Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



mercredi 30 avril 2025

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3071 : A propos de la cérémonie d'au-revoir du pape François

De l'avis de tous, la cérémonie de sépulture du pape François a été remarquable :  très sobre, absence de ces cérémoniaires qui d'habitude occupent le terrain, même rituel, très dépouillé, que pour les sépultures dans les paroisses,  pas de cohortes de servants d'autel chamarrés, rien de gandiloquent, homélie remarquable, retraçant de façon très claire la vie, l'action et l'esprit du pape François, cercueil posé sur le sol, dans le cadre magnifique de la place St Pierre, présence d'une foule immense et de nombreuses personnalités, etc.

Par contre, j'ai fait un rêve !  Non pas pour contester ce qui s'est fait, mais pour imaginer d'autres possibles.  Et si l'on avait imaginé de placer, dans un carré en face des représentants des nations, ceux qui attendaient le pape sur les marches de Ste Marie Majeure : des handicapés, des Sdf, des toxicos, des migrants, des marginaux sexuels, etc.

J'aurais bien vu aussi, dans le choeur, des femmes, et non seulement des religieuses, au coeur de cette assemblée de dignitaires massivement masculins, ne représentant pas l'ensemble de l'humanité concernée.

En outre, l'on  n'a pas vu les représentants des diverses religions ; ils ont été invisibles, relégués à je ne sais quelle place !  On aurait pu leur laisser un petit créneau, au coeur ou à l'issue de cette liturgie ! Sans détourner cette cérémonie de son sens profond ni la dévoyer ou l'alourdir.

Si j'avance de telles suggestions, ce n'est pas pour faire moderne, ni pour dévaloriser ce qui a été réalisé.  Mais c'est parce que François était très sensible aux symboles, et que de telles propositions auraient pu être mises en oeuvre, en sa mémoire, et sans provoquer des bouleversements fondamentaux... Une Eglise audacieuse, le pape François aurait aimé cela !

lundi 28 avril 2025

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3070 : Assassinat d'un musulman dans une mosquée

 Les musulmans eux aussi payent le prix de la haine dans notre pays.  Nous ne pouvons rester sans voix !  Que nos frères et soeurs en islam sachent que nous pleurons avec eux !

 Communiqué de l'Amitié Judéo-Chrétienne de France :

  • C’est avec un profond effroi et une grande consternation que nous dénonçons l'acte
    de barbarie commis, ce vendredi 25 avril 2025, en pleine prière dans un lieu de
    culte, la mosquée de La Grande-Combe, près d'Alès dans le Gard. Nous pensons
    d’abord à la victime et à ses proches et nous adressons toutes nos condoléances à la
    communauté musulmane. 
     
    L’enquête révélera les motivations du tueur qui sera jugé à la hauteur de son crime.
    La montée de la haine de l’autre met en danger la vie des musulmans, des juifs et
    des chrétiens dans les lieux de culte et dans les lieux d’éducation. Faut-il rappeler
    l’assassinat ciblé de personnes âgées et d’enfants juifs, d’un prêtre en pleine
    célébration de l’Eucharistie, de professeurs, aujourd’hui d’un musulman dans une
    mosquée, sans oublier des attentats terroristes aveugles. On viole des tombes
    musulmanes, juives et chrétiennes dans les cimetières, on profane des mosquées,
    des églises, des synagogues.
     
    Jusqu'où ira-t-on ?
     
    En attaquant des croyants, c'est la nation toute entière que l'on attaque.
     
    Que tous les croyants humanistes et républicains restent unis face à l'abjection,
    face à ce déferlement de barbarie, tout en récusant toute instrumentalisation
    politique. 
     
    Jean-Dominique DURAND
    Président de l'Amitié Judéo-Chrétienne de France

samedi 26 avril 2025

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3069 : "Secoue-nous, ô Dieu" (François, homélie du jour de Pâques)

 La dernière homélie du pape François a été lue par le cardinal Angelo Comastri, place St Pierre, lors de la messe du matin de Pâques. C'était en quelque sorte le testament de François.  J'en extrais ces quelques lignes vigoureuses, qui interpellent chacun de nous.

"Courons à la rencontre de Jésus, redécouvrons la grâce inestimable d'être ses amis. Laissons sa Parole de vie et de vérité éclairer notre chemin. Comme le grand théologien Henri de Lubac a eu à le dire : "Il nous suffira de comprendre ceci : le christianisme, c'est le Christ. Non, il n'y a rien d'autre que cela.  Dans le Christ, nous avons tout."

Et ce "tout" qu'est le Christ ressuscité ouvre notre vie à l'espérance. Il est vivant, il veut encore renouveler nos vies aujourd'hui.  A Lui, vainqueur du péché et de la mort, nous voulons dire : 

"Seigneur, en cette fête, nous te demandons ce don : d'être nous aussi nouveaux pour vivre cette nouveauté éternelle.

