Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



mercredi 23 juin 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2635 : "Les prêtres "surhommes" tournent mal" (pape François)

 Je vous transmets ce texte du pape François, que vient de me communiquer une lectrice fidèle de ce blog. Qu'elle en soit remerciée !

C'est un peu long, mais cela vaut le coup !

                                                            =o=o=o=

«  Les prêtres « surhommes » tournent mal, tous », affirme le pape François dans son allocution aux séminaristes et aux prêtres étudiants de Saint Louis des Français, à Rome, qu’il a reçus en audience le lundi 7 juin 2021.

Le pape a en quelque sorte fait l’éloge de la fragilité chrétienne : « Les fragilités ne doivent pas être laissées de côté : elles sont un lieu théologique. Ma fragilité, celle de chacun de nous est le lieu théologique de la rencontre avec le Seigneur. Les prêtres « surhommes » tournent mal, tous. Le prêtre frêle, qui connaît ses faiblesses et en parle avec le Seigneur, ça ira. Avec Joseph, nous sommes appelés à revenir à l’expérience d’actes simples d’accueil, de tendresse, de don de soi. »

Le pape a aussi évoqué les écueils de la vie communautaire : « Dans la vie communautaire, il y a toujours la tentation de créer de petits groupes fermés, de s’isoler, de critiquer et de dire du mal des autres, de se croire supérieur, plus intelligent. Les cancans c’est une habitude des groupes fermés, aussi une habitude des prêtres qui deviennent des vieux garçons : ils vont, parlent, médisent : cela n’aide pas. Et cela nous menace tous, et ce n’est pas bon. »

Mais le pape indique aussi l’antidote : « Nous devons abandonner cette habitude et regarder la miséricorde de Dieu et y penser. Puissiez-vous toujours vous accueillir les uns les autres comme un don. Dans une fraternité vécue dans la vérité, dans la sincérité des relations et dans une vie de prière, nous pouvons former une communauté où vous pouvez respirer l’air de la joie et de la tendresse. »

Surtout, le pape recommande le service du peuple de Dieu : « On ne peut pas réfléchir sur le prêtre en dehors du saint peuple de Dieu. Le sacerdoce ministériel est une conséquence du sacerdoce baptismal du saint peuple fidèle de Dieu. Il ne faut pas l’oublier. Si vous pensez à un sacerdoce isolé du peuple de Dieu, ce n’est pas un sacerdoce catholique, non ; et même pas chrétien. Dépouillez-vous de vous-mêmes, de vos idées préconçues, de vos rêves de grandeur, de votre affirmation de soi, pour mettre Dieu et les personnes au centre de vos préoccupations quotidiennes. Pour mettre le saint peuple fidèle de Dieu au centre, il faut être des pasteurs. »

Une page précieuse sur l’enseignement du pape François sur le sacerdoce et la pastorale, avec saint Joseph pour modèle.

Voici notre traduction, rapide, de travail, de l’allocution du pape François prononcée en italien.

Allocution du pape François

Chers frères,

Je suis très heureux de vous accueillir en tant que communauté sacerdotale de Saint Louis des Français.

Dans une société marquée par l’individualisme, l’affirmation de soi, l’indifférence, vous faites l’expérience du vivre ensemble avec ses défis quotidiens. Située au cœur de Rome, votre maison, avec son témoignage de vie, peut communiquer aux personnes qui la fréquentent les valeurs évangéliques d’une fraternité variée et solidaire, surtout quand quelqu’un traverse un moment difficile. En effet, votre vie fraternelle et vos divers engagements sont capables de vous faire ressentir la fidélité de l’amour de Dieu et sa proximité. Un signe, un signal.

En cette année dédiée à saint Joseph, je vous invite à redécouvrir le visage de cet homme de foi, de ce père tendre, modèle de fidélité et d’abandon confiant au dessein de Dieu. « La volonté de Dieu, son histoire, son projet, passent aussi à travers la préoccupation de Joseph. Joseph nous enseigne ainsi qu’avoir foi en Dieu comprend également le fait de croire qu’il peut agir à travers nos peurs, nos fragilités, notre faiblesse » (Lettre apostolique Patris corde, 2). Les fragilités ne doivent pas être laissées de côté : elles sont un lieu théologique. Ma fragilité, celle de chacun de nous est le lieu théologique de la rencontre avec le Seigneur. Les prêtres « surhommes » tournent mal, tous. Le prêtre frêle, qui connaît ses faiblesses et en parle avec le Seigneur, ça ira. Avec Joseph, nous sommes appelés à revenir à l’expérience d’actes simples d’accueil, de tendresse, de don de soi.

