Nombre de gens me demandent, ne me voyant pas aux célébrations paroissiales, si je célèbre toujours la messe, où et comment ? Je comprends leur questionnement. Je ne demanderais pas mieux que d'être au milieu de vous pour célébrer. Mais, toujours très fatigué, à mon grand regret, je ne peux être présent. A l'hôpital, les médecins m'avaient prévenu : "Votre coeur est très abîmé ; il va vous falloir faire très attention désormais à ne pas le fatiguer ; si possible, éviter tout effort." Lorsque j'ai demandé à mon cardiologue si je pouvais quand même assurer quelques services, il m'a tout simplement répondu : "RIEN !" J'ai compris que je devais suivre ce conseil à la lettre ! Et je n'ai pas du tout la force de faire quoi que ce soit !
Conséquence, ne pouvant participer aux offices paroissiaux, je vis la messe dans mon appartement, comme dans un petit monastère. On peut en effet célébrer seul, et être cependant en lien avec le monde entier. Récemment, une amie, Jennifer, m'a fait passer un texte du Père Jérôme Kiefer (1907-1985), de l’Abbaye cistercienne de Sept-Fons, extrait de
Deux Réflexions sur le Sacerdoce : ce moine exprime très bien ce que je ressens, et vous allez comprendre pourquoi !
«
Sur mon autel monastique, j’ai le pouvoir de réunir une immense
assistance invisible: cela tient à mon autorité de suppléant, reconnue
par Dieu. Je cite à Dieu des noms; j’amène des hommes; je les réunis;
autant que j’en veux. Je leur prête l’avidité de mon propre cœur à
l’égard des biens divins. Nulle assistance ne sera aussi nombreuse,
aussi fidèle, aussi participante que celle-là ! Je célèbre la sainte
messe, à la dernière heure de la nuit, au bout du cloître des autels,
lequel s’avance, perpendiculairement à notre église, comme une jetée
s’avance vers le large. Mon autel se situe au bout de cette jetée, à
l’endroit où, d’ordinaire, s’implante le phare. Au-delà, ce sont les
ténèbres, les flots inquiétants, les humains livrés au péril de la mer.
Pour ces humains, je prie, avec le poids de mon amitié pour Dieu.
Il n’y a donc, dans l’isolement de ce célébrant, qu’une
apparence. Apparence non décevante. Car cet isolement, accepté ou voulu
par le moine-prêtre, lui permet, sans rétrécir sa médiation, une
communion avec Dieu qui n’est possible que dans la solitude. »
Cette réflexion m'est apparue très éclairante, et capable de nous aider à comprendre combien une célébration, même vécue dans une solitude apparente, peut être ouverte au monde entier !
Concrètement, chaque jour où c'est possible, je me branche sur la messe célébrée à la grotte de Lourdes, chaque matin à 10h. Je porte chacun de vous dans la prière.
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