Secoue-nous, ô Dieu, de la triste poussière de l'habitude, de la lassitude, du désenchantement ;  donne-nous la joie de nous réveiller, chaque martin, avec des yeux émerveillés de voir les couleurs invisibles de ce matin, unique et différent de tous les autres.  Tout est nouveau, Seigneur, et rien n'est répété, rien n'est vieux."

Avec toi, Seigneur, tout est nouveau.  Avec toi, tout recommence." 

Que le pape François repose en paix, et que, du haut du Ciel, il guide notre vie vers le Christ !





mercredi 23 avril 2025

Hommage des Bouddhistes de Vendée

 

  • Monseigneur Jacolin,
  •  
  • " Monseigneur,!c’est avec une profonde tristesse que j’ai appris le décès de Sa Sainteté le Pape François, survenu ce lundi de Pâques.

En tant que président et responsable spirituel de l’association Drukpa Vendée à La

Roche-sur-Yon, et aussi en tant que coprésident de l’Union Bouddhiste de France, je

tiens à vous présenter, ainsi qu’à l’ensemble de la communauté catholique du diocèse de Luçon, mes plus sincères condoléances.

"Les valeurs défendues par le Pape François concernant la paix, la justice sociale,

la fraternité, la simplicité, l’écologie et le dialogue interreligieux —pour ne citer qu’elles — sont partagées par l’ensemble de la communauté bouddhiste en France et donc bien sûr par celle de Vendée.!

" En ces moments de deuil pour l’Église catholique, soyez assuré que notre

communauté s’unit à vos recueillements, prières et contemplations.!

" Je vous prie d’agréer, Monseigneur, l’expression de mon profond respect et de ma

solidarité spirituelle.!

Lopön Thrinlé Tenzin

Message de la Grande Mosquée de La Roche-sur-Yon

 

« Un homme de paix, de dialogue »

« En ce moment de recueillement, nous tenons à adresser nos sincères condoléances à l’Église catholique, à ses fidèles, ainsi qu’à l’ensemble de la communauté chrétienne touchée par cette perte », écrit Khalid Ammine, président de l’association. Il poursuit : « Le pape François restera dans les mémoires comme un homme de paix, de dialogue et d’engagement. Tout au long de son pontificat, il a su incarner des valeurs universelles de justice, de solidarité et de fraternité entre les peuples. »

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3068 : "Notre monde a besoin d'une "armée" de François." (Jacques)

 Les journaux et revues font des numéros spéciaux et des articles remarquables par rapport au pape François.  Nous sommes vraiment bien informés, et je dis bravo à la presse, qui s'est vraiment bien mobilisée. Je ne vois vraiment pas ce que je pourrais ajouter, juste quelques petites touches perso.  Ainsi cette phrase que j'ai retenue dans un sms que m'a envoyé un paroissien, Jacques, et que j'ai trouvée très juste : "Notre monde a besoin d'une "armée" de François."

 Cela dit bien l'essentiel !  Dans un monde qui manque de modèles crédibles, et qui ne sait pas où il va, François a joué un rôle de père, de berger, de grand frère, de guide, de premier de cordée, à la manière de Jésus.  Presque tous les catholiques ont eu envie de le suivre, mais aussi, nombre d'agnostiques et de croyants d'autres religions.  Des continents entiers lui ont fait confiance.  Même des chefs d'Etat se sont inspirés de son message.  François était un Evangile vivant !

De même que Jésus a été critiqué, certaines catégories de catholiques ont même trouvé qu'il en faisait de trop.  On ne change pas des mentalités comme ça...  François en a beaucoup souffert.  Il s'est parfois senti incompris, de la part même d'évêques ou de hauts dignitaires de l'Eglise, un peu déboussolés par ses attitudes d'ouvertures inhabituelles au sein d'une Eglise pas forcément sensible à certains appels de l'Evangile.

A risque de sembler un peu irrespectueux, je voudrais vous partager une prière un peu étrange, du Père Louis-Joseph Lebret, économiste et prêtre dominicain (1897-1966), intitulée :

                                "Seigneur, envoie-nous des fous" 

O Dieu, envoie-nous des fous,

qui s''engagent à fond, qui oublient,  

qui aiment autrement qu'en paroles,

qui se donnent pour de vrais et jusqu'au bout.

 

Il nous faut des fous,

des déraisonnables, des passionnés,

capables de sauter dans l'insécurité :

l'inconnu toujours béant de la pauvreté.

 

Il nous faut des fous du présent, 

épris de vie simple, amants de la paix,

purs de compromission, décidés à ne jamais trahir,

méprisant leur propre vie,

capables d'accepter n'importe quelle tâche,

de partir n'importe où :

à la fois libres et obéissants, spontanés et tenaces,

doux et forts. 


O  DIEU,  ENVOIE-NOUS  DES FOUS  !