Dans la vie communautaire, il y a toujours la tentation de créer de petits groupes fermés, de s’isoler, de critiquer et de dire du mal des autres, de se croire supérieur, plus intelligent. Les cancans c’est une habitude des groupes fermés, aussi une habitude des prêtres qui deviennent des vieux garçons : ils vont, parlent, médisent : cela n’aide pas. Et cela nous menace tous, et ce n’est pas bon. Nous devons abandonner cette habitude et regarder la miséricorde de Dieu et y penser. Puissiez-vous toujours vous accueillir les uns les autres comme un don. Dans une fraternité vécue dans la vérité, dans la sincérité des relations et dans une vie de prière, nous pouvons former une communauté où vous pouvez respirer l’air de la joie et de la tendresse.

Je vous encourage à vivre les précieux moments de partage et de prière communautaire dans une participation active et joyeuse. Même des moments de gratuité, de rencontre gratuite… Le prêtre est un homme qui, à la lumière de l’Évangile, répand autour de lui le goût de Dieu et transmet l’espérance aux cœurs inquiets : c’est ainsi qu’il doit en être.

Les études que vous faites dans les différentes universités romaines vous préparent à vos futures tâches de pasteurs, et elles vous permettent de mieux apprécier la réalité dans laquelle vous êtes appelés à annoncer l’Évangile de la joie. Cependant, vous ne vous rendez pas sur le terrain pour appliquer les théories sans prendre en considération l’environnement dans lequel vous vous trouvez, ainsi que les personnes qui vous sont confiées. Je vous souhaite d’être « des pasteurs avec « l’odeur des brebis » » (Homélie du 28 mars 2013), des personnes capables de vivre, de rire et de pleurer avec les vôtres, en un mot de communiquer avec eux.

Cela m’inquiète, quand on fait des réflexions, des pensées sur le sacerdoce, comme si c’était une chose de laboratoire : ce prêtre, cet autre prêtre… On ne peut pas réfléchir sur le prêtre en dehors du saint peuple de Dieu. Le sacerdoce ministériel est une conséquence du sacerdoce baptismal du saint peuple fidèle de Dieu. Il ne faut pas l’oublier. Si vous pensez à un sacerdoce isolé du peuple de Dieu, ce n’est pas un sacerdoce catholique, non ; et même pas chrétien. Dépouillez-vous de vous-mêmes, de vos idées préconçues, de vos rêves de grandeur, de votre affirmation de soi, pour mettre Dieu et les personnes au centre de vos préoccupations quotidiennes. Pour mettre le saint peuple fidèle de Dieu au centre, il faut être des pasteurs.

« Non, je voudrais être seulement un intellectuel, pas un pasteur » : mais, demande la réduction à l’état laïc, cela t’ira mieux, et sois un intellectuel. Mais si tu es prêtre, sois un pasteur. Tu seras un pasteur, de tant de façons, mais toujours au milieu du peuple de Dieu. Ce que Paul a rappelé à son disciple bien-aimé : « Souviens-toi de ta mère, ta grand-mère, du peuple qui t’ont enseigné ». Le Seigneur dit à David : « Je t’ai choisi de derrière le troupeau », de là.

Chers frères prêtres, je vous invite à avoir toujours de grands horizons, à rêver, à rêver d’une Église entièrement au service, d’un monde plus fraternel et solidaire. Et pour cela, en tant que protagonistes, vous avez votre contribution à offrir. N’ayez pas peur d’oser, de prendre des risques, d’aller de l’avant car vous pouvez tout avec le Christ qui vous donne la force (cf. Ph 4, 13).

Avec lui, vous pouvez être des apôtres de la joie, en cultivant en vous la gratitude d’être au service de vos frères et de l’Église. Et le sens de l’humour va de pair avec la joie. Un prêtre qui n’a pas le sens de l’humour, ne plaît pas, quelque chose ne va pas. Imitez ces grands prêtres qui rient des autres, d’eux-mêmes et même de leur propre ombre : le sens de l’humour c’est l’une des caractéristiques de la sainteté, comme je l’ai souligné dans l’Exhortation apostolique sur la sainteté, Gaudete et exultate.

Et cultivez en vous la gratitude d’être au service de vos frères et de l’Église. En tant que prêtres, vous avez été « oints de l’huile de la joie pour oindre de l’huile de joie » (Homélie du 17 avril 2014). Et ce n’est qu’en restant enraciné dans le Christ que vous pourrez éprouver une joie qui vous pousse à gagner les cœurs. La joie sacerdotale est la source de votre agir en missionnaires de votre temps.

Enfin, je vous invite à cultiver la gratitude. Gratitude envers le Seigneur pour ce que vous êtes les uns pour les autres. Avec vos limites, vos faiblesses, vos tribulations, il y a toujours un regard d’amour posé sur vous et qui vous donne confiance. La gratitude « est toujours « une arme puissante » » (Lettre aux prêtres à l’occasion du 160e anniversaire de la mort de saint Jean-Marie Vianney, 4 août 2019), qui permet de garder allumée la flamme de l’espérance dans les moments de découragement, de solitude et d’épreuve.

 Je vous bénis de tout mon cœur et je vous demande de ne pas oublier de prier pour moi, car j’en ai besoin. Cette tâche n’est pas facile.

0 commentaires: