noël, hier soir, tandis que je regagnais Talmont après avoir célébré la messe de la Nativité en l'église de Longeville, quel bonheur d'entendre sur les ondes, dans la voiture, les paroles fortes de Mgr Pontier, archevêque de Marseille et président des évêques de France : "La France n'est pas un modèle en matière de politique d'accueil. Elle peut et doit faire plus. Va-t-on se faire prendre par la peur, ou s'ouvrir à l'accueil ? La France est devant ce choix. On peut accueillir plus de monde. Quand on a un frère, une soeur qui est dans le besoin, le 1° devoir d'un chrétien est de lui ouvrir les portes. C'est comme Dieu qui se donne à nous à Noël. Il se fait vulnérable sous la forme d'un petit enfant, et si on ne l'accueille pas, il meurt. Je sais bien qu'on va me reprocher ma naïveté, me dire qu'il y a des migrants qui viennent avec de mauvaises intentions ; mais ce n'est pas parce que quelques-uns posent problème qu'il faut fermer notre coeur !"

Au cours de la messe à Longeville donc, j'ai cité l'interpellation placée en très gros caractères, en 1° page, sur le dernier numéro du "Canard enchaîné" : "Pour Noël, je vous invite à aller crécher ailleurs." A travers ce titre, et divers dessins-caricatures faisant référence à Noël, le journal satirique nous interpelle en profondeur sur la façon dont notre société peine à donner une place aux migrants dans la crèche "France".
Quand j'ai montré ce journal, au cours de l'homélie, j'ai dû paraître naïf, moi aussi, sans doute ! Mais en ce matin de Noël, lorsque j'ai pris les infos à 8h, la première choses qui a été apportée, c'est l'interpellation vigoureuse du pape François, lors de la messe de la nuit en la basilique St Pierre, toujours à propos des migrants.  Décidément...
 

"Marie et Joseph se sont vus obligés de partir. Ils ont dû quitter leurs proches, leur maison, leur terre et se mettre en route. Dans les pas de Joseph et de Marie, nous voyons les traces de familles entières qui, aujourd'hui, se voient obligées de partir. Nous voyons les traces de millions de personnes qui ne choisissent pas de s'en aller, mais qui sont obligées de se séparer de leurs proches, sont expulsées de leur pays. En eux, il nous faut reconnaître Dieu présent, dans l'hôte indiscret, bien des fois méconnaissable, qui marche par nos villes, dans nos quartiers, voyageant dans nos autobus, frappant à nos portes. Noël, c'est le temps pour transformer la force de la peur en force de la charité."

En entendant ces paroles, je me suis demandé ce qu'il se serait passé si j'avais tenu ce même discours en l'église de Longeville !

Mgr Pontier, le message de Noël, la parole du pape François, l'interpellation du "Canard enchaîné" : même combat !  En effet, le ciel et la terre s'unissent pour que tous, sur cette terre, nous vivions comme des frères.
Car, a dit encore le pape François en cette nuit sainte, "personne ne doit sentir qu'il n'a pas de place sur cette terre."

Joyeux Noël, fraternel, à toutes et tous !

dimanche 24 décembre 2017

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2102 : La terre est enceinte de Dieu !

Ce dimanche matin 24 décembre, dans l'église de Poiroux, sur la paroisse de Talmont-St Hilaire, en commentant l'évangile de l'Annonciation, je partageais avec l'assemblée ce fait extraordinaire selon lequel Marie est enceinte de Dieu ; mais en même temps désormais, c'est toute la terre qui est enceinte du Sauveur.
A qui prend le temps de regarder ce qui se vit en ces jours, cela est évident ; nous en avons à chaque instant des signes très clairs ; il suffit de regarder la télé, de lire les journaux, ou tout simplement, d'observer ce qui se vit auprès de nous. Quelques exemples parmi tant d'autres :
- avant hier, en allant acheter mon "Ouest-France", je remarque, bien mis en évidence sur le présentoir parmi les autres revues, le numéro de cette semaine du journal "Le Point", avec une page de couverture représentant en grand le visage de Jésus, d'après la fameuse toile nommée "Le Sauveur du Monde". Mais que faisait là Jésus, si ce n'est, justement, son travail de Sauveur du monde !
-  et  ces réflexions de Jean d'Ormesson, si bien mis en valeur par les médias au début de ce mois : "Pour moi, ce qu'il y a de plus important, c'est Dieu. Que feraient les hommes s'ils ne cherchaient pas Dieu ?"  Qui a mis une telle sagesse dans le coeur de cet homme, en recherche par rapport au sens profond de l'existence ?
-  à Poiroux donc, où j'étais ce matin, les enfants de l'école publique, lors du récent marché de Noël, ont fait un don au Secours catholique local, à partir d'actions qu'ils ont menées dans ce but.  Ces enfants ne seront peut-être pas à la messe de la nuit de Noël, mais Jésus Sauveur ne les a-t-il pas déjà inspirés et rejoints ?
-  je viens de lire une réflexion d'Ysé Tardan-Masquelier, spécialiste de l'Hindouisme, qui explique ceci : "Les Hindous sont fascinés par la personne du Christ et le contenu des Evangiles."  Ah, bien sûr, ils ne sont pas chrétiens, mais Jésus est-il si loin de leur coeur ?
-  connaissez-vous l'IMA (l'Institut du Monde Arabe), à Paris ?  C'est une institution proche de la culture arabe et musulmane ; l'Ima est présidé par un Juif, et il présente actuellement une exposition intitulée "Chrétiens d'Orient, deux mille ans d'histoire".  Comment ne pas voir là un beau signe de fraternité, en phase avec le mystère de salut universel annoncé à Noël ?
Je m'arrête là ; parce que c'est à vous à présent de recueillir de telles fleurs de Noël.
Illustration merveilleuse de cette prophétie du prophète Isaïe : "Que la terre s'entrouvre, et qu'elle donne naissance au Seigneur !" (Isaïe 45/8)
Oui, c'est sûr, la terre est vraiment enceinte de Dieu !

vendredi 22 décembre 2017

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2101 : A l'attention de celles et ceux qui n'ont pas le coeur à fêter Noël

Chaque année, en décembre, alors que toute la société semble ne vivre que pour la joie de Noël, j'ai le coeur un peu serré en pensant aux personnes, bien plus nombreuses qu'on ne le pense (10 à 20% de la population de notre pays ?), pour lesquelles cette période de fête va être bien douloureuse à traverser.
Il suffit d'un peu d'attention en effet pour repérer telle personne qui reste un peu silencieuse lorsque l'on échange à propos des cadeaux ou repas envisagés... Non seulement, elle ne se sent pas concernée, mais en plus, son coeur en est blessé.
Ces jours derniers, j'ai entendu des réflexions telles que celles-ci : "Je ne verrai pas mes enfants cette année ; ils préfèrent être avec leurs copains ; ça me fait mal d'être délaissée."
Dans un Ehpad : "certains ne reçoivent aucune visite : pas de famille, pas d'amis..."
"Moi, avec tout ce que j'ai vécu cette année, à la maison, il n'y aura ni crèche ni décorations ; Dieu m'en veut, il m'a oublié."
"On va prier, à Noël ; on a toujours la foi ; mais, suite au décès de notre papa, on ne pourra pas faire la fête comme auparavant. Il va y avoir un grand trou dans la famille, et ce Noël sera plus triste qu'à l'ordinaire, car il manquera quelqu'un !"
Il y a aussi ces familles éprouvées par la perte de leurs enfants, à quelques jours seulement de Noël, lors de l'accident d'un bus scolaire dans les Pyrénées Orientales.
Impossible de ne pas penser également aux grands malades : dans les hôpitaux ou maisons de santé, quelle va être leur nuit de Noël ?  En particulier s'il n'y a personne auprès d'eux.
Difficile alors de faire un sermon à ces personnes en ayant l'air de leur dire : "mais enfin, tu ne comprends donc rien ? Il faut être joyeux, à Noël."
Facile à dire, quand on est soi-même dans de bonnes conditions de vie et de relations.
Me revient plutôt à l'esprit cette belle parole de Yahvé, que l'on trouve dans l'un des derniers livres bibliques, à la fin de l'Ancien Testament : "Ne sais-tu pas que les larmes de la veuve coulent sur les joues de Dieu ?" (Siracide 35/18)
Oui, dans la nuit de Noël, Dieu sera aux côtés, ou plutôt, il naîtra dans le coeur de chacune de ces personnes, isolées, délaissées, abandonnées, meurtries, malades, réfugiées, trahies, découragées, endeuillées.
Elle sera alors plus vraie que jamais, cette promesse de Dieu en Isaïe que nous entendrons lors de la messe de la nuit de Noël : "le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière. (Isaïe 9/1)
De cette lumière inattendue et surprenante, je vous parlerai dans un prochain billet.

jeudi 21 décembre 2017

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2100 : Noël, fête de la communication

