Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



samedi 16 mars 2024

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2927 : Prier sur un banc, face à la mer, au milieu du peuple de Dieu

 J'ai coutume de dire que, là où j'habite  -  oh, le chanceux, à 100 m de la mer  -  c'est "mon petit ermitage" ; là où je vis tranquillement désormais, en savourant profondément chacune de mes journées, dans l'action de grâce, la prière pour le monde et pour la paix.  Je ne peux plus faire grand chose désormais, un rien me fatigue ; mais rien ne me manque pourtant, et je suis comblé.  J'ai encore un énorme caillot dans le coeur, difficile à éliminer, le coeur très abîmé puisque inopérable l'an passé, mon insuffisance cardiaque ne cesse de s'amplifier, j'ai perdu 15 kgs depuis un an, grosses insomnies,  j'ai dû abandonner toutes mes responsabilités et toute activité pastorale, mais je suis toujours vivant. De quoi vais-je donc me lamenter ?  Je serai peut-être mort demain, avec toutes ces épées de Damoclès... Donc, profitons de la vie encore aujourd'hui !  Il ne me reste plus que la prière ; mais si celle-ci peut aider d'autres frères et soeurs à relever la tête, merci Seigneur !

Et j'ai le privilège de pouvoir prier dans ce qui représente pour moi une immense chapelle, le port de Bourgenay. Pas besoin de préparer une prière universelle, il suffit d'écouter les gens. Je viens encore d'en faire l'expérience samedi. Assis sur un banc face à la mer, tandis que j'allais me lancer dans mes méditations personnelles, impossible de me boucher les oreilles vis-à-vis du flot de réflexions partagées par les personnes défilant sans cesse juste derrière mon banc.

Et chaque couple, ou groupe, d'y aller de ses soucis et de ses misères. Au vol, en ce jour, j'ai retenu ces quelques réflexions parmi tant d'autres ; parfois seulement quelques mots, lorsque les gens passaient à ma hauteur : "Jacques est gravement malade ; quand est-ce qu'on pourra aller le voir ?"  "Il faut que je mette de l'ordre dans mon garage, et que j'enlève la poussière, ça m'énerve de voir les choses en un tel état."  "Pour la déclaration d'impôts, est-ce qu'il faudra inclure... ?"  "Pour les vacances, il faudrait qu'on s'organise avec... ?"  "La grand-mère s'est suicidée,   (oui, j'ai vraiment entendu ça)  alors, ils se sont partagé...?"  Etc.

De quoi donc nourrir ma prière, tout simplement !  Et si j'étais là pour ça ?  Et si c'était cela, ma mission ?  A moi qui n'ai pas encore tout à fait digéré le fait de ne plus avoir presque aucun rôle pastoral (visible) désormais ?  Aucune de ces personnes n'a su qu'un prêtre  -  c'aurait pu être un laïc  -  priait pour eux, quand ils pérégrinaient derrière moi en se confiant leurs soucis mutuellement.  Quant à moi, j'ose imaginer que Dieu a peut-être entendu ma pauvre et petite prière, lui qui était déjà présent, invisiblement, au coeur de la vie de ces gens.

Merci Seigneur pour la longue procession de tous ces hommes et ces femmes qui cheminent au coeur de ce monde, en recherche de bonheur, de fraternité et de paix !

Je t'ai reconnu, Seigneur !  Ils n'étaient pas seuls !  Tu marchais avec eux, au milieu d'eux,  comme un bon pasteur les guidant invisiblement vers le Salut !

2 commentaires:


Claude a dit…

Magnifique billet qui me transporte dans la pensée et la prière sur l’un des bancs de la promenade de Bourgenay… Votre vie de prière est une humble mais tellement belle mission : «  Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses.Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. »
Je rends grâce pour vos prières qui nous permettent cette communion invisible mais ô combien forte.
Belle solennité de la Saint Joseph !
Udp

Marie-France Dauce a dit…

"Quand prenons-nous le temps de prier ? Il y a toujours tant de choses à faire....les journées qui passent trop vite..."

Et si, justement, il y avait des personnes dédiées à la prière ? Il y a des moines et des moniales qui en prennent le temps, un peu retirés de l'effervescence du monde... des laïcs aussi sûrement...

Il n'y en a peut-être pas tant que ça qui attrapent au vol les préoccupations de ceux qui passent ! Et qui les transforment illico en prières ! Là c'est du vrai direct !

Tu as trouvé là ta nouvelle mission Olivier! Et merci de penser même à ceux qui sont un peu plus loin...

Je crois que je ne regarderai plus de la même façon une personne solitaire, assise sur un banc, dans un endroit public.

Prends bien soin de toi Olivier, tu as encore à faire !