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Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



vendredi 29 janvier 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2578 : "L'Eglise n'a été bâtie que pour les pauvres." (Bossuet)

 Pour nombre de nos contemporains, évoquer Bossuet (1627-1704), cela fait un peu vieillot et poussiéreux. Et pourtant, avec son talent inégalé, à travers ce sermon resté célèbre, encore cité cette semaine sur France Culture, nous sommes bien entraînés au coeur de l'Evangile.  Bosssuet était évêque de Meaux ; il prêchait en des termes semblables devant Louis XIV.  Imagine-t-on des évêques aujourd'hui parler ainsi, devant les puissants et à la face de tous les catholiques ?  Mais si !  François le fait...  (voir billet d'avant-hier) Relisons et méditons cette belle exhortation de Bossuet, des plus actuelles s'il en fut !

 

Nous devons à Bossuet un sermon célèbre sur l’éminente dignité des pauvres. En voici quelques extraits.

« Parce qu’on méprise leur condition, il (Dieu) relève leur dignité ; parce qu’on croit ne leur rien devoir, il impose la nécessité de les soulager ; et afin de nous y engager par notre intérêt, il ordonne que les aumônes nous soient une source infinie de grâces. (…)

Cette ville (construite par le Christ), c’est la sainte Eglise ; et si vous me demandez, Chrétiens, pourquoi je l’appelle la ville des pauvres, je vous en dirai la raison par cette proposition que j’avance : que l’Eglise, dans son premier plan, n’a été bâtie que pour les pauvres, et qu’ils sont les véritables citoyens de cette bienheureuse cité que l’Écriture a nommée la cité de Dieu. (…)

Et n’est-ce pas pour cela, mes frères, que ce même Dieu humilié, voulant, dit-il, remplir sa maison (Lc 14,23), ordonne à ses serviteurs de lui aller chercher tous les misérables ? Voyez comme il en fait lui-même le dénombrement : Allez-vous-en, dit-il, dans les coins des rues, et amenez-moi promptement, qui ? Les pauvres et les infirmes ; qui encore ? Les aveugles et les impotents. (Lc 14,21).2 (…)

C’est de quoi il prétend remplir sa maison : il n’y veut rien voir qui ne soit faible, parce qu’il n’y veut rien voir qui n’y porte son caractère, c’est-à-dire la croix et l’infirmité3… C’est pourquoi le divin psalmiste les appelle les pauvres de Dieu (Ps 72,2)*** »

En effet, n’est-ce pas à eux qu’a été envoyé le Sauveur ? « Dieu m’a envoyé, nous dit-il, pour annoncer l’Evangile aux pauvres » (Lc 4,18). Ensuite, n’est-ce pas aux pauvres qu’il adresse la parole, lorsque, faisant son premier sermon sur cette montagne mystérieuse, où ne daignant parler aux riches sinon pour foudroyer leur orgueil, il porte la parole aux pauvres comme à ceux qu’il devait évangéliser ? « Ô pauvres, que vous êtes heureux, parce qu’à vous appartient le royaume de Dieu !4 » (Lc 6,20)

  1. Bossuet, Sermons et oraisons funèbres, éditions du Seuil, 1997, p. 19-20. 
  2. Bossuet, op. cit. p. 19. 
  3. Plus loin dans le même sermon, il revient sur cet argument en disant : « La couronne de notre monarque est une couronne d’épines : l’éclat qui en rejaillit, ce sont les afflictions et les souffrances. C’est dans les pauvres, c’est dans ceux qui souffrent, que réside la majesté de ce royaume spirituel. Jésus étant lui-même pauvre et indigent, il était de bienséance qu’il liât société avec ses semblables, et qu’il répandît ses faveurs sur ses compagnons de fortune. » ibid. p. 31. 
  4. Ibid. p. 24. 

***Psaume 72/1-2  :  "O Dieu, donne au roi tes jugements, donne à ce fils de roi ta justice, pour qu'il gouverne ton peuple avec justice, avec les jugements que réclament les pauvres."

_________________________ 

J'ose espérer que vous n'allez pas être trop choqués par le contraste entre l'exhortation de Bossuet et cette chanson de Frédéric Fromet que je vous invite à écouter avec attention.

Bossuet - Fromet, même combat : qu'en pensez-vous ?

 https://youtu.be/SjEQeRkyUNE

3 commentaires:


Marie-France Dauce a dit…

Preuve que l'on peut porter le même message dans des registres différents !!! C'est le moins qu'on puisse dire ! Peu importe le media, l'essentiel est ce que l'on veut transmettre, et pour toucher des publics variés, il faut des messages différents.