Noël est un mystère d'une dimension infinie ; voilà pourquoi l'on peut dire que c'est une fête universelle ! En effet, qui pourrait rester indifférent au message de ce petit enfant désarmé, ouvrant ses bras au monde entier ?  Lorsque j'étais curé aux Sables d'Olonne, lors de chaque fête de Noël, j'avais le bonheur immense de recevoir (est-ce toujours le cas ?) des message d'amitié de la part des frères et soeurs protestants, juifs, musulmans, bouddhistes, mais aussi d'autres personnes ou instances au coeur large comme le monde. Et je m'empressais, lors de la messe de la nuit de Noël, de transmettre ces salutations fraternelles à l'assemblée paroissiale.
Noël, communication réussie : le message de paix de l'Enfant de Bethléem a réussi à traverser les siècles pour arriver jusqu'à nous ; et cela, en dépit des forces de l'ombre et de la mort qui, sans cesse, se sont dressées sur son chemin. Mais, "en lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes, et la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres n'ont pas pu s'en rendre maîtresses." (Jean 1/4-5, TOB)
Mais, en lisant ces lignes, peut-être penserez-vous que je suis bien optimiste, sinon naïf, pour oser dire que Jésus a réussi son opération-communication, alors que notre planète semble ignorer le message de Bethléem comme celui des Béatitudes.
Oui mais, souvent, nous nous comportons comme des aveugles, et ne savons pas repérer, tout près de nous comme à travers le monde entier, les signes de la venue et de la présence du Sauveur. Jean-Baptise avait bien raison de dire : "il y a parmi vous quelqu'un que vous ne connaissez pas." (Jean 1/26)  Or, lorsque mon voisin, que je ne blaire pas trop, esquisse un sourire en me faisant un petit bonjour d'un geste de la main, n'est-ce pas déjà un signe du royaume qui vient ? Si nous ne voyons pas ce signe, c'est peut-être parce que, comme l'écrit encore saint Jean : "celui qui n'aime pas ne peut pas reconnaître Dieu, car Dieu est Amour." (1 Jean 4/8)
Encore un des nombreux signes admirables de la belle communication de Dieu avec ses enfants de la terre, et pas seulement les chrétiens, et cela par le biais si utile des  médias, lorsque l'on "voit", aux infos, que le Bangladesh, peuplé de musulmans, bien plus pauvre que la France chrétienne pourtant, vient d'accueillir des centaines de milliers de migrants, avec les réfugiés rohingyas.
Où se vit donc le vrai Noël ???
Pourquoi pas un signe d'Evangile encore -  même si nous sommes allergiques à Johnny, à sa musique et à son style de vie - la façon dont, avec humilité, il s'était déclaré clairement catholique. ; témoin ce qu'il répondait à des journalistes l'interrogeant sur sa foi : "on peu me faire ce qu'on voudra, je resterai chrétien. Je suis sûr que Jésus, lui, ne m'en veut pas."
C'est sans doute à travers cette façon un peu spéciale de communiquer - hors circuits d'Eglise - que le Sauveur cherche à se faire connaître chaque jour, et en tout lieu de la terre.
"Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez !" (Matthieu 13/16)
Petite pierre parmi tant d'autres : la modeste communication de ce blog, heureux de fêter en ce jour son 3.000ème billet, grâce à votre présence et à votre soutien !

mercredi 20 décembre 2017

Le Blog de l'Arche de Noë 85, n° 2.099 : Le jeûne de la parole

On entend dire parfois que les prêtres parlent trop, ou qu'ils prêchent trop longtemps (surtout quand ce n'est pas intéressant !).  C'est sans doute un peu vrai ; mais nous avons aussi reçu la mission de partager l'Evangile à tous, chacun le faisant en fonction de ses possibilités.  En tout cas, pour ma part, réduit au silence pendant trois mois et demi, et cela tout à fait en-dehors de ma volonté, dans l'incapacité décevante de ne pouvoir obtenir l'installation d'une connexion internet, et cela pour de soit-disant raisons qui n'avaient rien de raisonnable, j'ai dû vivre une véritable ascèse. L'image est sûrement maladroite, mais j'ai vécu cela comme une amputation : à la fois incapable d'écrire, et dans l'impossibilité d'expliquer les raisons de mon silence.
Chaque jour, je me disais : "que doivent penser les lecteurs ? Tiens, si je pouvais m'exprimer sur le blog, je parlerais de ceci, je donnerais mon avis sur cela..." Et en même temps, je viens de vivre tout ce temps sans télé, mais ce qui m'a quand même moins manqué. Mais heureusement que je continuais à recevoir mes mails sur mon portable ! En tout cas, cette période de jeûne informatique m'a permis de prendre du recul par rapport à ce type de communication.
En effet, je me suis posé plein de questions : est-ce que ce blog est vraiment utile ?  faut-il le maintenir ?  Est-il sain que je donne ainsi un avis sur tout ?  de quoi cette volonté de prendre ainsi la parole sur un blog est-elle le signe ?  qu'est-ce que je recherche au juste ? ne faudrait-il pas rénover la formule ? n'est-ce pas une expression trop individuelle, trop personnelle ?  les personnes qui suivent ce blog ne sont-elles pas fatiguées de cette façon de faire ?  quel renouvellement faudrait-il envisager ? est-ce que c'est moi que je cherche à mettre en valeur ?  ou les autres, et l'Evangile ? au fond, pour qui est-ce que je me prends exactement ? Surtout que, comme nous l'a appris Esope, le célèbre fabuliste grec, "la langue est la meilleure et la pire des choses", selon l'usage que l'on en fait...
Toutes ces questions, et bien d'autres, continuent de me tarauder ; surtout à présent où je me trouve en situation de retrait de la vie pastorale active et de toute responsabilité ecclésiale, même si j'assure toujours un certain ministère, lorsque l'on fait appel à moi.
Surprise : je n'avais pas plutôt rouvert ce blog que je recevais des mails m'invitant à poursuivre le chemin, par exemple ceux-ci :
-  de la part d'un ancien paroissien de Fontenay-le-Comte : "avec ton billet, me voici...nous voici rassurés ! Ce n'était qu'une panne matérielle ! Nous allons pouvoir à nouveau nous abreuver à ta source de vie, et je m'en réjouis vraiment."
-  et de la part de mon parrain du Château d'Olonne : "je ne vais pas crier au "miracle", mais, comme de la part de tous tes lecteurs, l'absence de la parution de ton blog commençait à se faire sentir, et certains ont certainement pensé que tu l'avais fermé.  Nenni !  et en cette veille de Noël, moi et les autres, nous nous réjouissons de te retrouver sur nos écrans."
-  une paroissienne de Mortagne : "quel bonheur de vous retrouver ! Vous nous manquez tant. Mais d'autres savent apprécier votre présence, j'en suis heureuse pour eux.  Beau Noël au bord de la mer, et bonne santé !"
Je suis confus devant tant de gentillesse !  Mais à présent, serai-je capable de répondre aux attentes ? Je vais dire comme le pape François : "priez pour moi", comme chaque jour, je prie pour vous tous, chers paroissiens sur internet !  Et merci de votre confiance.

mardi 19 décembre 2017

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.098 : Les marchés de Noël annoncent la présence du Sauveur

Comme vous sans doute, j'ai participé à plusieurs marchés de Noël, vibré de joie à l'occasion de divers concerts de Noël, arpenté avec allégresse les rues décorées aux lumières de Noël, admiré tant de beaux gestes de partage vécus en fidélité à l'Esprit de Noël : quel bonheur que pouvoir vivre tout cela, en cette si belle période de l'année durant laquelle nous nous disons les uns aux autres : "Que je t'aime !"
Récemment, j'ai eu le plaisir de prêcher, sur l'une des deux paroisses auxquelles j'ai été affecté, en l'église de Longeville, alors que celle-ci était entourée de toute part par le marché de Noël justement. Avant la messe, je me suis plongé au coeur de cette manifestation très populaire, y rencontrant passants, exposants, familles, agents municipaux...Que des gens heureux, loin de cette sinistrose qui parfois semble s'emparer de notre pays. N'est-ce pas déjà là une première victoire du Sauveur, du Dieu de la joie, sur l'ombre de la mort ?
Entre autres exemples, depuis début d'octobre, toute une équipe de bénévoles a donné beaucoup de temps à confectionner des décorations pour ce marché ; tandis que les résidents de l'Ehpad ont préparé 300 paquets-cadeaux, 70 exposants proposant des produits de qualité, pour notre bonheur à tous.
"Préparez les chemins du Seigneur", nous disait Isaïe ; impossible de penser que tout ce qui s'est préparé ou vécu à travers ce marché n'avait rien à voir avec le mystère de Noël.
J'ai expliqué, durant mon homélie, que préparer les chemins du Seigneur, ce n'était pas seulement venir prier dans les églises, même si bien sûr la prière reste essentielle. Mais Dieu, lui, le Sauveur, était présent aussi sur le marché, tandis que nous le vénérions dans l'église. Il se promenait incognito dans les rues. Les yeux émerveillés des enfants reflétaient un peu de sa lumière.
Après la messe, le Père Noël officiel du marché m'a proposé que l'on se prenne une photo ensemble : l'union du ciel et de la terre, le mariage entre nos activités sociales et le message profond de Noël. Quelle responsabilité pour nous deux : être des messagers de bonheur, de générosité, de partage. Je repensais à ce chant que l'on reprend parfois : alors en effet, "le monde ancien s'en est allé, un nouveau monde est déjà né !"
Bref, je vous quitte, car sinon, je vais me trouver en retard pour le repas de Noël à l'Ehpad du Havre du Payré, à Talmont, auquel l'on a eu la gentillesse de m'inviter.
Belle marche vers Noël, en prenant le temps de repérer comment le Sauveur est déjà là !

lundi 18 décembre 2017

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.097 : Mais non, il n'est pas mort !