 

L'hommage de la communauté juive des Sables d'Olonne au pape François

 

Chers amis,
Au nom de la Communauté Juive de Vendée, nous adressons à nos sœurs et frères catholiques nos sincères condoléances suite à la soudaine disparition du Pape François survenu le Lundi Pâques.
Il incarnait la fraternité universelle que chacun d'entre nous essaie de promouvoir.
Que l'Eternel l'accueille à la place qu'il réserve, auprès de lui au Trône Céleste, aux meilleurs d'entre nous.
Fraternelles pensées
Charles AIDAN
Vice Président Ass Communauté Juive de Vendée

 

À tous nos amis chrétiens,

Nous souhaitons exprimer nos plus sincères condoléances à l'occasion du décès du pape François. Cette perte est aussi ressentie profondément par notre communauté 

Le pape François a consacré sa vie au service de Dieu et des hommes. Son leadership spirituel, sa compassion et son engagement pour la paix et la justice sociale ont inspiré des millions de personnes à travers le monde.

En cette période de deuil, je tiens à exprimer notre solidarité avec tous ceux qui ont été touchés par son ministère. Que la mémoire de son dévouement et de son amour pour les autres continue à nous inspirer et à nous guider.

Que Dieu accueille son âme dans la paix et la lumière éternelle.

Sincères condoléances,
Hélène - Roland 



mardi 22 avril 2025

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3067 : Le pape aussi des humanistes et des non croyants

En ces temps où l'on sent qu'une partie des catholiques se réfugient dans une tendance identitaire et conservatrice, il est heureux de constater que nombre de non croyants apprécient le visage ouvert de François, fidèle à un Evangile de liberté offert à tous les humains.  Témoin ce message de responsables du Mouvement de la paix que m'a envoyé un ami communiste des Sables d'Olonne.

Le Mouvement de la paix rend hommage au Pape François et présente ses condoléances à la communauté catholique et à tous les chrétiens

 

Il salue l’engagement constant du Pape François en faveur de la paix et du désarmement nucléaire

Le pape François a été un défenseur de la paix, des pauvres, des pays les moins développés, des migrants, de la planète saccagée. Il a dénoncé les logiques prédatrices de la finance, ainsi que les discours racistes, xénophobes ou islamophobes. Même si les hommes et les femmes de ce temps attendaient plus sur les questions sociétales, il a fait preuve d’ouverture d’esprit en appelant à faire preuve de respect et d’humanisme envers toutes les minorités.

 

Il s’est particulièrement exprimé sur les questions de la paix, des armes nucléaires de la sécurité commune et en faveur du multilatéralisme. Il a contribué à la reconnaissance de l’Etat de Palestine en 2015 et dans son dernier message du 20 avril 2025, il appelle partout à des cessez-le-feu et à trouver des solutions par le dialogue, pour des paix justes et durables (Ukraine, Moyen-orient, Afrique…), tout en dénonçant « la situation humanitaire dramatique et ignoble à Gaza ».

 

Le Pape François a souligné la responsabilité de la communauté internationale dans la réalisation d’un désarmement progressif et d’un monde sans armes nucléaires. Ainsi en 2017, il a condamné la possession des armements nucléaires et l’Etat du Vatican est le premier Etat à ratifier le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN), signé avec 132 autres Etats.

 

Le 24 novembre 2019 depuis Nagasaki et Hiroshima, il a lancé un appel pressant aux gouvernants et aux consciences pour renoncer à l’arme atomique – « immorale » –, à la dissuasion – une « fausse sécurité » – et pour engager une démarche « collective et concertée » vers « une paix désarmée » qui, seule, peut « garantir un avenir commun » dans un monde globalisé et conscient de la vulnérabilité de la planète. Cf Les paroles du Pape sur les armes nucléaires – Vatican News et Le Monde en novembre 2019.

 

Lors de ce séjour au Japon il a déclaré que  « l’utilisation de l’énergie atomique à des fins militaires est aujourd’hui plus que jamais un crime, non seulement contre l’homme et sa dignité, mais aussi contre toute possibilité d’avenir dans notre maison commune. L’utilisation de l’énergie atomique à des fins militaires est immorale. Comme est immorale la possession d’armes atomiques. Nous aurons à en répondre. Les nouvelles générations se lèveront en juges de notre défaite si nous nous contentons de parler de paix sans le traduire concrètement dans les relations entre les peuples de la terre. Comment pouvons-nous parler de paix en construisant de nouvelles et redoutables armes de guerre ? Comment pouvons-nous parler de paix en justifiant certaines actions fallacieuses par des discours de discrimination et de haine ? »

 

Pour le pape François, « La paix et la stabilité internationales sont incompatibles avec toute tentative de compter sur la peur de la destruction réciproque ou sur une menace d’anéantissement total ». Pour lui, la Paix doit être construite non sur la peur ou la menace mais sur la « solidarité » et « la coopération » entre des Etats conscients de leur « interdépendance ».