La grande question reste toujours: Que faisons-nous à la place où nous sommes envers les pauvres, les esseulés, les "différents" de nous ? Et nous pouvons soit nous en détourner, soit être un peu dans la culpabilité ! Je repense à la phrase de Michel Rocard "On ne peut accueillir toute la misère du monde" cette phrase était tronquée, car il ajoutait aussi "mais chacun doit faire sa part !" Si déjà chacun de nous faisait sa petite part, le monde en serait amélioré!

Elodie a dit…

Merci pour ce partage du texte de Bossuet que je ne connaissais pas, ainsi que la chanson de Frédéric Fromet qui amène à réfléchir un peu...

Est-ce qu'on n'accentue pas encore la distance qui sépare "les riches" et "les pauvres" en les faisant s'opposer et se confronter ainsi depuis des décennies ?

Je sais bien que l'intention n'est souvent pas celle-là mais plutôt de montrer qu'il est important de ne pas oublier "les pauvres" ou "les petits" de ce monde afin de leur venir en aide. Mais j'ai aussi quelquefois rencontré des personnes au niveau de vie très confortable voire même aisé et qui avaient pourtant besoin d'aide, de soutien, d'espoir ou d'espérance, d'amour aussi, ou encore qui aspiraient à plus de fraternité ; comme peut-être tout un chacun...

Pourquoi Jésus ne serait pas là pour eux aussi ?
Pourquoi insiste-t-on autant sur la présence de Dieu auprès des "pauvres" ?
Les humains ne sont-ils à considérer qu'en fonction de leur richesse ou de leurs biens ?

L'on peut imaginer que Jésus est venu PARMI les pauvres parce que peut-être les pauvres avaient davantage besoin de Lui et de croire en Dieu car leur Vie était probablement plus difficile ; mais Jésus est-il venu POUR les pauvres uniquement?

Peut-être qu'Il devait faire son oeuvre et que son oeuvre était plus importante, plus "judicieuse" et plus "flagrante", plus "percutante" au sein des "Petits" du peuple. C'est vrai que l'Oeuvre de Jésus telle qu'elle nous est racontée dans les Evangiles semble davantage tournée vers "les pauvres", les "démunis" ou les "rejetés" ; mais il me semble que Tous, Grands comme Petits, démunis comme "bien lotis" ont pu recevoir ce qu'Il était venu nous apporter.

Est-ce Jésus qui a choisi de se tourner vers les "petits" plutôt que vers les "grands" ?
Ou bien sont-ce les "petits" qui ont simplement su/pu plus "facilement" recevoir les mains que Dieu, par son fils Jésus, leur tendait ?

Riches comme Pauvres, Grands comme Petits, l'on peut facilement imaginer qu'aucun n'est vraiment resté indifférent à tout ce qu'Il est venu leur/nous offrir.

Ce que Jésus est venu apporter, n'est-il pas venu nous l'apporter à Tous, sans exception et sans distinction ?

A la fois je comprends la nécessité de parler des pauvres et des démunis, des "miséreux de ce monde", c'est important de ne pas les oublier, de les aider et de les considérer, mais en parlant ainsi d'Hommes et de Femmes, d'Enfants aussi, ne sommes-nous pas en train de continuer de créer et de creuser le fossé qui nous sépare les uns des autres ?
Les injustices et les inégalités font partie de ce Monde.
Et ce Monde tel qu'il est aujourd'hui n'a-t-il pas aussi été voulu et souhaité par Dieu aussi afin que nous puissions faire grandir nos coeurs et "nous améliorer" ?

Comment trouver le juste équilibre pour parler de tous les Hommes, Femmes et Enfants, de cette Terre, en mettant davantage en Lumière ce qui nous relie les uns aux autres, au-delà de toutes ces différences et au-delà de Tout, plutôt qu'en soulignant sans cesse ce qui nous différencie entre Frères et Soeurs de Vie, de Coeur et d'Humanité ?

En observant le monde qui nous entoure, avec le plus d'objectivité possible, il est facile de voir que la maladie, le handicap, la tristesse, "le malheur", le manque, la peur, mais aussi les "miracles", les "bonnes nouvelles", les moments de Joie et/ou de Grâce, tout cela touche toutes les catégories de gens, toutes les classes sociales, toutes les populations, tous les pays, toutes les couleurs et toutes les vies.

NOUS sommes aussi tellement proches et similaires les uns les autres...

Thérèse a dit…

Bonsoir Olivier
Le mot "pauvre" m'a toujours embarrassé .
Aujourd'hui je m'explique parce ce que
tu écris est très bien et clair .
Jésus étant lui même pauvre sans argent .
Un exemple pour nous ,.
Il nous encourage à faire connaître les évangiles aux pauvres , pour les sauver .
et les rendre heureux .
<<Dieu m'a envoyé nous dit- il pour annoncer l'évangile aux pauvres" .Luc 4 ,18
La vraie richesse c'est de connaître
les évangiles.
L'explication nous à été donné au cours de Bible par le P.
Jacques Gomart .