Coucou, me r'voilà !
Ca, c'est la surprise !!!
Tout d'abord, un grand bonjour à tous les amis blogueurs !
Vous m'avez beaucoup manqué...
Quasiment tous les jours, depuis trois mois et demi, les uns ou les autres se sont inquiétés de mon silence : mais qu'est-ce qu'il devient ? Pourquoi n'écrit-il plus de billets sur le blog ? Est-il malade, découragé ? Nous aurait-il lâchés pour se la couler douce désormais, déchargé qu'il est de toute responsabilité ?
Je ne vais pas m'appesantir sur mon cas, mais vous dois quand même quelques explications.
Non bien sûr, ce silence n'était pas volontaire.
Bref résumé de la situation : le 3 septembre, je quitte Mortagne pour Bourgenay, près de Talmont-St Hilaire, à 10 kms des Sables d'Olonne.
Mais la maison que je dois occuper a grand besoin d'un lifting complet.
Impossible d'y installer mes affaires, ainsi que ma connexion internet.
J'habite donc depuis début-septembre, toujours sur Bourgenay, à quelques centaines de mètres, dans une maison prêtée gracieusement par une famille de paroissiens fidèles et généreux de Mortagne. Mais toujours sans connexion internet.
Tous ces derniers temps, j'étais donc navré de ne pouvoir vous expliquer les causes de mon silence forcé.
Pour d'obscures raisons, dignes d'un roman de Kafka, mais sur lesquelles je ne reviendrai pas, et malgré de multiples démarches, et force coups de fil et courriers recommandés, je suis enfin tombé sur une femme d'exception, à Orange, qui, en 10 minutes, a réglé la question et donné le feu vert pour la connexion.
Mille mercis à Marc, qui travaille chez les Soeurs de Mormaison au centre d'accueil de Bourgenay, et a fortement contribué à la remise en route.
Et merci beaucoup aussi aux Religieuses qui m'ont fort bien accueilli et ont pris en charge une partie de l'aménagement et du suivi des travaux, avec l'appui efficace de Marc. Merci aussi à la paroisse et à son curé, Daniel, qui se sont démenés pour que ça bouge, et à tous ces nouveaux paroissiens que je découvre, si sympathiques, par le biais des messes et services effectués !
Les travaux, dans mon futur petit logement, avancent bien, et je devrais pouvoir l'occuper vers la mi-janvier.
Il s'agit d'un bureau et d'une cuisine au rez-de-chaussée et à l'étage, d'une chambre et d'une pièce-débarras.
Merci d'avance aux paroissiens de Mortagne et St Laurent qui ont déjà retenu une date pour le déménagement et l'emménagement, en janvier.
Par la suite, vous serez tous les bienvenus au 452, avenue Notre-Dame.
C'est tout près de la mer, ce qui représente une chance inouïe !
Pour la suite, je ne sais pas encore à quel rythme je vais reprendre ce blog, mais je compte bien poursuivre l'action entreprise il y a déjà plus de dix ans ; avec le regret de n'avoir pu fêter l'anniversaire, que certains d'entre vous m'ont rappelé, en novembre dernier.
Nous pourrons continuer ainsi à rechercher ensemble les signes d'espérance annonciateurs déjà d'un Monde Nouveau.
Belle préparation pour Noël à toutes et tous !

dimanche 3 septembre 2017

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.096 : Ca déménage !

Aujourd'hui, ce n'est pas vraiment un billet comme les autres que je rédige.
En effet, je suis plongé dans mes cartons, et, ne cessant de rencontrer des personnes pour les "au revoir", le temps est compté.
Car dès demain lundi à 8h, chargement des bagages, puis direction Bourgenay.
Or, j'ai encore plein de choses à classer, ranger, empaqueter...Mais quel bonheur, même si c'est triste, de revoir ce matin, lors de la messe, puis, au verre de l'amitié, tous les visages de ces nombreuses personnes qui m'ont accueilli, reçu, accepté, soutenu, aidé, aimé, durant les cinq années qui viennent de s'écouler !
Je n'en reviens pas ! Merci à vous !  Merci Seigneur.

A Bourgenay, mon adresse sera la suivante :
Olivier Gaignet
452, avenue Notre- Dame
Bourgenay
85440  Talmont - Saint Hilaire
portable :  06 87 10 18 87
courriel  :  olivier.gaignet@yahoo.fr

Pour info, je rejoins deux paroisses dont les centres sont Talmont et Longeville (20.000 h en tout) ; je serai prêtre "auxiliaire", aux côtés de deux prêtres plus jeunes qui assureront l'essentiel du ministère paroissial.
Je serai accueilli lors de la messe célébrée dans le parc de la chapelle de Bourgenay, à l'occasion du pèlerinage du dimanche 10 septembre à 11h.  Vous êtes tous invités !

Cependant, le logement où je dois atterrir n'étant pas prêt, je vais loger, pendant je ne sais combien de temps, dans une maison proche, que me prêtent généreusement des paroissiens de Mortagne, Dieu merci !  C'est derrière Proxi, à Bourgenay. Mais l'adresse postale ci-dessus peut déjà être utilisée : j'iari relever la boîte à lettres !
Sans cette offre providentielle, en attendant, j'aurais dû aller sur le Sables d'Olonne, où plusieurs anciens paroissiens me proposaient de me fournir un logement.
Merci à tous pour cette solidarité infinie !
Prochain billet dès que j'y verrai plus clair !
Bonne suite à vous pour tout, à la grâce de Dieu !

lundi 28 août 2017

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.095 : Je vais vous regretter !

J'ai cité hier durant l'homélie, à l'occasion de ma dernière messe en la Basilique de St Laurent-sur-Sèvre, ce mail reçu récemment d'un couple de Saint-Laurentais : "Ma femme et moi, nous vous assurons de notre pensée et de notre prière, avec tout particulièrement un très grand merci d'avoir accepté de donner votre vie pour les pauvres brebis que nous sommes.  Que votre récompense soit, au quotidien, une toujours plus grande intimité avec notre Dieu !"  Quelle chance d'être entourés ainsi affectueusement par les paroissiens ! A travers ce billet, je voudrais leur dire merci pour leur écoute et leur compréhension, leur patience et leur amitié, ainsi que la profondeur et l'exemple de leur foi.
J'ai exprimé hier, devant cette belle assemblée de Saint-Laurentais et autres, mon émerveillement devant ce dont j'ai été témoin sur ce territoire, en cette "ville sainte" de St Laurent. J'ai évoqué la figure de Janine, cette paroissienne exceptionnelle qui vient de nous quitter, et dont la vie respirait l'amour du Seigneur et de son Eglise. Souvent, lorsque je passais à la Basilique, je la voyais en train de passer un coup de balai, de ranger les feuilles de messe, de replacer des chaises, en un mot, de veiller à ce que tout soit nickel à l'intérieur du sanctuaire.
De la même façon, soyez bénis, vous qui balayez, fleurissez, préparez les eucharisties en équipe liturgique ; mais aussi, vous qui chantez, jouez de l'orgue et autres instruments... Et que soit bénie également notre municipalité saint-laurentaise, qui a tant investi pour l'entretien et la beauté de cette basilique, de ses cloches, de son clocher et autres.
J'ai précisé qu'il me faudrait des heures pour évoquer tout ce que j'ai découvert et admiré lors de mes passages sur St Laurent.  Un exemple parmi des dizaines d'autres ou plus : à l'occasion du décès accidentel sur la route d'un jeune Portugais, lorsque je suis arrivé sur le parvis de la Basilique pour accueillir le corps, la place Grignion de Montfort était noire de monde, avec la présence de Portugais de toute la région. Durant la célébration, leur foi, leur chants m'ont confirmé que, selon les paroles de Jésus dans l'évangile de ce dimanche, la puissance de la mort ne pouvait les abattre.
Autre fait, un paroissien me racontait cette semaine ce qu'ils ont mis en place, à St Gab', avec les cours Alpha. Pas moins de 60 jeunes, en deux groupes, ont été fidèles toute l'année à un travail d'approfondissement de leur foi. Chose d'autant plus étonnante que plusieurs, parmi eux, étaient totalement en-dehors de l'Eglise.  Peu de gens sont au courant, si bien que l'on pourrait en déduire qu'à St Gab', il ne se passe rien...
Et je me suis réjoui d'évoquer aussi les très belles cérémonies vécues en ce sanctuaire : les messes si vivantes avec les enfants et leurs familles, les cérémonies de mariage, comme celle que j'ai accompagnée samedi, avec une assemblée attentive, joyeuse et très chantante. Sans parler des très belles célébrations du Tricentenaire de l'entrée dans la Vie du P. de Montfort, qui ont marqué tous les esprits.
L'on entend parfois des personnes gémir en disant que la foi se perd, que les églises se vident, que la société tourne le dos à Dieu, que c'était mieux autrefois et que sais-je encore. J'ai donc essayé hier de ranimer la foi et l'espérance de chacun en évoquant tout ce qu'on ne voit pas, et tout ce qui est pourtant extraordinairement parlant de la présence au milieu de nous de l'action de l'Esprit : les membres des équipes liturgiques qui méditent régulièrement la Parole de Dieu tout en préparant les liturgies, les membres du Service Evangélique des Malades qui prennent le temps de visiter ceux-ci dans les Ehpad et les quartiers, les adhérents de l'Action des Chrétiens pour l'Abolition de la Torture qui, sur St Laurent, ne se lassent pas d'envoyer des courriers aux chefs d'Etat qui ne respectent pas les Droits humains, les bénévoles du Secours catholique qui accompagnent les personnes en situation de détresse ainsi que les réfugiés...
Et je ne parle pas de ceux qui accompagnent les familles en deuil, ni de ceux qui assurent le caté. Il y a ainsi dans nos paroisses énormément de baptisés qui assurent l'évangélisation. Eh ! Si l'on ne s'informe pas (évidemment, comme ces personnes ne crient pas sur les toits ce qu'elles font), on peut avoir la triste impression qu'il ne se passe rien et même que notre Eglise recule...
Ce n'est pas l'avis de notre pape François !  Voici ce qu'il déclarait mercredi dernier, à Rome, lors de l'audience générale sur la place St Pierre : "dans l'Eglise, il faut que l'on passe de l'automne, qui a un visage triste et amer, au joyeux printemps qui attend, avec patience, les fleurs, les fruits, et surtout, le soleil, qui est Jésus".
Chers paroissiens, pour moi qui ai eu la chance de pénétrer un peu, au quotidien , dans l'intimité de vos choix et de votre façon d'être, de croire, d'agir et d'aimer, aucun doute : vous êtes vraiment des pierres vivantes de l'Eglise.  Voilà pourquoi je continuerai à prier avec vous et pour vous ; mais, profondément, je vous regretterai !  Merci à vous ! Merci à Dieu pour ce que vous êtes, infiniment ! 


dimanche 20 août 2017

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.094 : Jésus a su évoluer !