 

Le pape François s’est voulu tant à Hiroshima qu’ailleurs le porte-parole des « suppliques et des aspirations des hommes et des femmes de notre temps, notamment des jeunes, qui désirent la paix » et des « pauvres qui sont toujours les victimes les plus dépourvues de la haine et des conflits ».

 

Ses paroles resteront une source d’inspiration pour les militants de la paix.

 

Le Mouvement de la Paix
Le 22 avril 2025









lundi 21 avril 2025

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3066 : Méditons quelques appels du pape François

Nous entendons toute sorte de commentaires, suite au retour du pape François vers la maison du Père !  Aussi, je vous propose, parmi les multiples appels qu'il nous a lancés, de relire, en vrac, quelques points figurant dans "La joie de l'Evangile", texte publié au début de son pontificat, il y a déjà 12 ans, en novembre 2013.

 .  le grand risque du monde d'aujourd'hui est une tristesse individualiste. Il n'y a plus de place pour les autres, les pauvres n'entrent plus, on n'écoute plus la voix de Dieu.

.  celui qui se risque, le Seigneur ne le déçoit pas, et quand quelqu'un fait un petit pas vers Jésus, il découvre que celui-ci attendait déjà sa venue à bras ouverts. 

.  la vie augmente quand elle est donnée, et elle s'affaiblit dans l'isolement et l'aisance.

.  l'Eucharistie n'est pas un prix destiné aux parfaits. 

.  les pauvres sont les destinataires privilégiés de l'Evangile.  Sortons, pour offrir à tous la vie de Jésus-Christ.

.  le pape aime tout le monde, riches et pauvres, mais il a le devoir, au nom du Christ, de rappeler que les riches doivent aider les pauvres, les respecter et les promouvoir.

.  notre foi est appelée à découvrir le grain qui grandit au milieu de l'ivraie.

.  dans le situation actuelle de la société, certains ne voient que ruines et calamités.  Il nous semble nécessaire de dire notre complet désaccord avec ces prophètes de malheur.

.  nous sommes appelés à être des personnes-amphores, pour donner à boire aux autres. 

.  demandons la grâce de nous réjouir des fruits des autres, qui sont ceux de tous.

.  il est opportun d'écouter les jeunes et les personnes âgées.  Les deux sont l'espérance des peuples.

.  notre imperfection ne doit pas être une excuse, mais un stimulant. 

 

Impossible de tout citer, tant ce qui est proposé est riche !  Ce billet est un appel pour aller relire et méditer les multiples enseignements du pape François, et pour nous laisser renouveler le coeur par l'exemple qu'il nous a donné.  Ce sera la plus belle action de grâce que nous puissions réaliser !  Mille mercis, cher pape François, et prends bien le temps de te reposer dans les bras du Seigneur.  Comme un bon serviteur, tu l'as bien mérité  !  Merci Seigneur !

samedi 19 avril 2025

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3065 : Au coeur de notre monde, la Victoire de Pâques

 Pendant cette Semaine Sainte, sur la paroisse de Talmont, est née une petite fille à laquelle ses parents ont donné le beau prénom de "Victoire" ; très beau symbole de la victoire du Christ sur la mort, rappel que sur cette terre, où le mal semble omni présent, les forces de l'enfer n'auront pas le dernier mot.  Une des petites filles baptisées en l'église St Pierre de Talmont le jour de Pâques se prénommait également Victoire !

Mais, il faut le reconnaître, à première vue, cela ne semble ps évident !  Je ne vais pas revenir sur les misères de notre terre que j'évoquais dans le billet précédent. Les homélies, en ce jour de Pâques, évoqueront sans doute le combat entre les forces du mal et la victoire du Christ sur la désespérance et le péché.

Pour ma part, de façon complémentaire, je voudrais évoquer comment ce combat du Christ se manifeste, pas seulement dans nos églises, ou par le biais de nos liturgies pascales, mais au sein même de notre société. Voici quelques exemples, auxquels vous pourrez rajouter les vôtres : tel est le but de ce billet !

.  en ces temps où l'on décrit en long et en large le mal qui s'abat sur Gaza, en accusant violemment tous les Juifs, y compris ceux de France, un bref entrefilet, et pas dans tous les journaux, signale ceci : une lettre ouverte du 10 avril, signée par mille militaires israéliens de l'armée de l'Air, déclare : "Nous, aviateurs en réserve, exigeons le retour des otages, même au prix d'une cessation immédiate des hostilités."  Depuis, la "lettre des mille" a été endossée par des marins, des membres du renseignement et jusqu'à 254 membres des forces spéciales. N'y a-t-il pas une graine de résurrection en cette action ? Tous les Juifs ne sont pas des bourreaux, et plus qu'on ne le croit sont des acteurs de résurrection !

mercredi, le président des Etats-Unis s'en est pris avec violence à l'université de Harvard, accusant l'établissement aux 162 prix Nobel d'enseigner "la haine et l'imbécilité". Réponse du président de Harvard : "L'université ne renoncera pas à son indépendance." Faisant le choix le renoncer ainsi à 2,2 milliards de dollars de subventions pour sauvegarder ses valeurs d'ouverture.  Se dresser contre la bêtise et l'injustice, quitte à perdre des plumes, n'est-il pas en accord avec une perspective, pas si lointaine que cela, de résurrection ?

