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Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
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Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



mardi 17 novembre 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2504 : Où en sommes-nous par rapport à nos idéaux républicains français ? (suite)

Deux ou trois personnes m'ont dit : "c'est drôle que tu parles de choses comme ça, les histoires de la colonisation, alors qu'on a tous ces problèmes de la Covid sur le dos..."  C'est vrai, leur ai-je répondu, et on ne les oublie pas !  Mais d'autres aussi m'ont remercié de parler d'autre chose que du confinement. Voilà pourquoi, ce matin encore, et aussi demain, je vous sors un peu, et je vous emmène faire un petit tour au Mali.

 

 La France sait faire des commémorations : le 100° anniversaire de la guerre de 14-18, les 200 ans de la Révolution, etc.  Mais je me suis toujours demandé, de façon plus instante encore lorsque je vivais à l'étranger, pourquoi, lors de telles évocations, l'on n'organisait pas en même temps un genre de débat avec l'ensemble du peuple français, d'une façon qui aurait été à inventer. Afin de profiter de l'occasion par exemple pour faire le point sur la façon dont notre République a été fidèle ou non à ses idéaux de liberté, d'égalité et de fraternité...  Ou bien on n'y a pas pensé, ou peut-être cela a-t-il semblé superflu, à moins que nous ayons eu peur de regarder notre histoire et notre vécu bien en face ?

Hier, je me suis exprimé à propos du premier mot de notre devise républicaine, la liberté ; et cela, vu du Mali, à propos de l'invasion de la région, puis de l'occupation de territoires immenses, privant les habitants de liberté pendant près d'un siècle, en contradiction totale avec notre idéal républicain. Pourquoi ? comment cela a-t-il pu être possible ?  Je continue donc cette réflexion aujourd'hui autour de l'égalité ; demain, je poursuivrai avec la fraternité. 

L'égalité

Un jour, en pleine brousse, dans ma vieille 2 CV, qui avait près de 100.000 kms, mais, vaille que vaille, roulait toujours, j'ai pris en stop un gendarme en tenue, qui semblait sortir de nulle part. La piste était horrible et très longue. Nous avons passé beaucoup de temps ensemble et eu le temps de bien échanger. A un moment, ce gendarme m'a posé la question suivante : "avez-vous été bien accueilli en arrivant au Mali ?"  Je lui ai répondu : "Accueil extra ! Comme si je faisais partie de la famille.  Cela m'a beaucoup surpris, et cela a été pour moi une découverte merveilleuse." Il me demande alors : "à la douane, avez-vous eu des problèmes ?  Est-ce que les douaniers ou les policiers vous ont fait des histoires ?" "Non, pas du tout ! Je me souviens qu'ils m'ont souhaité la bienvenue. Ils n'ont même pas ouvert ma valise."  "Et puis, poursuivit-il, les premiers jours, comment ça s'est passé ?"  "Je suis arrivé à l'aéroport de Bamako à trois heures du matin (suite à des incidents d'avion qu'il serait trop long de narrer ici), je n'avais pas pu avertir, si bien que personne n'était venu à l'aéroport pour me prendre en charge. Une famille de Maliens, voyant mon désarroi (je n'avais pas d'argent malien), m'a invité à prendre le même taxi qu'eux, et ils m'ont payé le transport."

J'arrête là ce fait. Le gendarme m'a alors raconté son arrivée à Roissy : complètement l'inverse de ce que je venais de lui décrire !  Je résume : il disposait pourtant des papiers en règle, avait cette profession de gendarme qui pouvait faciliter son passage ; cependant, il a eu droit à toute sorte de contrôles, soupçons, vexations, mots à la limite méprisants ; les choses ont traîné, il ne savait pas pourquoi, ne comprenait pas exactement tout ce qu'on lui disait ou demandait...  Je n'en dis pas plus, vous devinez la situation. Et sa question alors, qui m'a laissé honteux et sans voix : "pourquoi une façon de faire si méprisante ?  Pourquoi une telle inégalité de traitement ?"  Vous allez me dire : "c'est un cas particulier ; il ne faut pas juger la France sur de tels cas." Vous avez raison ; mais un seul de ces cas , c'est déjà de trop !  Car de telles façons de se comporter, en tant que Français, sont en contradiction totale avec ce qui figure en tête de notre  Constitution, à savoir :                   

      "Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits."   "Paroles, paroles..."

Pauvre France !  Je repensais à tout cela, samedi dernier, en méditant le texte de la liturgie du jour, tiré de la 3° lettre de saint Jean ; et même si cela a été écrit dans un contexte tout différent :

"Bien-aimé, tu agis fidèlement dans ce que tu fais pour les frères, et particulièrement pour les étrangers. En présence de l'Eglise, ils ont rendu témoignage à ta charité ; tu feras bien de faciliter leur voyage d'une manière digne de Dieu."

Heureusement, et je vous laisse développer la chose, de nombreuses personnes sauvent, jour après jour, l'honneur de notre pays, et aussi celui de l'Evangile : Pastorale des migrants et réfugiés, Secours Catholique, ACAT, Cimade, navire SOS Méditerranée, jumelages équitables, action de Cédric Herrou dans la vallée de la Roya, de courageux militants de nombreuses associations donnent le meilleur de leur coeur de Français en faveur de l'égalité entre tous les humains ! Que de Légions d'honneur qui se perdent ! Mais en voudraient-ils ?

 


 

2 commentaires:


Marie-France Dauce a dit…

Et en bonne militante, je prêche aussi pour ma paroisse ! On pourrait ajouter l'ACAT à la liste des associations déjà citées. En effet l'accueil des demandeurs d'asile fait partie de ses mandats.
Toutes ces associations, de sensibilité religieuse ou citoyenne, font un travail remarquable pour promouvoir l'égalité entre les êtres. Malgré cela, notre pays a beaucoup de difficulté à honorer sa devise !

Elodie a dit…

Merci pour ce partage Olivier !
Quelle belle leçon de Vie, cet échange avec le policier malien que tu as rencontré et dont tu nous fais part.
C'est important de reconnaître aussi les différences "de traitement", de considération et d'égalité qui existent entre les êtres parce qu'il n'y a que comme cela que nous pourrons agir et oeuvrer "dans la bonne direction" afin d'avancer vers plus d'égalité et de justesse.

Tout cela peut aussi faire penser au passage de l'Evangile de Matthieu (7,7-12) : "tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi".

C'est important d'être vigilant à ne pas vouloir situer les uns au-dessus ou en-dessous des autres ; cette notion d'égalité, après avoir abordé dans ton billet d'hier la notion de liberté, nous conduit directement et avec quelle évidence à la notion de fraternité que j'ai hâte d'aller découvrir dans le billet suivant que tu nous offre, Olivier !
Merci de nous conduire à réfléchir un peu sur ce que nous sommes, avons été et sur ce que nous décidons d'être dès aujourd'hui et pour demain.

Salutations fraternelles à toi et à tous !