J'avais envie d'intituler ce billet : "Naviguer en solitaire est difficile, quand le couple vit des difficultés." A celles et ceux qui vivent en couple, ce billet n'apprendra rien ! Mais, cette semaine, à diverses reprises, j'ai entendu des maris, ou des épouses, me faire part de leurs difficultés, face à un conjoint atteint par exemple de la maladie d'Alzheimer. Peu à peu, avec l'apparition du mal, puis, sa douloureuse progression, c'est toute une richesse de vie et de relations qui semble s'effondrer.
J'ai eu le bonheur de fêter récemment les 50 années d'union d'un couple ami, et je viens d'apprendre que ce mal vient de les toucher. Pour le moment, ce couple, très uni, se bat de toutes ses forces pour retarder l'évolution de la maladie. Le docteur leur a dit que leurs chances étaient encore à 40%, mais qu'en sera-t-il ensuite ?
Je relis cette lettre reçue cette semaine : "Quelle maladie que l'Alzheimer ? Comment un couple peut-il finir sa vie dans de telles conditions ? Avec des échanges devenus impossibles. Etre obligé de prendre la place de l'autre qui croit bien faire, oublis dans la cuisine, le téléphone, les rendez-vous, la lessive, veiller aux vêtements, prévoir, surveiller... Mais je me dois d'accompagner !"
Face à de telles situations, je suis en admiration devant les maris ou les épouses qui passent voir, parfois chaque jour, leur conjoint atteint de cette maladie, qu'ils ont dû, bien malgré eux, placer dans un établissement de soins ou un Ehpad.
Et je me dis que la grâce du sacrement de mariage est toujours là, dans cette relation, si fragile soit-elle, qui continue à exister. Je cite encore le courrier ci-dessus : "Dans des moments difficiles, je demandais à Dieu de venir me chercher ; aujourd'hui, c'est bien différent, car je me dois d'accompagner. Merci à Dieu, et à mes ami(es) d'hier et d'aujourd'hui, à tous ceux que j'ai rencontrés, et qui m'ont aidé à être ce que je suis : ces présences, ces mots, ces regards qui t'qident à franchir les événements."
Je citais parfois ce texte de Shakespeare jadis, lors des mariages :
"L'amour n'est pas l'amour s'il change lorsqu'il se trouve que son objet change.
C'est un phare fixé pour toujours, qui voit les ouragans sans jamais en trembler.
L'amour ne change pas au fil des courtes heures ou des courtes semaines, mais il perdure jusqu'au seuil du jugement dernier.
L'amour n'est pas l'amour s'il fane lorsqu'il se trouve que son objet s'éloigne.
Quand la vie devient dure, quand les choses changent, le véritable amour reste inchangé."
1 commentaires:
Un grand merci Olivier pour le réconfort que vous apportez aux couples dont la vie est rendue difficile à cause de la maladie. Je l'ai transmis à un ami concerné par l'accompagnement de son épouse et qui n'a pas accès à votre blog. Bien à vous. Annick
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