.  un exemple chez nous : "Ouest-France" de ce vendredi-saint donne quelques exemples de solidarité dont je retiens celui-ci : dimanche 27 avril, l'association "Ensemble vers demain" organise une randonnée caritative au profit de "l'Association française du syndrome de Rubinstein-Taybi."  Maladie qui touche entre 150 et 200 enfants en France, dont Elie, 16 ans, de la Chapelle-Achard. Sa maladie n'a pas de traitement, et il doit être accompagné au quotidien.  Cette randonnée solidaire n'a-t-elle pas un lien avec un travail de résurrection ?

Dans la joie de Pâques, il y a le bonheur de voir tant de personnes recevoir le baptême.  Regardons autour de nous, chez nous et dans le monde, pour y repérer aussi comment des signes de Résurrection se font jour, au sein de notre société, marquée invisiblement par la victoire du Christ ressuscité !

jeudi 17 avril 2025

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3064 : L' échec du démon : Satan cloué sur la croix !

 Quand on regarde ce qui se passe sur notre terre, l'on peut être surpris d'entendre dire que le démon a échoué.  La liste serait longue de citer tout ce qui semble plutôt tourner le dos à l'Evangile : divisions en tout genre, guerres, conflits multiples, rejets divers, échecs du vivre-ensemble, catastrophes, destruction écologique de la planète, haines dans les familles et les communautés, péchés dans les Eglises, prééminence de nombreux chefs d'Etat autocrates et populistes, oppressions, tortures, maladies... N'aurait-on pas dû intituler ce billet : "La victoire des esprits mauvais" ?

Mais justement, au coeur de cette semaine sainte, et plus particulièrement en ce Jeudi-Saint, un autre message, une autre vision du monde nous sont proposés : la victoire, dès aujourd'hui, de la Lumière du Christ sur les forces du mal. Dans son très intéressant ouvrage, "Je vois Satan tomber comme l'éclair", paru chez Grasset, le célèbre universitaire René Girard, dont les ouvrages sont traduits et étudiés dans le monde entier, écrit ceci : "Dans l'évangile de Luc, le Christ voit Satan "tomber du ciel comme l'éclair. De toute évidence, c'est sur le terre qu'il tombe, et il n'y restera pas inactif.  Ce n'est pas la fin immédiate de Satan que Jésus annonce, tout au moins pas encore, c'est la fin de sa transcendance mensongère, de son pouvoir de remise en ordre (...) Comme les jours de Satan sont comptés, il en profite au maximum et, très littéralement, il se déchaîne."

D'une façon plus vulgaire, l'on pourrait dire que, "même à terre, son cadavre bouge encore, et ses coups de queue demeurent redoutables !"  Satan se propose comme un modèle à imiter, plus facile à imiter que le Christ, car il nous conseille de nous abandonner à nos penchants.  Et cela explique bien tout ce qui ne va pas en nous et dans notre monde.

Le but de notre prière, de nos liturgies, c'est de tenir à distance ce redoutable être qu'est Satan, qui essaye d'arracher l'homme à Dieu. Car l'homme n'est jamais une victime de Dieu, ce Dieu que Job appelle "mon défenseur", mais seulement des forces du Mal.  Satan, c'est en quelque sorte, le dieu du Mal. Mais, pendant cette semaine sainte, à travers la mort et la résurrection de Jésus, c'est le signe de l'entrée en scène d'une puissance supérieure.  Nous sommes invités alors, comme le disait le sage hindou Tagore "à ne faire plus qu'un dans la Lumière de Dieu".

La victoire du Christ, c'est la croix. Et c'est à nous, chrétiens, et hommes et femmes de toutes religions, et de bonne volonté, à nous battre pour faire rayonner l'esprit des Béatitudes sur toute la planète terre. En sachant que noius sommes déjà dans la Victoire, ainsi que Dante l'a si bien illustré, en représentant, dans son enfer de "La Divine Comédie", Satan cloué sur la croix.

lundi 14 avril 2025

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3063 : Célébrer la messe tout seul ?

 Nombre de gens me demandent, ne me voyant pas aux célébrations paroissiales, si je célèbre toujours la messe, où et comment ?  Je comprends leur questionnement. Je ne demanderais pas mieux que d'être au milieu de vous pour célébrer.  Mais, toujours très fatigué, à mon grand regret, je ne peux être présent. A l'hôpital, les médecins m'avaient prévenu : "Votre coeur est très abîmé ; il va vous falloir faire très attention désormais à ne pas le fatiguer ; si possible, éviter tout effort."  Lorsque j'ai demandé à mon cardiologue si je pouvais quand même assurer quelques services, il m'a tout simplement répondu : "RIEN !"  J'ai compris que je devais suivre ce conseil à la lettre !  Et je n'ai pas du tout la force de faire quoi que ce soit !

