Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



dimanche 29 novembre 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2516 : Des chauves-souris déprimées?... Ou des adultes dans la Foi ?

 Je ne sais pas si je vais être à la hauteur de l'attente de Simone, une fidèle habituée de ce blog, qui m'a lancé par mail cette semaine, du département de l'Ain, l'appel suivant : "Je compte beaucoup sur vous pour devenir meilleure pendant ce temps de l'Avent !"  Mais je me rassure en me disant que, bien au-delà de moi, c'est d'abord Dieu qui fait le boulot !  Et aussi vous, Simone, dans votre fidélité à ses appels.

En tout cas, pas de meilleures pistes pour avancer, en ce 1° dimanche de l'Avent, que de méditer les superbes lectures, ainsi que le psaume 79, que nous offre la liturgie de ce jour. Avec un petit problème cependant, qui peut nous désarçonner. En effet, dans l'évangile qui nous est offert ce dimanche, il nous est annoncé que ce que nous sommes appelés à vivre, "C'est comme un homme parti en voyage : en quittant sa maison, il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail et demandé au portier de veiller."  Si je comprends bien, cela veut dire que Dieu n'est plus là, mais qu'il nous a laissé tout le boulot. "Tout pouvoir", c'est bien beau ; mais le pouvoir de faire quoi ?  Aujourd'hui, avec cette pandémie, en ce temps de crise, alors qu'on est même brimés pour aller trouver du réconfort à la messe, en fait de pouvoir, on se sent plutôt oubliés, laissés à nous-mêmes, abandonnés.  Si Dieu, avec son pouvoir de salut, n'est plus là, comment on va s'en sortir ?

C'est d'ailleurs la question qui est posée dans le texte tiré du Livre d'Isaïe : "Pourquoi, Seigneur, nous laisses-tu errer hors de tes chemins ? Tu nous as caché ton visage, tu nous as livrés au pouvoir de nos fautes. Tous, nous étions desséchés comme des feuilles, personne n'invoque plus ton nom..." C'est vrai que, dans les temps difficiles que nous vivons, avec les actes de violences qui défigurent notre société, comme le passage à tabac terrible de cet artiste parce qu'il était noir, devant les angoisses de tant de commerçants ou autres professionnels par rapport à l'avenir, face à l'arrêt des restaus contraints de rester fermés jusqu'au 20 janvier, et sans la communion par-dessus le marché, nous nous sentons vraiment comme dans le "pot au noir", pour reprendre une expression du Vendée Globe !

Et en plus, on dirait que l'ensemble de la société, gouvernement en tête, semble ignorer superbement les attentes des cathos. Alors, Seigneur, toujours avec Isaïe, nous te redisons, en t'implorant : "Reviens, Seigneur, à cause de tes serviteurs.  Pourquoi laisser nos coeurs s'endurcir ? Ah !  Si tu déchirais les cieux, si tu descendais, les montagnes seraient ébranlées devant ta face..."

 Mais, quand on y réfléchit, nos craintes, nos peurs, sont-elles compatibles avec ce que le Seigneur attend de nous ?  Est-il normal de perdre ainsi courage, parce que, selon nous, Dieu est absent, qu'il ne nous répond pas, alors que nous nous sentons soit-disant relégués par la société dans un angle mort de l'histoire ?  Mais ceci est-il une attitude adulte ?  Pourquoi est-ce qu'on se conduit comme de pauvres chauves-souris en panne d'ultra-sons, qui se débattent désespérément, perdues dans les ténèbres ?  Est-ce là notre espérance de chrétiens ?  Sommes-nous, ou non, suffisamment adultes dans notre foi ?  Avons-nous oublié que, lorsque tout semble perdu, c'est alors que Dieu est le plus proche de nous ?  Nous vivons des temps qui mettent les croyants en crise, c'est vrai. 

Mais il va falloir arriver à faire en sorte que les catholiques apprennent à gérer leur façon de croire, de pratiquer, de prier d'une autre façon, plus appropriée aux temps de crise justement !

Comme l'a si bien dit le Pasteur Bonhoeffer : "Vivre en majeur dans un monde sans Dieu."

Surtout que, comme saint Paul le rappelle dans la 2° lecture de ce jour, et c'est à super méditer : "aucun don de grâce ne vous manque."  Même si on n'a pas la communion ?  Oui, même si on n'a pas la communion, du moins pour un temps. Suivons seulement l'appel de Jésus : "Prenez garde, restez éveillés."   Appel relayé par l'apôtre Paul : "Le Seigneur Jésus-Christ, c'est lui qui vous fera tenir fermement jusqu'au bout." Relisez à ce propos le magnifique commentaire de Geneviève, suite au billet d'hier, et vous trouverez la paix !

"Tour pouvoir" nous est donné ; ces pouvoirs consistant avant tout en des missions de services, dans le but d'apporter un peu plus d'humanité dans ce monde, un peu plus d'espérance, un peu plus de fraternité. On est bridés pour aller à la messe, mais réjouissons-nous de ce que 200.000 commerces peuvent rouvrir à partir de ce week-end : ces petites boutiques ne sont-elles pas l'âme de nos villes et de nos bourgs ?  Rendons grâce à Dieu de ce que, d'après les échos, la collecte au profit de la Banque alimentaire, hier, a été très fructueuse. Bravo aussi aux groupes d'entraide qui naissent sur les réseaux sociaux !  Et mettons-nous en état de veille totale, à l'image des marins engagés dans le Vendée Globe, qui ne se laissent en rien abattre par les multiples avatars et difficultés de toute sorte auxquelles ils doivent faire face. A l'exemple de Damien Seguin, né sans main gauche, mais qui s'accroche et tient bien sa 10° place dans cette course qui fait honneur au courage humain.

Pour notre marche en adultes vers Noël, nous pouvons aussi relire, comme Geneviève, l'évangile d'hier samedi : "Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi, vous aurez la force d'échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l'homme."

____________________________

Rappel  :

Lorsque l'on pense que l'on est "privé de messes", de la communion, de la rencontre habituelle du dimanche avec les autres cathos pratiquants, ce n'est pas inexact en effet !  Mais on risque d'oublier un point essentiel : jamais nous ne sommes privés de la communion spirituelle avec le Christ, même sans aller à la messe.  Et nous ne sommes nullement coupés de la communion avec nos frères et soeurs humains, dont nous devons prier pour eux, téléphoner aux plus délaissés, servir ceux et celles qui sont dans le besoin. "La Messe sur le monde" quoi,...comme aurait dit le P. Teilhard de Chardin ... Une messe essentielle, dont jamais nous ne serons privés !   (voir les billets n° 2366 et 2373, en mai dernier)

0 commentaires: