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Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

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Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



vendredi 2 juin 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2842 : Résumé de l'intervention du Grand Rabbin de France

  • Association Dialogue pour la Paix, du Pays des Olonnes

« Sens de la vie, sens de la mort, dons d’organes et euthanasie »
conférence du grand rabbin de France, Haïm Korsia
28 mai 2023, aux Sables d'Olonne

 
Le dimanche 28 mai, l’association « Dialogue pour la Paix du Pays des Olonnes » invitait le grand
rabbin de France, Haïm Korsia, à partager les points de vue du judaïsme sur plusieurs grands sujets
sociétaux comme « Sens de la vie, sens de la mort, dons d’organes et euthanasie ».

 En tant que membre de l’Académie des sciences morales et politiques et ancien membre du
Comité consultatif national d’éthique, le grand rabbin est tout à fait légitime dans cette démarche.


Haïm Korsia commence par citer une phrase du Deutéronome : « Voici que je place devant toi la vie
et la mort et tu choisiras la vie ». Pour lui, cela prouve que choisir la vie n’est pas automatique. Or
des lois et des pulsions dans la société actuelle poussent à ne pas choisir la vie : cette société veut,
par des lois, définir ce qu’est l’humain.

 
Puis il fait l’historique des droits de la fin de vie en France :
- La loi de 2002, dite loi Kouchner, est la première loi relative aux droits des malades.
- La loi de 2005, dite loi Léoneƫti, est la première loi spécifique à la fin de vie. Elle introduit
l’interdiction de l’obstination déraisonnable.
- En 2016, la loi Claeys-Léoneƫti renforce le droit d’accès aux soins palliatifs mis en place dans la loi
de juin 1999. De nouveaux droits en faveur des personnes malades et des personnes en fin de vie
permettent de mieux répondre à la demande à mourir dans la dignité par une meilleure prise en
charge de la souffrance, et par une clarification de l’usage de la sédation profonde et continue,
jusqu’au décès, en phase terminale. Il aurait aimé, avec Monseigneur d’Ornellas, archevêque de
Rennes, que la sédation soit réversible. La loi l’a définie comme irréversible. L’intention première
n’est pas de faire mourir mais d’apaiser la douleur.

 
Le grand rabbin a l’impression que le pays débat plus ou moins sur ce qui serait une amélioration
de la loi de 2016. Mais avant de légiférer à nouveau, il faudrait que les politiques voient cette
somme d’humanité dans les soins palliatifs. Il faudrait appliquer la loi de 2016 qui couvre tous les
cas. En outre, la loi de 2002 n’a pas encore été appliquée en terme de soins palliatifs.

 
Suite aux travaux de la Convention citoyenne sur la fin de vie, le Président de la République a dit
qu’il allait lancer un plan de 10 ans pour revaloriser les soins palliatifs, c’est donc qu’on n’a rien fait
de plus depuis cette date. En France, il y a des départements qui n’ont pas de soins palliatifs. Il
propose qu’il y ait des unités de soins palliatifs mobiles, qui viennent à domicile.

 
La loi permet de se donner une bonne conscience. Ce n’est pas ça la vie. Plutôt que de chercher à
se donner bonne conscience, il faut se poser des cas de conscience, chaque cas étant unique.
Le ministre actuel de la santé, François Braun, dit : « il y a des parcours de fin de vie, mais il n’y a
pas de fin de vie ».

 
L’État ne peut pas, d’une main, lutter contre le suicide, et de l’autre, légiférer pour les suicide.
Au niveau du langage, pour lui, le terme de « suicide assisté » est une escroquerie intellectuelle
(suicide = acte personnel de mettre fin à sa propre vie). Des mots nouveaux sont inventés quand
les réalités décrites ne sont pas supportables.

 
Pour Haïm Korsia, il doit y avoir un débat commun entre médecins, famille, soignants, pour
chercher à protéger la dignité de la vie. Il ne faut jamais la souffrance, voilà pourquoi on dit « pas
d’acharnement thérapeutique ». Il faut trouver une sorte d’équilibre entre les points de vue.

Dans l’humain il y a de la vulnérabilité, ce qui appelle la fraternité. La vie est digne du début à la fin
et ce problème ne peut être traité que par la fraternité, la pire des choses étant l’isolement et la
solitude. L’abbé Olivier Gaignet intervient pour marteler de nouveau que la base d’une société c’est
« vivre en frères ».

 
Le rapport à l’autre devrait être plus serein. Notre rapport à autrui crée une distance alors que ça
devrait créer un rapprochement. Il y a une forme d’indifférence à la disparition des autres. Comme
le dit le lama Thrinlé, nos occupations modernes nous gênent pour penser à la vie et à la mort,
pour échanger et transmettre aux autres. Il faut avoir conscience que chaque personne qui
disparaît, c’est comme un rouleau de la Torah qui s’efface, comme il est dit dans le judaïsme.

 
L’expérience acquise par une personne construit une société. C’est le rapport à la mort et, à la
transmission qui est posé comme question. Il faudrait réfléchir différemment par rapport aux
autres, au temps, à la moindre efficacité de nos corps. Le rabbin pose la question suivante : « Y a-
t’il une dignité qui baisse avec la vie qui avance, ou est-ce que la dignité est la même du début à la
fin de la vie, et même avant le début et après la mort ? ».

 
Suite à un intervention dans le public, le conférencier rappelle deux principes majeurs en France,
que sont la gratuité et l’anonymat qui accompagnent les dons d’organes. Il évoque également
l’idée que l’on ne peut pas considérer qu’on va faire une loi pour chacun. Il y a des principes
généraux et on gère pour chaque cas à partir de ces principes.

 
En conclusion, le public, nombreux, a apprécié la qualité de l’intervention du grand rabbin, sa
tolérance pour parler de sujets aussi délicats qui nous concernent ou nous concerneront tous un
jour ou l’autre, sa délicatesse respectueuse lors de l’échange avec le public. Ces sujets invitent à la
réflexion.

 
Marguerite Soulard
Secrétaire de l’association "Dialogue pour la Paix au Pays des Olonnes"

1 commentaires:


Elodie a dit…

Merci pour ce partage Olivier et merci à Marguerite Soulard pour cette retranscription qui nous permet de suivre "à distance" le contenu des échanges proposés dans cette conférence du grand Rabbin sur la fin de vie, la vie, la mort et le don d'organe.

Ces questions de dignité des malades sont très importantes. Bien souvent cela est à mettre en lien aussi avec la "dignité" des proches aussi. Nombreux sont les malades souffrants et mourants qui pensent aussi à ce qu'ils imposent à l'entourage. Au-delà de l'intégrité et des douleurs physiques, il y a aussi le lien amical, Familial et Fraternel (qu'il soit religieux ou non, filial ou non) qui nous rappelle que du premier jour au dernier jour, et même avant notre naissance et après notre mort, nous ne sommes jamais seuls.

Les notions de gratuité, de dons d'organes, d'accompagnement en fin de vie, de mort et de don (fraternel) de soi devraient toujours se faire dans une certaine forme d'anonymat et de simplicité profonde et sincère, non calculée mais guidée et portée par l'Amour de son prochain, le Respect et la Fraternité.

Les rencontres intereligieuses du dialogue pour la paix en sont toujours un magnifique témoignage. Merci pour cela !

Que la Paix demeure avec Vous et en chacun de Vous !

Amen !