Fameuse, cette scène rapportée par l'évangéliste Matthieu (15, 21-28), que nous avons méditée en ce dimanche : l'histoire de la Cananéenne qui a su faire bouger Jésus, si l'on peut dire !  Histoire assez étrange, d'ailleurs, et qui, dans un premier temps, ne donne pas une image très sympathique de Jésus ! En effet, on le voit rabrouer de façon un peu rude une maman en souffrance profonde, alors qu'elle essaye de lui expliquer que sa fille est gravement malade et même pire, saisie, habitée par le démon.
D'abord, Matthieu précise que Jésus "ne lui répondit pas un mot."  Puis, les disciples lui demandent de l'envoyer promener.  Et enfin, Jésus lui explique que son cas ne le concerne pas : "Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël." Etrange, vraiment ! Mais où est donc le Jésus de la miséricorde et des béatitudes ?
Matthieu l'évangéliste aurait pu cacher, ne pas citer cet épisode de la vie de Jésus, ce moment d'hésitation, de doute de Jésus ; ce Jésus dont nous ne devons jamais oublier que, s'il était vraiment Dieu, en même temps, il était également vraiment homme, ce qui explique un peu les choses.
En effet, parce qu'il était vraiment homme, Jésus, lui aussi, n'a pas compris d'un seul coup ce qu'était sa mission ; il a dû cheminer. On assiste là à un moment de son existence où Jésus, marqué par son environnement hébraïque, son enracinement juif, a su, peu à peu, se libérer de ce lourd conditionnement.
Les Juifs d'alors, en effet, se sachant "le peuple Elu", avaient tendance à considérer qu'ils étaient les seuls, élus et choisis par Dieu, à mériter, plus que d'autres, terres, guérisons et salut.
Mais Jésus fait l'expérience de la rencontre avec une femme du pays de Canaan, qui n'est pas juive, et qui cependant lui demande de sauver sa fille.
A ce contact, Jésus s'interroge, puis, change d'avis, prenant conscience qu'il ne peut pas y avoir que les Juifs qui aient droit au salut. Et on le verra en effet ensuite, à diverses reprises, sortir du cadre juif pour s'ouvrir aux Samaritains, au centurion Romain, aux habitants de Tyr et de Sidon, etc., tous des non-Juifs.
Jésus découvre que sa mission ne peut se limiter au seul peuple juif, et qu'elle ne consiste pas à donner seulement quelques miettes en plus aux non-Juifs.  Il réalise qu'il doit destiner son attention, son amour et ses gestes sauveurs à tous les hommes et toutes les femmes de la terre, sans distinction, sans préférence, sans discrimination !
De plus, dans cette scène d'Evangile, il y a un autre défi, tout à fait actuel celui-ci, à savoir que, comme nous en ce moment, Jésus est confronté à la question de l'accueil de l'étranger. Cette femme païenne, qui n'a pas la religion de Jésus, qui vient d'ailleurs, et qui l'importune par ses cris, elle symbolise tous ces étrangers qui nous importunent pour que nous répondions à leurs appels, que ce soit à Calais, à Lampedusa ou chez nous, à Mortagne.
Cette rencontre symbolise également la difficulté qu'a notre Eglise à répondre à un certain nombre d'appels de personnes en détresse : tous ceux devant lesquels l'Eglise se tait, comme s'est tu Jésus face à la Cananéenne dans un premier temps.
On sait bien que l'Eglise est mal à l'aise et préfère se taire, ou faire profil bas, face aux suicidés ou aux homosexuels, face aux musulmans ou aux divorcés-remariés, face à tous ceux qui sont dans des situations "pas catholiques", comme on dit, ces points qu'on ne sait comment régler, que ce soit dans les bureaux de la Curie romaine ou dans les évêchés, comme aussi dans les paroisses.
Mais, à force d'être talonnée, interpellée, questionnée, peu à peu, chaque fois, l'Eglise arrive à se bouger.  Par exemple, plus question, comme dans mon enfance, de refuser la sépulture à l'église à un suicidé, ni d'envoyer promener les divorcés-remariés ou les croyants des autres religions.
A la suite de Jésus, l'Eglise a commencé un peu à faire son "aggiornamento" ; mais tous, et pas seulement les évêques et les curés, nous avons des portes à ouvrir pour accueillir tous les "cananéens", tous les souffrants, tous les "différents" qui se présentent à nous et nous appellent à leur secours.
Enfin, et je termine par là, et si la Cananéenne, c'était chacun de nous ?  Ne nous est-il pas arrivé de crier comme elle vers le Seigneur, et d'avoir eu l'impression qu'il n'était pas venu à notre secours ?  Et si ce n'était pas une absence de réponse ?  Et si cela voulait dire que c'est aussi à chacun de nous de continuer à rester fidèle à Dieu même dans le noir ?  Et si c'était cela, avoir vraiment la foi ?
Suite aux attentats en Espagne, pour en revenir à l'actualité, c'est toute l'humanité qui crie "au secours"; et Dieu semble tarder à répondre... La question est la suivante : qu'est-ce que Dieu veut nous faire comprendre par là ?  La réponse est dans l'évangile de ce dimanche : au moment voulu, Jésus saura, comme il l'a fait pour la Cananéenne, répondre à nos appels, et, comme la fille de celle-ci, par sa grâce, nous seront guéris, nous seront sauvés !
A condition que notre humanité, elle aussi, se bouge, et sache donner sa place à une vraie fraternité !

mardi 15 août 2017

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.093 : "Qu'est-ce qu'il y a derrière ?"

Ce matin, lors de la messe de l'Assomption, je disais aux paroissiens que le sens de cette fête, c'était de nous aider à mieux comprendre, en contemplant l'une d'entre nous, Marie, à présent dans la gloire de Dieu, que tel était aussi notre destin : être un jour, comme elle, grâce à son exemple, libérés de nos souffrances, de nos douleurs, de nos déceptions, de notre peur de la mort, pour entrer dans la vie de Dieu, dans l'intimité de Dieu, et pour l'éternité.
Mais ce message n'est pas toujours facile à entendre ni aisé à vivre !  Grosse discussion, samedi dernier, avec une quinzaine de personnes, dont des non-croyants, à propos de ce qui nous attend, s'il y a "quelque chose", au-delà de la mort.  Et aujourd'hui encore, l'on me racontait la grande crainte de cette femme, pourtant profondément croyante, âgée de plus de cent ans, mais qui a toute sa tête ; elle demande sans cesse aux uns et aux autres : "Qu'est-ce qui nous attend quand on sera mort ? Qu'est-ce qu'il y a derrière ?  Comment ça va se passer ensuite ?"  Bienheureux humain celui qui pourrait répondre comme une fleur à une telle énigme !
Alors, je repense à ce superbe message de St Jean de la Croix :

"Ce qui se passera de l'autre côté,
quand tout pour moi aura basculé dans l'éternité,
je ne le sais pas.
Je crois.
Je crois seulement qu'un grand Amour m'attend.
Maintenant que mon heure est proche,
que la croix m'indique le seuil à franchir,
alors, ce que je crois,
c'est que c'est vers cet Amour que je tends les bras.
C'est dans la Vie que je descends doucement.
Si j'ai peur... et pourquoi pas ?
Rappelez-moi simplement qu'un Amour,
un Amour m'attend.
Oui, Père du Ciel,
voici que je viens vers vous comme un enfant.
Je viens me jeter dans votre Amour...
votre Amour qui m'attend." 

Quelques réflexions susceptibles de continuer à nous éclairer, dans la lumière de cette fête de l'Assomption, symbole magnifique de la victoire sur la mort de l'âme et du corps :

-  "Marguerite, 6 ans : "Mourir, c'est comme quand on déménage.  On habite dans le coeur de Dieu, et on est quand même vivant."
-  François Dolto a fait écrire sur sa tombe, à l'attention de ceux et celles qui passeront devant elle, cet appel de Jésus : "N'ayez pas peur !"
-  Stupeur de ces frères et soeurs de la paroisse, qui ont eu le privilège de se trouver auprès de leur papa au moment où il est entré dans la Vie : "Il a dit deux fois "Alleluia" avant de mourir !" Cela les a fortement impressionnés.
-  De l'écrivain Gabriel Marcel : "Aimer un être, c'est lui dire : "toi, tu ne mourras pas !" 
-  Pour terminer, voici ce qu'un paroissien a eu la riche idée de faire noter au début de son avis d'obsèques paru sur "Ouest-France en octobre dernier : "S'il n'y a pas de faille en nous, par où la lumière pourrait-elle passer ?"

Merci,Vierge Marie, la première en chemin vers la Vie qui ne finit pas !

jeudi 10 août 2017

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.092 : Qui sont les plus grands ?

