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Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



samedi 23 novembre 2024

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3015 : Où en était le vivre-ensemble en Vendée, en 1903 ?

 Les billets de ce blog se suivent, mais ne se ressemblent pas !  Voici aujourd'hui une page tirée du journal bi-hebdomadaire "Le Patriote de la Vendée", parue en 1903 (n° 567-667, supplément au n° 576).  Ce journal, de tendance radicale-socialiste, fut fondé par le député Gaston Guillemet (1851-1914), maire alors de Fontenay-le-Comte, où il a toujours une rue près de l'église Notre-Dame. Journal politique, agricole et commercial, fondé en 1897 et qui cessa de paraître en 1914. 

L'on entend souvent dire qu'autrefois, il y avait bien moins de problèmes que de nos jours dans notre société ; l'article que je vous partage est très éloquent à ce sujet !  Auteur non précisé.  Mais attention : comme le dit Marie-France dans son commentaire, il n'est pas sûr qu'en face,, côté catho, l'on ait été moins virulent...  Dieu merci, aujourd'hui, les relations sont devenues plus paisibles, relativement !

                                                                        =o=o=o=

"Nous avons parlé, dans un précédent numéro, des sentiments de haine contre leurs petits camarades de la laïque, que les congrégations s'efforcent d'inculquer à leurs élèves. On sait, d'autre part, par quelles surexcitations alcooliques se sont distingués les saints jeunes gens convoqués par Piberne à Breuil-Barret.  Enfin, nous avons signalé les promenades nocturnes des Enfants de Marie du Boupère et leurs menaces de mort.

On peut dire que la jeunesse catholique s'agite terriblement, depuis le gosse de l'école primaire jusqu'aux amazones de Fuziller.  A Breuil-Barret, on ne se contente pas d'empoisonner les jeunes spadassins au moyen de prédications violentes : on les empiffre d'alcool.  Partout, à cette jeunesse à qui on devrait enseigner, avant tout, la tolérance et la bonté, on souffle la haine et le fanatisme.  Le cléricalisme aux abois rêve de façonner, contre la République et la Société laïque, des générations d'alcooliques et d'abrutis fanatisés.  Dans vingt ans, on sera obligé de construire de nouveaux asiles d'aliénés.  Ce sera le dernier service rendu à la France par l'Eglise catholique, apostolique et romaine.

En attendant, comme les lois sont faites pour tout le monde, pourquoi la République ne les applique-t-elle pas aux calotins ? Pourquoi, si elle n'est pas suffisamment armée, n'en ferait-elle pas de nouvelles ?  Contre les instituteurs congréganistes qui excitent leurs élèves contre les enfants de la laïque, une enquête permettrait de sévir, et il faut qu'on ne néglige aucune occasion de répression.  

Mais il est certain que la plus sale besogne se cuisine au sein des patronages, des Cercles catholiques et des innombrables confréries que le zèle batailleur des curés politiquailleurs installe dans chaque commune.

C'est dans ces officines louches, entre un verre de vin à bon marché et une prière abjecte, que l'on apprend à la Jeunesse catholique son métier de spadassin.  C'est là que s'élaborent les manifestations de la rue, que se composent les ignobles lettres anonymes et les sales pamphlets non moins anonymes que les nourrissons de l'Eglise, à l'heure où les honnêtes gens sont couchés, vont répandre ou coller, à la faveur des ténèbres, comme les malfaiteurs font leurs mauvais coups.

C'est dans ces repaires de bandits qu'il est indispensable de pénétrer quand besoin sera.  C'est le devoir des parquets de procéder à des enquêtes rapides et sévères.  Presque à coup sûr, on peut dire que toutes les ignominies qui se commettent dans une commune ont été complotées là-dedans.  On fait fermer les établissements insalubres et on punit ceux qui les tiennent.  Fera-t-on moins pour les repaires d'empoisonnement social ?"

                                                                    =o=o=o=

Ce n'est pas piqué des vers, comme on pourrait dire ! Ne croyons donc pas, par manque d'information, que les relations humains étaient, soi-disant, plus paisibles il y a un siècle qu'aujourd'hui !

1 commentaires:


Marie-France Dauce a dit…

En effet, quelle virulence ! Je ne sais pas si en face c'était la même littérature ! :)
En lisant ces lignes je me retrouve dans le passé, et j'ai envie de rire !!!
Si j'ai passé la plus grande partie de ma scolarité, et toute ma vie professionnelle dans l'enseignement public, je n'oublie pas que jusqu'à l'âge de 7 ans 1/2 je fréquentais l'école des Sœurs dans mon bourg du Finistère. L'école se situait en haut de la Grand'Rue, sur un côté, l'école laïque un peu plus haut, sur l'autre côté. A la sortie, il n'était question pour personne de traverser la rue, sauf pour rentrer chez soi. Et nous nous "insultions", nous les cathos criant "têtes de Diable" et eux nous renvoyant "têtes de Dieu" …
Cela se passait entre 1944 et 1948 ! et nous étions pleins de conviction.
C'est tout de même moins dur que Gaston Guillemet, à qui je penserai autrement désormais lorsque je passerai par là !