Je parle franchement. » Devant les prêtres et les évêques de Sicile, le pape François a fait preuve, jeudi 9 juin, d’une certaine franchise. « Chers amis, il y a toujours de la dentelle, des barrettes… Mais où en sommes-nous ? Soixante ans après le Concile ! », dit le pape. François a ainsi assuré lors de cette audience qu’il « préoccupé » par la mise en œuvre sur l’île italienne des réformes initiées par Vatican II.
« Je ne vais pas à la messe là-bas, mais j’ai vu des photos », a expliqué François, commentant les vêtements liturgiques utilisés par certains prêtres. « Oui, parfois tu peux porter un peu de dentelle de grand-mère, mais parfois seulement. Et c’est pour rendre hommage à sa grand-mère, non ? Vous avez tout compris, n’est-ce pas ? », lance le pape. Avant de continuer : « C’est bien de rendre hommage à sa grand-mère, mais c’est mieux de célébrer la mère, la sainte mère l’Église, et la façon dont notre mère l’Église veut être célébrée. »
Le pape, qui craignait que « insularité » empêche une « véritable réforme liturgique »a également encouragé les prêtres à libérer les « piété populaire » de « tous les gestes superstitieux ».« La piété populaire est une grande richesse et il faut la garder, l’accompagner pour qu’elle ne se perde pas, souhaite François. Il faut aussi l’éduquer. »
Comme il le fait régulièrement, le pape a également encouragé les prêtres à éviter « les sermons qui parlent de tout et de rien » et qui durent plus de huit minutes. « Gardez à l’esprit qu’après huit minutes, l’attention diminue et que les gens veulent quelque chose de concret », il a insisté.
« Je ne sais pas comment les prêtres siciliens prêchent, s’ils prêchent comme il est suggéré dans Evangelii gaudium, lança François en faisant allusion à son texte programmatique, ou s’ils prêchent de telle manière que les gens sortent pour fumer une cigarette et reviennent ensuite… » Ces propos du pape rejoignent ceux déjà tenus par le passé, François s’agaçant régulièrement de certaines formes de liturgie, liant notamment la forme pré-conciliaire de la messe à un passé révolu, ou en passe de l’être.
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