Dans notre société people, qui met-on à la première place ?  Un footballeur qui gagne des millions, beaucoup trouvent cela normal, et même formidable !  La femme du président, celui-ci voudrait qu'elle soit reconnue comme au-dessus des autres femmes, comme la 1° dame de France, alors qu'elle n'est même pas élue. Et on se pâme d'admiration devant tel chanteur, telle personnalité médiatique... Volontairement, je ne citerai aucun nom, car trop d'entre eux ne le méritent pas forcément !
Mais aujourd'hui, voici que l'Eglise donne, sans le chercher, une leçon de modestie et de réalisme à notre société. En ce 10 août en effet, nous fêtons la Saint Laurent. Il m'a semblé important de mettre en valeur ce saint, patron de l'une des quatre églises de notre paroisse, St Laurent-sur-Sèvre, l'une des 34 communes de France à porter ce nom.
Au III° siècle, Laurent, diacre, avait pour fonction, à Rome, d'être le gardien, l'intendant des biens de l'Eglise. Lorsque l'empereur Valérien prend un édit de persécution interdisant le culte chrétien, Laurent est arrêté en même temps que le pape Sixte II et l'ensemble des membres du clergé. Ils sont immédiatement mis à mort ; mais Laurent, lui, est épargné, dans l'espoir que, étant chargé des biens de l'Eglise, il en livrerait les trésors.
En effet, le préfet de Rome, informé que l'Eglise possédait des vases sacrés et des ornements de grande valeur, lui enjoignit de les livrer pour les besoins publics, car l'empereur en avait besoin ,pour équiper ses troupes.  Laurent demanda un peu de temps : "J'avoue en effet que notre Eglise est riche, et que l'empereur n'a point de trésors aussi précieux qu'elle ; je vous en ferai voir une bonne partie, donnez-moi seulement un peu de temps pour tout disposer."
Laurent rassembla alors pauvres, infirmes, boiteux, estropiés, d'ailleurs déjà nourris et vêtus aux frais de l'Eglise ; et il les présenta en déclarant : "Voilà les trésors de l'Eglise !"
Leçon extraordinaire qui, si elle était actualisée, pourrait remettre en cause notre vision de la société ; la vision biblique et évangélique si bien décrite par le Talmud : "J'ai vu un monde bizarre : les grands étaient en bas, et les petits étaient en haut."
La vraie révolution, la voilà !

samedi 5 août 2017

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.091 : Une autre image de l'Islam

  En Indonésie, les jeunes musulmans aux côtés des catholiques pour la paix


Vidéo clip de la journée de la jeunesse asiatique, capture
Vidéo clip de la journée de la jeunesse asiatique, capture
C’est le sultan de Yogyakarta (Indonésie), Hamengku Buwono X, gouverneur de la ville, qui a ouvert officiellement la Journée de la jeunesse asiatique, au son du traditionnel instrument de musique javanais, l’othok-othok, le 2 août 2017, rapportent les media du Vatican : Fides, Radio Vatican, L’Osservatore Romano. En Indonésie, les jeunes musulmans se rangent aux côtés des catholiques pour la paix, notamment en ligne.
Favoriser le « vivre ensemble »
Les jeunes d’Asie se rencontrent en effet en Indonésie à l’occasion de la VIIe Journée de la Jeunesse asiatique, sur le thème : « Vivre ensemble l’Evangile sur le continent asiatique, marqué par le multiculturalisme ».
Elle s’est ouverte par la messe présidée par l’envoyé spécial du pape François, le cardinal Patrick D’Rosario, archevêque de Dacca (Bangladesh), et président de la Commission pour les jeunes de la Fédération des Conférences épiscopales d’Asie, qui organise l’événement.
Cette rencontre, comme la JMJ, est organisée tous les trois ans : cette année 2 140 jeunes catholiques de 22 nations d’Asie ont répondu  à l’appel, entourés de 52 évêques dont 6 cardinaux, et de 158 prêtres.
Ils se sont d’abord préparés dans leurs pays d’origine. Ils se sont ensuite répartis pour trois jours dans 11 diocèses indonésiens où ils ont vécu une immersion dans le contexte local. Enfin, ils se sont rassemblés au Centre des Expositions « Jogja », imposante structure de congrès, mise à disposition gratuitement par les autorités civiles locales.
La semaine est rythmée par des rencontres, des séminaires, des catéchèses, des représentations théâtrales et musicales, des expériences de prière et de réflexion, sur le thème du multiculturalisme et de l’harmonie entre les cultures et les religions différentes.
L’Evangile de la joie
Pour Mgr Robertus Rubyatamoko, archevêque de Semarang – diocèse qui accueille l’événement – et président du Conseil organisateur, « les jeunes catholiques rendent témoignage à la manière dont ils vivent en harmonie pour offrir à tous un cadre concret de « vivre ensemble » en Indonésie. L’expérience de la Journée de la Jeunesse asiatique constitue un moment pendant lequel vivre avec joie la foi dans le Christ Jésus, pour ensuite porter l’Evangile de la joie dans leurs familles et dans la société ».
« L’événement, a-t-il ajouté, a également une importante implication interreligieuse. Nous avons impliqué des personnes de différentes religions et des amis musulmans nous aident à gérer la sécurité », indique la même source.
La JMJ asiatique est en effet caractérisée par une dimension interreligieuse particulière, souligne Fides qui explique qu’en Indonésie, pays musulman le plus peuplé au monde, les jeunes musulmans participent aux événements organisés et ils sont impliqués dans le comité organisateur.
Le soutien financier et politique du gouvernement indonésien ne fait pas défaut, par l’intermédiaire de son Ministère pour les Affaires religieuses, mais aussi du Ministère du Tourisme et de celui chargé des jeunes et du sport.
Un important défi sur Internet
Pour Savic Ali, responsable musulman des services télématiques de l’organisation musulmane Nahdlatul Ulama (NU), l’une des deux plus importantes de l’islam indonésien – avec Muahmmadiya – qui soutient le pluralisme, le dialogue interreligieux et les droits fondamentaux, ce sont les jeunes qui représentent la clef permettant de contrer l’islam radical en Indonésie et sa propagande massive sur Internet.
Il est en effet intervenu lors d’une rencontre interreligieuse dans le cadre de cette Journée de la Jeunesse asiatique.
Savic Ali a expliqué à Fides que 100 millions d’Indonésiens utilisent régulièrement Internet et que les réseaux sociaux disposent aujourd’hui du pouvoir d’influencer l’opinion publique : « Ce sont les réseaux sociaux qui constituent le nouveau champ de bataille sur lequel il faut lutter contre l’islam radical. Une contre-narration est nécessaire, tout comme une action commune sur les réseaux sociaux de la part d’organisations, d’institutions et d’individus qui soutiennent le dialogue, la démocratie et le Pancasila (les cinq principes de base de la nation indonésienne, ndlr). »
Il a précisé : « Parmi les 22 sites Internet islamiques les plus populaires en Indonésie, les quatre premiers sont conservateurs et promeuvent une vision étroite et non inclusive de l’islam. Aujourd’hui, le défi à relever consiste à agir et à promouvoir sur les plateformes Internet des actions coordonnées visant à promouvoir la tolérance, le dialogue, l’inclusion, le respect mutuel, l’harmonie sociale et religieuse ».
Ni silence ni complaisance
C’est une mission confiée essentiellement aux jeunes, qui sont les plus actifs sur les réseaux sociaux et sur Internet, commente Fides.
Pour sa part, Mgr Yohannes Harun Yuwono, évêque de Tanjungkarang et président de la Commission pour les affaires interreligieuses de la Conférence épiscopale indonésienne, a témoigné que  « Dieu ne fait pas acception de personne. Il écoute et comprend la prière dans toutes les langues du monde. Chrétiens et musulmans croient en un Dieu unique, Créateur et Père de tous les hommes, peuples et religions. Sur ces bases, nous pouvons construire le vivre ensemble et la fraternité ».
Le père Heru Prakosa SJ, enseignant à l’Université catholique Sanata Dharma de Yogyakarta, a lui aussi indiqué à Fides que, dans le contexte de l’Indonésie moderne, marqué par la croissance de l’extrémisme islamique et par l’instrumentalisation politique de la religion, « il est urgent de réfléchir et d’agir ensemble, en vue du bien commun. Les jeunes catholiques, bien qu’étant une minorité dans les pays asiatiques, ne peuvent rester en silence ou se montrer complaisants : ils sont appelés à faire ce qui leur revient, à être des agents de dialogue, de réconciliation, d’harmonie, à témoigner l’Evangile de la fraternité et de l’espérance ».Toujours selon "Fides", l'agence-médias du Vatican.

Si cela peut nous aider à combattre le préjugé trop courant selon lequel l'Islam et tous les musulmans sont des terroristes !!!

lundi 31 juillet 2017

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.090 : "Comment tu fais pour être comme ça ?"