Conséquence, ne pouvant participer aux offices paroissiaux, je vis la messe dans mon appartement, comme dans un petit monastère.  On peut en effet célébrer seul, et être cependant en lien avec le monde entier.  Récemment, une amie, Jennifer, m'a fait passer un texte du Père Jérôme Kiefer (1907-1985), de l’Abbaye cistercienne de Sept-Fons, extrait de Deux Réflexions sur le Sacerdoce : ce moine exprime très bien ce que je ressens, et vous allez comprendre pourquoi !

« Sur mon autel monastique, j’ai le pouvoir de réunir une immense assistance invisible: cela tient à mon autorité de suppléant, reconnue par Dieu.  Je cite à Dieu des noms; j’amène des hommes; je les réunis; autant que j’en veux. Je leur prête l’avidité de mon propre cœur à l’égard des biens divins. Nulle assistance ne sera aussi nombreuse, aussi fidèle, aussi participante que celle-là ! Je célèbre la sainte messe, à la dernière heure de la nuit, au bout du cloître des autels, lequel s’avance, perpendiculairement à notre église, comme une jetée s’avance vers le large. Mon autel se situe au bout de cette jetée, à l’endroit où, d’ordinaire, s’implante le phare. Au-delà, ce sont les ténèbres, les flots inquiétants, les humains livrés au péril de la mer. Pour ces humains, je prie, avec le poids de mon amitié pour Dieu.

Il n’y a donc, dans l’isolement de ce célébrant, qu’une apparence. Apparence non décevante. Car cet isolement, accepté ou voulu par le moine-prêtre, lui permet, sans rétrécir sa médiation, une communion avec Dieu qui n’est possible que dans la solitude. »

Cette réflexion m'est apparue très éclairante, et capable de nous aider à comprendre combien une célébration, même vécue dans une solitude apparente, peut être ouverte au monde entier !
 
Concrètement, chaque jour où c'est possible, je me branche sur la messe célébrée à la grotte de Lourdes,  chaque matin à 10h. Je porte chacun de vous dans la prière.

mercredi 9 avril 2025

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3062 : La vie en couple peut être difficile !

 J'avais envie d'intituler ce billet : "Naviguer en solitaire est difficile, quand le couple vit des difficultés." A celles et ceux qui vivent en couple, ce billet n'apprendra rien !  Mais, cette semaine, à diverses reprises, j'ai entendu des maris, ou des épouses, me faire part de leurs difficultés, face à un conjoint atteint par exemple de la maladie d'Alzheimer. Peu à peu, avec l'apparition du mal, puis, sa douloureuse progression, c'est toute une richesse de vie et de relations qui semble s'effondrer. 

J'ai eu le bonheur de fêter récemment les 50 années d'union d'un couple ami, et je viens d'apprendre que ce mal vient de les toucher. Pour le moment, ce couple, très uni, se bat de toutes ses forces pour retarder l'évolution de la maladie. Le docteur leur a dit que leurs chances étaient encore à 40%, mais qu'en sera-t-il ensuite ?

Je relis cette lettre reçue cette semaine : "Quelle maladie que l'Alzheimer ?  Comment un couple peut-il finir sa vie dans de telles conditions ?  Avec des échanges devenus impossibles. Etre obligé de prendre la place de l'autre qui croit bien faire, oublis dans la cuisine, le téléphone, les rendez-vous, la lessive, veiller aux vêtements, prévoir, surveiller...  Mais je me dois d'accompagner !"

Face à de telles situations, je suis en admiration devant les maris ou les épouses qui passent voir, parfois chaque jour, leur conjoint atteint de cette maladie, qu'ils ont dû, bien malgré eux, placer dans un établissement de soins ou un Ehpad.

Et je me dis que la grâce du sacrement de mariage est toujours là, dans cette relation, si fragile soit-elle, qui continue à exister. Je cite encore le courrier ci-dessus : "Dans des moments difficiles, je demandais à Dieu de venir me chercher ; aujourd'hui, c'est bien différent, car je me dois d'accompagner. Merci à Dieu, et à mes ami(es) d'hier et d'aujourd'hui, à tous ceux que j'ai rencontrés, et qui m'ont aidé à être ce que je suis : ces présences, ces mots, ces regards qui t'qident à franchir les événements."

Je citais parfois ce texte de Shakespeare jadis, lors des mariages :

"L'amour n'est pas l'amour s'il change lorsqu'il se trouve que son objet change.

C'est un phare fixé pour toujours, qui voit les ouragans sans jamais en trembler.

L'amour ne change pas au fil des courtes heures ou des courtes semaines, mais il perdure jusqu'au seuil du jugement dernier.

