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Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



dimanche 26 juin 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2752 : Chapeau melon et chapeau pointu

 Homélie de ce dimanche 26 juin en l'église Saint Pierre de Talmont

Deux parties dans cet évangile ; d’où, les deux points que nous allons méditer ensemble.  1°, à propos de notre comportement vis-à-vis de ceux qui ne croient pas, ou ne vivent pas comme nous ; 2°, en nous demandant ce que cela signifie : laisser les morts enterrer leurs morts.

1° - A travers l’Evangile de ce dimanche (Luc 9/51-62), vous avez remarqué la haine qui anime les disciples de Jésus face à ces Samaritains hérétiques, en conflit avec la religion juive.  Il est vrai que les Samaritains ont refusé d’accueillir Jésus : ils n’ont pas permis que celui-ci traverse leur village dans sa marche vers Jérusalem. Mais les apôtres, pourtant en lien avec Jésus qui n’est qu’amour et miséricorde, réagissent de la même manière que les Samaritains, et même de façon plus virulente ; en effet, ils demandent à Jésus : « Seigneur, veux-tu que nous ordonnions qu’un feu tombe du ciel, et les détruise ? »

On retrouve bien là des réactions humaines qui nous sont familières. En effet, ne sommes-nous pas comme cela ? Regardons les conflits qui traversent notre Eglise, face à ceux qui ne prient pas comme nous, qui ne communient pas comme nous, qui ne conçoivent pas la religion comme nous : combien de fois ne nous arrive-t-il pas de vouloir réagir fortement face à des attitudes ou des façons de faire qui nous hérissent ?

Et je ne parle pas de la façon dont l’on considère les membres de telle autre religion, dont l’on craint qu’elle n’envahisse la France. Une sous-religion, pensons-nous, et qui nous fait peur. Au point que certains, comme jadis les disciples, verraient bien tomber sur eux le feu du ciel, afin de les bloquer dans leur dangereuse avancée. Rappelons-nous alors comment Jésus a réagi : il a dû se fâcher pour recadrer ses disciples ; puis, ne cherchant pas querelle, il s’est éloigné, tout simplement, façon d’inviter au respect et à l’abandon de toute violence. D’ailleurs, les chrétiens ne sont pas les seuls à marcher vers le ciel ; les musulmans, même si c’est autrement, le recherchent aussi. Donc, respectons nos diversités !  En effet, ainsi que nous le rappelait Saint Paul dans la 2° lecture : « Si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde : vous allez vous détruire les uns les autres. »

Ecoutons plutôt ceci : deux hommes sont en marche vers le ciel. L’un a un chapeau melon, l’autre un chapeau pointu. Ils discutent tout au long de la route pour savoir si, pour entrer au ciel, il faut avoir un chapeau pointu, ou un chapeau différent ; traduisons par exemple, un chapeau catholique ou un chapeau musulman.  Mais quand ils arrivent à la porte du ciel, une voix se fait entendre : « Ici, on rentre sans chapeau ! »

2° piste à propos de cet évangile, autour de cette réflexion surprenante de Jésus : « Laissez les morts enterrer leurs morts » ; qu’est-ce que ça veut dire ? Evidemment, Jésus ne demande pas que l’on laisse les morts sans sépulture ; c’est une façon de parler ! Jésus veut dire que, et cela  même si l’on est encore jeune, l’on ne doit pas se complaire, ou pire, s’enterrer dans des méthodes, des façons de faire ou des souvenirs du passé.  Ce qui est passé est mort, il nous faut regarder vers l’avenir. On ne conduit pas sa voiture en regardant dans le rétroviseur, on ne conduit pas sa vie en regardant en arrière, vers 1 religion passéiste et des traditions désuètes

Or, c’est un des risques qui menace notre Eglise de France aujourd’hui : croire que, face à un monde qui nous semble mauvais, l’Eglise ne pourrait trouver son salut qu’en se réfugiant dans des méthodes ou des façons de prier du passé. Mais ce serait une façon d’enterrer le message de l’Evangile.  Alors que ce monde lance de grands défis aux chrétiens que nous sommes.

Par exemple, hier, c’était la marche des fiertés homosexuelles, qui a rassemblé 500.000 personnes rien que dans les rues de Paris ; et souvent, dans nos familles, nous sommes concernés aussi par cette question ; c’est une souffrance !  Or, comment considérons-nous ces personnes ?  Allons-nous les critiquer, les regarder de travers, faire descendre sur elles le feu du ciel ? Alors qu’il s’agit plutôt de les prendre dans notre prière, de leur tendre la main et de porter sur elles le regard de Jésus…

 Pendant cette eucharistie, sortons de nos tombeaux ; confions au Seigneur tous nos frères et sœurs de la terre, croyants ou non ; et laissons Dieu faire descendre sur nous et notre monde en détresse, non pas le feu du ciel, mais le feu de sa lumière ; prions-le de nous apprendre à respecter et à aimer tous les mal croyants ou non croyants que nous rencontrerons la semaine qui vient.  Amen !

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