En cette nuit de Noël, hier soir, tandis que je regagnais Talmont après avoir célébré la messe de la Nativité en l'église de Longeville, quel bonheur d'entendre sur les ondes, dans la voiture, les paroles fortes de Mgr Pontier, archevêque de Marseille et président des évêques de France : "La France n'est pas un modèle en matière de politique d'accueil. Elle peut et doit faire plus. Va-t-on se faire prendre par la peur, ou s'ouvrir à l'accueil ? La France est devant ce choix. On peut accueillir plus de monde. Quand on a un frère, une soeur qui est dans le besoin, le 1° devoir d'un chrétien est de lui ouvrir les portes. C'est comme Dieu qui se donne à nous à Noël. Il se fait vulnérable sous la forme d'un petit enfant, et si on ne l'accueille pas, il meurt. Je sais bien qu'on va me reprocher ma naïveté, me dire qu'il y a des migrants qui viennent avec de mauvaises intentions ; mais ce n'est pas parce que quelques-uns posent problème qu'il faut fermer notre coeur !"
Au cours de la messe à Longeville donc, j'ai cité l'interpellation placée en très gros caractères, en 1° page, sur le dernier numéro du "Canard enchaîné" : "Pour Noël, je vous invite à aller crécher ailleurs." A travers ce titre, et divers dessins-caricatures faisant référence à Noël, le journal satirique nous interpelle en profondeur sur la façon dont notre société peine à donner une place aux migrants dans la crèche "France".
Quand j'ai montré ce journal, au cours de l'homélie, j'ai dû paraître naïf, moi aussi, sans doute ! Mais en ce matin de Noël, lorsque j'ai pris les infos à 8h, la première choses qui a été apportée, c'est l'interpellation vigoureuse du pape François, lors de la messe de la nuit en la basilique St Pierre, toujours à propos des migrants. Décidément...
"Marie et Joseph se sont vus obligés de partir. Ils ont dû quitter leurs proches, leur maison, leur terre et se mettre en route. Dans les pas de Joseph et de Marie, nous voyons les traces de familles entières qui, aujourd'hui, se voient obligées de partir. Nous voyons les traces de millions de personnes qui ne choisissent pas de s'en aller, mais qui sont obligées de se séparer de leurs proches, sont expulsées de leur pays. En eux, il nous faut reconnaître Dieu présent, dans l'hôte indiscret, bien des fois méconnaissable, qui marche par nos villes, dans nos quartiers, voyageant dans nos autobus, frappant à nos portes. Noël, c'est le temps pour transformer la force de la peur en force de la charité."
En entendant ces paroles, je me suis demandé ce qu'il se serait passé si j'avais tenu ce même discours en l'église de Longeville !
Mgr Pontier, le message de Noël, la parole du pape François, l'interpellation du "Canard enchaîné" : même combat ! En effet, le ciel et la terre s'unissent pour que tous, sur cette terre, nous vivions comme des frères.
Car, a dit encore le pape François en cette nuit sainte, "personne ne doit sentir qu'il n'a pas de place sur cette terre."
Joyeux Noël, fraternel, à toutes et tous !
lundi 25 décembre 2017
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2103 : Le message de Noël et "Le Canard enchaîné"
Publié par
Olivier Gaignet
à
17:35
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