L'amour n'est pas l'amour s'il fane lorsqu'il se trouve que son objet s'éloigne.

Quand la vie devient dure, quand les choses changent, le véritable amour reste inchangé." 

lundi 7 avril 2025

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3061 : Marie, dans la tradition protestante

 Une paroisse du diocèse de Luçon vient de me demander un bref écho du regard  que nos frères protestants portent sur Marie.  Les catholiques se font toute sorte d'idées fausses et de préjugés à ce sujet. Aussi, j'ai pensé qu'il n'était pas inutile de vous présenter les raisons de l'attitude des protestants par rapport à Marie, même si c'est pour les catholiques un peu décapant !

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  Il y a quelques années, tandis que j’étais curé des Sables d’Olonne, le pasteur qui venait régulièrement présider le culte dominical aux Sables d’Olonne et avec lequel nous étions en dialogue permanent me fit la remarque suivante : « Il y a quelque chose que je ne comprends pas chez les catholiques : vous êtes la paroisse « Sainte Marie des Olonnes », votre église principale est dédiée à « Notre-Dame de Bon Port », l’église d’Olonne-sur-Mer est dédiée à « Notre- Dame de l’Assomption » et nombre de paroisses de Vendée sont sous le patronage de Marie. Pourquoi cet hommage permanent, cette glorification ?  Ne serait-il pas plus fidèle à l’Evangile de voir ces lieux de prière dédiés au Christ ou à l’Esprit-Saint ? »

 Il faut bien reconnaître que, chez les catholiques, Marie occupe une place prééminente ; et ils ont l’impression que les protestants ont tort de la mettre de côté. Mais, contrairement à ce que l’on peut penser, il n’en est rien. Seulement, dans une démarche protestante, l’on ne retient de Marie que ce que nous en dit le Nouveau Testament. Hormis les évangiles de l’enfance et ce qui s’est passé à Cana, Marie n’apparaît pratiquement plus dans les évangiles jusqu’à la mort de Jésus, au pied de la croix.

 A partir de ces quelques données bibliques, très sobres, Marie est considérée par les protestants comme un exemple de foi, en ce qu’elle a accueilli la parole de l’ange et qu’elle a été fidèle à son fils jusqu’au bout, même si elle n’a pas toujours compris ce qu’il faisait.

 A notre surprise peut-être, les protestants laissent résonner l’Ecriture telle qu’elle est, dans une vision très sobre du rôle de Marie. Selon eux, c’est à partir d’interprétations ultérieures, non fondées sur l’Ecriture, que l’Eglise catholique en est arrivée à confesser que Marie est restée toujours vierge, qu’elle n’a pas connu la mort, qu’elle a été enlevée au ciel et qu’elle a été épargnée du péché originel.

 En illustration, voici quelques extraits du commentaire du « Magnificat » de Luther, qui fait autorité chez les protestants :  « Marie ne veut pas être une idole ; elle ne fait rien, Dieu fait tout !(…) On en trouve qui cherchent aide et consolation auprès d’elle comme d’un dieu, au point que je crains qu’il y ait plus d’idolâtrie dans le monde qu’il n’y en ait jamais eu.(…)  Elle ne veut pas que tu viennes à elle, mais par elle à Dieu. »

 Puissent les catholiques se laisser interpeller sainement par le regard que les protestants portent sur Marie !

 

 

dimanche 6 avril 2025

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3060 : A l'âge de la retraite, et en petite forme, une autre façon d'être prêtre

 

Dans une vie antérieure, depuis mon ordination en 1967, tandis que j’étais en mission pastorale active jusqu’à ma retraite en 2007, à l'âge de 75 ans, j’ai cru pouvoir jouer un rôle, faire avancer des choses, car je disposais d’un certain pouvoir, et l’on attendait beaucoup de moi.  Et j’ai exercé ce rôle à fond !  Aussi bien avec des jeunes, en tant qu'aumônier diocésain de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC) sur la Vendée, qu'en mission 9 ans au Mali, ou au secrétariat des évêques de France à Paris durant 6 années.  Puis, pendant 18 ans, comme doyen de Montaigu, Les Sables d'Olonne puis Fontenay-le-Comte, et enfin comme curé de Mortagne-sur-Sèvre et St Laurent-sur-Sèvre les 5 dernières années : rassemblements avec des jeunes, missions diverses à travers l'Afrique, nombreux Cafés-Théo, mise en place de solides équipes paroissiales de laïcs, rencontres interreligieuses, lancement de ce blog, etc...

 L’arrivée à la retraite, dans mon statut actuel, m’a invité de me situer autrement. N’étant plus qu’un prêtre auxiliaire, j’ai opté pour laisser les prêtres plus jeunes « exercer le pouvoir ». Sur place, je n’ai plus cherché à influencer les choix, si différents soient-ils de ceux que j'ai pu valoriser jadis sur le diocèse.  J’ai essayé de vivre un certain lâcher-prise.  Si certains laïcs souhaitaient que je me manifeste davantage, j’ai plutôt essayé de les inviter à prendre davantage leur place par rapport aux nouvelles options des prêtres d'aujourd'hui, moins marqués par le Concile Vatican II, bien différents de nous les plus âgés.

