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Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



lundi 19 août 2024

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2979 : Le sacerdoce est-il une prison ?

 Nicolas, 51 ans, un prêtre très estimé sur le diocèse de Luçon, vient d'annoncer sa décision de quitter le ministère.  Tandis que je faisais part de cette nouvelle à une amie, assez jeune, non croyante, celle-ci me répliqua : "Cela ne m'étonne pas !  Vous les prêtres, c'est comme les religieuses, vous êtes en prison ; vous n'avez pas la liberté d'aimer. Or, le but de notre présence sur cette terre, c'est de pouvoir vivre l'amour, d'être aimé, d'avoir des enfants ; sinon, ce n'est pas possible de vivre ! Je ne comprends pas ces religions qui enferment les gens dans de telles obligations : interdiction de se marier !  Vous ne vous rendez pas compte de ce qu'il vous manque, de ce que vous ratez.  L'amour, c'est la plus belle chose qu'il nous est donné de vivre ; pourquoi vous en priver ?"

Voici un trop bref extrait de la déclaration par laquelle Nicolas fait part de sa décision : "Je veux être vrai avec moi-même, avec celle que je veux désormais à mes côtés, avec l'Eglise qui m'a beaucoup donné. Je veux être cohérent avec les personnes vers qui j'ai été envoyé et les chrétiens que j'ai pu accompagner avec beaucoup de bonheur.  J'ai été profondément heureux comme prêtre, mais ma vie prend désormais une nouvelle orientation.  Certains ne comprendront pas ma décision et des questions demeureront certainement, mais je reste croyant et aussi toujours le même."

Chacun de nous, prêtre, mais aussi chaque chrétien se sent interpellé par un tel choix.  D'une certaine façon, mon amie a raison : la recherche du bonheur, c'est l'essentiel de la vie. Par contre, la grande majorité, c'est vrai, et pas seulement des prêtres, mais aussi de trop d'humains, mariés ou non, souvent, n'osent pas prendre les bonnes décisions qui pourraient leur offrir ce vrai bonheur, et préfèrent continuer à vivre dans leur "prison" plutôt que de changer les choses, ou plutôt, d'orienter autrement, sinon leur choix de vie, du moins, leur vécu.

Mais à propos de prison, de quoi parle-t-on ? Tout le monde, en ce moment, rend hommage à cet immense acteur que fut Alain Delon.  Cependant, et je vais en reparler avec mon amie, cet homme-là, quoique non célibataire et non prêtre, n'a-t-il pas vécu son existence dans une prison quasi permanente ?  Et ce n'est pas lui manquer de respect ni de compréhension que de dire qu'il a été prisonnier de son personnage et surtout, de sa difficulté à fidéliser ses amours ; prisonnier des paparazzis, pourri par l'argent ; prisonnier de ses préjugés - il était proche de l'extrême-droite -, de son image, et même de son succès.

Autrement dit, même celui qui est marié, ou qui peut avoir toutes les femmes qu'il veut, peut passer sa vie dans une vraie prison, et pas seulement les prêtres ou les religieuses qui ont fait le choix d'un amour privilégié pour le Christ. Car la prison, que l'on soit célibataire ou marié, cela se vit seulement si l'on se laisse renfermer dans son égoïsme, dans le repli sur soi ou dans le mensonge.

En tout cas, le témoignage que nous donne Nicolas ci-dessus montre qu'il n'est pas sorti du sacerdoce comme l'on sort d'une prison. Toute cette belle partie de sa vie qu'il a consacré au Christ et au service de l'humanité, en Eglise ou au-delà, durant un quart de siècle, ce fut plutôt pour lui un temps de liberté et d'amour.  C'est aussi le cas pour une immense partie des prêtres et des religieuses.

C'est d'ailleurs ce que vivent aussi de très nombreux prêtres catholiques mariés : prêtres maronites dans les églises d'Orient, anciens pasteurs anglicans qui, devenus prêtres catholiques, ont pu garder leur femme, etc.  Car aucune loi, aucun dogme, aucune phrase de l'Evangile n'interdit le mariage des prêtres. Quel dommage que l'Eglise catholique, si elle ne progresse pas sur ce point, se permette de perdre des prêtres de la qualité de Nicolas ! Pourquoi ne pas envisager deux formes dans le sacerdoce, comme chez les Orthodoxes, où se côtoient les prêtres qui ont fait le choix du célibat et les prêtres mariés ?

Prêtres, religieuses, laïcs, mariés ou non, sortons de nos prisons intérieures !  "Vous avez été intégrés dans la construction qui a pour fondation les apôtres et les prophètes, et Jésus-Christ lui-même comme pièce maîtresse."  (Ephésiens 2/20)

7 commentaires:


Françoise a dit…

Bonjour,Olivier.
Quelle douleur d'apprendre qu'un prêtre très estimé quitte pour un amour humain, qui n'est pas toujours facile, mais par moment prison.
J'espère qu'il a longuement prié et réfléchi avec une bonne retraite avant de prendre sa décision
De même pour sa compagne, cela semble une profonde liberté et un immense bonheur d'être deux à s'aimer, mais la.vie souvent se.charge d'en faire une prison, les soucis quotidiens, le travail, etc...
Rien ne vaut l'amour du Christ qui nous rend libre et tout offert aux autres .
Avec toute mon amitié !

