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Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

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Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



jeudi 27 février 2025

 

Blog de l'arche de Noé 85 n° 3049

" Ô que ma quille éclate !

   Ô que j'aille à la mer ! " (Arthur Rimbaud)

Quel de drôle de titre, pour ce blog ! Et pourtant, j'ai retenu cet extrait du superbe poème d' Arthur Rimbaud, " Le bateau ivre " (1871) car il exprime très bien les 2 sentiments qui m'animent en ces jours. 

" Ô que ma quille éclate ! " Après plus de 2 mois à l'hôpital des Sables d'Olonne, j'ai traversé tellement de peurs, d'incertitudes, de rage aussi, que j'ai l'impression que mon crâne va éclater. Combien de fois, vers 2 ou 3 heures du matin, durant trop de nuits sans sommeil, malgré les doses diverses, parfois très fortes, de somnifères que l'on me faisait absorber, cloué dans mon lit, fatigué, sans pouvoir bouger, je me suis demandé si je n'allais pas faire une crise ...

Et je me suis interrogé : mais comment font les autres malades pour continuer à vivre, en particulier ceux qui sont cloués sur leur lit depuis des mois, et parfois des années ? N'était-ce pas d'ailleurs ce qui m'attendait, car pas d'améliorations visibles durant le mois de janvier ...

Quand je vais franchir la sortie de l'hôpital, je crois que ma tête va éclater, et que le vent, l'espoir, l'air pur, un sentiment de libération vont envahir mon esprit. Un temps de renaissance et de renouveau, même si tout restera bien fragile, j'en suis conscient !

" Ô que j'aille à la mer ! " J'en ai rêvé, de la mer, pendant ces 2 mois. En janvier, je pensais que je ne la reverrais que sur mon fauteuil roulant. J'ai honte d'avoir ainsi trop pensé à moi, à ce que je pourrais faire ou non. J'en prends conscience à présent, tandis que, sans cesse, j'arpente les tristes couloirs de l'hôpital avec ma canne anglaise, seul à pouvoir ainsi marcher, privilégié que je suis. tandis que l'ensemble des malades sont cloués dans leur lit, comme je l'ai été. Eux aussi, j'en suis sûr, voudraient sortir, marcher, aller voir la mer ... 

En tout cas, je regarderai la mer autrement désormais ! A la manière d'un détenu venant d'être libéré. Et je me vois déjà, installé sur un banc à Bourgenay, face à la mer, lisant et relisant le fantastique poème de Rimbaud, goûtant tel passage, savourant tel autre :

" ... Les fleuves m'ont laissé descendre où je voulais ...
      Plus léger qu'un bouchon, j'ai dansé sur les flots ...
      Je me suis baigné dans le Poème de la mer ...
      Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir ...
      Et d'ineffables vents m'ont ailé par instants ... " 

En définitive, quoi retirer de ces 58 jours d'hôpital ? Une impression de temps perdu ? Certainement pas ! J'en ai appris tant sur ma condition de malade, sur la possible désespérance, sur la qualité des soignants, sur mes propres fragilités ...

2 mois d'échec ? Certainement pas ! Mais une sérieuse remise à niveau, tant dans mes faiblesses que par rapport à ce que cela a pu faire bouger, évoluer, grandir dans mon être profond.

La maladie, finalement, d'obstacle qu'elle était, est devenue un levier de renouveau. Levier qui a été actionné par les soignants et les visiteurs particulièrement. Tous ceux qui ont contribué à "mettre du charbon dans la machine", pour que je puisse être plus fidèle à ma mission d'homme et de prêtre ici-bas.

Mon action de grâce se résume à travers ces versets 13 et 14 du psaume 55 : " Mon Dieu, je t'offrirai des sacrifices d'action de grâce, car tu m'as délivré de la mort, et tu préserves mes pieds de la chute, pour que je marche à la face de Dieu, dans la lumière des vivants." 

(texte du Père Olivier GAIGNET enregistré par son ami Jean-François)

 

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