Il fallait voir le bonheur de cette paroissienne me racontant ce qui venait de lui arriver !  Lors d'une session récente, elle se trouva à sympathiser avec une dame très joyeuse, la cinquantaine environ. Elles échangèrent longuement à propos de leur foi, et notre amie mortagnaise, impressionnée par le dynamisme et la foi de cette femme, infirmière de son métier, lui posa cette question : "Toi qui es croyante, tu n'as sans doute pas trop le temps, mais est-ce que tu peux parler de ta foi à tes malades ?  Est-ce que ça t'arrive d'aborder la question avec eux ?"
Et cette nouvelle amie de répondre, avec un grand sourire : "Mais, ce n'est pas moi qui leur en parle ; c'est eux qui, les premiers, me lancent sur la question."  "Ah bon, répond notre amie mortagnaise ; mais comment ?"  "Je ne sais pas trop ! J'essaye d'être moi-même, de leur sourire, de tout faire pour qu'ils se sentent bien. Alors, de temps en temps, il y en a qui me disent : "Mais, comment vous faites pour être toujours souriante ? Avec tout le travail que vous devez fournir ! Vous avez un truc ?"
Alors, selon les cas, et en fonction du peu de temps dont je dispose, je leur dis : "C'est parce que je suis croyante. Chaque jour, je prie pour que Dieu me donne la force d'être joyeuse et paisible avec tous."
"En fait, a-t-elle poursuivi, ce n'est pas moi qui leur parle de Dieu, mais c'est eux qui me posent la question. Et ça me paraît plus naturel alors, plus respectueux, de répondre à leurs questions plutôt que d'arriver en leur disant : "Est-ce que vous croyez en Dieu ? Ca vous aidera dans vos souffrances." Alors, je ne pense pas qu'ils m'écouteraient."
Cela m'a fait penser à la phrase fameuse de Paul Claudel : "Ne parle du Christ que si on te le demande, mais vis de telle façon qu'on te le demande."
Pas la peine de parler en effet si notre vie n'est pas d'abord un reflet de l'Evangile...
Comme disait Paul VI : "L'homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maîtres ; ou, s'il écoute les maîtres, c'est parce qu'ils sont des témoins.." (L'annonce de l'Evangile, n° 41)
Certains sont parfois très pressés en effet de "faire de l'évangélisation", de parler, parler de Dieu. C'est bien, sans doute ! Mais quelle exigence pour notre propre vie !

lundi 24 juillet 2017

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.089 : "2017, c'est une année à fruits !"

Cette année, les fruits ne manquent pas !  Merci au maître de la nature !  Cela m'a donné l'idée de vous offrir un beau fruit, à travers la très belle prière d'un jeune, anonyme, souhaitant, comme nous tous, porter du fruit !

« Ce qui fait la gloire de mon Père, c'est que vous donniez beaucoup de fruit : ainsi, vous serez pour moi des disciples. »
Jean 15/8

Qu’est-ce que je fous ici sur terre ?
Me faire mon trou ? ma place ?
M’imposer ? Me faire respecter ?
Trouver un boulot dans lequel je puisse m’affirmer ?
Ecraser les autres pour ne pas me faire écraser ?

Peut-être que cela est utile
A cette époque où l’homme est un loup pour l’homme,
Mais je ne suis pas là que pour exister.  Je veux donner du sens à ma vie !
Et pour cela, Tu me demandes de porter du fruit.

Beaucoup de jeunes ne savent pas pour qui ils comptent,
Pour qui ils vivent, pour quoi ils vivent.
Sarments inutiles,
ils donneraient bien le coup de sécateur eux-mêmes
pour se couper du pied de vigne.

Moi, je sais qu’au moins je compte pour Toi, Dieu,
Toi qui m’attends chaque jour
Moi, je sais bien que Tu comptes pour moi,
Tu donnes un sens à ma vie,
Tu es le pied de vigne auquel je m’accroche
Pour continuer à vivre
Et Tu me dis que sans moi la vigne ne donnera rien.

Aide-moi donc à porter du fruit,
Comme ceux qui secourent les autres
Comme ceux qui parlent de Toi,
Comme ceux qui ne se détournent pas du plus souffrant ou du plus petit,
Comme ceux qui prennent des risques et du temps pour les autres
Comme ceux qui ne cessent de prier

Aide nous à porter du fruit tout simplement
En suivant ton commandement,
Le plus beau,
Celui d’aimer,
Celui qui fait que les fleurs s’épanouissent,
Que les bourgeons s’ouvrent
Et que les visages se dérident.

« Je vous ai choisis pour que vous portiez du fruit,
image001 et que votre fruit demeure !"
image001
Jean 15/16
 

dimanche 23 juillet 2017

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.088 : J'ai mal pour mon pays !

Franchement, je n'ai pas envie de dire du mal de la France, ni de déblatérer sur mon pays.  Cependant, il y a des limites, et des choses qu'il semble impossible de laisser passer. Gouvernement après gouvernement, président X ou président Y, je me demande bien ce que nos dirigeants et présidents ont dans la tête, au-delà de leurs beaux discours.  Témoin ce que nous avons tous lu dans la presse à propos de cette femme d'origine chinoise que l'on a tenté d'expulser et, s'il vous plaît, le jour même de notre Fête nationale, le 14 juillet !  Ca, faut l'faire !!!  Tragique illustration de ce que j'écrivais dans mon billet n° 2.083 publié justement le 14 juillet dernier...
Heureusement, ce samedi matin, cela fut fortement remis en cause lors du Cercle de Silence qui s'est tenu à la Roche-sur-Yon.  Et je vous transmets ce que l'un des responsables de l'accompagnement des migrants et réfugiés, Bernard, ainsi que Francine, du Réseau des Parvis, viennent de communiquer : voici donc le texte d'une lettre que le cinéaste Laurent Cantet vient d'envoyer à E. Macron, dans laquelle il dénonce l'indignité de la nation qui s'aggrave dans le traitement des migrants.


Monsieur Macron, est-ce pour en arriver là que j'ai voté pour vous ?
22 juillet 2017

Monsieur le Président,

Après avoir tenté de m'adresser à vous par des voies officielles, j'ai pris la décision de vous adresser cette lettre ouverte qui, je l'espère, sera plus efficace que mes tentatives plus discrètes.

Le 14 juillet, le jour où, au côté de Monsieur et Madame Trump, vous commémoriez la prise de La Bastille et l'avènement d'un monde plus juste, l'avant-veille du jour où, au côté de Monsieur Netanyahou, vous rendiez hommage aux victimes du Vel d'Hiv, affirmant que Vichy était bien la France et reconnaissant la responsabilité de la nation dans la rafle, Madame Cao, une jeune femme d'origine chinoise, mère d'une fillette de 10 ans scolarisée en France, et enceinte de 4 mois, était conduite à l'aéroport pour être expulsée vers la Chine qu'elle avait quittée il y a deux ans avec sa famille.

Ce jour-là, elle a refusé d'embarquer, et a été replacée au centre de rétention du Palais de Justice de Paris, celui-là même où elle venait de passer trois semaines et où elle avait perdu 8 kilos, mettant en danger l'enfant qu'elle attend.

Dans la lettre que je vous ai adressée alors (lire sur "Médiapart" : "L'expulsée du 14 juillet"), je décrivais l'angoisse de sa fille qui se préparait à grandir sans sa mère, celle de son mari qui n'allait pas connaître son enfant à naître. Je vous rappelais aussi vos déclarations sur le traitement humaniste que vous appeliez de vos voeux face à l'immigration. Dix jours plus tard, il semblerait que tout cela soit resté lettre morte.  Madame Cao est toujours en centre de rétention et attend le jour où elle sera remise, de force cette fois, dans un avion en partance pour la Chine.

L'histoire pourrait s'arrêter là, elle ne serait qu'un exemple parmi tant d'autres de l'acharnement dont sont victimes tant de réfugiés et sans-papiers.

Mais le 22 juillet, toujours plus affaiblie par ce séjour prolongé en centre de rétention, Madame Cao a tenté de mettre fin à ses jours en s'ouvrant le poignet. Conduite d'urgence à l'hôpital, elle a été soignée puis, sitôt hors de danger, reconduite en rétention !

Je vous écris aujourd'hui pour vous faire part de mon profond écoeurement. Est-ce pour en arriver là que j'ai voté pour vous au second tour des élections présidentielles, espérant faire barrage aux idées nauséabondes du Front National ?  Depuis longtemps, l'indignité de notre nation grandit de gouvernement en gouvernement.  Je crains que ce ne soit pas le vôtre qui mette un terme à cette escalade !

Mais aujourd'hui, je ne suis pas seul à m'indigner.  Nous sommes nombreux à réclamer un traitement décent pour tous les réfugiés.  Une campagne en faveur de la régularisation de Madame Cao a inondé de mails les secrétariats des ministères et de l'Elysée, des coups de téléphones ont occupé les standards.  La seule chose que nous puissions faire, c'est dénoncer par tous les moyens l'indignité de ce que vous faites en notre nom à tous. Comptez sur nous pour ne pas y renoncer de sitôt !

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'expression de mes sentiments républicains.
Laurent Cantet 

Non mais, on est "en marche" vers quoi ?
En marche arrière, probablement...




vendredi 21 juillet 2017

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.087 : "Gaignet, tu seras notre porte-parole !"

