Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



dimanche 2 février 2025

 Blog de l'arche de Noé 85 n° 3039

" Pourquoi avez-vous peur ? " 

Si vous avez participé à l'Eucharistie du samedi 1er février ou si vous avez simplement lu et médité les textes de la messe de ce jour, vous avez entendu cette question de Jésus à ses disciples, tandis que, comme nous le décrit l'évangile (Marc 4/35-41) : " Survient une violente tempête. Les vagues se jetaient sur la barque, si bien que déjà, elle se remplissait ". (voir commentaire d’Élodie, blog n° 3037). 

Chaque fois que je relis ce texte, je repense à ce jour où, ayant fait confiance à un pêcheur réputé, au Mali, je traversais l'immense fleuve Niger, déchaîné, pour rejoindre l'autre rive. L'estomac dans les talons, les pieds dans l'eau, je voyais arriver mes derniers jours, en constatant que cette pirogue de rien du tout était en train de se remplir d'eau.

Le piroguier, lui, l'insensé, rigolait devant la peur ! Je lui en voulais à mort. Mais en même temps j'admirais la façon dont il arrivait à prendre les vagues, et, fourbu par son immense effort, il parvint quand même à déposer à bon port ce passager qui n'avait eu en lui qu'une confiance bien relative !

Eh bien, j'ai eu l'impression de revivre la même dangereuse traversée ces derniers temps ! Tandis que la maladie, tel un fleuve en furie, remplissait de plus en plus la frêle pirogue de mon existence. Tandis qu'au fond de la barque, j'étais comme ligoté, sans gouvernail, impuissant.

Et pourtant, aujourd'hui, après une quarantaine de jours en pleine tempête, et pas mal de nuits de peur, je suis toujours vivant ; et, grâce à la rééducation, je recommence à pagayer, tout doux, pour reprendre la maîtrise de la frêle pirogue de ma vie.

Mais j'ai bien tort de ne parler que de moi, alors que, sur cette planète, des centaines de millions de mes frères et sœurs peinent tant eux aussi, à traverser les fleuves terribles de leur existence et de leurs malheurs ...

Je pense à ces personnes innocentes, ces villageois du nord-est du Congo, dont on brûle les maisons en ce moment.

Je pense à ces désespérés qui tentent, jour après jour, de traverser la mer pour rejoindre ce qu'ils croient être un monde meilleur. Je pense chez nous, à ces agriculteurs qui se suicident par découragement, à ces femmes tuées par leurs conjoints, à ces otages israéliens retenus  dans des tunnels sans fond, à ces milliers de civils tués à Gaza.

Grande peur également face à Trump, à tous ces dirigeants qui ne respectent pas la justice, ni les attentes légales de leurs peuples.

Peur dans l'église aussi : des prêtres sont mal à l'aise par rapport à certains de leurs paroissiens, et vice-versa. Des évêques ont peur de certains laïques et ne savent pas les écouter. Le Pape François lui-même craint les réactions critiques de certains cardinaux renfermés dans leur légalisme et leur dogmatisme. Et dans nos vies, qu'en est-il ?

Et pourtant, il y a un excellent piroguier dans la barque du monde. Parfois, il semble endormi, comme dans la scène de l'évangile de la tempête apaisée. 

Cette belle expression : " Dieu travaille toujours, il ne s'arrête jamais ! ", même si elle n'est pas littéralement attribuée au Père Teilhard de Chardin - thème souvent abordé dans ses écrits - elle reflète bien l'idée d'un travail constant et d'une présence divine active dans le monde.

Alors si Dieu est toujours avec nous, tenant avec fermeté le gouvernail de notre vie, envers et contre nous parfois, " pourquoi êtes-vous si craintifs ? "

(texte du Père Olivier GAIGNET enregistré par son ami Jean-François)


samedi 1 février 2025

Blog de l'arche de Noé 85 n° 3038

" Dieu est avec les visites " (ABDERRAHIM) 

J'ai beaucoup apprécié cette remarque de notre ami Abderrahim, membre du conseil d'administration de " Dialogue pour la paix " sur le pays des Olonnes. Lors du dernier conseil d'administration, alors qu'il était question de la santé des uns et des autres, et des malades que l'on allait visiter, à l'hôpital, dans un Ehpad ou ailleurs, celui-ci déclara : " Dans l'islam, on dit que " Dieu est avec les visites ".

Personnellement, cette remarque, qui se retrouve d'ailleurs dans l'ensemble des religions, fait grandir en moi beaucoup de joie, et une immense espérance.

Dimanche dernier, quand, dans l'après-midi, je savourais un excellent chocolat avec Élodie venue me rendre visite, tandis que nous étions assis, attablés, au pied des ascenseurs au rez-de-chaussée, nous rendions grâce ensemble pour toutes ces personnes, ces familles, montant ou descendant par l'ascenseur, pour rendre sans doute une visite à un membre de la famille ou à un proche.

Avec leur arrivée dans la chambre du malade, c'est Dieu lui-même qui se rendait présent, que ces personnes soient croyantes ou non.

Oui, " Dieu est avec les visites " ! On peut d'ailleurs dire de la même façon : " Dieu est avec les malades ! " D'ailleurs qu'a fait Jésus durant les années où il a sillonné les routes de Palestine. Un de ses buts principaux ne fut-il pas d'être auprès d'eux, et de soulager infirmes, malades, blessés en tout genre, de leurs douleurs ?

La leçon est claire, il nous a laissé le flambeau ... Je vous ai parlé de Thérèse il y a quelques jours (voir blog n° 3036). Tandis qu'elle errait dans le couloir comme une âme en peine, alors qu'une infirmière venait de lui donner du papier et des crayons de couleur pour s'occuper, je dis à l'infirmière : " Thérèse a besoin qu'on s'occupe d'elle, heureusement que vous êtes là ! " Mais l'infirmière m'a rétorqué : " Pas du tout ! Ce n'est pas d'abord de nous qu'elle a besoin, même si nous essayons de faire de notre mieux pour la soulager. Pour qu'elle puisse trouver enfin la paix, dans sa tête et dans son cœur, il faudrait que ses enfants, ses proches, des amis viennent la voir, et lui manifester amour et compassion ... or, depuis plus d'un mois, personne n'est passé ..."

Sauf Dieu bien sûr ! Mais Dieu incarné dans ses enfants ou dans ses proches, cela aurait été si beau pour elle !

A un soignant auquel je disais que les visites, cela devait sûrement compter à 30 % dans l'amélioration de l'état du malade. Celui-ci me répondit : " Peut-être même 50 % ou plus, par rapport à l'état d'esprit d'un malade, et à sa volonté de s'en sortir, en s'appuyant sur les uns et les autres."

Cela correspond d'ailleurs tout à fait à l'expérience que je suis en train de vivre, grâce à la visite de souvent plus de 10 visites par jour, ce qui transforme complètement l'atmosphère de ma chambre, et surtout, mon état d'esprit.

Chaque visite en effet, de 5 minutes à 1 heure, me transmet comme une énergie nouvelle. Tous ces passages, loin de me fatiguer, renforcent mon courage. Et ceci est réciproque et va dans les deux sens ; de la même façon que Marie et Elizabeth, par leur Visitation, ont accompli un geste fraternel qui les a confortées chacune dans leur place unique, au service du Salut du monde !

 (texte du Père Olivier GAIGNET enregistré par son ami Jean-François)