Sandra a dit…

Ce prêtre semble être une personne profondément vraie.
Il a fait un choix et il l'assume.
Je ne peux pas croire que Dieu l'abandonnera.
S'il a quitté le sacerdoce, cela ne veut pas dire que le diable a gagné.
Il ne s'est pas caché !
On ne sent aucune peur du regard des autres.
Je ne ressens pas l'aspect "infidélité".
Il n'est pas parti en claquant la porte, mais avec humilité, et délicatesse pour nous tous.
Il continue d'aimer l'Eglise.
L'église avec un petit "e" perd un prêtre, mais l'Eglise avec un grand "E" garde quelqu'un de bien !

Anonyme a dit…

Mention « très bien » pour ce commentaire, qu’il serait superfétatoire de… commenter 🫶✍🏽 Étienne Sengegera

Élodie a dit…

Bonsoir Olivier et merci de nous interpeler, par le partage de ce témoignage, sur la relation que nous entretenons avec Dieu mais aussi sur l'Amour qu'Il nous porte et que nous souhaitons Lui porter.

N'y a-t-il pas plusieurs formes d'Amour ?

Être humain peut-il nous détourner de Dieu ?

Ne vivons-nous pas l'Amour à chaque instant?

Si Dieu demeure présent à travers nous, dans nos actions, nos paroles, nos pensées et nos prières, ne vivons-nous pas toujours dans l'Amour et dans l'Amour de Dieu ?

Lorsque Dieu nous a fait hommes et femmes, perfectibles mais à son image, aurait-Il omis certains points qui nous conduiraient à remettre en question ce que nous sommes ?

Est-ce qu'une forme d'Amour simple, pur, sain et sincère doit être réellement discuté ou simplement accepté ? Qui sommes-nous pour juger de la qualité d'Amour d'un Homme ?

Aimer Dieu et Lui consacrer l'entièreté de sa vie, Aimer son prochain et se consacrer à des causes charitables, Aimer un homme ou une femme au point de peut-être vouloir fonder une famille, où se trouve la différence ?

Thérèse a dit…

Bonsoir Olivier
Le sacerdoce est-il une prison ?
Je réponds ce soir à cette question qui me fait pleurer ça me rappelle le prêtre Lucien parti sans nous parler. On travaillait ensemble.
☀️Nicolas et sa compagne je leur souhaite beaucoup de bonheur. Chacun est libre de sa vie. Et que l'Eglise les accueille avec joie sans jugement !
⛵J'ai trouvé pour toi Olivier
Le Patriarche Athénagoras, il y a bien longtemps déjà a répondu dans un interview sur le sujet ;
« Si un prêtre est célibataire, non par vocation au célibat, mais parce qu'il n'a pas rencontré avant son ordination celle qui a pour vocation d'être sa femme, il doit pouvoir épouser après
S'il la rencontre. Sinon il n'y a pas de justice dans l'Église.»
Le Patriarche savait de quoi il parlait, puisqu'il
Évoquait la pratique de l'Eglise Orthodoxe qui ordonne des hommes mariés, mais ne permet plus ensuite le mariage à ceux qui ont été ordonnés célibataire...
Et le patriarche ajoutait :
« Nous avons chargé là l'homme de fardeaux inutiles que l'Évangile ne justifie pas.»
Non, femmes, nous ne sommes pas ce que l'Eglise dit et veut faire de nous !
Tout mon être de femme se révolte et Crie.
Cette règle de célibat des prêtres a été établie en 1123. C'était une histoire d'argent !
L'Eglise craignait de perdre de l'argent.
Qu'on entend dire qu'il manque de prêtres c'est révoltant.
☀️C'est une incroyable histoire d'équilibre. Hommes femmes demandent à être respectés. L'Eglise est amour
Je t'écris avec l'aide d'un témoignage que j'ai trouvé dans " Ouest France 7 janvier 2023 "
" Écoute ton cœur et va "
C'est une histoire d'amour pas comme les autres.

Marc-Paul a dit…

Suite de la réflexion de Marc-Paul :

J'ai un ami prêtre et à bien l'écouter, entre les mots et les phrases, j'ai parfois l'impression que cette "étiquette" pèse parfois, car elle finit par masquer l'être humain qui la porte.

Ce que vous appelez avec gentillesse de la profondeur, je le nommerais empathie, car à mes yeux l'ami compte au moins autant que le prêtre...

Si ces quelques mots peuvent vous soutenir un tant soit peu, vous et vos frères prêtres, j'en suis très heureux.

Marc-Paul a dit…

Si seulement cela pouvait rappeler à tous que les prêtres restent des hommes comme les autres, avec leurs forces et leurs faiblesses et, partant, d'arrêter de vous placer sur un piédestal (et pour certains religieux de s'y placer eux-mêmes), alors qu'au contraire, nous, laïcs, devrions être bien plus à l'écoute de vos doutes et de vos hésitations
(J'utilise le "vous" comme une formule globalisante, et non comme une interpellation particulière vous étant destinée).

Quoi qu'il en soit, on ne prie pas assez pour vous, prêtres, considérant peut-être qu'après tout, c'est plutôt votre job. Je dois m'améliorer sur ce point (et sur bien d'autres aussi !)

Bien à vous.