Jamais je n'oublierai cette injonction de Mgr Luc Sangaré, archevêque de Bamako, à la fin du mot qu'il prononça à l'occasion de mon retour définitif vers la France, au terme des 9 belles années que j'avais vécues sur son diocèse, au Mali.
A l'époque - c'était il y a une trentaine d'années, en 1986 - le Mali n'était guère connu ; en France, l'on se faisait beaucoup de fausses idées sur l'Afrique, et il était important de remettre les pendules à l'heure sur de nombreux points. Sur le départ, à Bamako, devant tous, je promis alors à l'évêque de m'y engager.  Voici, un peu en vrac, quelques-unes des idées reçues à propos desquelles, durant les 30 années passées, je n'ai cessé de m'élever.
-  le soit-disant sous-développement dont on accuse le continent africain, par exemple, n'a rien à envier à notre propre sous-développement occidental, que l'on cache soigneusement sous le tapis : l'incapacité des familles, pour de multiples raisons, à prendre en charge leurs anciens, la difficulté à respecter la nature, le manque de communication entre les personnes, la tristesse des messes, qui font fuir les jeunes couples et la jeunesse et barbent les enfants, le nombre de déprimes et de suicides bien plus important qu'en Afrique malgré un niveau de vie bien plus élevé, etc...
-  chez nous, l'on constate une grande ignorance par rapport à la religion musulmane, considérée en Europe comme mauvaise, dangereuse, sinon démoniaque.  Combien de fois ai-je dû expliquer que, vivant dans un pays quasi totalement musulman, j'ai été totalement respecté dans ma propre religion ! En tout cas, la foi des musulmans qui m'entouraient de toute part, leur souci de la prière, leur sens de la miséricorde divine, leur capacité d'accueil ont été pour moi d'un grand témoignage !
- également, rien à voir au Mali dans l'accueil de l'étranger avec ce que l'on fait subir aux Maliens lors de leur arrivée en France ! Il peut y avoir des raisons, mais quand même ! Selon le dicton africain, "L'étranger est un cadeau de Dieu !" A ce niveau-là encore, notre Occident soit-disant chrétien se comporte réellement d'une façon qui n'a rien à voir avec l'accueil de l'étranger tel qu'il est prôné par l'Evangile !
-  quant à la place du laïcat dans l'Eglise, nombre de pays africains ont 20 ou 30 ans d'avance sur l'Europe ! Nous, l'on pleure s'il n'y a pas de prêtre à notre service dans un rayon de 5 ou 10 kilomètres, alors qu'au Mali, les communautés chrétiennes n'attendent pas qu'un prêtre soit disponible pour organiser des temps de prière, le dimanche par exemple. Il y a longtemps, bien avant que je n'arrive au Mali, que les catéchistes, formés pour cela, assurent les prédications et la conduite des célébrations, alors que pour nous, cela semble une nouveauté absolue que de voir des chrétiens conduire une sépulture par exemple.  Ce qui d'ailleurs est encore assez mal vu par certains membres de nos communautés paroissiales en Europe. Là encore, quel retard par rapport à la prise de conscience de la responsabilité du Peuple de Dieu en Afrique !  Péché de riches ! Conception du prêtre comme étant "le grand fait tout " !
-  par rapport aux célébrations, je crois, par contre, qu'en France, l'on a bien perçu le retard immense des Eglises en Europe par rapport à la dynamique des cérémonies en Afrique. Je ne parle pas cependant des Eglises dites "évangéliques" qui, chez nous, dans les villes surtout, et justement par ce qu'elles sont largement composées d'Africains ou d'Antillais, Indiens ou autres, offrent un visage autrement plus vivant et chantant !  J'aurai passé ces 30 années à essayer de faire bouger les lignes, en essayant de donner la parole aux paroissiens, de faire que nos messes soient animées, joyeuses, en prise sur la vie et sur l'actualité ; mais quel chantier difficile à faire progresser !
Et il y aurait tant d'autres points encore à signaler...  En tout cas, ces quelques lignes pourront aider les uns et les autres à mieux comprendre certaines de mes réactions, en faveur du respect de l'étranger et des musulmans ou de la "défense" du laïcat par exemple ; ou par rapport à mes "exigences" en faveur de messes moins figées et plus vivantes.
Tout cela en effet, ce n'était pas des lubies de ma part, mais des souhaits en fidélité au dynamisme reçu jadis de l'Eglise de l'Afrique et du Mali, où il faut reconnaître que l'Evangile est parfois mieux vécu que dans nos Eglises européennes plus formelles et plus âgées !
Merci cher Mali !  Merci l'Afrique ! Merci à toi Seigneur, le Dieu des nations !

mercredi 19 juillet 2017

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.086 : "C'est vous qui avez vidé les églises !"

Cela fait maintenant quelques années que, dans l'Eglise de France, des voix de plus en plus nombreuses n'hésitent plus à nous dire en face, à notre génération de prêtres qui a suivi le Concile : "S'il y a nettement moins de monde dans les églises, c'est de votre faute ! Avant vous, les églises étaient encore pleines ; les gens se confessaient régulièrement, les jeunes étaient nombreux aux messes, les prêtres faisaient le caté aux enfants, ils assuraient les sépultures. D'autre part, ils n'hésitaient pas  à rappeler sans cesse la loi de l'Eglise, et les gens connaissaient les dix commandements, ainsi que la différence entre le péché véniel et le péché mortel. Les prêtres alors savaient jouer leur rôle, et les laïcs restaient à leur place. L'on faisait des génuflexions en passant devant l'autel, et l'on avait davantage le sens du sacré. Les chants en latin avaient quand même davantage d'allure que ces chansonnettes que l'on nous a ensuite imposées. Quant à la messe face au peuple, cela permet à présent aux curés de regarder les filles et les femmes tout en célébrant."
Croyez-moi ou non, mais je vous certifie que j'ai entendu personnellement toutes ces remarques, y compris la dernière, et cela un certain nombre de fois ; surtout ces dernières années.
Je veux bien reconnaître que notre génération sacerdotale n'a pas été parfaite ; mais il faut sans doute être plus sérieux lorsque l'on parle des causes de l'évolution de la situation de l'Eglise en France depuis 50 ans.
Par exemple, lorsque les gens ont eu l'impression que ce n'était plus un péché mortel que de ne pas aller à la messe le dimanche, ça n'a pas traîné : les églises pleines se vidèrent presque instantanément. Depuis des siècles, l'Eglise faisait peser sur les baptisés une loi très forte, en brandissant la peur de l'enfer.  Or, avec l'évolution de la société, nombre de "pratiquants", peu à peu, ont pris leur autonomie ; et - je l'ai vécu - les gens, alors, plus conscients, se sont sauvés hors de cette institution qui voulait régir leur vie sur cette terre et dans l'au-delà, et imposer comme jadis ses lois morales à toute la société..
Certains vont avancer : "Mais pourquoi l'Eglise n'a-t-elle pas fait davantage pression sur les baptisés pour qu'ils restent plus fidèles à leur baptême ?" La réponse nous a été donnée par le pape Jean-Paul II, dans sa lettre-encyclique intitulée "La Mission du Rédempteur", parue en 1990 et dans laquelle il écrivait, au n° 39 : "L'Eglise s'adresse à l'homme dans l'entier respect de sa liberté : la mission ne restreint pas la liberté, mais elle la favorise. L'Eglise propose, elle n'impose rien ; elle respecte les personnes et les cultures, et elle s'arrête devant l'autel de la conscience."
Parmi tous ces gens qui auparavant remplissaient les églises, il y avait ceux qui avaient peur, en n'y venant pas, de commettre un méché mortel les conduisant directement à l'enfer. Et ceux qui venaient pour rendre un culte à Dieu afin de se concilier ses faveurs.  D'autres parce que, tout le monde, dans le village, y venait, parce que leurs parents y venaient et que, à cette époque, il était normal de faire comme les parents. Il y avait aussi, heureusement, ceux qui se rendaient à l'église pour nourrir et célébrer leur foi, qui était vive. D'autres encore venaient à la messe parce qu'ils n'imaginaient même pas, dans une société se considérant alors comme globalement chrétienne, de faire bande à part, et parce qu'il était mal vu de ne pas y aller.
Aujourd'hui, c'est vrai, ne vient plus à la messe qu'une seule de ces catégories, celle des gens qui viennent pour partager et célébrer une foi qui se veut vivante, ainsi que l'explique fort bien Olivier Le Gendre dans son livre "Les confessions du Cardinal". Tous les autres sont partis, et cela en fait beaucoup ! "Vous autres chrétiens, vous ne vous êtes jamais rendu compte que vos églises avaient été remplies anormalement, artificiellement. Et vous êtes tout surpris qu'elles se soient vidées aujourd'hui. Vous avez bénéficié dans le passé de conjonctions exceptionnelles qui ne se reproduiront pas de sitôt.(...) Tandis que la société occidentale n'est plus sous l'influence prégnante de l'Eglise ; et il y a fort à parier que les autres sociétés suivront le même chemin."
Vous allez dire que je suis décourageant !  Pas du tout, car il nous reste l'Evangile, par lequel tout a commencé. A condition que nous ne l'obscurcissions pas par des pratiques, des regrets, des nostalgies, des diktats, des costumes, des restaurations ne permettant pas à l'homme libre d'aujourd'hui de retrouver le goût de l'Evangile.
Telle est la mission formidable qui attend désormais les générations à venir. Puisse la génération actuelle des jeunes prêtres rester humble et en être suffisamment consciente !  Puissent-ils ne pas insulter le passé récent, comme notre génération plus ancienne n'a pas envie d'insulter l'avenir !

mardi 18 juillet 2017

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.085 : Le témoignage d'une patronne de bar

Je suis heureux de vous partager un beau témoignage !  Au cours de mes pérégrinations ces derniers jours, alors que je prenais un verre avec des amis à la terrasse d'un café, en allant régler les consommations, j'ai aperçu, sur une table, à côté de "Ouest-France", du "Parisien" et autres, chose rare je pense, bel et bien le journal "La Croix".
Un peu curieux, je demandai alors à la jeune patronne : "Vous êtes abonnée ?"  Celle-ci me répondit : "J'achète tous les jours "La Croix", car je trouve que c'est un journal très profond, bien plus que les autres journaux, comme "Le Parisien" ou autres, que je mets pourtant aussi, vu la demande, à la disposition des clients.  Mais je vois bien que "La Croix" n'est pas le journal le plus recherché ; c'est bien dommage !  Cependant, quand tous les autres journaux sont pris, je dis : "Lisez "La Croix !  Ce n'est pas que du catho ; il y a aussi de très bonnes analyses."  Je trouve que ce journal va au-delà de la simple politique, où on décrit des choses vite fait, et c'est tout.  C'est un journal qui n'est pas partisan.  Il aide à réfléchir ; ça aide à prendre du recul !"
Je lui ai répondu alors que j'étais moi-même abonné à "La Croix", et d'accord avec ses propos.  Je l'ai félicitée : "C'est un beau témoignage, tout simple, que vous portez, le genre d'action évangélique et missionnaire à la portée de tous, en un lieu qui n'a rien d'une église ou d'une institution étiquetée catholique.  Bravo pour votre ténacité : cela porte sûrement du fruit !"
Cela m'a renforcé dans cette idée qu'il faut vraiment faire confiance aux baptisés : sous le souffle de l'Esprit, ils savent prendre de belles initiatives, trouver la juste attitude, au coeur même de leur travail, de leurs relations, de leur vie, pour mettre l'Evangile à la portée de tous !
Sur le champ, j'ai pris note de ce bref dialogue, unique et si vivifiant, pour vous en faire part.
Et quand je repense à ce bar, je me plais à y imaginer Dieu présent, enchanté de l'initiative remarquable de sa fille : une patronne de bar, tout à fait charmante et délurée au demeurant, donnant à ses clients le beau visage d'une chrétienne fière de sa foi, pétrie de l'Evangile et apôtre cent pour cent là où Dieu l'a semée et envoyée !