J’avoue avoir été tenté par le désir de garder le goût du paraître, mais les prêtres sur place, sur Talmont,  m’ont aidé à rester à ma place, en retrait, en évitant de me confier des tâches importantes, ce qui n’a pas été simple à accepter pour moi au départ, mais ce dont aujourd’hui je les remercie pour leur clairvoyance, et le respect de ma nouvelle situation de retraité.

Rentrer dans le rang, cela m’a été facilité encore plus, depuis mes 75 ans jusqu’à aujourd’hui, par le fait d’avoir eu pas mal de problèmes de santé.  Il n’y a rien de tel pour vous aider à comprendre qu’il ne vous est plus possible de vous croire indispensable.  La maladie vous met hors jeu ; elle vous permet de rester dans l’ombre, humblement. Le problème d’avoir une attitude de pouvoir ne se pose plus.  On n’a plus tellement besoin de vous, ou sinon, autrement : à travers la prière, et une simple présence d’amitié.

J'ai la joie de faire partie d'une équipe de prêtres très liés à la spiritualité du P. de Foucauld.  Nous nous retrouvons en "Fraternité" une journée par mois pour de très riches moments de partage et de prière. Le thème de ce billet est justement celui de notre prochaine rencontre. Nous nous inspirerons de l'exemple de Charles de Foucauld, qui a vécu avant nous, dans son expérience sacerdotale, lui aussi, des périodes de solitude et d’isolement. Mais c’est sans doute dans ces moments-là qu’il a vécu sa mission de façon plus profonde que cela semblait possible, à vue humaine seulement.  Spirituellement, de telles périodes sont d’autant plus fécondes qu’elles sont vécues en lien profond avec la mission du Christ, à Nazareth particulièrement.

En tant que prêtres à la retraite, nous ne sommes pas moins prêtres qu'auparavant ; mais d'une autre façon, toujours aussi remplie de la présence du Christ en nous et autour de nous, même si c'est d'une façon moins visible, plus humble et plus modeste qu'auparavant.

vendredi 4 avril 2025

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3059 : "Dieu, c'est quand un homme en aide un autre." (Lévinas)

 Qui est Dieu ?  Depuis toujours, l'humanité se pose cette question, et pas seulement les chrétiens.  Toute sorte de personnes et d'institutions ont tenté de donner une réponse à cette question, que ce soit au plan théologique, philosophique, historique, moral, humain en un mot.  Aujourd'hui, je vais vous partager ce qu'en disent deux de nos contemporains, un juif et un chrétien, le philosophe lituanien Emmanuel Lévinas, et le poète italien Daniel Mencarelli. Car l'on ne peut en rester à des réponses seulement théologiques face à une telle question !

Emmanuel Lévinas (1906-1995), dont le père, la mère et les deux frères ont été assassinés par les nazis, a déclaré ceci : "Dieu, c'est quand un homme en aide un autre. La preuve de l'existence de Dieu, c'est le visage de l'autre homme." Lévinas a des paroles très sévères sur la façon dont les religions se servent de Dieu, qui serait là pour me consoler, pour répondre à mon attente, pour me récompenser de ce que je fais de bien, voire, me punir.  Alors que, quand un homme répond au visage d'autrui, c'est là seulement que Dieu est présent et agissant !

Daniele Mencarelli (1974), dont Jennifer, une amie britannique m'a fait connaître l'existence cette semaine, est un poète renommé en Italie, qui a reçu le prix de littérature de l'Union Européenne en 2022 ;  l'un de ses ouvrages est intitulé : "Nous voulons tous être sauvés". Il a dit ceci : "La plus grande expression du dialogue avec Dieu est de toujours tendre la main à celui qui est dans le besoin." Un de ses biographes a expliqué qu'il avait toujours suivi à la lettre ce conseil de sa mère, l'invitant à sans cesse tendre la main à l'autre dans le besoin.

Bien entendu, il ne s'agit pas de mettre de côté la prière, dans la rencontre avec Dieu et la découverte de son Amour.  Mais de tels témoignages nous rappellent ce que nos religions risquent d'oublier : le chemin vers Dieu passe avant tout par notre attention à l'autre.

A ce propos, je me permets de vous citer à nouveau cette remarque du pasteur Dietrich Bonhoeffer, pendu par les nazis : "Ce n'est pas l'acte religieux qui fait le chrétien, mais sa participation à la souffrance de Dieu dans la vie du monde."

Et cette belle citation de St Augustin : "Tu vois la Trinité quand tu vois la charité."

Bonne marche vers Pâques, sous cette lumière !