Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



vendredi 9 décembre 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2795 : "Frères évêques, écoutez vos prêtres !"

 Mardi, en rencontre du MCR (Mouvement Chrétien des Retraités) du doyenné, à Longeville-sur-Mer, l'une des responsables de ce mouvement, Martine, nous a communiqué l'article ci-dessous qu'elle avait repéré dans le journal "Le Monde" daté du 21 novembre dernier.

Article rédigé par Jean L'Hour, prêtre des MEP, (Missions Etrangères de Paris), exégète, ancien professeur dans un grand séminaire en Malaisie.


 "Chers frères évêques de l'Eglise de France, votre parole n'est plus audible, écoutez vos prêtres !

 « Vous aurez beau entendre, vous ne comprendrez pas. Vous aurez beau regarder,
vous ne verrez pas. Car le cœur de ce peuple s’est épaissi : ils sont devenus durs
d’oreille, ils se sont bouché les yeux, pour ne pas voir de leurs yeux, pour ne pas
entendre de leurs oreilles, ne pas comprendre avec leur cœur, et pour ne pas se
convertir. »
(Evangile de Matthieu, 14-15)

 
Chers frères évêques de l’Eglise de France, c’est avec colère et indignation, mais
aussi avec affection, que moi, prêtre, je vous adresse cette lettre. Voilà des mois,
des années, que vos silences et le seul souci de votre honorabilité couvrent
d’innombrables turpitudes au cœur même de notre communauté chrétienne, et
jusque chez nos plus hauts responsables. Réveillez-vous, je vous en prie, ouvrez
les yeux et voyez, tendez l’oreille et entendez ! La communauté dont vous avez la
charge est comme un troupeau sans pasteur. Votre parole n’est plus audible.

 
Parmi vos brebis, il en est qui tristement s’éloignent, d’autres qui cherchent à se
réfugier dans un passé révolu. Et, pendant ce temps, l’Evangile de Jésus-Christ
n’est pas proclamé, la bonne nouvelle de Dieu pour le monde n’est plus
entendue ! Nombreux encore, heureusement, sont les témoins de Jésus qui, dans
la discrétion de leur vie quotidienne, maintiennent le flambeau. Je vous en prie,
ne les découragez pas !

 
Comme Jean-Baptiste, commencez par vous dépouiller de tous vos oripeaux, ces
reliques d’un temps pas si lointain où l’Eglise faisait peser son pouvoir sur nos
sociétés. L’image encore toute récente de votre assemblée à Lourdes, avec vos
mitres, vos chasubles, vos bagues, vos crosses, est par elle-même un contre-
témoignage qui fait injure à la pauvreté de Jésus aussi bien qu’à sa préférence
pour les pauvres.

 La même image, sans laïcs et surtout sans femmes, est aussi une
injure faite à toute la communauté chrétienne. Vous la dominez, vous prétendez
parler en son nom, mais vous ne la représentez pas. Et pourtant, sans ces
bataillons d’hommes et de femmes que vous maintenez en bas de l’autel, que
serait notre Eglise aujourd’hui ?

Il ne suffit plus, chers frères évêques, de vous rouler dans la cendre en demandant
pardon, de prendre des mesures canoniques supposées adéquates aux maux que
vous voulez guérir. Il ne suffit plus de nous dire une fois encore que désormais les
choses vont changer radicalement, que votre parole sera transparente. Il ne suffit
plus de faire appel à des experts, psychologues, thérapeutes, conseillers en
communication, juristes...

 Il ne suffit même plus de prier. Tout cela, il fallait le
faire, et c’est déjà un pas important, mais c’est encore gravement insuffisant, car
vous ne vous attaquez là qu’aux symptômes du mal, non à ses causes profondes.
Moyennant quoi vos remèdes ne sont que des cataplasmes sur un corps qui reste
gravement malade.

 Le mal « systémique » bien diagnostiqué par le rapport Sauvé [2021], dont souffre
notre Eglise, est profond, en effet. N’a-t-il pas sa source dans la sacralisation du
sacerdoce qui place évêques et prêtres au-dessus du peuple ? N’a-t-il pas sa source
dans le renvoi des femmes à l’étage du dessous, relégation héritée des sociétés
patriarcales ? N’a-t-il pas aussi sa source dans une peur viscérale de la sexualité
perçue comme un danger dont il faut surtout se garder en tenant les femmes à
distance ?

Sacralisé, le prêtre est intouchable pour les personnes vulnérables que sont les
enfants, les handicapés ou, tout bonnement, les simples croyants. Cependant, la
sacralisation de son état, et non seulement de son ministère, emprisonne le
prêtre lui-même, qui demeure avant tout un être humain avec toutes ses facultés,
ses désirs et ses pulsions.

 Chers frères évêques, regardez vos prêtres, écoutez-les,
ayez pitié d’eux, ayez pitié de vous-mêmes et reconnaissons que nous sommes
tous de simples êtres humains. Que l’esprit de Jésus-Christ vous éclaire et vous
donne l’audace d’inventer un nouveau ministère sacerdotal, non plus celui d’une
caste lévitique à part du peuple, mais celui d’un service au sein de ce peuple.

 
Veuillez, chers frères évêques, entendre mon cri qui est aussi celui de beaucoup
d’autres frères et sœurs, je vous le demande au nom de Celui qui est venu nous
libérer afin que nous vivions. Veuillez croire aussi à mon affection et à ma prière
fraternelles.

1 commentaires:


Thérèse a dit…


Olivier
Merci à Martine de transmettre cet article du journal " le Monde " 21 /11/22
 C'est saisissant de réalités
☀️La femme c'est elle qui met les enfants au monde les élèves ce n'est plus possible d'accepter cette situation. 
Nous sommes tous des adultes ?
La sacralisation de l'évêque des prêtres place une peur de la femme de sa sexualité 
La femme est placée à l'étage au-dessous.
Ce blog demandes une très grande table.
Pas une personne à chaque bout pour ne pas se toucher.
Mais une table ou nous sommes tous en réunion avec cet article que demande discutions. Avec nôtre Évêque et donne le compte rendu au Pape François.
Évêque écouter les Prêtres.
Olivier, je suis contente que l'école te demande pour parler de Jésus sauveur.