lundi 17 juillet 2017

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.084 : Souvenirs : le jour de mon ordination

Au risque de vous lasser, à l'occasion de mes 50 ans d'ordination, je reviens encore sur des souvenirs.  Mais est-ce anormal ?  On n'a pas tous les jours 50 ans !... Et en ce moment, 50 ans, c'est un nombre que je savoure passionnément !  Lors de notre récente rencontre entre ordonnés de 1967, nous n'en revenions pas, d'être "encore là", 50 ans après !
Mais, au risque de vous surprendre, sinon de vous scandaliser, la 1° chose que j'ai envie d'exprimer, c'est que je me suis senti nettement mieux dans ma peau le jour de mon Jubilé, le 2 juillet, et certainement plus en forme que le jour même de mon ordination, le 29 juin 1967, il y a 50 ans.
L'image qui me vient à l'esprit, c'est celle d'un plongeur, un peu stressé avant de sauter, du haut de son plongeoir, lorsque celui-ci se trouve très élevé. Mais ensuite, lorsque le saut a été effectué, et qu'il fait alors des ronds dans l'eau en savourant sa "performance", il se sent nettement soulagé, ou, plus exactement, apaisé.
                                                                                                                                                                De la même façon, la traversée de ces 50 années a été rude, le saut souvent risqué et difficile, un peu dangereux même parfois (et pas seulement à cause des serpents, comme j'en ai fait l'expérience au Mali !).  Voilà pourquoi, à présent, une fois le grand saut réalisé, je me sens plus serein.
Pour bien comprendre cela, il faut se mettre dans la peau d'un jeune séminariste de 24 ans et des poussières, qui croit bien sûr à la grâce de Dieu, à travers le sacrement de l'Ordre, mais qui n'en reste pas moins inquiet par rapport à la mission qui va lui être confiée : ai-je bien fait un choix raisonnable ?  Est-ce que je ne suis pas en train de préjuger de mes forces ?  Comment vais-je arriver à m'en sortir ? Suis-je capable d'assurer un ministère paroissial ou autre ? Comment ça va se passer avec les gens ?  Est-ce que je serai compétent ?  Aurai-je la santé ?  Quelle vie est-ce que je vais avoir ?  Autant de questions, et bien d'autres, qui résonnaient alors dans ma tête, et me stressaient, car je n'en avais nullement la réponse alors !
D'autre part, c'était une autre culture, en 1967 : quand les séminaristes traversaient les rues de Luçon, il n'était pas rare que les jeunes rigolent de nous et nous croassent, surtout quand on était en soutane ; nous n'en menions pas large alors !  Le 29 juin 1967, je repensais à tout cela avec inquiétude tandis que, partis du grand séminaire, nous avancions en procession solennelle, comme au Moyen-Age, en habits liturgiques, jusqu'à la cathédrale, dans les rues de Luçon.
Et on chantait des chants en latin !  Moi qui n'ai jamais aimé ce type de chants, qui m'ont toujours semblé surannés, ce n'était pas fait pour me mettre à l'aise. Les soutanes, le latin, l'encens, les mains jointes. Pour moi qui, deux ans auparavant, travaillais encore comme agent des services hospitaliers à l'hôpital de Grenoble, syndiqué CGT, tout cela me semblait surréaliste, hors de la vie ordinaire, hors du temps : c'était du décorum, qui me paraissait bien loin de "L'Essentiel" : la mission au coeur de la vie des gens, à la suite du Christ, qui n'avait pas les mains jointes, mais grandes ouvertes, vers le Père et vers ses frères...
Vais-je vous scandaliser ?  Je ne me souviens absolument pas de ce qu'a pu nous dire l'évêque, dans son homélie !  Par contre, je me rappelle très bien l'attitude de Papa. A la fin du pique-nique familial dans une salle du séminaire, Papa a voulu aller se dégourdir les jambes dans le grand jardin. Tout de suite, en bon jardinier amoureux des arbres, il nous a fait remarquer qu'un certains nombre d'arbres fruitiers avaient été greffés, et que le résultat était excellent.  J'ai le clair souvenir de m'être dit alors - mais je n'en ai pas soufflé mot : "C'est ça : il faut que l'on se greffe sur le Christ, sans peur, clairement ! Alors, comme ces arbres greffés, nous, les jeunes prêtres, nous porterons beaucoup de fruits !"
Merci Seigneur, pour ces 50 années de vrai bonheur, avec les autres, avec Toi !

vendredi 14 juillet 2017

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.083 : Liu Xiaobo est mort ? Connais pas ! Allons à la plage !

Comme tous ceux qui essaient de croire en la valeur universelle de la démocratie, aujourd'hui, je suis très triste ! En pensant aux victimes de l'attentat de Nice il y a un an bien sûr !  Mais sans oublier toutes les autres innombrables victimes de la barbarie à travers le monde, anonymes le plus souvent.
Je fais un rêve !  Et si un jour, la fête du 14 juillet devenait la fête de la liberté, de l'égalité et de la fraternité ?  Vous allez m'objecter : mais n'est-ce pas déjà le cas ?  Au risque de vous décevoir, je crois que nous n'en sommes pas encore là.  Au pays dit des Droits de l'Homme, c'est vrai, on se gargarise beaucoup de mots, de belles phrases, de défilés pompeux et de poignées de mains viriles entre chefs d'Etat.  "Beaucoup de bruit pour rien", pour reprendre la formule célèbre de Shakespeare...
Car, pendant ce temps, des gens, je devrais dire "nos frères", meurent en silence, quasiment sous nos yeux, tandis que nous regardons ailleurs ; et cela, tous les jours, un peu au-delà de l'horizon des plages de la Côte d'Azur et de Nice, suite au naufrage de leurs maudites embarcations ; ou comme hier, en Chine, avec le décès de Liu Xiaobo, militant "réèl", lui, des Droits de l'Homme ; Prix Nobel de la Paix en 2010, il était emprisonné depuis des années pour avoir souhaité, pacifiquement, la démocratisation du régime. Malheureusement, honteusement devrais-je écrire, pour ne pas déplaire aux dirigeants chinois, les grands pays dits "libres", dont la France, n'ont pas eu le courage, ni la force, ni l'audace, ni la fierté, ni les tripes à la hauteur pour prendre sa défense !
Liberté, égalité, fraternité, oui, mais pas avec tout le monde... Simplement quand ça nous arrange !  Alors, rangeons humblement notre fier drapeau !!!
C'est vrai, je ne suis pas politicien ; mais je peux donc écrire des choses qui n'ont rien à voir avec la "réal politique", celle qui est fondée sur le calcul des intérêts plus que sur le soutien des défenseurs des Droits de l'Homme ; et cela, que ce soit en Chine, avec l'Arabie Séoudite ou à Calais, où le Secours catholique en fait la dure expérience, sous ce gouvernement comme sous les précédents !
Realpolitik  :  abandonner ses idéaux pour composer avec la réalité... 
Je vous citais récemment cette réflexion de Jean d'Ormesson assurant que, lors de notre arrivée auprès du Père, nous verrions un athée assis à la droite de Dieu ; par exemple, Simone Veil. Mais on pourrait ajouter Liu Xiaobo qui, pas plus que S. Veil, n'a adhéré au message du Christ. Jugez-en vous-mêmes, à partir de ce que Liu a un jour exprimé : "Il faut qu'on réponde à la haine par l'amour, aux préjugés par la tolérance, à l'arrogance par la modestie, à l'humiliation par la dignité, à la violence fanatique par la raison."
Et les derniers mots dans son ultime déclaration, lors de son procès, face à ses juges, furent ceux-ci : "Je n'ai pas de haine, je n'ai pas d'ennemis."  Ce ne vous rappelle rien ?  Vraiment, "L'Esprit souffle où il veut." (Jean 3/8)
A titre d'illustration, je vous cite également cette prophétie de Vaclav Havel, lui aussi libre penseur, digne également de siéger à la droite de Dieu : "L'amour et la vérité vaincront la haine et le mensonge."
Mais j'en reviens à mon 14 juillet.  Oui, il faut garder cette journée de fête !
Mais pourquoi ne pas faire une minute de silence à la mémoire de ces victimes de notre peur de la Chine ?  Pourquoi ne pas faire de la politique autrement ?  Pourquoi ne pas faire défiler les victimes réfugiées chez nous, les migrants de Calais, les 60 Imams qui viennent d'entreprendre un périple en bus contre le terrorisme, les faiseurs de paix si agissants au sein de multiples associations, et des militaires aussi bien sûr, mais pas qu'eux !  Ainsi que des enseignants, des soignants, ... La liste serait à compléter largement.
Quel beau défilé du 14 juillet ce serait !
Il n'est pas interdit de rêver !
Bon 14 juillet quand même !