Mardi dernier, nous avons eu un bref échange à la sortie de la messe, à propos du texte d'Ezékiel (28/1-10) que nous proposait la liturgie du jour. Une femme m'aborda en disant : "Ezékiel, ce n'est pas toujours facile ! On ne sait pas comment interpréter ce qu'il veut nous dire..." Ce jour-là, le prophète était invité par le Seigneur à dire au prince de la ville de Tyr : "Ton coeur s'est exalté et tu as dit : "Je suis un dieu." Pourtant, tu es un homme et non un dieu, toi qui prends tes pensées pour des pensées divines. Tu as multiplié ta fortune, et à cause de cette fortune, ton coeur s'est exalté. Mais je ferai venir contre toi, des barbares, ils te feront descendre dans la fosse..."
La veille au soir, méditant ce texte, j'avais fait en moi-même le rapprochement avec certains chefs d'Etat qui se sont cru aussi puissants que des dieux : entre autres Kadhafi, Saddam Hussein, le général dictateur Moussa Traoré que j'ai connu au Mali, 4° fortune d'Afrique !... Mais, comme dans le texte d'Ezékiel, ils ont été balayés ! Le 5 août dernier, de la même façon, la Première ministre du Bangladesh, qui a fait reculer les libertés démocratiques et amassé une immense fortune, été chassée du pouvoir également. El l'on pourrait continuer la liste. J'avais donc invité les paroissiens, pendant cette eucharistie, à prier pour nos chefs d'Etat.
Pendant une brève homélie, nous avons relu ce texte, en nous disant que c'était une parole pour aujourd'hui. Ainsi, ensemble, nous avons mieux compris qu'Ezékiel ne s'adressait pas seulement à ses contemporains, ni au seul prince de Tyr, mais bien à tous les chefs d'Etat de tous les temps. Que peut-il advenir des responsables des nations s'ils se comportent comme des dieux tout puissants, s'ils cherchent leur gloire seulement, et non le bien de leur peuple ? J'ai dit aux paroissiens : "Il faudrait que l'on fasse lire et méditer cette page d'Ezékiel à tous les chefs d'Etat, afin qu'ils comprennent mieux quel doit être leur rôle et dans quel esprit ils doivent l'assumer."
Mais il est aussi de notre rôle de citoyens de porter dans la prière ces personnes qui sont à la tête de nos nations. Tant de chefs d'Etat en effet ne se soucient pas d'abord du bonheur de leur peuple. Mais les portons-nous suffisamment dans notre intercession ?
Et n'oublions pas nos propres responsabilités : ne nous comportons-nous pas nous-même un peu de la même façon, comme des petits chefs maladroits, abusant souvent de nos mini responsabilités, en tant que chefs de famille, dans notre paroisse, notre milieu de travail, en société, etc. ?
Tout cela pour dire que la Parole de Dieu, chaque jour, peut éclairer notre vie. Quoiqu'ayant été écrite il y a 2.000 ou 2.500 ans et plus, si nous prenons la peine de faire le lien avec notre actualité, elle nous éclaire, elle nous inspire, et elle devient plus actuelle et plus vivante que jamais.
"Ta parole est une lampe pour mes pas, une lumière sur mon sentier." (psaume 119/105)
1 commentaires:
Dans l’Église anglicane, où j’ai eu mon berceau, on prie à tous les offices pour le souverain. Ce n’est peut-être pas étonnant, vu que c’est le roi Henri VIII qui a décidé que c’était lui le chef de l’église! Et jusqu’à ce jour, le souverain britannique est le chef de la « church of England »… Mais contrairement à son aïeul, la Reine Elizabeth a toujours reconnu que son Seigneur à elle était Dieu le père tout-puissant, et a donné un exemple constant et fidèle de cette soumission…Pour être juste envers Henri VIII quand même, il fut lui-même fidèle, et très dévoué à la Messe jusqu’au jour de sa mort, paraît-il.
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