Quand on regarde ce qui se passe sur notre terre, l'on peut être surpris d'entendre dire que le démon a échoué. La liste serait longue de citer tout ce qui semble plutôt tourner le dos à l'Evangile : divisions en tout genre, guerres, conflits multiples, rejets divers, échecs du vivre-ensemble, catastrophes, destruction écologique de la planète, haines dans les familles et les communautés, péchés dans les Eglises, prééminence de nombreux chefs d'Etat autocrates et populistes, oppressions, tortures, maladies... N'aurait-on pas dû intituler ce billet : "La victoire des esprits mauvais" ?
Mais justement, au coeur de cette semaine sainte, et plus particulièrement en ce Jeudi-Saint, un autre message, une autre vision du monde nous sont proposés : la victoire, dès aujourd'hui, de la Lumière du Christ sur les forces du mal. Dans son très intéressant ouvrage, "Je vois Satan tomber comme l'éclair", paru chez Grasset, le célèbre universitaire René Girard, dont les ouvrages sont traduits et étudiés dans le monde entier, écrit ceci : "Dans l'évangile de Luc, le Christ voit Satan "tomber du ciel comme l'éclair. De toute évidence, c'est sur le terre qu'il tombe, et il n'y restera pas inactif. Ce n'est pas la fin immédiate de Satan que Jésus annonce, tout au moins pas encore, c'est la fin de sa transcendance mensongère, de son pouvoir de remise en ordre (...) Comme les jours de Satan sont comptés, il en profite au maximum et, très littéralement, il se déchaîne."
D'une façon plus vulgaire, l'on pourrait dire que, "même à terre, son cadavre bouge encore, et ses coups de queue demeurent redoutables !" Satan se propose comme un modèle à imiter, plus facile à imiter que le Christ, car il nous conseille de nous abandonner à nos penchants. Et cela explique bien tout ce qui ne va pas en nous et dans notre monde.
Le but de notre prière, de nos liturgies, c'est de tenir à distance ce redoutable être qu'est Satan, qui essaye d'arracher l'homme à Dieu. Car l'homme n'est jamais une victime de Dieu, ce Dieu que Job appelle "mon défenseur", mais seulement des forces du Mal. Satan, c'est en quelque sorte, le dieu du Mal. Mais, pendant cette semaine sainte, à travers la mort et la résurrection de Jésus, c'est le signe de l'entrée en scène d'une puissance supérieure. Nous sommes invités alors, comme le disait le sage hindou Tagore "à ne faire plus qu'un dans la Lumière de Dieu".
La victoire du Christ, c'est la croix. Et c'est à nous, chrétiens, et hommes et femmes de toutes religions, et de bonne volonté, à nous battre pour faire rayonner l'esprit des Béatitudes sur toute la planète terre. En sachant que noius sommes déjà dans la Victoire, ainsi que Dante l'a si bien illustré, en représentant, dans son enfer de "La Divine Comédie", Satan cloué sur la croix.
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