En découvrant le titre de ce billet, certains d'entre vous vont peut-être se dire, en levant les yeux au ciel : "Tiens, Gaignet fait encore sa crise !" Raté ! Ce titre n'est pas de moi, mais de cet aventurier extraordinaire qu'est Philippe Croizon. Vous savez, cet ancien ouvrier métallurgiste qui s'est électrocuté, le 5 mars 1994, en démontant l'antenne de télévision sur le toit de sa maison ; ce qui lui a valu d'être amputé des quatre membres.
Mais vous connaissez sa vie ; ou plutôt, les mille vies que mène cet homme "increvable", qui accumule défi sur défi depuis 23 ans. Merci à l'hebdomadaire "Pélerin", qui lui a donné la parole dans son numéro du 7 décembre, et auquel j'ai emprunté le titre de ce billet. A la question de la journaliste, Estelle, qui lui demande ce qui le met en colère, il répond ceci : "Le pessimisme des Français, qui se lamentent en disant : "Notre pays est foutu, il n'y a plus d'avenir."
Quelle est votre devise ?" Tout va bien, on recommence.
Votre remède contre la déprime ? Le rire. C'est un des moteurs de ma résilience. Chaque matin, je souris devant mon miroir.
Chers amis lecteurs, si j'ai retenu ce thème aujourd'hui, c'est parce que ce matin, tandis qu'avant la messe à l'Ehpad Ste Marie, sur Talmont, je saluais chacune des personnes présentes, en écoutant les réponses des résidents, j'ai pensé à ces réflexions de Philippe Croizon.
Quasiment toutes les personnes auxquelles j'ai demandé des nouvelles de leur santé m'ont répondu "ça va !" Et pourtant, elles auraient eu largement de quoi se plaindre, se lamenter et "faire la gueule" : cette dame aux jambes bandées, qui ne peut plus marcher, cet homme, qui m'a raconté il y a quelque temps avoir fait le tour du monde, et qui ne peut quitter son lit, ces deux demoiselles de plus de 90 ans, qui ont mené une vie très actives, et sont cloîtrées désormais, dont l'une en fauteuil roulant, cette autre, que sa famille ne vient pas voir, etc...
Or, toutes et tous, ce matin, avaient comme de la lumière dans les yeux. Cela m'a aidé à faire comprendre le mystère de Noël. C'était leur messe de Noël ce matin, avec les chants ad hoc : "Il est né, le divin enfant", "Les Anges dans nos campagnes", etc...
J'en ai retenu les deux leçons suivantes :
- oui, c'est certain, le Sauveur est réellement venu dans le vie de ces personnes ; et elle est réelle, cette parole d'Isaïe au début de la premièe lecture dans la nuit de Noël : "Le peuple qui marchait dans les ténèbres (et donc aussi à l'Ehpad) a vu se lever une grande lumière ; et, sur les habitants du pays de l'ombre, une lumière a resplendi." (Isaïe 9/1)
- ces personnes âgées, dépendantes, envoient, comme Philippe Croizon, une saprée (1) leçon aux soit-disant bien-portants que nous sommes : mais enfin, arrêtons de nous plaindre, et, comme Philippe, chaque matin, essayons de sourire devant notre miroir ; puis, devant tous ceux que nous rencontrons.
Cela vaut sûrement mieux que de nous conduire comme de vieux croûtons grincheux et fâchés avec le monde entier !
(1) "saprée", en patois vendéen, terme synonyme de "sacrée"
vendredi 29 décembre 2017
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2107 : "Le pessimisme des Français m'énerve !"
Publié par
Olivier Gaignet
à
19:43
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